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jeudi, 10 avril 2014 00:00

KARIM WADE - « Je ne réponds à aucune de vos questions »

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 « Je ne réponds à aucune de vos questions »

L'OBS - Du fond de sa cellule, Karim Wade, le fils de l’ancien président de la République a pris sa plume pour tremper sa rage sur les membres de la Commission de répression pour l’enrichissement illicite (Crei). Les mots de Karim sont des grenades dégoupillées, ses verbes de gros cailloux largués au siège de la Crei, sis à l’Avenue Cheikh Anta Diop. Karim vide tout son saoul sur certains membres de cette institution judiciaire, qu’il récuse par la force de ses muscles. Karim se pose en victime en raison de ses droits bafoués par une répression. «La commission d’instruction de la Crei persiste dans la violation de mes droits de la défense et plus particulièrement de l’article 105 du Code de procédure pénale qui dispose que le dossier complet doit être mis à la disposition de mes avocats au plus tard 24 heures avant mon audition», peste-t-il. La bave à la bouche, le fils du Président Abdoulaye Wade estime que la Haute Cour de Justice est seule compétente pour l’entendre ainsi que ses présumés complices et témoins.

Puis, Karim fait dans le déballage en fouillant dans les poubelles pour sortir des déchets puants chez certains membres de la Crei qui lui gardent rancœur et d’autres qui seraient victimes de leurs mœurs légères, des hommes qui ne font pas honneur à la justice du pays. Toutes ces gens-là, Karim les jette aux orties. Un gros coup dans la fourmilière de la commission d’instruction de la Commission de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Ce Karim qui crie sa colère tout haut aux membres de la Crei est devenu un sérieux K pour les membres de cette commission d’instruction. 

 

«Je relève de la Haute Cour de justice»

«Je constate à nouveau que la commission d’instruction de la Crei persiste dans la violation de mes droits de la défense et plus particulièrement de l’article 105 du Code de procédure pénale qui dispose que le dossier complet doit être mis à la disposition de mes avocats au plus tard 24 heures avant mon audition. Or, les cinq (05) Procès-verbaux de confrontation entre d’une part, Monsieur Alioune Samba Diassé et Madame Fatou Babou, et d’autre part, entre Monsieur Pape Mamadou Pouye et Monsieur Bara Tall, Monsieur Pape Mamadou Pouye et Monsieur Cheikh Tidiane Ndiaye, Monsieur Pape Mamadou Pouye et Monsieur Eli Manel Diop, Monsieur Pape Mamadou Pouye et Madame Patricia Lake Diop, ne sont pas rendus disponibles dans le délai de 24 heures avant cette présente audition pour mes avocats.

Au-delà de cette violation manifeste et répétée du Code de procédure pénale, je ne peux collaborer à la violation de mes droits et de mes droits de l’homme consacrés par la loi, les traités/conventions internationales ratifiés par le Sénégal, et d’une décision de justice internationale, notamment la Cour de Justice de la Cedeao. Vous êtes radicalement incompétents car vous n’êtes pas mes juges. Je relève de la Haute Cour de Justice qui est seule compétente pour m’entendre ainsi que les présumés complices et témoins.

Par ailleurs, vous avez vous-même saisi la coopération judiciaire internationale, et l’Etat du Sénégal a porté plainte contre moi en France.

- la justice française m’a totalement blanchi ;

- la justice monégasque m’a totalement blanchi ;

- la justice du Luxembourg m’a totalement blanchi.

La justice de ces trois (03) pays vous a transmis toutes les preuves de mon innocence et elles sont entre vos mains. Elles ont confirmé mes réponses à la mise en demeure du Procureur Spécial dans un document de 3. 000 pages que je lui avais transmis avant mon arrestation, il y a un (01) an, le 15 mars 2013.

L’expert que vous avez désigné vous-même pour examiner les comptes de Monaco confirme :

- que les comptes appartiennent à d’autres personnes que moi et que je n’ai qu’un seul compte parmi les trente (30) comptes expertisés ;

- que le chiffre de 99 milliards de Francs CFA que vous brandissez et m’attribuez est l’addition de versements faits dans ces comptes pendant dix (10) ans, de 2002 à 2013. Cette addition de sommes versées depuis des années et dépensées dans des comptes différents n’a aucun sens (certaines sommes étant comptabilisées plusieurs fois), les sommes versées n’étant plus dans le patrimoine des titulaires des comptes. Et ne pouvant pas à fortiori être dans mon patrimoine ;

- que pendant toute cette période il n’y a jamais eu de flux financiers entre mon compte et les autres, ce qui signifie qu’aucun transfert n’a été noté d’un seul de ces comptes vers le mien et inversement ;

- comment peut-on concevoir que les propriétaires de sociétés qui reçoivent de l’argent qu’ils versent dans leurs comptes pendant dix (10) ans ne me transfèrent rien ? D’ailleurs, la question est de savoir si on s’intéresse à mon patrimoine actuel ou passé, un patrimoine étant d’ailleurs appelé à changer avec le temps ;

- comment peut-on être propriétaire de sociétés qui valent 800 milliards sans avoir jamais reçu un (01) franc pendant toutes ces années ?

«Les poursuites contre moi sont politiques et fantaisistes»

Les poursuites contre moi sont politiques et fantaisistes. Par exemple, pour me poursuivre, l’Etat n’avait dans son dossier que l’adresse du site Internet (http://www.capital.fr/enquetes/revelations/les- fabuleux-pied-a-terre-des-dictateurs-étrangers-587551) et le livre du Ministre de la Bonne Gouvernance, Monsieur Abdou Latif Coublibaly «Contes et mécomptes de l’Anoci», Editions l’Harmattan.

S’agissant des prétendus témoins «à charge», je vous fais remarquer au préalable que la législation au Sénégal prévoit que la propriété des actions ou d’une société se prouve par écrit, de sorte que les actes passés devant le notaire constituent la seule preuve de la propriété.

Les prétendus témoignages n’ont aucune valeur probante et sont en violation de la loi.

Le Parquet Spécial a constamment procédé par manœuvres, manipulations, chantages et menaces afin d’obtenir à la suite de pressions des témoignages de personnes dont le caractère ridicule des déclarations contraste avec la gravité des accusations.

- le 14 décembre 2009, Antoine Félix Diome a commencé un audit de l’Etude de Me Patricia Lake Diop et a utilisé certaines conclusions de son rapport finalisé le 26 février 2010 qui pouvait aboutir à déclencher des sanctions contre la notaire, pour amener cette dernière à me charger au niveau de la CREI. Je dénonce le fait que le Substitut du Procureur Spécial, Antoine Félix Diome, ait rencontré officieusement à plusieurs reprises Me Patricia Lake Diop en dehors de toute procédure légale ;

- Monsieur Eli Manel Diop qui était au chômage et qui soudainement en échange de son témoignage contre ma personne trouve un emploi au Méridien-Président en décembre 2012 suite à l’intervention des autorités politiques ;

«Pourquoi Bara Tall m’en veut à mort»

- Me Amadou Diop prétend que je l’ai embauché, mais il est toujours incapable de produire un quelconque contrat de travail ou bulletin de salaire. Il s’est vu confier l’administration provisoire de la société AN MEDIA avec d’ailleurs Cheikh Tidiane Ndiaye qui est déjà actionnaire ;

- Quant à Monsieur Bara Tall, il est apparu miraculeusement à la fin de la procédure d’instruction comme le Joker de la CREI alors qu’il n’a jamais été entendu, même à l’enquête préliminaire. Personne n’ignore la haine et l’esprit revanchard qu’il a contre ma famille. Il m’en voudra toute sa vie d’avoir refusé en tant que Ministre des Infrastructures de lui signer un marché de gré à gré de 40 milliards de Francs CFA qu’il convoitait en 2010.

Je suis scandalisé de constater qu’il y a dans le dossier un appartement situé à Paris dont on m’attribue faussement la propriété. C’est un montage de Bara Tall, confirmé à l’époque par les autorités françaises qui l’avaient cité d’avoir mis en place une officine pour monter des dossiers contre moi dans les années 2011/2013.

Je dénonce les agissements inacceptables en République, du Procureur Spécial, de son Substitut et de la Section de Recherches de la Gendarmerie au moment de l’enquête préliminaire, à savoir :

- les menaces sur les témoins ;

- les chantages sur les témoins pour leur dire : «Accuser Karim Wade, charger Karim Wade et on vous laisse en paix, sinon on vous enverra en prison (y compris des personnes que je ne connaissais pas)» ;

«Les rencontres secrètes du Procureur Antoine Diome et Coumba Diagne»

- les gardes à vue intempestives de témoins dans le but de les fragiliser ;

- les menaces sur les employés à mon service au cours de l’enquête préliminaire dont le seul tort est de m’être restés fidèles ;

- l’emprisonnement et la détention arbitraire de personnes ayant résisté à leurs intimidations et ayant refusé de m’accuser ;

- les relations entre la dame Coumba Diagne et le Substitut du Procureur Spécial Félix Antoine Diome qui échangeaient régulièrement par mails, déjeunaient dans des restaurants hôtels de la place, l’accueil et la conduite par le garde du corps et le chauffeur du Substitut du Procureur Spécial de la dame Coumba Diagne, lorsque cette dernière revenait de ces voyages ne sont pas des pratiques convenables dans la justice d’un pays ;

- la violation du secret de l’instruction à travers la presse dans le but de manipuler l’opinion publique et de distiller des contre-vérités porte gravement atteinte à mes droits et n’est pas de nature à me garantir un procès juste et équitable.

Je doute que toutes ces informations aient pu être portées à la connaissance du Président Macky Sall, qui probablement, comme une certaine opinion, a été victime d’une grande manipulation et d’une campagne d’intoxication.

Je vous invite pendant qu’il est encore temps à prendre vos responsabilités par rapport à l’histoire de notre pays, à rester au service de la République et non au service des hommes qui la dirigent temporairement.

Je ne réponds donc à aucune de vos questions.

Karim Meïssa Wade 

Ancien ministre d'Etat

source: http://www.gfm.sn/actualites/item/13342--je-ne-reponds-a-aucune-de-vos-questions-.html

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