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Jeu, Nov
vendredi, 02 mai 2014 00:00

Célébration de la fête du travail : Début d’un dialogue social productif

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L’Etat et les syndicats des travailleurs ont manifesté hier le vœu de tourner définitivement la page d’un dialogue social improductif pour tendre vers celui porteur de progrès. Ils ont exprimé ce souhait hier, lors de la célébration de la fête internationale du travail, dans un grand rassemblement de la Coalition des centrales syndicales du Sénégal au stade Demba Diop.

Dès le début de cette matinée du 1er mai qui consacre la fête internationale du travail, des salariés et autres travailleurs informels de toutes couches, transportés à bord de cars « Ndiaga Ndiaye » et autres moyens de transport, ont rallié le stade Demba Diop de Dakar. 

La marrée humaine constatée aux alentours du stade donne un pressentiment sur le climat empreint souvent de bousculades à l’intérieur. Aucun syndicaliste ne veut rater ce rendez-vous historique dans le calendrier syndical, rehaussé par la présence de Mansour Sy, ministre du Travail, et du Pr Eva Marie Coll Seck, ministre de la Santé et de la Protection sociale.

Dans l’enceinte du stade Demba Diop, des syndicalistes attendent tranquillement la venue de  leurs responsables syndicaux. Les décibels de la sonorisation, le retentissement des tams-tams et un concert de sifflets multiplié, offrent des sons discordants et assourdissants. Beaucoup parmi les participants à cette fête ont troqué leurs mises contre des tee-shirts qui portent le sigle de leurs syndicats d’origine. Et que dire des banderoles et autres affiches aux messages revendicatifs pour rappeler soit au patronat soit à l’Etat les difficiles conditions de travail dans lesquelles évoluent certains travailleurs.

Pacte national de stabilité sociale
L’expression « dialogue social » est sans nul doute la plus partagée dans le rassemblement syndical de ce matin (Ndlr-hier). « Il faut promouvoir un dialogue social inclusif entre tous les acteurs sociaux », annonce Diouma Sagna de la Cnts, le préposé au micro. « Institutionnaliser le dialogue social », lit-on sur les tee-shirts.

Le ministre de la Fonction publique, du Travail, du Dialogue social et des Organisations professionnelle, Mansour Sy, a salué le dialogue social fécond qui existe entre les travailleurs et le gouvernement. Ce dialogue a, selon lui, permis de signer pour la première fois dans l’histoire du Sénégal le premier Pacte national de stabilité sociale et d’émergence économique. « Ce pacte ouvre de nouvelles perspectives dans notre pays, un nouveau climat de confiance à préserver et à renforcer », a-t-il estimé.

Mansour Sy soutient que le président Macky Sall, une fois élu à la tête du pays, a trouvé des relations difficiles entre le gouvernement et les travailleurs. « La confiance avait disparu parce que le gouvernement ne respectait pas ses engagements. Aujourd’hui, le président Macky Sall a instruit le gouvernement de ne prendre que des mesures réalistes et réalisables. C’est ce qui a fait que nous avons pu nous retrouver », a-t-il dit. Il a ajouté que le gouvernement est engagé à poursuivre la réflexion pour que ce nouvel outil puisse permettre au Sénégal d’ouvrir de grandes perspectives. « Les revendications seront toujours là, mais nous allons toujours discuter parce que c’est le dialogue qui nous permettra de trouver des réponses aux problèmes complexes qui se posent à notre pays», s’est félicité le ministre en charge des Organisations professionnelles.

De son côté, Cheikh Diop, secrétaire général de la Cnts/Fc qui a porté la parole des secrétaires généraux des centrales regroupées dans la Coalition des centrales syndicales du Sénégal (Ccss), a dit se réjouir du constat que pour la première fois au Sénégal, le président de la République a pris l’initiative de convoquer un dialogue social qui a débouché sur un Pacte social et d’émergence économique. « Nous devons à présent tourner définitivement la page de ce dialogue improductif pour faire face aux défis d’un nouveau dialogue social porteur de progrès », a déclaré Cheikh Diop, entouré de Mody Guiro, secrétaire général de la Cnts, de Mademba Sock, secrétaire général de l’Unsas, de Mamadou Diouf, secrétaire général de la Csa, et de Marieme Ba Konaté de l’Udts.

Respect des droits des travailleurs
Il s’agit à présent, a expliqué Cheikh Diop, de ne plus vivre ce qu’ils ont vécu par le passé. « Un dialogue social dans lequel le protocole d’accord qui est censé résoudre définitivement les conflits en devient la cause. Un dialogue social qui, durant des années, a foulé du pied les droits des travailleurs. Un dialogue social dans lequel la confiance n’existe pas, mais c’est plutôt la méfiance et la suspicion entre partenaires sociaux », a énuméré le porte-parole de la Coalition des centrales syndicales.

Pour Cheikh Diop, la coalition demande à l’ensemble des travailleurs du Sénégal de vulgariser le nouveau pacte. Parce que, ajoute-t-il, celui-ci est assis sur des fondements axiologiques qui déterminent de façon très claire les valeurs, des fondements politiques qui crée les conditions d’un dialogue social porteur de progrès, des fondements économiques qui renforcent les politiques décrétées par l’Etat, et des fondements sociaux qui insiste sur le partage correct des fruits de la croissance après sa création. A l’en croire, la confiance est aujourd’hui en train de se réinstaller dans le dialogue.  « Pour ce qui nous concerne, comme le dit souvent un camarade, notre option n’est pas la confrontation, mais si elle s’impose à nous, nous l’assumons. Toutefois, nous pensons que le dialogue social fait de confrontation, de méfiance et de suspicion est derrière nous », a soutenu Cheikh Diop.

Ndiol Maka SECK et Serigne Mansour Sy CISSE

 

BIENTÔT LA RATIFICATION DES CONVENTIONS 189 ET 183 SUR LE PERSONNEL DOMESTIQUE ET LA MATERNITÉ
Selon le ministre de la Fonction publique, du Travail, du Dialogue social et des Organisations professionnelles, le vœu des femmes exprimé lors de la Conférence internationale des femmes syndicalistes au Premier ministre est sur le point de connaître une suite favorable.

« Le Premier ministre avait pris l’engagement que le gouvernement allait tout faire pour que la convention 189 concernant le personnel domestique et la convention 183 sur la maternité soient ratifiées. Aujourd’hui toutes les activités nécessaires pour boucler la soumission ont été faites. Ce qui reste c’est que la convention soit soumise au président de la République pour validation, avant que le document ne soit envoyé à l’Assemblée nationale pour ratification », a fait savoir Mansour Sy. Pour lui, la ratification de ces deux conventions n’est qu’une question de jours.

Ndiol Maka SECK et Serigne Mansour Sy CISSE

 

SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DE LA CNTS/FC : BAKHAO DIONGUE DÉNONCE TOUTE TENTATIVE DE MUSÈLEMENT DES TRAVAILLEURS
La Confédération nationale des travailleurs du Sénégal, Force du changement (Cnts/Fc) se démarque de toute tentative de musèlement des travailleurs, a déclaré hier à Dakar la secrétaire générale de la centrale, Mme Bakhao Diongue, lors d’une Assemblée générale entrant dans le cadre de la célébration de la fête du 1er mai.

«Nous n’accepterons pas que les travailleurs soient jetés en pâture ou livrés à un patronat mu par une visée clanique, antisociale et scélérate », a martelé le leader de la Cnts/Fc (sous la bannière de Mme Diongue) devant ses camarades.

La Cnts/Fc a accusé le gouvernement et certaines centrales syndicalistes de vouloir valider un pacte social de trêve de grèves pendant trois ans, un projet de décret fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement d’un Haut conseil du dialogue social avec une forte représentation du patronat».

Selon Bakhao Diongue, cette option est « lourde de conséquences fâcheuses pour les travailleurs ». « La grève fait partie des droits syndicaux. Nous ne cautionnerons jamais une trêve qui constitue une menace pour la prise en compte des intérêts des travailleurs », a dit Bakhao Diongue.

B. DIONE

Réactions…. réactions…réactions

MAMADOU LAMINE DIALLO, DÉPUTÉ : « LE MONDE DU TRAVAIL EST SINISTRÉ »
« Ce jour est important pour les travailleurs. Mais le monde du travail est sinistré. L’Etat doit accompagner les Industrie Chimique du Sénégal (Ics), la Sonacos et tout le secteur de l’industrie pour sécuriser les emplois ».
 
ISIDORE COLY, SG DU SAGAS : « NOUS VOULONS UNE NETTE AMÉLIORATION DE NOS CONDITIONS DE TRAVAIL »
Selon le secrétaire général du Syndicat autonome du gardiennage et des agents de sécurité (Sagas), le Pacte social n’a pas pris en compte leurs doléances. Il s’agit entre autres de la retraite à 60 ans et non à 55 ans, de la signature d’une convention collective, etc. « Nous n’avons pas de protection sociale. A ce jour, nous voulons une nette amélioration de nos conditions de travail. Notre secteur souffre. Ce que nous voulons, c’est de la reconnaissance », a-t-il demandé. A son avis, même avec l’Agence de sécurité de proximité (Asp), le problème de l’insécurité n’est pas encore réglé ». 

CHEIKH MBOW, COORDONNATEUR DE LA COSYDEP : « NOUS AVONS ESPOIR »
« Ce rassemblement du 1er mai est un grand jour. Je voudrai m’en féliciter. Notre espoir est grand quant au pacte social. Nous souhaitons qu’il soit une réussite. Ce jour reste mémorable pour nous travailleurs », a dit le coordonnateur de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep).

Recueillis par Nd. M. SECK et S. M. Sy CISSE

 

MACKY SALL RECEVANT LE CAHIER DE DOLÉANCES DES SYNDICATS : « J’ACCORDE UNE PRIORITÉ À LA PRÉSERVATION DE LA PAIX SOCIALE »
Les organisations des centrales syndicales ont remis hier, dans la salle des Banquets de la présidence, leur cahier de doléances au chef de l’Etat. La célébration de la fête du travail, moment de cohésion retrouvée entre l’Etat et les organisations syndicales des travailleurs, selon Macky Sall, interpelle constamment tous les acteurs sur les urgences sociales et économiques auxquelles notre pays doit faire face.

La fête du travail, selon Macky Sall, est une occasion de rendre un hommage mérité aux grandes figures du mouvement syndical sénégalais pour leur contribution décisive à la lutte pour les libertés démocratiques des syndicats. Car, depuis une décennie, notre pays a réalisé d’énormes progrès en matière de droit du travail et de liberté syndicale.

« Le renforcement du dialogue social permanent demeure une de mes préoccupations au regard de la priorité que j’accorde à la préservation de la paix sociale dans notre pays. En effet, sans stabilité sociale durable, toutes œuvres de construction nationale pour l’émergence économique risqueraient d’être hypothéquées », a déclaré hier le président de la République, Macky Sall, en recevant le Cahier de doléances des travailleurs du Sénégal.

A ce titre, la fête internationale du travail doit raffermir le dialogue social inclusif entre l’Etat et les partenaires sociaux, et concilier le développement des entreprises et les revendications des travailleurs. Et le chef de l’Etat de rappeler les avancées notables obtenues lors des discussions sur des cahiers de doléances 2013 entre le gouvernement et les centrales syndicales. « Des efforts importants ont été consentis de part et d’autre pour satisfaire les revendications des travailleurs de la façon la plus judicieuse et en fonction naturellement des possibilités de l’Eta », note-t-il. Ajoutant aussi que « c’est le lieu de saluer les différents accords avec les syndicats des secteurs de l’éducation, de la santé et des hydrocarbures, ainsi que les négociations en bonne voie qui sont menées avec le secteur des transports, en particulier routier, pour pacifier durablement le climat social au Sénégal ». C’est pourquoi, Macky Sall affirme avoir ainsi engagé le gouvernement à poursuivre ce dialogue fructueux avec tous les partenaires sociaux, en examinant de manière diligente les revendications et en s’employant à leur trouver des solutions adéquates dans le cadre de négociations responsables et constructives.

Haut conseil du dialogue social
Selon le président de la République, c’est donc assurément toute la portée du Pacte national de dialogue social et d’émergence économique signée entre l’Etat et tous les partenaires sociaux, à l’issue de la première conférence sociale. Ce qui marque un tournant historique dans la refondation et la modernisation des relations professionnelles au Sénégal.

« Avec la signature de ce pacte, notre pays vient de faire un saut qualitatif dans la consolidation d’une paix sociale durable et l’encrage d’un environnement des affaires propices pour l’émergence, gage de l’épanouissement des travailleurs et des populations en général », a-t-il précisé. Macky Sall invite encore une fois, le gouvernement et tous les partenaires sociaux à en assurer le suivi par la mise en œuvre d’un plan d’action consensuel, qui permettra l’exécution des engagements pris par les différentes parties prenantes de ce pacte décisif et mobilisateur. « A cet égard j’exhorte le gouvernement à finaliser la mise en place du Haut conseil du dialogue social », renchérit-il, soulignant que le projet de décret lui a été soumis hier, tout en estimant que « ce haut conseil ne soit pas un organe administratif de plus, mais un instrument léger qui doit permettre d’avoir un cadre de dialogue approprié ».

Introspection et réflexion collective
La fête du travail doit aussi être pour le gouvernement, les travailleurs et les employeurs l’occasion d’une introspection et d’une réflexion collectives. « Interrogeons-nous sur nos responsabilités respectives, en tant que partenaires engagés dans la construction de notre pays. Nous avons chacun, en ce qui nous concerne, dans notre secteur d’activité et ses attributions propres, un rôle majeur à jouer pour apporter des solutions aux préoccupations des travailleurs », clame-t-il. Des solutions qui tiennent compte des défis, des problèmes de productivité et de compétitivité de nos entreprises dans le respect des équilibres macroéconomiques.

Le chef de l’Etat réitère sa prise en charge des préoccupations essentielles des travailleurs, notamment le renforcement du droit syndical, la protection sociale, la création de meilleures conditions de vie et l’augmentation du pouvoir d’achat dans la mesure toujours de nos moyens. « Au demeurant, dit-il, le gouvernement a déjà pris depuis deux ans plusieurs mesures sociales exceptionnelles et consenti des efforts considérables pour soutenir le bien-être des travailleurs et des populations ». Il a noté, entre autres, la baisse des impôts sur les salaires, la revalorisation des 10% à l’Ipress, la baisse du coût du loyer. Sur cette question, il a demandé au Premier ministre de prendre des mesures d’encadrement pour éviter que celle-ci soit annihilée par les spéculateurs. Il y a, dans ce dessein, le lancement de la bourse sociale, la couverture maladie universelle, la gratuité des soins pour les enfants de 0 à 5 ans, la reprise du plan S ésame ainsi que l’extension de la protection sociale aux personnes vulnérables. Ce sont autant d’initiatives qui concourent à l’amélioration du quotidien des Sénégalais.

Rupture dans la célébration de la fête du travail
Le président de la République soutient que le Sénégal entame ce 1er mai une nouvelle ère de célébration de la fête internationale du travail avec un nouvel état d’esprit. Selon Macky Sall, il faut un « esprit de responsabilité collective avec un objectif commun, le développement du Sénégal afin d’assurer un meilleur avenir aux futures générations ». Il a aussi évoqué la rupture avec cette fête du 1er mai et à intensifier le sursaut en faveur d’une morale de l’effort et du travail pour ancrer la compétitivité et la productivité dans tous les axes de la vie économique et sociale.

« J’accorde la plus haute attention au culte du travail et de l’excellence. Nous devons tous en être conscients. Le développement du pays ne se réalisera que par le sens élevé du travail bien fait. C’est l’une des conditions de réussite du Plan Sénégal émergent validé par nos partenaires techniques et financiers. Son exécution nécessite l’implication effective des travailleurs et des employeurs dans un élan national, pour une croissance forte et inclusive », soutient-il. Autrement dit, le chef de l’Etat parle de lancement d’un nouveau contrat social pour l’émergence afin de favoriser la création intensive d’emplois, surtout pour les jeunes et les femmes. Dans cette dynamique, il assure que le gouvernement est mobilisé pour renforcer l’administration afin d’accentuer toutes les sphères de la vie professionnelle, la promotion de l’emploi, le respect des droits fondamentaux des travailleurs et une bonne protection sociale. Macky Sall dit renouveler son engagement ainsi que celui de son gouvernement à ne ménager aucun effort pour la mobilisation de tous les droits fondamentaux au travail, piliers essentiels du travail décent tel que consacré par l’Organisation internationale du travail. C’est aussi le lieu de féliciter, a-t-il dit, le ministre du Travail, de la Fonction publique et des Organisations syndicales, car en une année la vertu du dialogue a permis de noter des avancées notables ; ainsi que le président du Cnds, Youssoupha Wade, salué par l’ensemble de ses partenaires. 

Cheikh Malick COLY

GÉNÉRALISATION DE LA RETRAITE À 60 ANS 
Evoquant la généralisation de la retraite à 60 ans dans le secteur privé, Macky Sall dit avoir donné des instructions au ministre de la Fonction publique, lors du Conseil des ministres tenu récemment à Kédougou, d’engager des concertations avec toutes les organisations patronales et syndicales des travailleurs.

« Tant qu’il y a le dialogue et la concertation, je suis convaincu que nous allons arriver à la généralisation de la retraite à soixante ans », soutient-il. Le chef de l’Etat parle d’une question psychologique puisque, selon lui, à soixante ans, tous les travailleurs peuvent logiquement continuer. 

L’ADOPTION DU CODE DE LA PRESSE DANS LES MEILLEURS DÉLAIS

Macky Sall soutient qu’il demandera à l’Assemblée nationale d’adopter en seconde lecture le nouveau Code de la presse. « De toute façon, on n’emprisonne pas de journaliste dans notre pays. Personnellement, je suis pour son adoption. Nous sommes dans un Etat de droit. Les gens ne doivent pas avoir de craintes dans la mesure où au Sénégal on n’enferme pas les journalistes même s’ils font des délits ; on les regarde puis on les laisse faire. Donc, il n’y a aucune perte pour nous. Je vais demander son adoption dans les meilleurs délais, pour que ce soit un cadeau de 1er mai », conclut-il. 

C. M. COLY

RELANCE DU CHEMIN DE FER ET REPRISE DE JEAN LEFÈVRE BTP
Le chef de l’Etat est aussi revenu sur la baisse de l’impôt sur les salaires qui a généré un manque à gagner de 40 à 43 milliards de FCfa. Selon Macky Sall, c’est aussi un soutien au pouvoir d’achat des travailleurs.

Car pour l’électricité, la subvention annuelle directe pour 2013 a été de 80 milliards compte non tenu de la dette fiscale de la Senelec qui est de l’ordre de 55 milliards de FCfa. Au total, ce n’est pas moins de 135 milliards que l’Etat a supportés en faveur des consommateurs. Le président de la République demande à ce que l’on soit conscient des efforts de l’Etat et d’engager des réformes nécessaires au sein de l’entreprise pour que cette action soit durable, non pas sur la diversification de la production, mais aussi des efforts de gestion internes afin de réduire ce lourd fardeau. Il faut que ces efforts consentis par l’Etat soit connus pour la relance de l’économie nationale.

Macky Sall a parlé des soutiens apportés aux entreprises en difficulté, notamment l’hôtel King Fahd à une condition déclinée au repreneur, mais surtout l’annonce de la reprise des activités de l’entreprise de Btp Jean Lefèvre et de la Nst de Thiès. Il a, dans le cadre de la relance du tissu économique, évoqué le plan Sésame, mais aussi des cotisations des entreprises. Ainsi, pour le rail, le Pse a misé, selon lui, sur la relance du chemin de fer qui doit être renforcé, rénové et soutenu, a dit le chef de l’Etat en réponse aux questions des centrales syndicales. Pour lui, un nouveau système de motivation des agents de l’Etat sera entrepris.

C. M. COLY

SAINT-LOUIS : LES SYNDICALISTES ATTIRENT L’ATTENTION DES AUTORITÉS SUR LES PROBLÈMES DE LA PÊCHE
A l’instar des autres régions du pays, Saint-Louis a célébré la Journée internationale du travail. Les manifestations ont été marquées par la traditionnelle remise d’un cahier de doléances des travailleurs au gouverneur Ibrahima Sakho, une grande conférence publique du Cusems/Saems sur le syndicalisme de développement et les violences en milieu scolaire, une assemblée générale des militants de la Cnts et autres travailleurs du Crous.

S’adressant au gouverneur Ibrahima Sakho, les responsables syndicaux ont remis sur le tapis de nombreuses doléances qui tournent essentiellement autour de la revalorisation du secteur de la pêche, de celui de l’agroalimentaire ainsi que du règlement du conflit entre le personnel et la direction du Centre régional des œuvres universitaires de Saint-Louis (Crous).

Le secrétaire général du Syndicat national des pêcheurs du Sénégal, Moustapha Dieng, a plaidé pour une meilleure professionnalisation du secteur de la pêche qui permettra aux pêcheurs de gérer eux-mêmes le comité régional des pêches, de se départir de la forte dépendance vis-à-vis des opérateurs économiques mauritaniens, de compter de plus en plus sur l’appui des pouvoirs publics sénégalais pour résoudre leurs problèmes, d’accéder aux différentes sources de financement (à travers la mise en place de ce qu’ils appellent « la banque bleue » et l’érection d’une centrale d’achats).
M. Dieng a longuement insisté sur l’urgence et la nécessité de libéraliser l’importation des moteurs hors-bord, de poursuivre les travaux de construction des quais de pêche de Saint-Louis, de trouver les solutions les plus adéquates aux nombreux accidents mortels enregistrés régulièrement dans la brèche, de poursuivre le dialogue avec les autorités mauritaniennes en vue de signer des accords qui tiennent compte des préoccupations de nos pêcheurs, agriculteurs et artisans.

D’autres responsables syndicaux ont également plaidé pour l’amélioration des conditions de travail des agents des sociétés d’appui au développement, des entreprises et des services de l’Etat installés dans la région Nord.

Mbagnick Kharachi DIAGNE

 

BAISSE DE LA FISCALITÉ SUR LES SALAIRES, DES PRIX DU LOYER ET DES DENRÉES… : DES AVANCÉES SIGNIFICATIVES ENREGISTRÉES, SELON DES SYNDICALISTES
Les secrétaires généraux des centrales syndicales du Sénégal qui ont remis hier leurs cahiers de doléances au président de la République, à l’occasion de la fête du 1er mai, ont noté des avancées sociales notables enregistrées au cours de ces deux dernières années dans la satisfaction de la demande sociale.

Les avancées sociales notables, selon le secrétaire général de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas), Mademba Sock, sont liées entre autres à la baisse des prix des denrées de première nécessité, de la fiscalité sur les salaires et des prix du loyer, etc.

Quant au coordonnateur du Front syndical autonome (Fsa), Sidya Ndiaye, il a invité le gouvernement à une évaluation de la mesure relative à la baisse du prix des loyers pour procéder aux réglages nécessaires devant garantir son succès pour le bénéfice de l’ensemble des travailleurs. Concernant le secteur de la santé, il a salué la signature des accords entre le gouvernement et la fédération des syndicats de la santé qui regroupe le Syntras, le syndicat Santé affilié à la Cnts ainsi que le Sudtm affilié à la Fgts.

« Cet accord signé à 48 heures de la Fête du 1er mai est historique puisque c’est le point focal de nos revendications, à savoir la validation des années de contractualisation du personnel de la santé est définitivement réglé », a expliqué M. Ndiaye. Aussi a-t-il fait remarquer qu’une accalmie a été observée depuis quelques mois dans le système éducatif grâce au protocole d’accord entre le gouvernement et le grand cadre des syndicats de ce secteur. Le Front syndical a par ailleurs rappelé au gouvernement que beaucoup restent à faire concernant les accords de 2009 et ses engagements pris sur la baisse substantielle du prix des denrées de première nécessité, l’évaluation et la relance du plan sésame, la baisse du coût des services (eau, électricité, téléphone), la relance des entreprises en difficulté, l’exécution diligente des décisions de justice par les entreprises dans les conflits déjà arbitrés (cas de l’hôtel Savana), le renouvellement du mandat caduc des administrateurs des institutions sociales (Ipres, Caisse de sécurité sociale), etc.

Des efforts restent encore à faire
Selon M. Ndiaye, le Fsa reste préoccupé par l’emploi des jeunes dans notre pays. « Nous sommes prêts à engager la réflexion avec le gouvernement sur cet épineux dossier qui doit concerner tout le monde. Notre jeunesse a droit à un emploi décent et aucune expérience ou expertise ne sera de trop pour aider le Sénégal à relever ce défi », a dit le coordonnateur du Fsa. « Cette situation de récession économique a des conséquences inquiétantes sur les investissements et sur l’emploi, entraînant des licenciements massifs de travailleurs », a, pour sa part, regretté le secrétaire général de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas), Mademba Sock. Pour lui, des défis restent à relever dans des secteurs clés de l’économie nationale tels que Transrail, les industries chimiques du Sénégal et l’agriculture qui constituent de puissants leviers pour accélérer la croissance économique et sont des générateurs d’emplois massifs. Il a aussi déploré la déliquescence dans laquelle se trouve notre tissu industriel, miné par l’importation abusive des produits de grande consommation au péril de la production nationale, une concurrence déloyale qui constituent de graves menaces sur l’emploi salarié, notamment dans le secteur agro-alimentaire tels que la Compagnie sucrière sénégalaise, la Suneor, etc.

Le secrétaire général de la Cnts/Fc, Cheikh Diop, a, quant à lui, indiqué que des efforts doivent être déployés dans le secteur minier avec le retrait des concessions portuaires aux Ics et à la Sspt qui fragilise davantage ces deux sociétés qui emploient des milliers de travailleurs directes ou indirectes. L’Isra, a-t-il déploré, « perd de plus en plus ses terres de culture expérimentale au profit d’intérêts particuliers. Le cas du domaine de Cambérène est la dernière en date ». M. Diop a également attiré l’attention du chef de l’Etat sur la situation à la Someta, « une fonderie classée parmi les établissements dangereux qui ne respectent aucune norme de sécurité, encore moins les droits syndicaux ».

Souleymane Diam SY

L’INITIATIVE DU PACTE DE STABILITÉ SOCIALE ET D’ÉMERGENCE SALUÉE
Lors de la remise des cahiers de doléances au président de la République du Sénégal, Macky Sall, les secrétaires généraux des centrales syndicales ont salué l’avènement du Pacte de stabilité sociale et d’émergence économique. Ils estiment que ce pacte constitue « un pas important dans la consolidation du dialogue social ».

Les secrétaires généraux des centrales syndicales ont salué hier l’avènement du Pacte de stabilité sociale et d’émergence économique. Pour Mademba Sock de l’Unsas, le pacte social, en articulation avec le Plan Sénégal émergent (Pse), peut constituer une réponse pertinente à leurs nombreuses préoccupations déclinées dans le plan d’action déjà conçu pour sa mise en œuvre. Ce plan a pour objet, dit-il, d’établir un échéancier pour la mise en œuvre des accords conclus dans le cadre des négociations collectives tripartites et bipartites concernant la généralisation de l’âge de la retraite à 60 ans dans le secteur privé, le relèvement du Smic, l’indexation des salaires au coût de la vie, l’application de toutes les décisions de justice, le respect des accords signés dans tous les secteurs professionnels, etc.

Sidya Ndiaye a, quant à lui, invité le chef de l’Etat à consacrer à ce pacte un conseil présidentiel avec tous les signataires pour valider le  plan d’action pour sa mise en œuvre. « Ce plan d’action qui est en phase de finalisation vous sera certainement soumis dans les jours à venir. L’heure est au réalisme et à l’action si nous voulons réussir. Il s’agit d’éviter que le pacte soit mort-né. Plus rien ne devra être comme avant et tous les partenaires engagés dans les relations de confiance doivent changer de comportement », a-t-il ajouté. « Vous marquez là une nette rupture dans la gouvernance sociale que l’on nous a habituée jusqu’ici. Vous exprimez par la même occasion une volonté progressiste d’entretenir d’autres types de relations outre que la confrontation, la méfiance et la suspicion basées uniquement sur la présomption de la négation de l’action revendicative par les uns et sur le recours abusif à la grève par les autres, au point de banaliser celle-ci qui se trouve être notre arme ultime », a affirmé le secrétaire général de la Cnts/FC, Cheikh Diop. Il a exprimé la disponibilité de sa centrale syndicale à contribuer à l’avènement d’un nouvel état d’esprit qui s’oriente résolument vers un dialogue social porteur de stabilité et de progrès. De son côté, le secrétaire général de la Cnts, Mody Guiro, a relevé que ce pacte constitue « un pas important dans la consolidation du dialogue social ».

S. Diam SY

MISE EN ŒUVRE DU PSE : LES SYNDICALISTES COMPTENT S’INVESTIR DANS LA RECHERCHE DE LA PAIX SOCIALE
Les syndicalistes disent également fonder de gros espoirs sur l’initiative du Plan Sénégal émergent et ont décidé d’accompagner le gouvernement pour sa réussite. Pour le secrétaire général de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas), « le suivi et la mise en œuvre de ce plan doivent s’appuyer sur des institutions sociales solides, capables de pallier certains manquements liés aux nombreuses violations répétées de la législation sociale dans les secteurs comme le transport routier, le pétrole et le gaz, la boulangerie, l’hôtellerie, le nettoiement, la sécurité privée, etc. ».

« Nous allons nous investir dans la recherche d’une paix sociale pouvant lui garantir sa mise en œuvre dans les conditions optimales afin de placer le Sénégal sur la rampe de lancement du développement économique », a laissé entendre le coordonnateur du Front syndical autonome (Fsa), Sidya Ndiaye.

S. Diam SY

CONGRÈS DE LA CSI/RÉGION AFRIQUE À DAKAR EN 2015
Le secrétaire général de la Cnts, Mody Guiro, a indiqué hier, au cours de la remise des cahiers de doléances des centrales syndicales au chef de l’Etat, Macky Sall, que le Sénégal abritera le prochain congrès de la confédération syndicale internationale de la région Afrique. « Les organisations syndicales sénégalaises membres de la Csi souhaitent un accompagnement de l’Etat pour la tenue de ce Congrès en 2015 », a-t-il précisé.                   

DEUXIEME CONFÉRENCE MONDIALE DES FEMMES SYNDICALISTES DE LA CSI : LE RÉSEAU DES FEMMES SYNDICALISTES TÉMOIGNE SA RECONNAISSANCE AU CHEF DE L’ETAT
A l’occasion de la fête du travail, Mme Fatou Bintou Yaffa de la Cnts a, au nom du réseau des femmes syndicalistes du Sénégal, remercié au chef de l’Etat, Macky Sall, pour avoir bien présidé la deuxième Conférence mondiale des femmes syndicalistes de la Csi tenue à Dakar, en novembre 2013.

Selon elle, le choix porté sur notre pays n’est pas « fortuit ». « Il n’est pas le fruit du hasard, il témoigne une marque de sympathie de la communauté internationale pour l’attachement de notre pays à la démocratie, à la protection des libertés sociales et civiles, à la place conférée à la femme dans nos institutions », a-t-elle déclaré. Car, a ajouté Mme Yaffa, la politique du chef de l’Etat est de rompre avec les inégalités sociales à tous les niveaux comme l’illustrent les bourses sociales et la nomination des femmes à des postes stratégiques, « une politique porteuse de générosité et d’expérience collective ». « Les femmes du réseau seront votre interprète à la fois vigilantes et exigeantes dans toutes les instances syndicales internationales pour magnifier le pouvoir que vous avez conféré à la femme dans votre vision politique », a-t-elle promis.  

S. Diam SY 

 

THIES : LE « SOS » DES TRAVAILLEURS DES ICS 
Hier, à l’occasion de la fête internationale du 1er mai, les travailleurs de la région de Thiès réunis dans une Coalition des centrales syndicales ont remis leur cahier de doléances au gouverneur de Thiès, Mouhamed Fall.

La généralisation de la retraite à 60 ans dans le secteur privé, le relèvement du Smic, l’accès à l’habitat social constituent les revendications faites devant l’autorité administrative régionale. Dans sa réponse, le gouverneur de Thiès soutient que malgré la morosité économique à l’échelle mondiale, des acquis  sociaux importants sont notés du côté des travailleurs, à savoir la couverture maladie universelle, les bourses familiales, la baisse des coûts du loyer…

« Au plan local, notre volonté de privilégier la concertation et la vigilance dans le suivi des engagements restent de rigueur », souligne-t-il. Mais, c’est surtout  la situation dans laquelle  se trouvent les Industries chimiques du Sénégal, une industrie  qui pèse 4 points du produit intérieur brut du Sénégal, qui inquiète les travailleurs de Thiès.

Selon Ousmane Ndiaye, secrétaire général du syndicat de base à la mine des Ics, pour sauver l’entreprise, il urge   que  l’Etat du Sénégal revoie à la hausse sa participation au capital pour des raisons stratégiques mais aussi de souveraineté. « Car, tout le monde a vu que le Sénégal mise sur l’agriculture pour développer le pays à travers le Plan Sénégal émergent. Or, qui compte sur l’agriculture a besoin d’engrais à bon marché, entre autres intrants, pour pouvoir être compétitif. Et sur ce plan, les Ics disposent d’un savoir-faire et d’une capacité de production avérée », soutient-il.

Sur cette même lancée, Ousmane Ndiaye ajoute que les travailleurs de l’entreprise ne comprennent pas que l’importation d’engrais enrichis des affairistes au détriment d’une entreprise d’envergure telle que les Ics dans l’économie du pays.

« Nous avons fait toutes les correspondances nécessaires pour informer les autorités du pays sur la mauvaise passe dans laquelle se sont engagées les Ics après une première recapitalisation dont le niveau d’investissement déclaré par le repreneur nous laisse perplexe par rapport à notre expérience et notre expertise. Pour toutes ces raisons, la balle est aujourd’hui dans le camp du président de la République Macky Sall », martèle-t-il.

Revenant sur l’état des lieux de l’entreprise, Ousmane Ndiaye révèle que les équipements sont essoufflés, donc si  les autorités n’agissent pas vite, l’entreprise va droit vers la banqueroute ; et ceci au grand dam des travailleurs et de l’économie sénégalaise.

Mbaye BA
SOURCE/ http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=39024:celebration-de-la-fete-du-travail-debut-dun-dialogue-social-productif&catid=78:a-la-une&Itemid=255
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