‘’Brûlot sur la gendarmerie, ce que Wade savait…’’
Écrit par SENETOILE NEWSC’est par le truchement des services parallèles de renseignements qu’une grosse affaire, qui va d’ailleurs précipiter le départ du Colonel Abdoulaye Aziz Ndaw de son poste de numéro deux, éclate au cœur de la Gendarmerie. Le ministre des Forces armées à l’époque, Bécaye Diop au cœur de l’affaire, avait des comptes à régler avec le Général Abdoulaye Fall, Haut commandant de la Gendarmerie nationale. Ce dernier, selon l’ouvrage, avait procédé à un détournement d’objectif, suivi de détournements de fonds en affectant le budget prévu à la réfection des navires de l’armée à des marchés nébuleux.
Le Président, les généraux et le ministre
C’est le chef d’Etat-major général des Armées (Ndlr, l’autre Abdoulaye Fall) qui ‘’découvrit le virement illégitime du budget de réparations des navires vers la Gendarmerie’’. Conséquence : ‘’le Cemga mit tout son poids et ses services dans le retour des crédits volés aux Armées sans aucune raison pérenne’’. Le bras de fer sera épique et le Palais en sera témoin.
Le Colonel révèle en effet dans le Tome 2 de son ouvrage (P.164) que ‘’le Haut commandement de la Gendarmerie mobilisa ses agents de la Présidence et sollicita, après avoir bien travaillé ses complices de la Présidence, l’arbitrage du président de la République’’. C’est alors que ‘’le Président convoqua une réunion des trois parties : ministre, Armée et Gendarmerie’’. Le Général Abdoulaye Fall d’expliquer, selon le compte rendu fait par le Colonel Ndaw, que ‘’ce budget, sans aucune raison apparente, avait été viré à la Gendarmerie pour des motifs erronés et inacceptables’’.
Bécaye Diop ‘’reconnaît’’ avoir détourné
La Gendarmerie évoque le plan Saleh (le milliardaire libanais) et le remboursement de dettes, pour se justifier. Le ministre Bécaye Diop est interpellé par le Président. ‘’Le président de la République demanda à Bécaye ce qu’il avait fait de ces crédits et pourquoi il avait mis fin, délibérément, à des programmes qu’il avait ordonnés, sans s’en référer à lui’’. Le ministre est poussé jusqu’à ses derniers retranchements. ‘’Le Président l’engueula comme un poisson pourri, le menaça devant les explications tordues et indignes de ce ministre farfelu, incompétent et malhonnête.’’
Pour toute réponse, rapporte Abdoulaye Aziz Ndaw, ‘’Bécaye Diop expliqua au Président avoir gagné largement à Kolda pendant les élections présidentielles qui venaient de se passer, alors que son parti ne lui avait remis aucun sou. Il avait été obligé de recourir au Budget d’investissement pour mobiliser ses militants. L’argent avait servi à élire le Président Wade, selon ses dires, devant tous les généraux des Forces Armées’’.
Et la réaction du Président se passe…hors budget. Me Abdoulaye Wade, ‘’sans aucune forme de procès, décida de rembourser aux Armées lui-même, les crédits nécessaires à la réfection des unités navales’’. Mais l’affaire ne s’en arrêtera pas là puisque Bécaye Diop ‘’en voulut au Général Haut commandant de la Gendarmerie’’ à qui il reprochait d’avoir ‘’tout manigancé pour le faire renvoyer de son poste de ministre des Forces Armées‘’. ‘’Il décida d’en finir avec le Général’’, écrit le colonel Ndaw. La méthode utilisée ne sera ‘’pas frontale’’. C’est alors le début d’un autre scandale qui va cette fois-ci mettre en scène Lamine Faye, à l’époque tout puissant maître du Palais.
Le piège des Renseignements parallèles…
‘’Bécaye rassembla pas mal de dossiers sales et d’accusation qu’il fit établir dans un document avec la complicité effective du colonel Loumboul Sy (…)’’. Et la suite : ‘’Lamine Faye, connaissant son grand-père, connaissant ses relations avec le Général de la Gendarmerie, surtout conscient de la couardise de ce dernier, décida, en complicité avec Baïla Wane, Directeur général de la LONASE, de faire chanter le Général’’. C’est un document qui lui sera remis et 50 millions de francs Cfa lui seront réclamés. Deux individus sont envoyés en éclaireurs.
‘’Pris de panique à la lecture du document, le Général se décomposa et promit de payer (…) Il convoqua le Colonel Matar Sow son chef de cabinet et le commandant Moussa Fall pour leur exposer le chantage et les mettre à contribution pour trouver une solution. ‘’Moussa Fall, écrit Ndaw, le seul courageux du groupe, prit l’affaire en mains, attendit avec ses hommes de la Section de recherches les deux francs tireurs. Il les arrêta, les fit conduire à la Section de recherches où ils passèrent un sale quart d’heure, aux mains des plus grands tortionnaires de la Gendarmerie’’.
L’affaire remonta à la Présidence et le chef de l’Etat exigea des explications au Général Fall. On accusa alors le Colonel Ndaw d’avoir fait arrêter les deux hommes. Les documents disent ceci : ‘’le colonel Ndaw avait fait arrêter deux agents des services présidentiels, les avait fait torturer, avait fait incendier les locaux d’Insa Diallo et gardait toujours dans les locaux de la gendarmerie ces deux personnes’’. Et cette remarque qui clôt la note : ‘’il avait réussi à détruire les documents compromettant le Premier ministre Macky Sall’’. Selon le colonel Ndaw, la stratégie déployée pour le couler voulait, dans le même temps, sceller le sort du Premier ministre qu’il était. Tout un programme.
A suivre…
source : Enquêteplus
- 0
- 0
- 0
- 0
- 0
- 0
Dernier de SENETOILE NEWS
- Daimler Truck Middle East Africa annonce l'élargissement de ses responsabilités régionales
- Des chefs d’État, des ministres de l’Énergie, des investisseurs et des fournisseurs indépendants d’énergie se réunissent au Togo à l’occasion du West Africa Energy Cooperation Summit
- Chambre Africaine de l'Energie (AEC) félicite Trident Energy pour le succès de la production du puits intercalaire C-45, un grand pas en avant pour le secteur pétrolier et gazier de la Guinée Equatoriale
- Le Maroc et l’Estonie s’engagent à renforcer leur coopération socio-économique
- Côte d’Ivoire : 43 cas de variole du singe confirmés
Laissez un commentaire
Assurez-vous d'entrer toutes les informations requises, indiquées par un astérisque (*). Le code HTML n'est pas autorisé.