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Plus de 700 migrants clandestins ont perdu la vie dans le naufrage d’un chalutier au large des côtes libyennes, le week-end dernier. Un bateau pneumatique se trouvant près des côtes libyennes, à environ 30 milles (55 km) au large, et transportant 100 à 150 personnes, a appelé au secours, hier. Amenant ainsi les garde-côtes italiens à intervenir. Il y a juste deux ans, en octobre 2013, l’embarcation de fortune d’immigrants a coulé près de Lampedusa, avec 366 morts.
Aujourd’hui, on estim
e entre 20.000 et 25.000 le nombre de migrants ayant perdu la vie au cours de ces vingt dernières années. Nonobstant les nombreuses embarcations qui ont coulé sans laisser de trace. Parfois avec des corps non retrouvés.
Le nombre de personnes attendant de pouvoir traverser la Méditerranée est estimé entre 500 000 et 600 000. Gabriel Sakellaridis, le porte-parole du gouvernement grec, a semblé trouver la bonne formule en assimilant la Méditerranée à un tombeau aquatique pour ces milliers d’âmes qui fuient les flammes de la guerre. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter !
L’Europe doit préparer d’autres sépultures, car pour ces candidats à l’immigration le désir irrépressible de partir scruter d’autres horizons est au-dessus de la mort. Ce ne sont pas ces murs érigés le long des frontières européennes, encore moins ces gardes-côtes qui feront frémir ces candidats au départ dont la raison d’agir est plus forte que le silence absolu (la mort).
Vers les années 2006, plusieurs embarcations étaient parties du Sénégal pour répondre à l’appel des sirènes. Le langage performatif des jeunes, avec ces mots qui désignent et agissent, en disent long sur leur désir à faire bouger les lignes. «Mbeuk-mi», «Jihad», «Dor war», «Barça ou barsax»… Voir Barça (diminutif de Barcelone) ou mourir. Partir… quoi qu’il advienne ! Le large devient synonyme de réussite. Pour ces exclus du système, la mort a une senteur du paradis. Ces jeunes ont même parlé de «Jihad » pour décrire l’indicible, l’aventure périlleuse qui permettra d’assurer le bonheur de parents restés au pays. Ce qui les fait mouvoir est hors du temps.
Dans leur désespoir, les candidats à l’immigration clandestine vivent un bonheur intense qui transcende le temps. C’est tout le sens de leurs embarcations de fortune désignées par le mot wolof «Mbeuk-mi » qui fait penser au coup de tête. Les yeux fermés, les candidats à l’appel des sirènes, foncent sur les îles Canaries, l’anti-chambre de Barcelone, de Madrid. De la mer agitée, ils ne retiennent que la musique qui s’échappe des vagues et qui chante le bonheur de Barça. Vue de la Méditerranée ou de Yarakh (quartier dakarois qui donne sur la baie), Barça et Sicile sont les destinations de ces candidats à l’immigration qui veulent cultiver leur champ (dor war) en dehors des frontières de leur pays. Ils ont réalisé que travailler, c’est ex-ister.
Ils vont encore titiller la mort, ces candidats à l’immigration, tant qu’ils continueront à goûter à ce bonheur du désespoir. Pris entre deux feux, celui de la misère et de la guerre, le goût du danger devient alors leur seul horizon. Ils sont nés pour mourir…
source: http://www.sudonline.sn/nes-pour-mourir-_a_24098.html
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