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Jeu, Nov
dimanche, 29 novembre 2015 00:00

Terre de fiction urbaine, laboratoire ou village planétaire Diamniadio, test majeur d’une modernisation durable

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Sénégal   La Conférence climat de Paris se tient dans quelques jours dans un contexte lourd marqué par les attentats du 13 novembre en France. Mais, dans le monde, si le terrorisme inquiète, les vraies questions qui se posent en cette fin d’année 2015, restent plus dans la possibilité pour les uns et les autres, d’arriver à un accord climat, après la Cop 21.

 

Nul doute que çà ne sera pas la seule exigence de ce sommet qui arrive à un tournant pour la planète dans les domaines de l’urbanisation, de la sécurité alimentaire, de la réduction des gaz à effets de serre etc. Comme tous les pays, le Sénégal y sera avec quelque espoir de parler lui aussi de ses efforts ; avec en ligne de mire, un projet en devenir qui devrait être au cœur de sa contribution ? Celui du futur pôle urbain de Diamniadio qui s’inscrit comme un test majeur de la modernisation durable dans l’histoire du pays.   2030, c’est demain. 2050, c’est encore loin. Mais, l’échéance arrivera quoiqu’on fasse pour les générations d’aujourd’hui et de demain avec ses belles promesses, ses problèmes et encore toute une histoire autour de ce qu’a été le Sénégal de 2015. Mais, quand on racontera cette histoire,  un  projet à la limite du gigantisme fera parler de lui : Diamniadio et son nouveau pôle urbain. Que sera ce carrefour devenu, depuis le début des années 2000, à cette échéance. Quelle sera place dans l’aménagement du territoire, la construction des territoires et des régions économiques à cette même date ? Les questions semblent bien ouvertes ; les réponses encore prématurées.

 Carrefour d’entrée de la grande région du Cap vert, Diamniadio a été pendant longtemps, un lieu qui marquait la rupture entre le pays réel et le pays virtuel.  Le pays réel, le Sénégal et ses régions sans reflet. Le pays virtuel, Dakar et son rêve presque constant de grandeur ;  mais chaque fois, différée. Cette histoire autour de Diamniadio,  c’est aussi celle d’un petit village d’agriculteurs et d’éleveurs au départ,  qui n’a jamais été ordinaire. Tous les jours, les petites vendeuses de mangues, de clémentine, de pastèques, de tomates, voient passer tout ce le que lé Sénégal produit dans ces régions, à travers les containers. Elles courent également pour laisser la voie à tous énormes containers sortis du port de Dakar et qui convoient de Dakar à Saint-Louis, de Dakar à Ziguinchor, et en direction de Tambacounda et de Bakel tous les produits (riz, blé, maïs, légumes, carburant…) à destination des villes intérieures.

Diamniadio, pour dire, du rêve à la réalité, c’est comme un long processus de gestation arrivé à maturation après moult initiatives, tergiversations, et dont la construction d’une autoroute à péage, va accélérer la réalisation. Et, ce n’est pas tout. Tout ne date pas d’aujourd’hui. De la fin de la décennie 1970-1980 à cette année 2015. Ce fut 30 longues années sinon plus, de projets, de mise en cohérence des idées et finalement d’un début d’émergence.

Comme Abdou Diouf, le président Wade en avait rêvé. Mais, c’est Macky Sall qui va lancer le projet. Parce que rendez vous compte, celle-ci commence sur le terrain, le 12 mai 2004, quand il s’est agi pour le gouvernement de Wade, de réaménager le site en tenant compte des contraintes propres au site et aux exigences affichées par les populations, mais de la volonté de rendre plus facile l’entrée et la sortie de Dakar. Autour du ministre de l'Urbanisme et de l'Aménagement du Territoire de l’époque, Seydou Sy Sall, des planificateurs et autres experts venus échanger avec les populations locales, le tout couronné, ce jour-là par un large débat sur le devenir de Diamniadio et ses alentours.

Histoire de fixer en accord avec les populations, les grandes lignes de ce que devait être le futur Plan d'urbanisme de détail de la ville nouvelle en gestation de ce côté du Sénégal. Diamniadio a fait aussi l’objet  d’un Comité régional de développement qui était chargé de présenter le nouveau plan d'urbanisme de détail de la ville nouvelle.

Cet autre exercice remonte encore un peu plus loin en octobre 2001. Ainsi, pour rompre avec un urbanisme d'ajustement et de rattrapage et s'inscrire dans une large option de concertation et de mobilisation des acteurs, les autorités avaient décidé de prendre le taureau par les cornes, Et c’étaient là, les nouveaux mots-clés trouvés et utilisés par les experts en urbanisme, en architecture, et autres planificateurs urbains, pour inscrire Dakar dans un horizon à long terme réalisable à petite dose, pour une durée de trente ans. Lassés par les différents plans dont la plupart n'ont jamais été menés à terme, les Dakarois voulaient aujourd'hui des solutions réelles.  

Optant pour un urbanisme pratique qui prenait en compte les points de vue de tous, le nouveau ministre de l'Urbanisme  indiquait quelques pistes, à l'occasion de la clôture du séminaire-atelier intitulé "Dakar à l'horizon 2030."  Interrogé sur les questions liées à la centralité de Dakar, et à la nécessité de délocaliser certaines activités vers les régions, à désengorger la capitale, le ministre signalait que l'État avait  décidé maintenant d'opter dans la gestion de l'espace national, pour une approche géoéconomique qui colle plutôt sur le potentiel des régions géographiques, en lieu et place de l'ancien découpage administratif qui n'a pas souvent reposé sur ces fondements.

Comme toujours, chaque grand projet a son contrecoup. Face à la boulimie foncière et le tout habitat laissera-t-on indemne, ces belles terres de cultures maraîchères et légumières qui font fait l’économie de cette zone névralgique dans leur configuration actuelle ou à venir. Bien malin qui saurait répondre à cette question. Dans 20 ans, au moment où l’on va mesurer les premiers impacts positifs de l’émergence annoncée par la nouvelle génération d’hommes et de femmes politiques du pays, quels seront les contours de cette voie si l’habitat et le finage aux alentours ne sont pas l’objet d’une réflexion profonde de la part des autorités et des populations pour préserver l’essentiel autour des ouvrages et de cet immense pôle économique. On rêvait d’une autoroute longue de quelques dizaines de kilomètres, la voilà qui a été réalisée.  Le pays voulait aussi se doter d’une ville nouvelle conçue par des Sénégalais et des Africains. Là voilà qui a pris forme depuis février 2014. 10 ans après le Comité Régional de Développement. Malgré leur importance et leur place dans le développement économique du pays, une route et un pôle urbain, fussent-ils les plus beaux au monde, n’ont pas vocation à pousser à la déforestation et au pillage des ressources alentours. Elles devraient aider, selon certains spécialistes, à les consolider. L’habitat, les bureaux et le logement, oui ! Néanmoins, il faut aussi des places, des aires de repos, de shopping ; des superficies laissées aux productions agricoles et agro-alimentaires, avec un ou deux domaines industriels.  

A ce niveau, rien qu’à propos des aménagements du projet de Pôle urbain de Diamniadio, les enjeux sont plus pour aujourd’hui, demain et après demain, dans la gestion et l’organisation du foncier autour de cette vaste zone de production de plantes vertes comme le gombo, le maïs, les melons et pastèques, la patates et la pomme de terre locale. Inaugurée le 1er août 2013, l’autoroute à péage  qui relie Dakar à la petite ville de Diamniadio, situé à une quarantaine de kilomètres de Dakar, comme toute sa zone d’emprise, est déjà menacée d’envahissement. Des zones d’habitation trop proches de la voie, des terres réservées à l’agriculture, l’élevage, au maraîchage désormais sous la menace du béton.

Un pari osé sur l’avenir

Dans cette vaste zone  de maraîchage, si des mesures idoines ne sont pas prises pour préserver certains espaces alentours, il n’y aura plus ni agriculture, ni élevage étant entendu qu’une bonne partie de la production de la volaille vient de là à Gorom, Bayakh, Sangalkam, Kayar, Rufisque et Bargny en direction de Diamniadio. De la forêt classée de Mbao au domaine maraicher que la voie fait découvrir à ses premiers visiteurs, le risque est grand de voir l’agglomération dakaroise prise en étau une fois encore et bloquée autour de ses excroissances sans aucun aménagement.

Et, pourtant, en dépit de toutes les critiques, il fallait la faire cette autoroute ;  et le projet ne date ni des années 1980, ni de la décennie 2005-2015 au moment où le président Abdoulaye Wade lance ses grands projets : comme l’aéroport, le monument de la Renaissance, le Musée des Civilisations noires l’histoire remonte à quelques années. En effet, dès l’année 1978, le Président Léopold Sédar Senghor pense à une voie moderne qui devrait relier Dakar à la vile du Rail qu’est Thiès, 75 kilomètres plus loin. Il était devenu évident qu’un vrai projet d’autoroute était une nécessité pour l’économie nationale et sous-régionale ;  mais aussi pour le désenclavement de Dakar (une presqu’île) par rapport aux autres villes du pays que sont Thiès, Mbour, Kaolack, Tambacounda, Kédougou et Saint-Louis au nord. La crise pétrolière de 1979 et les difficultés économiques, suivies par des politiques d’ajustement structurels imposés par le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale qui ont suivi  la présidentielle de 1978 remportée par le Parti socialiste, avaient fini par anéantir les efforts des gouvernements de l’époque. Trop de contraintes financières pour des pays sans moyens.  Les années qui suivent jusqu’en 1994, date de la dévaluation du franc Cfa, sont plus catastrophiques pour l’économie sénégalaise. Pendant que le miracle ivoirien s’essouffle avec la baisse des prix du café et du cacao sur le marché mondial, le Sénégal et l’ensemble ouest-africain, sont plongés dans une phase rude de reconstitution des équilibres macroéconomiques. Il y mettra plus de vingt ans jusqu’à la fin des années 1990 avant de voir pointer quelques lueurs d’espoirs. Les agrégats économiques sont au rouge pour l’époque, le Pib, le revenu par tête d’habitant ne décolle pas et se situe au dessous des 500 dollars par tête d’habitant. Le pays a du mal à créer des richesses. L’arachide seul et le phosphate produit et exporté par le pays ne suffisent à créer des ressources additionnelles susceptibles de relancer l’investissement.

Il fallait inventer autre chose. L’autoroute et son pendant au niveau de Diamniadio en sont devenus les exemples vivants.

Une autoroute et ce fut le déclic

Aujourd’hui, derrière les critiques qui ne peuvent pas manquer sur le coût (près de 400 milliards de FCFA), le tracé et les impacts sur l’environnement, le plaisir de traverser rapidement la campagne dakaroise en ayant l’impression de rouler sur une mégalopolis est non dissimulée pour tous ces férus du week-end qui rentrent chez eux en direction de Mbour, Kaolack, Thiès, Diourbel, Louga ou Saint-Louis.  Sauf qu’ici, on est seulement sur un trajet  d’une quarantaine de kilomètres où le tarif pour un passage est de 1 400 FCFA pour les voitures et taxis (soit environ 2,84 dollars), de 800 FCFA pour les motos, 2 000 FCFA pour les « cars rapides» et minibus, 2 700 pour les autobus et camions. Par son tracé une nouvelle route offre toujours le privilège de plonger au cœur de zones jadis réservées soit à l’élevage et aux pâturages. Soit à l’agriculture et au maraîchage. La nouvelle autoroute sur son axe Pikine-Diamniadio, de quelque endroit où on la prend, est bien dans ce monde.

Une autre manière d’inventer la ville de demain

A l'heure où les agriculteurs de la zone des Niayes sont dans l'expectative justifiée par la pression foncière et la progression du front de l'habitat et surtout la mise en œuvre des pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose. Aujourd'hui, leur seul espoir repose sur la redynamisation de Bud Sénégal, une zone qui, jadis, faisait la fierté de tous les exploitants et du Sénégal. C'était dans les années 1970 que cette superficie de plus de 1000 hectares était le lieu de rencontre des chercheurs d'emplois du Sénégal.
L'exploitation, gérée par une société américaine, employait 3.500 à 4.000 personnes et l'on y cultivait tous les légumes et fruits destinés à la fois, à la consommation locale et à l'exportation. La production annuelle de cette exploitation était estimée à 12. 000 tonnes dans ces terres fertiles de Bud Sénégal. Depuis quelques temps, des voix s'élèvent pour plaider en faveur de sa redynamisation. Une manière de donner un souffle nouveau à l'activité agricole dans la zone des Niayes. La pression foncière est une réalité à Diamniadio qui compte 14.000 âmes pour le moment. Chaque jour, des personnes originaires d'autres villes et localités viennent chercher des parcelles à usage d'habitation. Alors qu’on est encore dans le fief de l’agroécologie, du maraîchage, de l’élevage etc.

Au cœur de ce domaine foncier au finage assez particulier, ne pas défendre les bases d’une agriculture et d’un élevage durable, pourrait ressembler à une belle contradiction au moment où le président de la république clame à qui veut l’entendre son désir d’asseoir la sécurité alimentaire à tous. Est-ce d’ailleurs une contradiction dans l’optique d’ériger dans une zone d’agriculture et d’élevage, un pôle urbain. En quoi la ville, fut-elle Dakar, pourrait être réfractaire à toute forme d’agriculture ?  Au cœur de Manhattan et de Brooklyn, se développe aujourd’hui des formes d’agriculture urbaine que tentent certains inspirateurs au niveau des terrasses de building.

 Du coté de Diamniadio, il ne faudrait pas en arriver cette situation, en ce qu’il est possible encore de protéger les zones de production au sein  même de la ville. Cette position d’une certaine forme d’agriculture contre le logement tous azimuts pourrait être un bon sujet  pendant et après la conférence de Paris. Le Sénégal dans l’occupation et la gestion des terroirs et territoires pourrait aussi donner des leçons de vie à certains autres pays. Aller dans les grandes conférences, une bonne chose. Mais tout est dans la capacité et le génie des peuples à offrir des alternatives nouvelles. Dans le cas et pour l’exemple, Diamniadio est une étape comme une autre, elle est aussi un véritable grand test de modernisation dite durable.

Le Président Macky Sall a bien raison disant sa fierté d’annoncer que, «C’est le début d’une nouvelle ère de prospérité durable des Sénégalais’’. Prospérité durable, l’expression n’a pas été choisie au hasard par le Président de la République. Il s’agissait de franchir un autre cap après le lancement du corridor Dakar-Bamako. Revenant au Pole Urbain de Diamniadio, l’Etat du Sénégal compte sur des promoteurs immobiliers appelés « développeurs » qui sont majoritairement des étrangers (Marocains, Turcs, Indiens, Français) et qui sont affectataires de centaines d’hectares sans bourse délier. Dans un souci de transparence, les cahiers de charges doivent être rendus publics par la Délégation générale à la promotion des pôles urbains (Dgpu), estiment certains.  

MODELE DECONCENTRE  DES L’ETAT ET DES ADMINISTRATIONS : Ce que cache le premier grand pôle urbain  sénégalais

Dans son allocution lors du lancement des travaux, le Président de la République avait souligné que : « grâce à un partenariat public privé intelligent et novateur, les logements de Diamniadio pourront être acquis moyennant une mensualité déterminée, sur une durée de 15 à 20 ans voire 25 ans, selon le cas. De plus, aucun apport initial ne sera exigé pour le logement social. » Pour le Délégué Général à la Promotion des Pôles Urbains (Dgpu), Seydou Sy Sall ; "Les pôles ministériels seront implantés dans ce noyau composé de quatre centres qui vont recevoir chacun une sphère ministérielle. Il y aura les équipements hôteliers qui accompagnent le centre de conférence. Quelques industries dans le domaine de la pharmacie, de l'électronique et des matériels de construction, des universités privées, des équipements de santé et des autres équipements d'accompagnement y seront installés", a assuré M. Sall. "La deuxième université de Dakar sera installée avec quatre sites. Un site pour les sciences et les techniques. Un site sur la santé. Un site dans le domaine de l'économie et de la gestion, un autre qui va abriter le pôle administratif de l'université", a indiqué Seydou Sy Sall.

Diamniadio sera ainsi structuré en quatre arrondissements. Chaque arrondissement sera installé sur un site de 400 à 500 hectares. Chaque arrondissement sera équipé d'un stade. Il y a aura aussi un stade de haute compétition, une piscine olympique, un centre équestre et un golfe. Des sphères ministérielles dans la zone, comme le ministère de l'Enseignement supérieur qui devrait être dans la première vague de même que le département du commerce devrait en principe, être déplacé sur les lieux. D'autres ministères seront délocalisés dans la zone, à en croire les autorités sénégalaises.

Un espace ouvert à la recherche et aux innovateurs

Depuis quelques années déjà, le Sénégal a orienté son économie vers le numérique. En 2014, il a été classé 12 ème par l’indice Uit2014 pour les pays développés avec les technologies de l’information. Sa situation géographique dite exceptionnelle lui a permis d’accueillir plusieurs projets de fibre optique.

On peut dire que l’accès à internet est une réalité au Sénégal bien qu’on n’ait pas encore franchi le dernier kilomètre. De plus,  le pays regorge de quelque grandes écoles de renom ;  ce qui attire chaque année, un grand nombre d’étudiants d’origines diverses. Grâce à ses structures, plusieurs startups ont déjà vu le jour notamment dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. Mais les autorités Sénégalaises ont décidé de voir plus loin.

Dans un souci de développement axé sur la technologie, ils ont décidé de transformer la ville de Diamniadio en une cité numérique. Quand on parle de technologies nouvelles, on parle surtout  d’argent et de beaucoup d’argent ! Et, le Sénégal ne compte pas lésiner pas sur les moyens pour la construction de sa première cité numérique. Un partenariat avec la Banque Africaine de développement devrait au préalable, permettre au gouvernement sénégalais de mobiliser pour cette année 2015, la coquette somme de 60 milliards FCFA pour la première phase du projet. L’objectif est, selon le gouvernement étant de faire de Diamniadio « Une destination privilégiée de l’innovation et de la recherche»

L’ambitieux projet du gouvernement sénégalais fait déjà sensation auprès de certaines grandes entreprises Tic. Ainsi, le groupe Atos présent au Sénégal depuis peu, envisage d’installer une plateforme numérique dans la future DiamniadioValley. Par ailleurs, le site qui porte sur 1946 hectares a été divisé en quatre arrondissements de 400 à 500 hectares chacun. Un noyau de 700 hectares appelé centre est en construction. Ce centre qui devrait être réalisé en trois ans. Il devrait recevoir l'université et ses différents sites, tout comme le centre international de conférences qui y est déjà implanté et qui a permis d’abriter le dernier sommet de la Francophonie.

2030, c’est demain. 2050, c’est encore loin. Mais, l’échéance arrivera quoiqu’on fasse pour les générations d’aujourd’hui et de demain avec ses belles promesses, ses problèmes et encore toute une histoire autour de ce qu’a été le Sénégal de 2015. Mais, quand on racontera cette histoire,  un  projet à la limite du gigantisme fera parler de lui : Diamniadio et son nouveau pôle urbain. Que sera ce carrefour devenu, depuis le début des années 2000, à cette échéance. Quelle sera place dans l’aménagement du territoire, la construction des territoires et des régions économiques à cette même date ? Les questions semblent bien ouvertes ; les réponses encore prématurées.

 Carrefour d’entrée de la grande région du Cap vert, Diamniadio a été pendant longtemps, un lieu qui marquait la rupture entre le pays réel et le pays virtuel.  Le pays réel, le Sénégal et ses régions sans reflet. Le pays virtuel, Dakar et son rêve presque constant de grandeur ;  mais chaque fois, différée. Cette histoire autour de Diamniadio,  c’est aussi celle d’un petit village d’agriculteurs et d’éleveurs au départ,  qui n’a jamais été ordinaire. Tous les jours, les petites vendeuses de mangues, de clémentine, de pastèques, de tomates, voient passer tout ce le que lé Sénégal produit dans ces régions, à travers les containers. Elles courent également pour laisser la voie à tous énormes containers sortis du port de Dakar et qui convoient de Dakar à Saint-Louis, de Dakar à Ziguinchor, et en direction de Tambacounda et de Bakel tous les produits (riz, blé, maïs, légumes, carburant…) à destination des villes intérieures.

Diamniadio, pour dire, du rêve à la réalité, c’est comme un long processus de gestation arrivé à maturation après moult initiatives, tergiversations, et dont la construction d’une autoroute à péage, va accélérer la réalisation. Et, ce n’est pas tout. Tout ne date pas d’aujourd’hui. De la fin de la décennie 1970-1980 à cette année 2015. Ce fut 30 longues années sinon plus, de projets, de mise en cohérence des idées et finalement d’un début d’émergence.

Comme Abdou Diouf, le président Wade en avait rêvé. Mais, c’est Macky Sall qui va lancer le projet. Parce que rendez vous compte, celle-ci commence sur le terrain, le 12 mai 2004, quand il s’est agi pour le gouvernement de Wade, de réaménager le site en tenant compte des contraintes propres au site et aux exigences affichées par les populations, mais de la volonté de rendre plus facile l’entrée et la sortie de Dakar. Autour du ministre de l'Urbanisme et de l'Aménagement du Territoire de l’époque, Seydou Sy Sall, des planificateurs et autres experts venus échanger avec les populations locales, le tout couronné, ce jour-là par un large débat sur le devenir de Diamniadio et ses alentours.

Histoire de fixer en accord avec les populations, les grandes lignes de ce que devait être le futur Plan d'urbanisme de détail de la ville nouvelle en gestation de ce côté du Sénégal. Diamniadio a fait aussi l’objet  d’un Comité régional de développement qui était chargé de présenter le nouveau plan d'urbanisme de détail de la ville nouvelle.

Cet autre exercice remonte encore un peu plus loin en octobre 2001. Ainsi, pour rompre avec un urbanisme d'ajustement et de rattrapage et s'inscrire dans une large option de concertation et de mobilisation des acteurs, les autorités avaient décidé de prendre le taureau par les cornes, Et c’étaient là, les nouveaux mots-clés trouvés et utilisés par les experts en urbanisme, en architecture, et autres planificateurs urbains, pour inscrire Dakar dans un horizon à long terme réalisable à petite dose, pour une durée de trente ans. Lassés par les différents plans dont la plupart n'ont jamais été menés à terme, les Dakarois voulaient aujourd'hui des solutions réelles.  

Optant pour un urbanisme pratique qui prenait en compte les points de vue de tous, le nouveau ministre de l'Urbanisme  indiquait quelques pistes, à l'occasion de la clôture du séminaire-atelier intitulé "Dakar à l'horizon 2030."  Interrogé sur les questions liées à la centralité de Dakar, et à la nécessité de délocaliser certaines activités vers les régions, à désengorger la capitale, le ministre signalait que l'État avait  décidé maintenant d'opter dans la gestion de l'espace national, pour une approche géoéconomique qui colle plutôt sur le potentiel des régions géographiques, en lieu et place de l'ancien découpage administratif qui n'a pas souvent reposé sur ces fondements.

Comme toujours, chaque grand projet a son contrecoup. Face à la boulimie foncière et le tout habitat laissera-t-on indemne, ces belles terres de cultures maraîchères et légumières qui font fait l’économie de cette zone névralgique dans leur configuration actuelle ou à venir. Bien malin qui saurait répondre à cette question. Dans 20 ans, au moment où l’on va mesurer les premiers impacts positifs de l’émergence annoncée par la nouvelle génération d’hommes et de femmes politiques du pays, quels seront les contours de cette voie si l’habitat et le finage aux alentours ne sont pas l’objet d’une réflexion profonde de la part des autorités et des populations pour préserver l’essentiel autour des ouvrages et de cet immense pôle économique. On rêvait d’une autoroute longue de quelques dizaines de kilomètres, la voilà qui a été réalisée.  Le pays voulait aussi se doter d’une ville nouvelle conçue par des Sénégalais et des Africains. Là voilà qui a pris forme depuis février 2014. 10 ans après le Comité Régional de Développement. Malgré leur importance et leur place dans le développement économique du pays, une route et un pôle urbain, fussent-ils les plus beaux au monde, n’ont pas vocation à pousser à la déforestation et au pillage des ressources alentours. Elles devraient aider, selon certains spécialistes, à les consolider. L’habitat, les bureaux et le logement, oui ! Néanmoins, il faut aussi des places, des aires de repos, de shopping ; des superficies laissées aux productions agricoles et agro-alimentaires, avec un ou deux domaines industriels.  

A ce niveau, rien qu’à propos des aménagements du projet de Pôle urbain de Diamniadio, les enjeux sont plus pour aujourd’hui, demain et après demain, dans la gestion et l’organisation du foncier autour de cette vaste zone de production de plantes vertes comme le gombo, le maïs, les melons et pastèques, la patates et la pomme de terre locale. Inaugurée le 1er août 2013, l’autoroute à péage  qui relie Dakar à la petite ville de Diamniadio, situé à une quarantaine de kilomètres de Dakar, comme toute sa zone d’emprise, est déjà menacée d’envahissement. Des zones d’habitation trop proches de la voie, des terres réservées à l’agriculture, l’élevage, au maraîchage désormais sous la menace du béton.

Un pari osé sur l’avenir

Dans cette vaste zone  de maraîchage, si des mesures idoines ne sont pas prises pour préserver certains espaces alentours, il n’y aura plus ni agriculture, ni élevage étant entendu qu’une bonne partie de la production de la volaille vient de là à Gorom, Bayakh, Sangalkam, Kayar, Rufisque et Bargny en direction de Diamniadio. De la forêt classée de Mbao au domaine maraicher que la voie fait découvrir à ses premiers visiteurs, le risque est grand de voir l’agglomération dakaroise prise en étau une fois encore et bloquée autour de ses excroissances sans aucun aménagement.

Et, pourtant, en dépit de toutes les critiques, il fallait la faire cette autoroute ;  et le projet ne date ni des années 1980, ni de la décennie 2005-2015 au moment où le président Abdoulaye Wade lance ses grands projets : comme l’aéroport, le monument de la Renaissance, le Musée des Civilisations noires l’histoire remonte à quelques années. En effet, dès l’année 1978, le Président Léopold Sédar Senghor pense à une voie moderne qui devrait relier Dakar à la vile du Rail qu’est Thiès, 75 kilomètres plus loin. Il était devenu évident qu’un vrai projet d’autoroute était une nécessité pour l’économie nationale et sous-régionale ;  mais aussi pour le désenclavement de Dakar (une presqu’île) par rapport aux autres villes du pays que sont Thiès, Mbour, Kaolack, Tambacounda, Kédougou et Saint-Louis au nord. La crise pétrolière de 1979 et les difficultés économiques, suivies par des politiques d’ajustement structurels imposés par le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale qui ont suivi  la présidentielle de 1978 remportée par le Parti socialiste, avaient fini par anéantir les efforts des gouvernements de l’époque. Trop de contraintes financières pour des pays sans moyens.  Les années qui suivent jusqu’en 1994, date de la dévaluation du franc Cfa, sont plus catastrophiques pour l’économie sénégalaise. Pendant que le miracle ivoirien s’essouffle avec la baisse des prix du café et du cacao sur le marché mondial, le Sénégal et l’ensemble ouest-africain, sont plongés dans une phase rude de reconstitution des équilibres macroéconomiques. Il y mettra plus de vingt ans jusqu’à la fin des années 1990 avant de voir pointer quelques lueurs d’espoirs. Les agrégats économiques sont au rouge pour l’époque, le Pib, le revenu par tête d’habitant ne décolle pas et se situe au dessous des 500 dollars par tête d’habitant. Le pays a du mal à créer des richesses. L’arachide seul et le phosphate produit et exporté par le pays ne suffisent à créer des ressources additionnelles susceptibles de relancer l’investissement.

Il fallait inventer autre chose. L’autoroute et son pendant au niveau de Diamniadio en sont devenus les exemples vivants.

Une autoroute et ce fut le déclic

Aujourd’hui, derrière les critiques qui ne peuvent pas manquer sur le coût (près de 400 milliards de FCFA), le tracé et les impacts sur l’environnement, le plaisir de traverser rapidement la campagne dakaroise en ayant l’impression de rouler sur une mégalopolis est non dissimulée pour tous ces férus du week-end qui rentrent chez eux en direction de Mbour, Kaolack, Thiès, Diourbel, Louga ou Saint-Louis.  Sauf qu’ici, on est seulement sur un trajet  d’une quarantaine de kilomètres où le tarif pour un passage est de 1 400 FCFA pour les voitures et taxis (soit environ 2,84 dollars), de 800 FCFA pour les motos, 2 000 FCFA pour les « cars rapides» et minibus, 2 700 pour les autobus et camions. Par son tracé une nouvelle route offre toujours le privilège de plonger au cœur de zones jadis réservées soit à l’élevage et aux pâturages. Soit à l’agriculture et au maraîchage. La nouvelle autoroute sur son axe Pikine-Diamniadio, de quelque endroit où on la prend, est bien dans ce monde.

Une autre manière d’inventer la ville de demain

A l'heure où les agriculteurs de la zone des Niayes sont dans l'expectative justifiée par la pression foncière et la progression du front de l'habitat et surtout la mise en œuvre des pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose. Aujourd'hui, leur seul espoir repose sur la redynamisation de Bud Sénégal, une zone qui, jadis, faisait la fierté de tous les exploitants et du Sénégal. C'était dans les années 1970 que cette superficie de plus de 1000 hectares était le lieu de rencontre des chercheurs d'emplois du Sénégal.
L'exploitation, gérée par une société américaine, employait 3.500 à 4.000 personnes et l'on y cultivait tous les légumes et fruits destinés à la fois, à la consommation locale et à l'exportation. La production annuelle de cette exploitation était estimée à 12. 000 tonnes dans ces terres fertiles de Bud Sénégal. Depuis quelques temps, des voix s'élèvent pour plaider en faveur de sa redynamisation. Une manière de donner un souffle nouveau à l'activité agricole dans la zone des Niayes. La pression foncière est une réalité à Diamniadio qui compte 14.000 âmes pour le moment. Chaque jour, des personnes originaires d'autres villes et localités viennent chercher des parcelles à usage d'habitation. Alors qu’on est encore dans le fief de l’agroécologie, du maraîchage, de l’élevage etc.

Au cœur de ce domaine foncier au finage assez particulier, ne pas défendre les bases d’une agriculture et d’un élevage durable, pourrait ressembler à une belle contradiction au moment où le président de la république clame à qui veut l’entendre son désir d’asseoir la sécurité alimentaire à tous. Est-ce d’ailleurs une contradiction dans l’optique d’ériger dans une zone d’agriculture et d’élevage, un pôle urbain. En quoi la ville, fut-elle Dakar, pourrait être réfractaire à toute forme d’agriculture ?  Au cœur de Manhattan et de Brooklyn, se développe aujourd’hui des formes d’agriculture urbaine que tentent certains inspirateurs au niveau des terrasses de building.

 Du coté de Diamniadio, il ne faudrait pas en arriver cette situation, en ce qu’il est possible encore de protéger les zones de production au sein  même de la ville. Cette position d’une certaine forme d’agriculture contre le logement tous azimuts pourrait être un bon sujet  pendant et après la conférence de Paris. Le Sénégal dans l’occupation et la gestion des terroirs et territoires pourrait aussi donner des leçons de vie à certains autres pays. Aller dans les grandes conférences, une bonne chose. Mais tout est dans la capacité et le génie des peuples à offrir des alternatives nouvelles. Dans le cas et pour l’exemple, Diamniadio est une étape comme une autre, elle est aussi un véritable grand test de modernisation dite durable.

Le Président Macky Sall a bien raison disant sa fierté d’annoncer que, «C’est le début d’une nouvelle ère de prospérité durable des Sénégalais’’. Prospérité durable, l’expression n’a pas été choisie au hasard par le Président de la République. Il s’agissait de franchir un autre cap après le lancement du corridor Dakar-Bamako. Revenant au Pole Urbain de Diamniadio, l’Etat du Sénégal compte sur des promoteurs immobiliers appelés « développeurs » qui sont majoritairement des étrangers (Marocains, Turcs, Indiens, Français) et qui sont affectataires de centaines d’hectares sans bourse délier. Dans un souci de transparence, les cahiers de charges doivent être rendus publics par la Délégation générale à la promotion des pôles urbains (Dgpu), estiment certains.  

MODELE DECONCENTRE  DES L’ETAT ET DES ADMINISTRATIONS : Ce que cache le premier grand pôle urbain  sénégalais

Dans son allocution lors du lancement des travaux, le Président de la République avait souligné que : « grâce à un partenariat public privé intelligent et novateur, les logements de Diamniadio pourront être acquis moyennant une mensualité déterminée, sur une durée de 15 à 20 ans voire 25 ans, selon le cas. De plus, aucun apport initial ne sera exigé pour le logement social. » Pour le Délégué Général à la Promotion des Pôles Urbains (Dgpu), Seydou Sy Sall ; "Les pôles ministériels seront implantés dans ce noyau composé de quatre centres qui vont recevoir chacun une sphère ministérielle. Il y aura les équipements hôteliers qui accompagnent le centre de conférence. Quelques industries dans le domaine de la pharmacie, de l'électronique et des matériels de construction, des universités privées, des équipements de santé et des autres équipements d'accompagnement y seront installés", a assuré M. Sall. "La deuxième université de Dakar sera installée avec quatre sites. Un site pour les sciences et les techniques. Un site sur la santé. Un site dans le domaine de l'économie et de la gestion, un autre qui va abriter le pôle administratif de l'université", a indiqué Seydou Sy Sall.

Diamniadio sera ainsi structuré en quatre arrondissements. Chaque arrondissement sera installé sur un site de 400 à 500 hectares. Chaque arrondissement sera équipé d'un stade. Il y a aura aussi un stade de haute compétition, une piscine olympique, un centre équestre et un golfe. Des sphères ministérielles dans la zone, comme le ministère de l'Enseignement supérieur qui devrait être dans la première vague de même que le département du commerce devrait en principe, être déplacé sur les lieux. D'autres ministères seront délocalisés dans la zone, à en croire les autorités sénégalaises.

Un espace ouvert à la recherche et aux innovateurs

Depuis quelques années déjà, le Sénégal a orienté son économie vers le numérique. En 2014, il a été classé 12 ème par l’indice Uit2014 pour les pays développés avec les technologies de l’information. Sa situation géographique dite exceptionnelle lui a permis d’accueillir plusieurs projets de fibre optique.

On peut dire que l’accès à internet est une réalité au Sénégal bien qu’on n’ait pas encore franchi le dernier kilomètre. De plus,  le pays regorge de quelque grandes écoles de renom ;  ce qui attire chaque année, un grand nombre d’étudiants d’origines diverses. Grâce à ses structures, plusieurs startups ont déjà vu le jour notamment dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. Mais les autorités Sénégalaises ont décidé de voir plus loin.

Dans un souci de développement axé sur la technologie, ils ont décidé de transformer la ville de Diamniadio en une cité numérique. Quand on parle de technologies nouvelles, on parle surtout  d’argent et de beaucoup d’argent ! Et, le Sénégal ne compte pas lésiner pas sur les moyens pour la construction de sa première cité numérique. Un partenariat avec la Banque Africaine de développement devrait au préalable, permettre au gouvernement sénégalais de mobiliser pour cette année 2015, la coquette somme de 60 milliards FCFA pour la première phase du projet. L’objectif est, selon le gouvernement étant de faire de Diamniadio « Une destination privilégiée de l’innovation et de la recherche»

L’ambitieux projet du gouvernement sénégalais fait déjà sensation auprès de certaines grandes entreprises Tic. Ainsi, le groupe Atos présent au Sénégal depuis peu, envisage d’installer une plateforme numérique dans la future DiamniadioValley. Par ailleurs, le site qui porte sur 1946 hectares a été divisé en quatre arrondissements de 400 à 500 hectares chacun. Un noyau de 700 hectares appelé centre est en construction. Ce centre qui devrait être réalisé en trois ans. Il devrait recevoir l'université et ses différents sites, tout comme le centre international de conférences qui y est déjà implanté et qui a permis d’abriter le dernier sommet de la Francophonie.

Dans le projet Pôle urbain de Diamniadio, le Sénégal essaie ainsi un mélange savant pour montrer qu’on peut construire autrement dans le pays. L’autre défi des autorités est aussi de réussir à ériger en exemple une ville durable. Mais, au-delà des innovations techniques, le pays et ses dirigeants, ne devraient pas oublier cette belle conviction des architectes et ingénieurs, selon laquelle,  «  Le bâtiment doit être désormais appréhendé comme un élément d’un ensemble plus large – le quartier, la ville, le territoire. Tout cela dans une recherche d’identité et de bien être sur le long terme.

 


 

source: www.sudonline.sn/diamniadio-test-majeur-d-une-modernisation-durable_a_27381.html


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Lu 7227 fois Dernière modification le dimanche, 29 novembre 2015 12:49

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