En marge d’un point de presse tenu hier au siège du Conseil, le secrétaire général de la Fgts a rappelé au gouvernement ses engagements sur le respect des droits des travailleurs des régions. Ces derniers, a dit Sidya Ndiaye, ne sont pas comptables de la suppression des ces régions, «et ne sauraient répondre des errements et de la carence du ministre de l’Aménagement des territoires et des Collectivités locales.» Omar Youm, rappelle M. Ndiaye, avait, devant l’opinion nationale et internationale, affirmé que la suppression des régions ne menace ni les emplois ni les salaires. Or, regrette le boss de la Fgts, les travailleurs viennent de se rendre compte qu’au niveau du Trésor public, il n’y a aucune ressource pour la prise en charge de leurs salaires du mois de juin et autres. «Ce qui est en porte à faux avec les déclarations tonitruantes de Me Youm, dont l’incompétence notoire saute aux yeux, puisque son département n’est même pas en mesure de prendre des mesures d’accompagnement pour assurer le succès de la réforme», s’offusque le secrétaire général de la Fgts. Aujourd’hui, se désole Sidya Ndiaye, plus de 200 «goorgoorlou» (débrouillards) sont privés de leurs émoluments et contraints de tirer le diable par la queue en ce mois béni de ramadan. «Pour la Fgts, ni les incantations ni les formules creuses ne sauraient être des instruments valables pour gérer les affaires de l’Etat», fulmine M. Ndiaye. La gestion de la chose publique doit plutôt faire appel au respect des engagements, mais surtout à la probité et à la compétence des autorités étatiques, martèle encore Sidya Ndiaye.

Le budget du Conseil affecté à l’Ansp

Outre la méthode cavalière qui a conduit à la suppression du Conseil régional, selon les propres termes de M. Ndiaye, l’argent prévu pour la prise en charge du budget de l’institution régionale a été amputé au profit de l’Agence nationale de la sécurité de proximité. Un pot aux roses qui fait dire à Sidya Ndiaye qu’il s’agit ni plus ni moins que d’un détournement d’objectif très grave, à la limite, d’un détournement de fonds au profit d’une bande de copains. Pour le patron de la Fgts, le népotisme est tout aussi clair que flagrant. Les travailleurs, par la voix de M. Ndiaye, interpellent le Président Sall pour qu’il mette un terme au plus vite à ce scandale, qui ne saurait prospérer, puisque la mobilisation est déjà sonnée pour défendre leurs acquis. «Nous donnons rendez-vous à tous nos camarades d’ici et d’ailleurs, le 9 juillet devant le Conseil régional de Dakar si rien n’est fait jusque-là. Ce sera une lutte féroce contre la mythomanie et les mythomanes qui ont infesté le secteur des collectivités locales en s’imposant en imposteurs, s’attribuant ainsi des compétences qu’ils n’ont pas en matière de décentralisation», a laissé entendre Sidya Ndiaye. Il estime que c’est l’occasion pour le chef de l’Etat «de mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut et non des amateurs ou des poules mouillées.»

JEAN-PIERRE  MANE

source :http://www.gfm.sn/la-fgts-ouvre-la-ligne-de-front-le-9-juillet/