En réplique à ceux qui s’étonnaient de le voir, lui qui était jadis le bras droit de Karim Wade, donner des informations détaillées à la justice dans ce qu’il est convenu d’appeler la traque des biens présumés mal acquis, Cheikh Diallo s’est voulu catégorique dans son audition. Il a ainsi refusé d’être celui qui a trahi son amitié avec Karim Wade. Pour autant, il a tenu à  revenir sans détours sur les raisons qui l’ont amené à choisir le chemin de la vérité. “Quand Karim Wade a reçu une mise en demeure, il m’a envoyé par l’intermédiaire de ses avocats une mise en demeure. C’est en fait Victor Tendeng, son chauffeur, qui m’a présenté un papier me demandant de justifier les biens du groupe Cd Média, faute de quoi je cours le risque d’être exproprié”, a-t-il déclaré pour répondre à la question d’un assesseur de la Cour qui lui demandait à partir de quel moment il a senti la necessité de dire la vérité. Et Cheikh Diallo de poursuivre: “j’étais blessé, ahuri aprés avoir lu la lettre. Je me suis demandé pourquoi Karim Wade , à travers ses avocats, m’a envoyé une lettre pour me demander de justifier les voitures et le matériel de bureau...dont j’ignore l’origine”. Finalement, a-t-il fait remarquer, “ je me disais au fond de moi que mon ami m’a lâché”.

 

 Au final,a-t-dit à la barre,  “l’heure est venu de dire la vérité”. Cheikh Diallo s’est empressé tout de même d’ajouter à l’intention de ceux qui croient qu’il a été démarché pour enfoncer son ami et ex-patron : “je ne suis ni  un témoin à charge ni un témoin à décharge mais je suis là pour le triomphe de la vérité”.

 

DU MODE DE CONSTITUTION DE CD MÉDIA GROUPE

 

Cheikh Diallo ne s’est pas alors astreint à une quelconque contraine pour informer la lanterne de la Cour, du parquet spécial et des avocats de la partie civile qui ont voulu savoir les modes de constitution du groupe Cd Média. Dans ses explications, le sieur Diallo a mis sans retenue Karim Wade au centre de la création dudit groupe. “D’abord, le 11 ai 2011, à l’immeuble Tamaro, Karim Wade, Patricia Lake Diop et moi (Cheikh Diallo)avons tenu une première réunion de constitution du groupe. Mais, la constitution formelle du groupe Cd Média groupe a eu lieu en présence de Karim Wade , Patricia Lake Diop et moi-même, le 26 octobre 2011, au bureau du ministre d’Etat à l’immeuble Tamaro”, a-t-il rappelé. Toutefois, Cheikh Diallo dira : “j’étais actionnaire à 30% et Patrice Williams à 70% même si l’actionnaire majoritaire (Patrice Williams) est allé faire une cession de part à Karim Wade sans que je reçoive aucune notification ni signification”. Qui plus est, l’ex-conseiller en communication de Karim Wade a refusé de se considérer comme actionnaire “dans la mesure où ses 30% n’étaient pas rémunérés par des dividendes mais qu’il était un simple salarié dans le groupe Cd Média”.

 

TENDENG ET KANTOUSSAN , CONVOYEURS DE MATÉRIEL
 

Aprés la création de Cd Média groupe, “il fallait trouver du matériel informatique , des véhicules... C’est Victor Tendeng qui était chargé de convoyer les véhicules que Karim a affectés au groupe pour le reportage et le matériel informatique comme celui de bureau”, a révélé à al barre Cheikh Diallo.  Et de poursuivre: “envoyé par Victor Kantoussan, Djibril Sow a déposé quatre véhicules au nom de Karim Wade... Victor Tendeng a également déposé le matériel informatique et celui de bureau”. Interrogé alors par la Cour sur le coût de ce matériel, Cheikh Diallo a estimé n’être pas très bien placé pour répondre: “je ne suis pas l’acheteur ni le propriétaire pour l’évaluer”, a-t-il répondu fermement. 

SOURCE: http://www.sudonline.sn/-cheikh-diallo--enfonce--karim_a_21285.html

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