Le Palais s’attendait à une démission
Le Palais s’attendait en effet à ce qu’elle démissionne de son poste juste immédiatement après sa défaite à Grand-Yoff et le basculement de Dakar, la capitale, dans la besace de Khalifa Sall. Une attitude politiquement logique, du fait des enjeux des Locales. Mais selon nos sources, le Premier ministre n’avait pas l’intention de le faire jusqu’à hier en tout cas, avant l’audience avec le Président. Elle était plutôt dans une posture d’attente, mettant le Palais dans un relatif embarras. Va-t-elle changer de monture après cette rencontre ? Des sources proches du Président laissent entendre en tout cas que Sall prendra ses responsabilités si certains responsables ne veulent pas assumer la leur, à l’image de Moustapha Cissé Lô qui est très vite parti.

Le Conseil des ministres ajourné
Toujours dans ce cadre, il faudra sans doute relever qu’au niveau de l’APR, une sorte de fraternité des vaincus s’est constituée. La ligne de défense consiste à dire qu’il n’y a pas raison de sanctionner ceux qui ont perdu et que la majorité présidentielle a remporté la grande majorité des départements, 30 sur les 42 que compte le Sénégal. Un argument qui ne convainc pas tout le monde surtout à Dakar, zone stratégique tombée dans l’escarcelle de Khalifa Sall. Beaucoup de manœuvres donc. Mais le problème, c’est que seul le Président Sall a les cartes en mains et il a la réputation de ne pas aimer les pressions... Il peut donc siffler à tout moment la fin de la récréation. En attendant, la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres a été ajournée jusqu’à la semaine prochaine. Des sources proches du Palais assurent que c’est juste lié aux élections locales ; la plupart des ministres étant à l’intérieur du pays pour suivre leurs résultats. Mais est-ce la seule raison ? Mystère et boule de gomme ! 

Saint-Louis/Dagana
Les résultats provisoires des élections locales à Saint-Louis et Dagana positionnent Benno Bokk Yaakaar comme la coalition la plus forte dans ces deux départements. Dans le département de Saint- Louis, sur les cinq collectivités locales en jeu, quatre sont tombées dans l’escarcelle du pouvoir. Seule la communauté rurale de Mpal a été remportée par Bokk Gis-Gis de Pape Diop. La percée du mouvement Fekké ma ci boolé (FMCB) est à signaler, notamment dans la communauté rurale de Fass. A Saint- Louis commune, la coalition Benno a raflé le faubourg de Sor. Sur 29 centres, 16 ont été gagnés par BBY et tous sont situés à Sor. Cependant les partis au pouvoir peinent à remporter la Langue de Barbarie devenue une « propriété privée » des libéraux de Saint-Louis. Quant au PDS, il a connu la chute dans cinq collectivités locales. Dans la commune de Saint-Louis, il est battu à Ndiolofène, Balacoss et Pikine. Dans le département de Dagana, la commune est restée entre ses mains avec des résultats provisoires qui lui donnent 4485 voix contre 2305 pour BBY. Mais cela s’arrête là ! Car les communes de Gae, Rosso-Sénégal et Ross-Béthio reviennent à la majorité présidentielle.

Rufisque
Les résultats des élections du 29 juin dernier sont tombés dans les trois communes de Rufisque ville. La commission de recensement des suffrages signale que dans la commune de Rufisque-Est, dont le nombre de suffrages valablement exprimés est de 17 789, c’est le maire sortant Boubacar Albé Ndoye, chef de file de la coalition And Liggey Ci Deug, qui s’en sort avec 40 sièges. Benno Bokk Yaakaar, la coalition de l’Avenir et Taxaw Taxawu Tenguedj suivent avec 4 sièges chacune. Rufisque- Est était la seule localité incertaine. Car, à la sortie des premières tendances, Taxaw Taxawu Tenguedj avait déposé un recours auprès du tribunal, accusant le maire sortant de « fraude massive » dans le centre Gouye Mouride. Par ailleurs, pour beaucoup d’observateurs, la coalition BBY a beaucoup déçu sous la houlette du beau-père du président de la République, Abdourahmane Seck dit Homère. Rufisque-Ouest aussi a voté pour la continuité. Alioune Mar rempile grâce à Bolloo Taxawu Askan Wi. Il est crédité de 39 sièges. Il est suivi de Benno Bokk Yaakaar dirigé par le député Souleymane Ndoye qui perd ainsi la bataille avec seulement 4 sièges gagnés… A Rufisque-Nord,  c’est sans surprise que le maire sortant de la ville de Rufisque, Badara Mamaya Sène déboule en tête avec 46 sièges. Le maire sortant de Rufisque ville va sans doute obtenir un nouveau bail à la tête du conseil municipal avec ses 30 conseillers élus au Nord, soit une presque majorité du conseil municipal. 

Idy
Un autre qui va rempiler, c’est l’édile de la capitale du Rail, Idrissa Seck. Aussi, l’ancien Premier ministre s’est-il fendu d’une lettre aux populations de Thiès, pour les remercier. “Tout au long de cette campagne, elles nous ont accueillis, soutenus et manifesté leur attachement au développement de Thiès dont nous partageons l'ambition. Qu'elles reçoivent la plus haute expression de notre considération et de notre reconnaissance”, souligne Ndamal Kajor, qui confond dans les “mêmes sentiments de profonde gratitude” toute l'équipe qui l'a “accompagné avec engagement durant cette belle campagne couronnée de succès”. Promettant de s’adresser de “vive voix” à ses électeurs, après la publication des résultats officiels par la Cour d'appel de Dakar, Idrissa Seck appelle à réaliser “ce désir partagé d'une ville de Thiès et d'un département de Thiès encore plus rayonnants et toujours ambitieux pour leur développement”.

Manoeuvres
A Golf Sud, ce ne sera pas de tout repos pour Aliou Sall, qui a enlevé la commune avec Benno Bokk Yaakaar (5531 voix). En effet, c’est l’Alliance 2014 qui est arrivée en seconde position (2534 voix) et qui, pour rien au monde, ne laissera le frère de Macky Sall diriger la commune. Du moins à en croire Lat Diop, tête de liste de cette excroissance de la coalition Macky 2012. Selon ce dernier, lui et ses alliés ne peuvent concevoir que Aliou Sall puisse “usurper” la victoire d’une coalition dans laquelle se retrouvent le PS, l’AFP et les autres souteneurs du président Macky Sall. Aussi, malgré leurs 6 sièges au conseil municipal, ils feront des pieds et des mains pour convaincre les autres conseillers de ne pas élire maire le frère du chef de l’Etat. Non sans botter en touche les accusations faisant d’eux des hommes de paille de la première dame Marième Faye.

Verdict à Saint-Louis
Le verdict des urnes est tombé, donné par la commission départementale de recensement des votes. Ainsi dans le bras de fer qui les opposait dans la commune de Saint-Louis, c’est Mansour Faye qui l’emporte sur Braya. Benno Bokk Yaakaar passe donc devant avec 13 356 soit 50 conseillers, suivi de Sopi avec 12 356 voix soit 11 conseillers. Ensuite viennent Liguèye dek bi (8690 voix et 8 conseillers) et les autres qui se partagent le reste des conseillers. Benno rafle également le département et beaucoup plus largement. La coalition au pouvoir, avec ses 23 150 voix, obtient 39 sièges, là où Sopi, avec ses 17 907 voix, s’adjuge 10 sièges, suivi de And Liguèye Sunu Dek pour 11 138 voix et 6 sièges. Bès Du Niakk, avec 1920 voix obtient un siège. 

Le DG AIBD
Parmi les directeurs généraux qui ont perdu lors des élections locales du 29 juin, figure celui de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD). Abdoulaye Mbodj était candidat à la mairie de Patar, région de Fatick. Mais, finalement, le directeur de l’AIBD n’a pas fait le poids devant le sortant Alioune Diallo, tête de liste majoritaire de la coalition Benno Defar Patar, qui regroupe le PS, l’AFP, la LD, le PDS et une partie de l’APR, informe le  chargé de la communication de ladite coalition, Diène Ngom. A l’issue du scrutin, l’acteur de la société civile Alioune Diallo et sa liste ont eu 2060 voix. Son adversaire Abdoulaye Mbodj et sa liste n’ont obtenu que 1876 voix. La coalition Benno Defar Patar remporte 35 postes de conseillers, là où le candidat de l’APR n’en rafle que 11. 

Eau
Le liquide précieux ne devrait pas manquer, particulièrement en ce mois de ramadan survenu en pleine canicule. Or, du côté de la cité Alioune Sow, à Golf, c’est la sécheresse totale depuis trois jours. Pour dire que les habitants de ces immeubles ne voient aucune goutte d’eau couler du robinet depuis l’entame du jeûne. Et c’est la corvée pour ces bonnes dames qui doivent aller à la quête du liquide précieux. Contactés par EnQuête, les services techniques de la Sénégalaise des eaux (SDE) invoquent deux causes à cette pénurie. D’une part une conduite cassée du fait de travaux d’une entreprise privée. Mais cette dernière a déjà réparé ce qu’elle avait gâché, dit-on. La deuxième cause est une défaillance de pression au niveau des forages qui alimentent cette zone de Golf Sud, HLM Las Palmas etc. Notre interlocuteur assure que la pression revient petit à petit à la normale. Sauf que ceux qui vivent au 3e étage des immeubles vont devoir patienter. 

Accident
Le bilan de l’accident survenu entre Linguère et Louga, s’est alourdi. Le petit-frère du ministre des Mines Aly Ngouille Ndiaye, qui était dans un état critique, a finalement succombé, hier, vers 18 heures, après avoir été transféré à l’hôpital Principal de Dakar. Il rejoint ainsi les quatre autres victimes, inhumées dans la nuit du lundi 30 juin au mardi 1er juillet à Linguère. A l’origine de cet accident survenu le 30 juin, un des véhicules du vainqueur de l’élection municipale à Linguère, le ministre Aly Ngouille Ndiaye. Le pneu du véhicule 4x4 L200 avait éclaté, vers 16h, à hauteur de Thiamène Kajor, précisément à Diadiordé, sur la route de Louga. Le véhicule avait fait plusieurs tonneaux avant de s’immobiliser. Trois morts avaient été dénombrés sur le coup, dont Aïda Mbaye, une nièce du ministre des Mines, ainsi que la fillette de cette dernière. L’un des nombreux blessés succombera plus tard, après que les victimes ont été acheminées à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga. Le Président Sall s’est rendu hier chez Aly Ngouille Ndiaye pour lui présenter ses condoléances. Le ministre des Mines fait parti des rares personnalités de l’APR à avoir remporté haut la main sa localité.

Me Pierre-Olivier Sur
L’affaire de la mise en examen de l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, pour “corruption active, trafic d'influence et recel de violation du secret professionnel”, concerne d’une certaine manière le bâtonnier de l’Ordre des avocats en France, Me Pierre-Olivier Sur. Ce dernier, ne l’oublions pas, est un des principaux conseils de Karim Wade, en prison depuis avril 2013 et dont le procès devra débuter le 31 juillet prochain. Et selon Me Sur, “les juges (français) sont allés trop loin” à propos des écoutes des conversations de M. Sarkozy. Puisqu’ils auraient retranscrit une conversation que Me Sur, en qualité de bâtonnier, a eue avec l’avocat de l’ancien président français, Me Thierry Herzog. D’où la stupéfaction de l’avocat de Karim Wade, qui a trouvé le procédé “scandaleux”. Pour coriace qu’il soit, Me SUR est devant un dossier qui vaut son pesant d’adrénaline. 

source:http://www.seneplus.com/article/en-coulisses-enquete-de-ce-jeudi-3