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Dim, Déc

Adama Diop : Le flow innovant d’Admow

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 Il connait un début d’une carrière musicale pavée de tubes et cumulant le million de vues sur Internet. Pourtant, Admow, très ambitieux, souligne que « c’est juste le début du commencement ». Nous sommes allés à la découverte de l’auteur de « My Love », de son vrai nom Adama Diop, né en Zambie il y a 29 ans, d’un père Sénégalais émigré et d’une maman Zambienne…

 

Dans les locaux de l’agence qui gère sa communication, Admow Flow affiche le sourire. Celui-ci est tout le temps figé dans son visage. L’homme de taille moyenne, corpulence svelte, teint un peu clair maté, est de nature plutôt joyeuse. Très présent et autant apprécié sur les réseaux sociaux, Admow est également consommé à la radio. Son dernier tube posté sur Youtube, « Yaw la tipo » a largement dépassé le million de vues en l’espace d’un mois. Le morceau raconte l’histoire d’un homme fou amoureux, décrivant tous les sacrifices qu’il serait prêt à faire, pour sa dulcinée. La critique salue la variété de ses « flows », son énergie, ses chorégraphies. Admow est devenu un artiste incontournable, une musique ouverte qui accouche de phrases simples et accrocheuses. La star montante est entrée dans une nouvelle sphère. Gare au faux pas.

La diversité est dans ses veines. Son papa est un émigré sénégalais (originaire de Sinthiou Garba dans le Fouta) parti faire fortune en Zambie où il rencontre son épouse, d’origine congolaise née en Zambie. Le jeune Adama a grandi au Sénégal. Timide avec les inconnus, il délire avec ses amis. Son carnet de rimes imprime toutes sortes de thèmes imaginables « amour, déception, amitié ». Il puise sa verve dans son vécu de tous les jours, se goinfre d’expressions issues de langues africaines (pulaar, wolof), mais également anglais et français.

Adama Diop choisit le pseudonyme d’Admow (Africain détenu par la musique qui s’ouvre dans le World). Né un jour de mars 1989 à Kitway, en Zambie, c’est à l’âge de trois ans et demi que le jeune Adama arrive au Sénégal, le pays de son papa. Nous sommes fin 1992. Il passe son enfance à Guédiawaye, en banlieue de Dakar, auprès de sa grand-mère. C’est là que le môme fréquente le Jardin d’enfants, puis l’école élémentaire à Pikine jusqu’à l’obtention de son baccalauréat, aux Parcelles assainies de Dakar. C’est à partir des réclamations constantes de sa grand-mère que le pater avait décidé d’envoyer son fils aîné au Sénégal, auprès de sa maman. Au début, le garçon échangeait souvent au téléphone avec sa mère restée en Zambie. Mais, au fil du temps, il perd ses repères et ne parle désormais plus ses langues maternelles.

« Avec maman, on ne parvenait plus à se comprendre du fait du barrage de la langue. Nous sommes dès lors restés huit ans sans échanger », se souvient-il. Naturellement, il se rappelle avoir ressenti la nostalgie d’être auprès de sa mère, bien que « je ne manquais de rien ; ma grand-mère prenait entièrement soin de moi, elle me choyait à la limite », se souvient-il. En un moment donné, la maman décide de rentrer auprès de son fils. C’est le retour de la famille complète, au Sénégal.

Enfant, Admow était très intelligent à l’école, mais distrait à la fois. Hormis, les cours, il était attiré par ce qui touche la danse, musique... « Heureusement, mes oncles ont su prendre les devants. Ils avaient tout le temps cette capacité de me recadrer. Contrairement à grand-mère qui ne cherchait que ce qui me faisait plaisir », se souvient-il. L’école était facultative pour lui. Il étudiait juste pour faire plaisir à sa mère qui tenait à ce qu’il fasse des études. Lui, se voyait plutôt footballeur ou homme d’affaires.

A Guédiawaye, le bonhomme se souvient avoir trop versé dans la danse et le rythme Mbalax de surcroît. Une fois aux Parcelles assainies, changement de fusil d’épaule. La danse continue, mais maintenant, en mode Rnb, rap et musiques urbaines. C’est là qu’il fait la connaissance d’un certain Alex, très connu dans le milieu de la danse.

L’influence d'Akon
Admow est charmant, passionné, apparemment gentil, sans doute honnête. Mais naïf, non. Il sait ce qu’il veut et s’inscrit dans la logique de venir au bout de ses rêves. Alors, au fil d’une discussion très agréablement menée, il précise « vouloir aller loin, très loin ». C’est quand il a vu le chanteur sénégalo-américain Akon à la télévision qu’il a voulu devenir chanteur. Il découvre, pour la première fois, une chanson d’Akon et décide de marcher sur ses pas. De 2004 à 2006, il passe son temps à reprendre les airs d’Akon. Ce qui lui vaudra le surnom de Lill Akon. C’est en 2007 qu’Admow décide de se faire sa propre identité et d’évoluer sous sa propre coupe.

Sa belle voix, c’est sa grand-mère et une de ses tantes qui sont les premières à la repérer. « Elles m’écoutaient attentivement chantonner et me disaient souvent, qu’avec une aussi belle voix, il est fort probable que tu deviennes chanteur », affirme-t-il. D’encouragements en encouragements, il décide de prendre les choses en main et se met à la recherche. Il s’investit, au passage, pour son premier enregistrement studio avec le groupe 2F Crew. Devant le micro, le jeune homme tremblote comme tout « bleu », mais finit quand même par assurer. Le voici tout fier d’avoir enregistré son premier son. Le hic, c’est que son papa, un Haalpulaar, authentique Torodo de surcroît, ne veut certainement pas voir son fils devenir chanteur. Le jeune Adama en a conscience et se résout dès lors à faire dans la discrétion.

C’est en 2009 qu’il décide de, véritablement, prendre les devants, en se professionnalisant, rompant ainsi d’avec les cachoteries. Un concert est alors organisé devant chez lui. Le public répond massivement présent. Son papa, au début sceptique, se retrouve finalement fier de compter dans sa progéniture un « rejeton capable de mobiliser autant de monde ». Le lendemain, il le convoque, à la surprise générale, lui donne sa bénédiction. « Puisque c’est la musique que tu aimes, vas-y. Mais, tache surtout de bien faire les choses », lui dit-il alors. Techniquement, le son « My love » n’est pas la première production d’Admow. Mais, sur le plan commercial, c’est le tube qui le fait découvrir. Dans cette sonorité, l’artiste dit qu’il se projetait plutôt dans le futur. « Je n’avais pas encore trouvé la femme de ma vie. C’était juste une manière pour moi de la décrire et de dire comment je voulais qu’elle soit », relève-t-il. Aujourd’hui, il l’a bien trouvé. Il s’est marié depuis le mois de mai dernier, avec « une Gambienne qui vit aux Etats-Unis ».

Le succès commence à se pointer. Mais, il préfère garder la tête sur les épaules. As des featurings, Admow aime partager. Il perçoit la musique comme un « univers diversifié ou les talents doivent se côtoyer ». Il se définit comme chanteur et non plus rappeur. Il se dit ouvert à toutes sortes de musique dès lors que les vibrations sont là.

Auteur et compositeur, Admow assure avoir personnellement écrit tous les textes de ses chansons. « Ce n’est pas que je ne sois pas en mesure de chanter les paroles d’autrui, mais c’est juste que j’ai, jusque là, pris le soin d’écrire, par moi-même ». Il compte à son actif trois mix-tapes qui, combinés, offrent plus d’une trentaine de sons.

Un album sous peu
Un album sur « Influence Afro » verra, sous peu, le jour. L’album s’appellera « Djowx » (Leader). Par là, il stipule figurer parmi les artistes « qui font des choses, en premier, pour être, par la suite, imités ». Cette capacité à anticiper lui proviendrait de ses origines multiples. Ce qui lui confère, dit-il, « une certaine ouverture d’esprit ». Des chanteurs comme Papa Wemba, Koffi Olomidé, Baaba Maal ont bercé son enfance.

Dans son album, plusieurs thèmes sont abordés: amour, joie, déception. Le tout chanté dans plusieurs langues, pulaar, wolof, français, anglais. Par ailleurs, Admow dit entretenir de « très bonnes relations avec la majeure partie des artistes. « Avec certains, on se fréquente même très souvent », souligne-t-il. Pour la suite de sa carrière, l’artiste chanteur promet le dynamisme. En même temps, il fait un peu partie de ceux qui, actuellement, innovent dans la musique au Sénégal.

• Par Oumar BA

 

source:lesoleil.sn/2016-03-22-23-38-25/item/74716-adama-diop-le-flow-innovant-d-admow.html