Un an après la dernière confrontation au stade «Senghor», Sénégalais et Ivoiriens se retrouvent à nouveau. Cette fois-ci, ce sera au «Félicia». Et la mise est encore plus intéressante. Après une bataille pour une place à la prestigieuse compétition africaine, cet après-midi, il sera question de faire un pas dans le cercle restreint des meilleurs de la planète foot. Avant le match retour de novembre prochain à Casablanca, au Maroc. Ce qui vaut tous les sacrifices du monde. N’est-ce pas Lions ? Un match qui sera tout aussi passionnant que lors des deux dernières confrontations. Car du jeu, il y en aura forcément. De l’agressivité aussi. Eventuellement un ou des buts. Peut-être pas. Par contre, le public lui sera là.   
Un pari loin d’être gagné face à une formation qui trône sur la première place du continent depuis plusieurs années. Reposant sur un collectif huilé, avec des joueurs qui évoluent quasiment ensemble depuis une décennie, la Côte d’Ivoire reste l’une des meilleures équipes d’Afrique. «C’est une montagne. A nous de trouver le meilleur moment de l’escalader», disait Alain Giresse, entraîneur des Lions. Même si elle n’a toujours pas reconquis le titre continental remporté en 1992 au Sénégal, la Côte d’Ivoire reste un des Grands du continent. Elle surfe dans la régularité en étant présente lors des grands rendez-vous africains.
Au-delà du collectif, la force des Eléphants repose également sur certaines individualités capables de faire la différence à tout moment. Du capitaine Didier Drogba, en passant par le métronome Yaya Touré ou encore les flèches Salomon Kalou et Gervinho, l’équipe dispose d’armes capables de faire mal à tout moment. Et cela, face à n’importe quel adversaire.      
Seulement, tout ne pouvant être parfait dans une équipe, les Eléphants pèchent énormément en défense. La grosse inquiétude de Sabri Lamouchi. Constituée par la paire Kolo Touré-Didier Zokora, avec ou Souleymane Bamba, elle reste le maillon faible des Eléphants. Selon de nombreux observateurs, l’équipe est devenue vieillissante et gagne difficilement ses matchs. Au point de s’attirer l’ire du public de plus en plus angoissé face aux choix et sur la méthode de Sabri Lamouchi.  
Un atout sur lequel le staff technique des Lions ne manquera pas de s’appuyer pour les surprendre. Pour cela, le Sénégal peut compter sur une bande de jeunes, animée par une certaine envie de bousculer la hiérarchie. Car entre-temps, la donne a changé. Sur le banc de touche, occupé à l’époque par un technicien sénégalais moins expérimenté, Joseph Koto, le «Sénégal du foot» peut compter sur l’expérience de l’ancien capitaine de l’Equipe de France, Alain Giresse. Passé par le Gabon et le Mali, il n’est plus un novice du football africain. A la tête de l’équipe au lendemain de l’élimination à la Can 2013, le technicien français a su mettre en place un groupe solide basé sur la jeunesse avec une dose de binationaux. D’ailleurs, il n’a toujours pas enregistré la moindre déconvenue après cinq matchs sanctionnés par deux victoires et trois nuls. Un bilan rassurant avant de croiser les Eléphants sur leur jardin de «Félicia». 
Lui qui ne veut nullement entendre parler de rachat, regarde plutôt devant. «Ce n’est pas un match de revanche. Je ne parle pas du passé», disait-il lors de la publication de la liste. Certes ! Mais cet après-midi, même si le contexte diffère et que quelques joueurs, qui ont joué le dernier match, ne sont plus là, une bonne partie n’a pas oublié. N’est-ce pas Papiss Cissé ? L’envie de prendre une revanche planera forcément au sein de la Tanière. Surtout, il sera question de faire un bon résultat à Abidjan pour aborder le dernier match dans les meilleures conditions de préparation. Pour cela, il ne faudrait pas commettre les mêmes erreurs du passé.  

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