L'horloge de l'Apocalypse, un concept évaluant le risque, notamment nucléaire, pesant sur l'humanité, vient d'être avancée de deux minutes. Le changement climatique pèse lourd dans la balance.
Il est désormais minuit moins trois à l’horloge de la fin du monde. Evoquant les «menaces extraordinaires et incontestables» posées par «le changement climatique incontrôlé, la modernisation des armements nucléaires mondiaux et les arsenaux nucléaires démesurés», le Bulletin of Atomic Scientists a décidé d’avancer de deux minutes l’aiguille marquant l’écart nous séparant de la fin du monde.
Cet organisme de recherche basé aux Etats-Unis, créé dans la foulée de la Seconde Guerre mondiale, se basait essentiellement sur la prolifération nucléaire dans un contexte de Guerre froide pour évaluer la dangerosité de l’époque. Si les arsenaux nucléaires et leur contrôle restent encore aujourd’hui son critère majeur, il mentionne également depuis 2007 le péril écologique. Sur ce point, le Bulletin concède que les grandes puissances font des efforts, mais juge ceux-ci largement insuffisants. «Malgré des développements modestement positifs dans le domaine du changement climatique, les efforts actuels sont absolument insuffisants pour éviter un réchauffement catastrophique de la Terre», soulignent les chercheurs. «Parallèlement, les Etats-Unis et la Russie se sont lancés dans des programmes massifs de modernisation de leurs "triades" nucléaires, compromettant ainsi les traités existant sur les armes nucléaires», ajoutent-ils, évoquant les trois composantes terrestre, aérienne et navale des arsenaux nucléaires.
L’horloge de l’Apocalypse, dont les origines remontent aux bombardements sur Hiroshima et Nagasaki, a depuis rythmé nombre de soubresauts géopolitiques, passant notamment la majeure partie des années 1950 à 23h58, sous l’effet du développement de la bombe H. Optimistes, les chercheurs du Bulletin étaient redescendus jusqu’à 23h43 en 1991 avec la fin de la Guerre froide, mais le maintien des arsenaux ainsi que la prolifération nucléaire, notamment en Inde et au Pakistan, les avaient progressivement poussés à revenir vers minuit. La dernière annonce du Bulletin, ce jeudi, ne laisse guère de place à l’optimisme : «L’horloge n’est plus qu’à trois minutes de minuit en raison de l’échec des dirigeants internationaux à accomplir leur devoir le plus important : assurer et préserver la santé et la vitalité de la civilisation humaine.»
Symbole solennel d’une époque pas vraiment révolue, l’horloge de l’Apocalypse est aussi une icône de la pop-culture : dans le légendaire comic Watchmen, d’Alan Moore, chaque chapitre s’ouvre ainsi sur une représentation ensanglantée de ses aiguilles. Sur le premier des douze chapitres, l’horloge indique minuit moins douze. Ne reste plus aux dirigeants mondiaux qu’à éviter de suivre le même décompte…
source: Libération
- 0
- 0
- 0
- 0
- 0
- 0
Dernier de SENETOILE NEWS
- Daimler Truck Middle East Africa annonce l'élargissement de ses responsabilités régionales
- Des chefs d’État, des ministres de l’Énergie, des investisseurs et des fournisseurs indépendants d’énergie se réunissent au Togo à l’occasion du West Africa Energy Cooperation Summit
- Chambre Africaine de l'Energie (AEC) félicite Trident Energy pour le succès de la production du puits intercalaire C-45, un grand pas en avant pour le secteur pétrolier et gazier de la Guinée Equatoriale
- Le Maroc et l’Estonie s’engagent à renforcer leur coopération socio-économique
- Côte d’Ivoire : 43 cas de variole du singe confirmés
Laissez un commentaire
Assurez-vous d'entrer toutes les informations requises, indiquées par un astérisque (*). Le code HTML n'est pas autorisé.