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Jeu, Nov

Sophie Gladima Siby, Dg de l’Agence nationale de recherche scientifique et appliquée (Anrsa): « La recherche-développement ne doit pas supplanter celle dite fondamentale »

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Sophie G SibyNotre pays abritera du 13 au 15 mai prochains la deuxième édition du Salon africain de la recherche et de l’innovation au Sénégal placée sous la présidence du chef de l’Etat, Macky Sall. La directrice de l’Agence nationale de la recherche scientifique appliquée (Anrsa), Sophie Gladima Siby, a montré, au cours de cet entretien, qu’il y a des niches d’emplois dans le secteur de la recherche. L’universitaire milite pour un équilibre entre la recherche de développement et celle dite fondamentale.

La deuxième édition du Salon africain de la recherche et des innovations au Sénégal va se dérouler du 13 au 15 mai. Quelles sont vos attentes pour cette édition ? 
Nous cherchons à créer cette synergie que le chef de l’Etat veut autour des initiatives des acteurs de la recherche. Il s’agit, entre autres, de mettre les chercheurs en contact avec les industriels ou bien les opérateurs civils et la population. Lorsque je parle de population, il y a d’abord le public, les élèves, les étudiants et les autres acteurs. Donc c’est vraiment pour créer ce cadre d’échanges. C’est une plateforme d’échanges et de discussions entre les différents acteurs. Le thème de cette année est : «synergie des acteurs et créateurs d’emplois ». Le chef de l’Etat, Macky Sall, a promis plus de 500.000 emplois. Cela est possible. Le secteur de la recherche peut apporter une contribution à la réalisation de cet objectif. C’est dans ce cadre que nous voulons exploiter tous les résultats de la recherche pour essayer de voir ce qu’il faut faire pour créer des emplois pour les femmes et les jeunes.  

Combien de chercheurs compte le Sénégal ? 
Nous n’avons pas encore fait l’inventaire. Nous travaillons sur cette question. Nous sommes en train de constituer une base de données. Ce travail va non seulement concerner ce qui est valorisable, mais aussi tous les résultats de la recherche.

Comment vulgariser les résultats de la recherche ? 
La recherche de développement n’était pas tellement le fort des pays africains francophones. On voyait bien la différence entre le Ghana, le Nigéria et les pays francophones depuis des années. Dans l’espace francophone, les jeunes attendent toujours qu’on leur donne quelque chose à faire. Ils ne cultivent pas cet esprit d’entreprenariat. Mais il y a un début de changement.

Lorsque je prends le cas de l’enseignement supérieur, toutes les réformes vont dans ce sens. Maintenant on se rend compte que ce système Lmd devrait permettre le contact entre le chercheur et le monde extérieur. Quand on dit monde extérieur, il y a plusieurs cibles. Le public que nous souhaiterions avoir, c’est le secteur privé. Les plantes comme le «Nébéday» a des atouts, mais aucun industriel sénégalais n’est venu pour essayer de valoriser ce produit. Au Kenya ou au Ghana ils font la poudre à base des feuilles «Moringa», une plante plus connue sous l’appellation « never die », qui est vendue en pharmacie. Les Allemands ont mis au point des gélules de «Moringa » pour montrer sa richesse en fer et en calcium. Au Sénégal, les religieuses de Keur-Moussa l’utilisaient beaucoup.

La grande recherche serait de montrer la technologie qui permettra de soigner telle où telle autre maladie, mais aussi la composition chimique de ce «Moringa». Il en est de même pour le baobab. Tout le monde sait qu’il est riche en calcium. Les Allemands l’utilisent. J’ai déjà vu une publicité où l’on montre le fruit du baobab au petit déjeuner mélangé avec quelque chose pour donner du tonus au matin.

Donc voilà des niches où les industriels devraient pouvoir accompagner la recherche. Une fois que ce produit est vendu, il y aurait un certain pourcentage qui devrait pouvoir être réintroduit à l’Université pour l’équipement et l’amélioration de la qualité des produits.  

Il y a plusieurs structures qui s’occupent de la recherche au Sénégal. Est-ce que cette pluralité n’est pas source de dispersion ? 
A mon humble avis, je ne dirais pas que la recherche est dispersée. Il y a beaucoup de choses à faire aujourd’hui pour y arriver, il faut dissocier la recherche. Par contre je ne suis pas d’accord quand vous dites que la recherche est dispersée. Il y a plusieurs types de recherche. Il y a ce qu’on appelle la recherche fondamentale qui doit théoriquement rester à l’université, la recherche développement. Cette dernière ne doit pas supplanter la recherche fondamentale. Nous ne devons pas négliger la recherche fondamentale en ne faisant que celle orientée vers le développement. Lorsque je prends l’exemple de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra), ses travaux doivent se poursuivre. Il en est de même pour le travail qui se fait dans le secteur de la santé, notamment avec l’Institut Pasteur pour la mise au point des vaccins. Donc toutes ces recherches sont complémentaires. C’est cette synergie qui devrait être créée au Sénégal. En fait, c’est ce qui manquait. L’Agence est là pour mettre les résultats de la recherche à la disposition des personnes qui veulent les valoriser.

Propos recueillis par Idrissa SANE
SOURCE:http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=39356:sophie-gladima-siby-dg-de-lagence-nationale-de-recherche-scientifique-et-appliquee-anrsa-l-la-recherche-developpement-ne-doit-pas-supplanter-celle-dite-fondamentale-r&catid=140:actualites