Ça se corse davantage pour Karim Wade. Le long face-à-face d’hier mercredi, avec le procureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), Alioune Ndao, n’augure rien de bon pour le fils de l’ancien président de la République Abdoulaye Wade. Alors que la phase d’instruction de son dossier d’enrichissement illicite supposé, balaise de 694 milliards, devrait arriver à terme le 17 octobre prochain, voilà que de nouveaux éléments à charge refont surface et menacent de prolonger son séjour carcéral et d’aggraver, plus qu’il ne l’a été jusque-là, son cas. D’après des sources judiciaires, «deux mandats de dépôt planent sur la tête» de l’ancien ministre des Transports aériens et de l’Energie du régime libéral, convoqué à nouveau à la Crei ce vendredi. D’ailleurs, au terme de cette nouvelle convocation, une nouvelle mise en demeure devrait lui-être servie pour justifier d’autres biens supposés illicites qui se seraient rajoutés à sa fortune mal acquise estimée à plus de 600 milliards dont il peine jusqu’aujourd’hui à prouver la licéité. 
Cet emballement de la procédure résulte des informations à charge rapportées par les commissions rogatoires. Dans les règles de la procédure, le procureur spécial près la Crei fera «un réquisitoire supplétif» ce vendredi devant la commission d’instruction et demandera, en conséquence, un nouveau mandat de dépôt pour des faits supposés d’enrichissement illicite. 

Le procureur n’attend que la communication du rapport de l’Ige sur l’Anoci
Au demeurant, une autre procédure est en phase de préparation contre Karim Wade. Celle-ci sera mise en branle devant une autre juridiction. D’après nos sources très au fait de ce dossier, l’ex-ministre «du ciel et de la terre», comme on le caricaturait, passera devant le procureur près le Tribunal régional hors-classe de Dakar. L’on apprend que le procureur Serigne Bassirou Guèye n’attend que la communication du rapport de l’Inspection générale d’Etat (Ige) sur la gestion de l’Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique (Anoci), pour s’autosaisir. Ce rapport stigmatiserait des fautes «graves» de gestion et des cas de prévarication de deniers publics. A ce propos, la  Chancellerie a retenu le principe d’ouvrir une information judiciaire devant le Tribunal régional hors classe de Dakar pour des faits supposés de détournement de deniers publics. Là aussi, la  procédure devrait déboucher, d’après nos interlocuteurs, sur un autre mandat de dépôt contre Karim Wade. 

Pds : «Macky cherche à éliminer un adversaire politique»
Du côté du Parti démocratique sénégalais (Pds), on s’émeut du sort réservé à Karim Wade faute de pouvoir le tirer d’affaire. Mobilisés au campus de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, les Libéraux se demandent : «Comment peut-on servir une mise en demeure à quelqu’un qui est dans les liens de la détention, sachant qu’il ne pourra pas faire le recoupement de ses documents justificatifs en prison ?» Selon eux, la démarche est claire et les soubassements ne font l’ombre d’un doute : «Macky Sall et son régime cherchent à éliminer un adversaire politique. C’est parce qu’il (le Président Macky Sall) a conscience que Karim Wade est un adversaire redoutable qu’il cherche par tous les moyens à le liquider politiquement. Cette nouvelle mise en demeure dont on parle, montre que ce dossier a des soubassements politiques», fulminent-ils. Toutefois, les militants du Pds n’écartent pas de manifester dans la rue, si ces informations venaient à être confirmées. 
tndiaye@,lequotidien.sn

source: http://www.lequotidien.sn/index.php/la-une2/6118-deux-nouvelles-procedures-alourdissent-le-dossier-du-fils-de-lex-chef-de-letat-karim-wade-vers-le-fonlaffaire-anoci-vient-sajouter-a-la-traque-des-biens-mal-acquisd-du-trou