’Apr et la coalition Benno Bokk Yaakaar ont été laminés dans plusieurs communes et départements du Sénégal. Même s’ils clament haut et fort avoir gagné dans la majorité des collectivités du pays, il n’en demeure pas moins que la mouvance présidentielle a perdu plusieurs zones stratégiques. A tel point que Macky Sall a sanctionné plusieurs membres du gouvernement qui n’ont pas eu de bons résultats. Le chef de l’Etat a cru devoir évincer tous les ministres, à quelques exceptions près, qui n’ont pas fait gagner l’Apr ou Bby. L’épée de Damoclès du chef de l’Etat plane également sur la tête de Directeurs généraux de sociétés, qui n’ont pas bien travaillé. Mais en agissant de la sorte, Macky Sall risque de se mettre à dos les membres de son parti et compromettre ainsi ses chances d’être réélu en 2017. Les victimes de sanctions pourraient se retourner contre lui, ce qui ne ferait que l’affaiblir encore plus. D’autant plus qu’on peut lui reprocher de n’avoir pas été équitable, ni cohérent, dans sa politique de récompenser les vainqueurs et de punir les vaincus. Des ministres qui ont perdu les élections dans leur localité sont maintenus dans le gouvernement au moment où leurs tombeurs font leur entrée dans la nouvelle équipe gouvernementale, et où le chef du gouvernement, Aminata Touré a été remerciée. En même temps, les alliés de la coalition Bby ne sont pas inquiétés, qu’ils aient eu des résultats satisfaisants ou non. Une attitude qui en déroute plus d’un. S’il est prompt à abattre le sabre au sein de sa propre formation politique, le président de la République est plus tolérant avec les membres des partis alliés de Bby. Une situation que d’aucuns expliquent par un manque de courage de la part du président de l’Apr. Nombreux sont ceux qui pensent que la coalition Bby a fait son temps et qu’il est plus que temps de la dissoudre, qu’il est temps pour l’Apr de faire cavalier seul afin de mesurer son poids réel, surtout en prévision des élections de 2017. Le président de l’Apr gagnerait à réorganiser et à redynamiser son parti, pour terminer son mandat et espérer en avoir un second. Mais Macky Sall semble plus que réticent à se séparer du Ps, de l’Afp, du Pit et de la Ld, qui composent Bby. A ses risques et périls.

SOURCE:http://www.gfm.sn/macky-un-president-esseule/