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vendredi, 21 avril 2023 01:49

Sénégal : les routiers du Burkina Faso n’échappent pas au calvaire

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Il n’y a pas que les routiers marocains qui vivent le calvaire, une fois les frontières sénégalaises franchies. Les conducteurs de camion de marchandises du Burkina Faso vivent les mêmes tracasseries policières. Afrik.com a rencontré deux d’entre ces transporteurs qui arpentent les routes d’Afrique, à bord de leurs camions gros porteurs..

A Dakar,

Lui, il se nomme Anas Thi, âgé de 25 ans, natif de Solenzo, au Burkina Faso. Il est dans le secteur du transport, depuis quatre ans. A part le Sénégal, l’homme, debout sur environ 1,65m, a fait le Togo, le Niger, le Bénin, la Côte d’Ivoire et autre Mali.

Arrivé au Sénégal depuis deux semaines pour convoyer des conteneurs dans une nouvelle société qui s’y implante, il est en attente de marchandises à transporter, histoire de ne pas repartir vide. Dès lors, il patiente dans le village-escale de Ndiobène, situé à quelques 80 kilomètres de Dakar. Son trajet pour le Sénégal n’a pas été du tout facile. La raison : « En chemin, j’ai une panne de compresseur à air, ce qui a joué sur le système de freinage. Le moteur du camion chauffait aussi. Ce qui a rendu mon voyage très difficile », explique le chauffeur, trouvé sous un arbre à palabre, entouré des habitants du village.


Pour arriver dans ce village situé sur la route nationale, il a beaucoup galéré. Évoquant les contrôles de police, il relève qu’ils sont très fréquents au Sénégal. Et pas que. « On vit le calvaire dans beaucoup de pays de la sous-région. Notamment au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Mali. Les contrôles sont moins fréquents et moins compliqués au Bénin et au Togo. Mais on tente de faire avec. « Comme nous sommes des transporteurs, chargés de convoyer les marchandises d’autrui, nous sommes tenus de ramener les colis à bon port. On est donc obligé de composer avec les préposés à la circulation et aux agents des douanes des pays que nous traversons », explique Anas.

Aucun souci avec la douane
Pour la douane, nous n’avons aucun souci. Il suffit juste de montrer les documents afférents à la conduite et aux marchandises transportées. Là-dessus, aucun problème. Le seul souci, comme je l’ai évoqué, c’est la police et la gendarmerie des pays traversés. Il faut dire que ce n’est pas évident du tout. Par exemple, nous avons quitté Bobo-Dioulasso et avons mis trois semaines pour rallier le Sénégal. Il fallait attendre que le transitaire règle les papiers des conteneurs que nous devions convoyer. Et cela nous a pris beaucoup trop de temps ». Arrivé sur le lieu de livraison, Anas Thi a galéré. Son camion est resté embourbé, pendant plusieurs jours. Il a fallu l’aide de ses collègues burkinabè pour le tirer d’affaires.

S’agissant de la rigueur, l’homme intègre salue l’action des agents des forces de l’ordre du Ghana et ceux du Nigeria qui veillent au respect des fondamentaux du transport. « Si au Ghana un camionneur s’aventure à installer des phares hors norme, ils démontent tout. Quant aux forces de l’ordre nigérianes, elles ont des marteaux et cassent tous les feux non conformes ». Ce qui, disent-ils, n’est pas le cas au Sénégal où c’est le laisser-aller. « Par exemple, hier nuit, j’ai vu un camion passer, je croyais que c’était une boîte de nuit ambulante, tellement il avait installé des lampes partout. Si c’était au Ghana, les policiers ou les gendarmes allaient tout casser ».

Coût exagéré du laissez-passer

Ces routiers burkinabé n’ont pas manqué de dénoncer le coût élevé du laissez-passer au Sénégal. « Vous vous imaginez, il est valable dix jours et cela coûte 5 000 FCFA. Au Mali, il n’y a pas de laisser-passer, on entre et sort comme on veut. Au Ghana, c’est 5 000 FCFA et c’est valable un mois. Pour le Burkina Faso, où le laisser-passer coûte 2 000 FCFA et est valable un mois. Vous vous imaginez devoir ^payer un laisser-passer pour dix jours et devoir le renouveler deux fois, comme c’est notre cas. Cela va nous revenir à 15 000 FCFA juste pour un mois. Là où dans les autres pays, c’est soit 2000 FCFA ou au poire des cas 5 000 FCFA le mois. Au Sénégal tout est cher », déplore Mohamed Maïga.

Du temps du Président Abdoulaye Wade, je venais ici au Sénégal. A l’époque, le laisser-passer coûtait 5 000 FCFA mais courait sur un mois. Je ne sais même pas depuis quand est-ce qu’ils ont changé les choses. Maintenant imaginez un chauffeur qui entre dans le pays et patiente pour trouver des marchandises à convoyer. Il peut facilement passer un mois ici. S’il faut, chaque dix jours, renouveler ce laissez-passer, c’est pénalisant et coûteux. Surtout qu’il faut se rendre jusqu’à Dakar pour trouver ce laissez-passer », poursuit le routier, la cinquantaine, très dégoûté. D’ailleurs, dans la matinée de ce mardi 18 avril 2023, Maïga est en train de faire des pieds et des mains, pour renouveler son laissez-passer et ceux de ses compatriotes.


C’est ce jour, vers 12 heures, que son contact lui a filé une adresse à Dakar, où se règle ce document capital pour circuler librement au Sénégal. Mohamed Maïga doit envoyer les sommes et les cartes grises à Zac-Mbao, à la porte de la capitale sénégalaise. Sans tarder, il sort son portefeuille et remet quelques billets à son compatriote Anas Thi. Ce dernier s’engouffre dans un minicar, direction Dakar. Il aura la lourde mission d’aller sur place, avant 15 heures, pour espérer obtenir ces fameux laissez-passer.

 

source:https://www.afrik.com/senegal-les-routiers-du-burkina-faso-n-echappent-pas-au-calvaire

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