«Les combinaisons de protection contre Ebola sont de plus en plus difficiles à se procurer en Afrique à cause des commandes massives effectuées par le gouvernement américain, pour constituer ses propres stocks pour protéger son propre territoire !! » Ces informations publiées dans « La lettre Santé Innovation »
(http://www.santenatureinnovation.com) ne semblent point ébranler les autorités sanitaires sénégalaises. Joint au téléphone hier, pour vérifier si le Sénégal est concerné par cette information, El Hadj Mamadou Ndiaye, Directeur de la prévention, déclare que « le stock en équipements contre Ebola est jugé, pour l’instant, suffisant ». Et ajoute : «je ne pense pas que le problème de stock se pose au niveau mondial». Il a révélé que notre pays a reçu des offres en matière d’équipements. S’il est sceptique sur la supposée «pénurie » que « les hôpitaux et les agences gouvernementales aux Etats-Unis » auraient créé, le Directeur de la prévention trouve légitimes les questions que l’on pourrait se poser sur la fiabilité de certains équipements : «Sont-ils homologués ou reconnus par l’Oms ? L’on peut se poser ce genre de questionnements. Mais quant à la pénurie de stock, je ne le pense pas », fait remarquer El Hadj Mamadou Ndiaye.
En effet, le seul cas «importé» a été jugulé. Et depuis lors le ministre de la santé, Eva Marie Coll Seck semble miser sur une communication qui donne l’impression que le Sénégal a suffisamment les moyens de faire face à cette épidémie. En atteste cette déclaration du Conseiller technique numéro 2 du ministre de la Santé, le Dr Abdoulaye Bousso, sur les ondes de Rfm qui informe que les Etats-Unis se sont inspirés de l’exemple du Sénégal dans la lutte contre Ebola :«C’est vraiment à l’honneur du Sénégal, même si nous sommes un petit pays entre guillemets, on a pu montrer à la face du monde qu’avec une épidémie de la sorte, notre pays est outillé, que nous avons les autorités qu’il faut, l’engagement
politique du ministre de la Santé pour pouvoir sortir d’une épidémie pareille»
Malgré l’ouverture des frontières, Sénégal Airlines zappe le Libéria et la Guinée
Le Sénégal a annoncé la réouverture des ses frontières aériennes avec la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, les trois pays affectés par l’épidémie du virus Ebola.
Accédant ainsi à la requête des chefs d’Etat africains réunis pour un commet de la CEDEAO à Accra, qui demandaient la levée des restrictions de mouvement des personnes en direction des trois pays cités. Le président Macky Sall a annoncé le 9 novembre 2014 une « levée progressive de l’interdiction sur la voie aérienne ». Seulement cette volonté
politique n’est pas suivie d’effet, du moins pour l’instant par la compagnie Sénégal Airlines. Cette dernière loue des avions avec équipage (Acmi), Selon des informations concordantes, ce sont les pilotes des avions loués qui refusent de se rendre dans ces pays affectés par le virus Ebola.
Rappelons qu’avant le début de l’épidémie, l’aéroport de Dakar proposait des liaisons directes vers Conakry (Senegal Airlines, Douniah Airlines, Mauritania Airlines), Freetown (Arik Air, Eagle Atlantic Airlines).
5 faits choquants sur Ebola dont on ne parle pas
1) Les équipements contre Ebola restent aux Etats-Unis
17 800 personnes ont contracté Ebola en Afrique de l’Ouest, contre 4 aux Etats-Unis.
Et pourtant, les combinaisons de protection contre Ebola sont de plus en plus difficiles à se procurer en Afrique à cause des commandes massives effectuées par le gouvernement américain, pour constituer ses propres stocks pour protéger son propre territoire !!
« Les hôpitaux et les agences gouvernementales aux Etats-Unis ont créé une pénurie d’équipements de protection contre Ebola dans certaines régions » a déclaré le Centre pour le contrôle et la Prévention des maladies des Etats-Unis, cité dans le Wall Street Journal du 24 novembre 2014 [1].
L’association humanitaire World Vision, active contre Ebola, a voulu acheter 20 000 équipements de protection, mais s’est aperçue que les stocks n’étaient plus disponibles aux Etats-Unis, tant il y avait de commandes pour les agences officielles [2].
Seul un petit nombre d’entreprises sont capables de produire ces équipements, et la psychose qui s’est emparée des Etats-Unis a créé une telle demande localement qu’il devient de plus en plus difficile de fournir les pays Africains.
2) Pénurie de kits de réhydratation dans toute l’Afrique
Il n’existe pas de traitement contre Ebola ; il faut apporter aux patients les soins d’hygiène de base, les nourrir, les hydrater et les transfuser lorsqu’ils perdent trop de sang, tout en prenant bien sûr les plus grandes précautions pour ne pas contaminer les soignants.
La plupart de kits de réhydratation sont donc accaparés pour la lutte contre Ebola.
Or, ces kits de réhydratation sont vitaux pour les enfants touchés par la simple diarrhée, une maladie qui tue par déshydratation 2195 enfants... par jour [3] !!
En trois jours, cela fait plus de morts que toute l’épidémie d’Ebola jusqu’à présent, qui a fait environ 6000 morts [4].
Ces décès par diarrhée sont d’autant plus injustes que, pour le coup, la solution est simplissime : il suffirait que ces enfants aient accès à de l’eau potable propre, et de les réhydrater correctement.
La mort par déshydratation menace aussi actuellement les enfants au Nigéria qui fuient Boko Haram : ils marchent pendant des jours pour échapper aux massacres des Islamistes et arrivent déshydratés dans les camps de réfugiés où ils ne peuvent plus être soignés, par défauts de kits de réhydratation, selon le témoignage de Margee Ensign, présidente de l’Université Américaine du Nigéria, qui aide à approvisionner ces camps [5].
3) Médecins et matériel de soin ne peuvent arriver partout
Pour endiguer l’épidémie, des gouvernements ont décidé de supprimer des liaisons aériennes, fermer les frontières et réduire les transports. Cela peut paraître a priori comme une simple mesure de bon sens.
Toutefois, en réfléchissant un peu (ce que n’ont pas fait tous les dirigeants), on s’aperçoit que cette mesure cause le grave inconvénient de freiner fortement l’acheminement des médecins, du personnel et du matériel médical nécessaires pour endiguer l’épidémie.
C’est ce dont s’est plaint Médecins Sans Frontières dès le début de la crise, et ce d’autant plus que des restrictions absolument insensées étaient prises. Nous avions mentionné dans un article précédent l’ordre de tirer à vue à la frontière. On peut aussi citer la décision de la Côte d’Ivoire de bloquer l’envoi de marchandises par bateau dans les pays touchés, faisant craindre une pénurie de nourriture et de pétrole, ou la compagnie Korean Air Lines qui a décidé de suspendre tous ses vols vers le Kenya. Pourtant, le Kenya n’a pas eu un seul cas d’Ebola et qui se trouve à 5000 kilomètres de la zone de danger [6].
4) La famine revient
Lorrenzo Dorr est un Libérien qui travaille dans les zone reculées du Libéria pour combattre Ebola.
Il raconte dans la presse ce qu’il observe sur le terrain. Les conséquences de la psychose autour d’Ebola sont visibles partout, et très inquiétantes :
« La sécurité alimentaire n’est plus assurée parce que les activités agricoles sont abandonnées. A cause de la peur d’Ebola, les gens ne veulent plus aller travailler dans les fermes. Habituellement, les gens travaillent en groupe, ils se rassemblent, mais maintenant ils ne se déplacent plus. Ils restent au même endroit et toute la région est en quarantaine. La situation alimentaire est très grave dans les zones les plus touchées. » [7]
C’est un problème qui m’avait inquiété dès le début de l’épidémie : le virus Ebola est d’autant plus dangereux qu’il s’attaque à des organismes affaiblis, dénutris.
Si nous aggravons la famine et la malnutrition dans ces régions déjà très pauvres en temps « normal », le virus n’en fera que plus de morts.
5) 50 millions de $ de royalties sur un vaccin contre Ebola
Mais Ebola ne fait pas que des malheureux, manifestement.
Le géant pharmaceutique Merck & Co a annoncé le 24 novembre 2014 avoir payé 50 millions de dollars pour les droits sur un vaccin expérimental contre Ebola développé par une société américaine, NewLink Genetics Corp.
La somme sera réglée en deux fois : 30 millions de dollars immédiatement, puis 20 millions de dollars supplémentaires lorsque les nouveaux tests cliniques seront en cours, pendant le premier trimestre 2015 [8].
Pourquoi un prix aussi faramineux ? Et comment les dirigeants de Merck & Co comptent-ils se « refaire » sur cette opération ?
C’est bien simple : ils savent qu’ils pourront vendre des millions de dose de vaccins aux gouvernements occidentaux, qui paieront avec l’argent des citoyens comme vous et moi, que nous soyons d’accord ou non.
Déjà les autorités sanitaires américaines ont donné leur accord pour un essai à grande échelle sur les êtres humains début 2015, ainsi que pour un vaccin développés par le concurrent GlaxoSmithKline.
Bien entendu, aucune garantie n’est donnée sur l’innocuité de ces vaccins. On se contentera de rappeler que des milliers de cas de narcolepsie (une maladie grave et invalidante) avaient été provoqués par la campagne totalement inutile et ruineuse de vaccination contre la grippe H1N1 [9].
Source (La Lettre Santé Innovation
(http://www.santenatureinnovation.com)
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