Mamadou Sow (ex-Dtn de Basket) : «Il ne faut plus compter sur cette génération»
Écrit par SENETOILE NEWSLes Lionnes sont rentrées déçues de l’Afrobasket 2013 en se contentant d’une troisième place. Surtout pour une sélection féminine habituée au titre continental. L’ancien Dtn, Mamadou Sow, revient sur les raisons de cette contre-performance et trace l’avenir.
Comment analysez-vous cette contre-performance des Lionnes à l’Afrobasket ?
Juste à l’entame de l’Afrobasket féminin, j’ai déjà campé le débat par rapport à la géographie du basket africain. La carte du leadership africain tourne autour de deux pays lusophones que sont l’Angola et le Mozambique, les pays francophones comme le Sénégal, le Mali, la Côte d’Ivoire et le Cameroun et côté anglophone le Nigeria.
J’avais dit que le titre allait se jouer entre ces équipes. Comme tout le monde le sait, le Sénégal est toujours attendu à pareil rendez-vous compte tenu de son palmarès. Partir avec l’idée de reconquérir le titre perdu à Bamako était très noble. Mais il faut comprendre que dans cette équipe, il y a des joueuses qui sont là depuis 2002-2003. L’équipe a quand même eu le temps de se préparer pendant quelques temps, même si on n’a pas eu de matchs amicaux à l’étranger. Toujours est-il que la plupart des filles ne jouent pas à des niveaux très élevés qui souvent leur faisaient progresser. Diodio (Diouf), je la connaissais beaucoup plus fringante que ça. C’est le cas de Oumou Khaïry Sarr. Il est vrai que l’équipe est arrivée à Maputo avec un bon esprit de groupe. J’ai eu l’occasion d’échanger avec l’entraîneur (Pape Moussa Touré). Il avait la chance de connaître son groupe parce qu’il a eu à travailler avec certaines en sélection jeune...
Concrètement, qu’est-ce que vous retenez de cette contre-performance des Lionnes ?
Ce que je retiens, c’est qu’on n’a pas pu revenir au niveau le plus élevé, ce que je ne considère pas comme un échec, parce que simplement l’équipe n’a pas joué ses matchs sur le même tempo. Il y a eu des baisses de régime parfois très inquiétantes. Le clou a été la demi-finale contre l’Angola. Quand une équipe comme le Sénégal n’arrive pas à marquer 50 points dans un match, ça pose problème. Marquer quatre points seulement dans un quart temps, c’est vraiment inquiétant. On a vu une équipe du Sénégal en demi-finale (contre l’Angola) sans aucune envie, des pertes de balles à floraison. Malgré que l’Angola n’ait pas fourni un match extraordinaire, on n’a pas su prendre le large et sécuriser une finale qui était largement à notre portée.
Pensez-vous qu’il s’agisse juste d’une contre-performance d’une campagne ou le mal est plus profond ?
Vous savez, l’équipe c’est un tout. C’est l’environnement, le jeu, les joueurs… Au Mali, on a perdu parce que l’environnement était malsain. A Maputo, je pense qu’à des moments donnés, l’équipe a péché au plan physique. Ce que j’ai remarqué contre l’Angola, c’est que l’équipe n’était pas en jambes. Jouer huit matchs en neuf jours n’est pas facile. Je ne connais pas le mode de récupération. Je ne suis ni médecin encore moins présent à Maputo. En tout cas, face à l’Angola, l’équipe avait des jambes de coton. Les filles étaient incapables de défendre ou développer une situation de contre-attaque avec un manque de lucidité inexplicable. On note 30 pertes de balles dans un match. C’est ce qu’une équipe perd dans un championnat. C’est effarant. Je pense qu’on a manqué de fraîcheur dans ce match face à l’Angola et qui nous a coûté la finale. Alors qu’en face, tout ce que faisait l’Angola leur réussissait. Quand on regarde l’adversaire armer et tirer sans qu’aucune joueuse ne réagisse, ce n’est pas normal.
Comment maintenant rebondir pour reconquérir le titre continental ?
Il va falloir travailler. Maintenant, il ne faut pas compter sur cette génération parce que les ¾ de ces filles vont arrêter ou ne seront plus compétitives au haut niveau d’ici 2015. Celles qui auront la chance d’avoir des clubs solides, on pourra compter sur elles. Ce qui veut dire qu’il va falloir penser à la relève. Les staffs techniques en place ou qui seront mis sur pied devront travailler sur un programme de deux ans au lieu d’attendre l’année de la compétition. La fédération doit avoir, à partir d’aujourd’hui, pour objectif de préparer l’équipe qui doit prendre la relève et détrôner l’Angola. Ce pays vient de nous montrer qu’il domine désormais le basket en filles et en garçons. Toujours dans cette perspective, je crois que le Mali et le Sénégal devraient travailler ensemble pour faire de sorte que le basket ouest-africain redevienne ce qu’il était avant. On n’a pas de raison de rivaliser. Il y aussi le Cap-Vert qui essaie de se mouvoir. Il ne faut pas oublier que 2015, année de la prochaine édition, c’est une période importante. C’est une année préolympique. L’équipe qui remporte le trophée jouera les Jeux olympiques de «Brésil 2016». Il faut donc que tout le monde s’y mette dès maintenant, et que les gens soient ouverts à la discussion.
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