Qu’on ne s’y trompe pas : cette dernière considération et les velléités de révolte d’Alioune Badara Cissé (paraît-il, un poids lourd dans l’ancienne capitale) ont dû peser énormément sur la balance pour que Sa Rondeur ravale ses slogans du genre «Gouvernance vertueuse» et «la patrie avant le parti», pour  se rabibocher avec Awa Ndiaye dont les agissements, du temps de Gorgui, gênaient jusque chez ses frères du Pds.

Qu’importe, dans son désir de massifier son parti qui, à l’évidence, ne pèse très lourd, le chef de l’Etat pêche à tout va, l’essentiel étant d’avoir dans ses rangs des hommes et femmes capables de lui permettre de lui éviter la bérézina comme celle tombée sur les socialistes lors des municipales françaises.

Après la présidentielle de mars 2012, remportée par Sa Rondeur grâce à la coalition de partis réunis sous la bannière  de Benno Bokk Yaakar, les municipales s’annoncent en un test majeur pour l’Apr qui doit nécessairement se peser, surtout qu’il est  au pouvoir. C’est fortement pénétré de cela que Sa Rondeur joue les amnésiques -car on n’ose pas croire qu’il a sciemment renvoyé aux calendes grecques ses beaux slogans qui lui ont permis de charmer les Sénégalais-, en nous refaisant après Wade et Diouf le coup du débauchage à grande échelle.

En enrôlant Awa Kudu, et ses ex-frères libéraux Kalidou Diallo et Innocence Ntap Ndiaye, sans oublier Oumar Guèye, l’ex-pote d’Idrissa Seck, Sa Rondeur qui est en train de ramener au-devant de la scène beaucoup de vaincus d’hier ne fait pas dans la rupture comme promis, mais bien dans la pâle copie. On est dans le scénario d’une triche où le locataire du Palais de la République a dû regarder par-dessus l’épaule de ses prédécesseurs pour pouvoir s’y retrouver avec son parti.

Prési croit bien faire, surtout que beaucoup de ses dunguru qui évitent de le contrarier pour ne pas se voir fermer le robinet  des privilèges, ont pris d’assaut les plateaux de télé et de radios pour cautionner sa démarche via des arguments assimilables à des parlotes du genre ku daanu ci sareet.

Ainsi, on nous tympanise avec des sorties comme : «il faut massifier le parti, on ne peut le faire qu’avec des Sénégalais et personne n’a le droit sous quel que prétexte que ce soit d’exclure ceux qui viennent garnir nos rangs». Et ceux qui s’amènent en trainant des casseroles ?  Comprenant qu’on fait allusion à Awa Kudu, ses nouveaux avocats de l’Apr trouvent brusquement qu’on en fait trop avec elle, en se pressant de l’accabler or qu’elle est libre comme l’air et qu’on en est resté au stade des accusations.

Le plaidoyer des avocats va jusqu’à remettre en cause le terme de transhumance employé par le commun des Sénégalais à l’encontre des politiciens et politiciennes qui retournent leur veste et musoorau gré des régimes.

A en croire un ponte du Pds ayant transhumé ba nebb avant de choir chez les libéraux et qui n’attend qu’un claquement de doigts de Macky pour retourner à nouveau sa veste, Gorgui n’aimait pas ce terme, au motif qu’il renvoie au bétail qu’on ne saurait accoler à un humain quelle que soit sa turpitude.

Cet ex porte-parole de Gorgui va s’arracher les cheveux en entendant Djibril War, le directeur de l’école de l’Apr, crier holà à la venue massive d’Awa kudu en mettant en garde contre la transformation de son parti en «un matelas d’atterrissage, de sauvetage pour de vieux funambules et trapézistes politiques».

Ce qui suit dans le artu est plus nex : le président de la Commission des lois à l’assemblée nationale dit ne pas vouloir d’un Apr, transformé en «un nid pour d’insatiables et voraces oiseaux picoreurs qui s’envolent au gré des printemps politiques (…) un  royaume de Ndoumbélane où se côtoieraient colombes et hyènes».

Certaines oreilles sifflent, malgré leur sourire Colgate…   

SOURCE:http://www.seneplus.com/article/macky-attrape-tout-dans-ses-filets-y-compris-%E2%80%A6du-poisson-pourri