Ça bouge dans le dossier de Karim Wade et il risque gros. Le Quotidien a appris de sources judiciaires que l’ancien ministre d’Etat est convoqué par le Procureur spécial de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Il fera face donc à Alioune Ndao mercredi et jeudi pour répon­dre des nouveaux soupçons qui pèsent sur lui. Cette convocation résulte, en effet, souffle-t-on, de la «découverte de faits nouveaux» le concernant, suite aux investigations confiées à des commissions rogatoires. Ce sera un premier face-à-face du fils de l’ex-Président depuis qu’il a été placé sous mandat de dépôt en même temps que Bibo Bourgi, Mba­ye Ndiaye, Pape Mamadou Pouye, Cheikh Diallo et Cie dans le cadre des enquêtes sur l’enrichissement illicite présumé. Karim Wade va ainsi connaître de son dossier et sera assisté de ses conseils.
Il y a deux mois, Le Quotidien faisait état de découvertes de «comptes suspects» et d’«importantes sommes d’argent» à Monaco grâce à la collaboration du Procureur général de la Principauté. Et d’autres qui étaient envoyées dans les Îles Vierges britanniques, au Luxembourg, au Panama, à Dubaï, entre autres. Sa défense avait repris le sourire dans les épisodes des administrations provisoires de Dubaï port world et Ahs, sociétés prêtées à leur client et qui globaliseraient la moitié des 694 milliards que lui reproche le Parquet spécial. C’est au moment où le dossier est en phase d’instruction que M. Wade devra prendre connaissance de ces «nouveaux éléments» qui pourraient corser son cas. Et alors que la Commission d’instruction de la Crei devrait boucler son enquête en octobre prochain, les délais qui sont impartis étant de 6 mois, il n’a pas encore été entendu sur le fond du dossier.  
Coïncidence ou pas, le Parquet spécial semble aller dans le sens contraire de ceux qui pariaient qu’avec le départ de Aminata Touré de la tête de la Justice, la traque allait ralentir. Le nouveau Garde des Sceaux, Sidiki Kaba a, en tout cas, promis d’aller jusqu’au bout de cette traque lancée par son prédécesseur, même s’il avait décrié la juridiction spéciale.
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