La mobilisation était-elle qu’il est quasiment impossible de se trouver un petit passage entre la station d’essence et le siège de l’Union nationale des commerçants du Sénégal sur l’avenue Ahmadou Bamba. Le même constat est observé sur la route menant vers l’Inspection d’académie de Dakar où, faute d’espace, des dizaines de jeunes grimpaient sur les arbres pour suivre cet événement qui marque le retour sur la scène publique de l’ancien chef d’Etat, Abdoulaye Wade. 

 

Même s’il reste difficile de donner les statistiques exactes du  nombre de militants, force est de constater que le public a largement répondu à l’appel. Habillés pour la plupart en tee-shirt à l’effigie de Me Abdoulaye Wade, Karim Wade ou encore Aïda Mbodj (ces deux derniers actuellement en prison du fait de la traque des biens dits mal acquis), ces militants et sympathisants, armés de pancartes portant des messages rivalisant d’hostilité envers le régime en place, ont dit venir de tous les coins de la région de Dakar, mais aussi de certaines localités de l’intérieur du pays. «Macky ethniciste», «Libérez Karim», « Où sont les 500 mille emplois», «Sédhiou en a marre de Macky», «Karim Président» sont entre autres les messages qu’on pouvait lire sur les différentes pancartes.    

 

 «Je suis là, avec mes deux factures de courant électrique pour montrer à tous les Sénégalais que Macky Sall nous trompe sur tous les plans. Toutes ces promesses se résument en un seul mot : échec. Quand Wade était encore au pouvoir, ma facture d’électricité ne dépassait pas 15 000 F. Mais, aujourd’hui, je ne paie pas moins de 40 000F alors que j’ai toujours les mêmes appareils», lance Abdou Ndiaye, deux facture d’électricité en main. Comme ce résidant au quartier de Bène Tally, la plupart des personnes que nous avons approchées,  sur la place de l’Obélisque, disent la même chose. Si ce n’est pas pour montrer leur fidélité au secrétaire général national du Pds, ce sont les dures conditions de vie qui sont invoquées pour justifier la présence sur les lieux. « Je ne suis pas venu pour Wade ou le Pds mais je suis là pour ma famille car le pays va mal», scande pour sa part Mamadou Sow.  

 

DISPOSITIF SECURITAIRE AUTOUR DU MEETING - LA POLICE DEPLOIE LE GRAND ARSENAL   

 

La police a déployé hier, à l’occasion du meeting, un important dispositif sécuritaire. Tous les points stratégiques aux abords de la place de l’Obélisque, point de convergence des libéraux et leurs alliés, avaient été occupés par des policiers armés jusqu’aux dents. Ainsi, sur le rond-point près du ministère de l’Habitat et du Renouveau urbain, trois pickups remplis de policiers en tenue de combat et prêts à intervenir étaient stationnés. Un peu plus loin, vers Colobane, non loin de la Maison du Parti socialiste, même constat. Des pickups pleins à craquer d’éléments de la police restaient en alertes. Sur la place de l’Obélisque, à 500 m de la foule en allant vers le centre-ville, trois mini camions et  deux pickups débordant d’éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi) ainsi que deux « dragons »  étaient également mobilisés pour d'éventuels fauteurs de trouble. Ces diverses mesures de sécurité et de dissuasion en sont restées toutefois là. Pour cause, Le meeting a pu se tenir dans le calme plat. Et le mérite en revient sans nul doute aux jeunes de l’opposition. En effet, ceux-ci n’ont ménagé aucun effort pour veiller à la bonne organisation de leur rassemblement. Ils sont même allés jusqu’à faire ce que personne n’était en mesure d’imaginer : tenter le diable dans son propre territoire. Chargés de veiller à la sécurité des lieux, ces jeunes se sont donnés à cette tâche avec humilité et respect en livrant toutes les personnes prises en train de voler à la police, pourtant fortement armée pour réprimer, au moins débordement de leur rassemblement. Cette collaboration entre manifestants et policiers pour le respect de la loi a été bien appréciée. 

 

ECHOS...ECHOS...ECHOS...

 

PAPE DIOP INVITE IDY À REJOINDRE ME WADE

Le leader de la coalition Bokk Gis-Gis a été bien ovationné par ses camarades libéraux.Dès qu’il a pris la parole pour s’adresser au public, des voix ne cessaient de lui dire hautement : “niibisiil, niibisiil” (reviens au Pds). Dans sa réponse, Pape Diop a expliqué que “la famille libérale est une et indivisible. Quelles que soient les vicissitudes du moment, nous nous retrouverons un jour”. Une manière de dire qu’il reste dans son parti et n’est pas prêt à quitter son parti. Dans la foulée, il a lancé un appel à Idrissa Seck pour répondre à Me Abdoulaye Wade.

 

REX, TOUJOURS DYNAMIQUE!

Qui disait que l’ancien chef de cabinet de Me Wade manquait de dynamisme? En tout cas, l’homme a fait revivre au public ses années de combattant. Malgré son âge avancé, Pape samba Mboup a rechauffé le public par des phrases assassines dont lui seul peut  certainement expliquer la source d’inspiration. 

 

DU MEETING DE L’OPPOSITION AU MEETING DES… AFFAIRES

Au-delà de son caractère politique, le meeting d’hier a été également une vraie aubaine pour les vendeurs de produits alimentaires et autres articles. Beaucoup d’entre eux ont saisi l’occasion pour faire leurs… affaires. Du vendeur de sandwiches à celui des posters (photos) en passant par les jeunes vendeurs de cartes de crédit téléphonique, de café, de cacahouète ou d’ eau pour ne citer que ceux-là, la plupart d’entre eux nous ont fait savoir que leur pêche a été bonne. Du coté des revendeurs des cartes d’abonnement ainsi, un bon nombre  soutenait avoir réussi à tirer le gros lot en vendant entre dix à vingt-deux cartes abonnement sur les 25 reçues.  Toutefois, il faut signaler que les posters notamment ceux à l’effigie de Wade ou de Karim, ont été les plus prisés par la foule.

 

IL ÉCHAPPE DE JUSTESSE À UN LYNCHAGE...

Un jeune a échappé de justesse à un lynchage. Habillé en tee-shirt noir sur lequel on pouvait sécurité Aj Pads, le garçon distribuait des cartons rouges en demandant   de les montrer au moment du discours de Me Wade. Rapidement  “identifié” comme fauteur de trouble, ses nombreux cartons rouges ont été aussitôt saisis avant que des militants ne cherchent à lui infliger une sévère correction. Et cela; malgré les explications servies aux gros bras assurant la sécurité. Le jeune garçon finira par s’effacer intelligemment des lieux, certainement en remerciant le Bon Dieu de s’être tiré d’affaire, sans anicroche.
 

Cire Ba (stagiaire) et Nando Cabral Gomis

 

source: http://www.sudonline.sn/l-opposition-gagne-son-pari_a_21784.html

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