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Jeu, Nov
vendredi, 06 février 2015 00:00

OFNAC - planification des actions stratégiques pour la période 2015-2017 130 plaintes et dénonciations sur la table de Nafi Ngom Keïta

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Sénégal   Les flux financiers illicites coûtent très cher à l’Afrique au Sud du Sahara avec, à la clé, plus de 30 mille milliards de F Cfa de perte par an. C’est la présidente de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) qui tire ainsi la sonnette d’alarme face à la corruption. D’ailleurs, Nafi Ngom Keita, qui s’exprimait lors d’un atelier hier, jeudi 05 février à Dakar, informe que, depuis sa création en 2012, l’Ofnac a enregistré plus de 130 plaintes et dénonciations.  

Halte à la corruption, ce fléau qui est en train de saper tout espoir de développement de nos Etats et de fragiliser nos institutions. En atteste, au Sénégal, plus de 130 plaintes et dénonciations sont enregistrées à l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) depuis sa création en 2012. Et, à l’échelle régionale, dans toute l’Afrique Subsaharienne, les pertes liées aux flux financiers illicites sont estimées à plus de 30 mille milliards de F Cfa. L’information est de Nafi Ngom Keita, interrogée par nos confrères de la radio Sud Fm. 

 

La présidente de Ofnac prenait part à un atelier de planification des actions stratégiques de son institution pour la période 2015-2017 organisée (par l’Ofnac), en partenariat avec le Programme des Nations unies  pour le développement (Pnud), les jeudi 05 et vendredi 06 février à Dakar. La rencontre de deux jours qui réunit différents acteurs de la vie sociale, des chefs religieux (musulmans et chrétiens) et coutumiers, des prédicateurs, a été l’occasion pour Nafi Ngom Keita de déplorer que la corruption entrave le développement de nos pays, fragilise nos institutions, avec comme conséquence, la paix et la sécurité de nos Etats qui sont compromises.
 
L’Afrique Subsaharienne perd plus de 30 mille milliards de F Cfa/an
 
Suffisant pour que Nafi Ngom Keita invite alors les citoyens, notamment les autorités, à mettre en avant «le sens civique» en déclarant leurs avoirs et à préserver le bien commun. «L’exemplarité est de faire notre déclaration de patrimoine. La deuxième culture à promouvoir c’est celle du respect et de la protection du bien public. Le bien public nous appartient tous, nous qui vivons actuellement, mais aussi il appartient aux générations futures. Il faut tout faire pour le respecter d’abord et le protéger et éviter de dire: ‘’ça, ça appartient à l’Etat, ça n’appartient à personne’’. L’Etat, nous l’avons créé, ce qui appartient à l’Etat nous appartient mais appartient aussi aux générations qui vont venir», souligne-t-elle. 
 
Cela suppose un travail de sensibilisation qui sera rendu possible grâce à l’implication des chefs religieux, coutumiers et prédicateurs qui sont des porteurs de voix. D’ailleurs, selon le député imam Mbaye Niang, «l’organisation de cette rencontre avec les imams et les prédicateurs est un pas important dans la lutte contre la corruption parce que nous sommes dans un pays de croyants. Au Sénégal, nous sommes tous croyants, ceux qui ne sont pas musulmans sont chrétiens. Dans ces deux religions, la corruption est combattue, bannie», rappelle-t-il.
 
Seulement, alerte Abdoulaye Mokhtar Diop, Grand Serigne de Dakar, il faut rester prudent dans l’approche pour ne pas développer la culture de la dénonciation. «La dénonciation ne doit pas être une culture car elle peut être un instrument pour diffamer autrui. Le fait de permettre la saisine de l’Ofnac par des citoyens, et tel que j’ai entendu quelques aspects de l’exposé, me rend perplexe. Parce si l’on dit que le citoyen sénégalais, par le moyen d’une plainte ou de la dénonciation, peut saisir l’Ofnac, on risque, si on y prend garde, de développer, dans la société, une culture de la dénonciation. Pour cela il faut faire très attention».
 
ENRICHISSEMENT ILLICITE, RECOUVREMENT DE BIENS VOLES, PROTECTION DES GOUVERNANTS… :  L’ALTERNATIVE DE LA DECLARATION DE PATRIMOINE
 
«L’objectif principal de la déclaration de patrimoine est de prévenir l’enrichissement illicite par la maitrise de l’évolution du patrimoine des personnes impliquées dans la gestion des affaires publiques». C’est Nafi Ngom Keita qui explique ainsi l’importance de la loi portant déclaration de patrimoine. La présidente de l’Ofnac s’exprimait en marge d’un atelier de planification des actions stratégiques de son institution pour la période 2015-2017 qui se tient les jeudi 05 et vendredi 06 février à Dakar (à l’initiative de l’Ofna), en partenariat avec le Pnud.
 
Selon la présidente de l’Ofnac, cet instrument, en plus de prévenir l’enrichissement illicite, constitue également «un moyen efficace de recouvrer des avoirs dérobés mais aussi de protéger les assujettis en les mettant à l’abri d’accusations erronées». C’est pourquoi, elle et son équipe mesurent, à leur juste valeur, les attentes des autorités et des Sénégalais de qui l’Ofnac attend, à son tour, un engagement. «Nous en sommes conscients, les autorités politiques comme les citoyens ont placé leur confiance en l’Ofnac et attendent beaucoup de nous. Mais l’Ofnac attend également un engagement de leur part. En effet, le combat qui nous est confié est celui de tous les Sénégalais et de chaque citoyen». Et ce n’est pas pour rien que «face à la lutte contre la corruption», relève Nafi Ngom Keita, un  des slogans de l’Ofnac est: «nous sommes tous concernés et tous engagés».
 
Auparavant, lors de la rencontre elle a rappelé les personnes qui sont assujetties à la loi portant déclaration de patrimoine à savoir le président de l’Assemblée nationale et son questeur, le Premier ministre et l’ensemble de son gouvernement, le président du Conseil économique social et environnemental ainsi que toutes personnes effectuant des opérations portant sur un total annuel supérieur ou égal à un milliard de F Cfa.  
 
Aussi, revenant sur la mission de l’Ofnac, Nafi Gom Keita indique que le rôle de l’institution qu’elle préside est de sursoir les imperfections et vices de la société qui portent préjudice à notre épanouissement économique et à notre développement. Son mandat, c’est également celui de la sensibilisation et de la mobilisation sociale, car, selon la présidente de l’Ofnac, l’heure est au changement de comportements en développant la culture de la transparence.
 
Et, tous les acteurs politiques, socioéconomiques et religieux, des prédicateurs et autres religieux chrétiens et musulmans (de toutes les familles religieuses) représentés sont invité à mettre la main à la patte en ce sens que, selon Mme Keita, ce sont eux «les porteurs de voix, les personnes qui jouent le rôle d’éducateur. Donc c’est une façon de mettre l’accent sur le comportement de chaque citoyen sénégalais». 

 

source: http://www.sudonline.sn/130-plaintes-et-denonciations-sur-la-table-de-nafi-ngom-ke%C3%8Fta_a_22989.html

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