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samedi, 10 mai 2014 00:00

Ouverture du 11ème Dak’art : « La diversité, socle de la politique culturelle nationale », selon Aminata Touré

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Le Premier ministre, Aminata Touré, a présidé, hier, au Grand Théâtre national, la cérémonie d’ouverture de la 11ème édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’art). A cette occasion, le chef du gouvernement a rappelé que la diversité doit être le socle de la politique nationale de développement culturel du Sénégal. 

Devant un parterre de personnalités du monde l’art, le Premier ministre a salué, après 24 ans d’existence, la Biennale de Dakar comme un lieu de rassemblement planétaire qui fait de la créativité plastique universelle un lieu magnifique de brassage d’artistes de tous horizons. « Aujourd’hui, nous entrons dans une nouvelle phase de la Biennale, a estimé Mme Aminata Touré. Une phase de rupture où l’universalité de l’art reprend droit de cité. » Elle est impulsée, a soutenu Mme A. Touré, par une modernisation qui rassemble les cultures dans un processus d’enrichissement mutuel. 

Le chef du gouvernement a rappelé que le Président Macky Sall, lors de son récent séjour en Casamance, a fait un vibrant plaidoyer pour la conservation impérative du patrimoine culturel, notamment des socio-cultures en raison de leur importance dans la construction et l’affirmation de l’identité culturelle. Selon le chef du gouvernement, le président a invité à revisiter nos cultures, les revitaliser, les revaloriser. Ainsi, Aminata Touré a rappelé au ministre de la Culture et du Patrimoine que le gouvernement, sur instruction du Chef de l’Etat, a un souci, avec l’appui des professionnels, de faire de la protection et de la promotion de la diversité culturelle le socle de la politique nationale de développement culturel. 
Le Premier ministre a souligné que vl’artiste doit pouvoir vivre de son art tout en saluant les efforts déployés par Abdoul Aziz Mbaye pour bâtir une politique culturelle moderne et novatrice. Le chef du gouvernement a rappelé la détermination de son équipe à placer la culture au cœur du développement économique et social du Sénégal. Cela traduit une forte volonté du président de la République. Au regard de Mme Aminata Touré, grâce aux brassages, au respect mutuel des identités, les arts plastiques sont un moyen sûr pour mettre en place et concevoir une politique performante de développement de l’économie culturelle.

« Vivre de son art »
Le Premier ministre a invité son collègue de la Culture à finaliser, au sortir de cette Biennale, la préparation du Conseil interministériel sur les industries culturelles et créatives. 
« Il est heureux que la modernisation de l’environnement juridique à laquelle les acteurs culturels ont toujours aspiré soit associée à la mise en place de la nouvelle Société de gestion collective du droit d’auteur et droits voisins », a remarqué Mme A. Touré. Elle a ajouté que cette entreprise sera accompagnée de programmes particuliers avec des formations, renforcement des capacités des managers des entreprises culturelles mais aussi offrir un cadre d’épanouissement pour la créativité pour un égal accès à tous à la vie culturelle. C’est pourquoi, a déclaré le Premier ministre, « nous nous emploierons pour que chaque collectivité locale soit dotée d’un musée, un théâtre, un cinéma et autre salle d’exposition ». 
Evoquant le thème de cette 11ème Biennale, « Produire le commun », le chef du gouvernement a jugé qu’il est très symbolique. Car, a-t-elle dit, l’art rapproche les peuples. « Chaque artiste participe à donner ce qu’il a de particulier mais également à recevoir ce que les autres ont à lui offrir », a déclaré Mme Aminata Touré. Selon elle, avec la mondialisation, les voyages, les créateurs se créent une identité plurielle à partir de leurs différentes rencontres. « Les arts plastiques africains constituent désormais un enjeu international », a analysé Mme A. Touré insistant sur l’art africain comme un modèle d’une mondialisation réussie.  

Thérèse Turpin Diatta, présidente du comité d’orientation : «La Biennale a besoin d’une autonomie»
La présidente du comité d’orientation du Dak’Art a souligné la nécessité pour la Biennale d’avoir son autonomie. Selon Mme Thérèse Turpin Diatta, cela  permettrait d’aller à recherche de financements extérieurs.
S’exprimant à l’ouverture de la 11ème Biennale de Dakar, la  présidente du comité d’orientation du Dak’Art a relevé la pertinence, pour cette plateforme, d’avoir son statut et d’être autonome. « La Biennale est placée sous l’autorité du ministère de la Culture et du Patrimoine  dont nous saluons le travail. Toutefois, cette tutelle de l’Etat pose problème à la Biennale, car elle ne nous permet pas d’atteindre une autonomie  qui l’autorisait à faire des recherches de financements extérieurs. 
Nous sommes convaincus que lorsque cette autonomie sera trouvée, elle pourra, tout en restant  un démembrement de l’Etat, être un nouveau souffle de vie », a fait savoir  Mme Thérèse Turpin Diatta, précisant que autonomie ne veut pas dire privatisation. Cette autonomie, a-t-elle poursuivi, placera, de façon définitive,  le Dak’Art dans la sphère des plus hautes biennales de cette planète.
 Par ailleurs, Mme Diatta a insisté sur la nécessité, pour notre pays, d’avoir un musée d’art contemporain ainsi que la réouverture du musée dynamique de Dakar.  « Le président de la République nous avait promis la réouverture du musée dynamique qui abrite aujourd’hui la Cour suprême. Nous aurions souhaité que ce musée soit réutilisé dans sa vocation première et parallèlement à cela, qu’un musée réservé exclusivement à l’art contemporain  soit également construit à Dakar », a-t-elle dit, rappelant que la Biennale est la plus grande manifestation artistique en Afrique et,  paradoxalement, il n’existe pas de musée d’art contemporain au Sénégal.  
Selon la présidente du comité d’orientation de la Biennale, des artistes comme Moustapha Dimé dont les œuvres sont revenues à Dakar et Iba Ndiaye, qui a fait don de ses œuvres  à l’Etat du Sénégal, méritent que leur  création  soit  sauvegardée par leur pays pour la postérité, et cela ne peut être possible que grâce à la création d’un musée.  
D’après elle, la réouverture du musée dynamique de Dakar et la construction d’un musée d’art contemporain « nous permettront de participer au développement économique de notre pays, en maintenant  à Dakar la valorisation et la promotion  de l’art africain contemporain ».

Par Ibrahima BA, E. Massiga FAYE Photos : Pape SEYDI

source:http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=39302:ouverture-du-11eme-dakart-l-la-diversite-socle-de-la-politique-culturelle-nationale-r-selon-aminata-toure&catid=78:a-la-une&Itemid=255

 

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