Le Burkina Faso fait face depuis 2015 à une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent marquée par des attaques de groupes armés terroristes occasionnant ainsi des déplacements massifs de populations. La persistance de ces crises aggrave la vulnérabilité de la population en générale, des femmes et des jeunes filles en particulier et perturbe certaines valeurs traditionnelles telles que le vivre ensemble et la cohésion sociale. Les femmes, malgré leur importance numérique (51,7% de la population du Burkina Faso selon le RGPH 2019), sont faiblement impliquées dans les actions de recherche et de consolidation de la paix.

C’est fort de ce constat et dans le but de créer les conditions favorables pour une implication effective des femmes et des filles à la recherche, à la restauration, à la consolidation de la paix et de la sécurité que le gouvernement burkinabè à travers le ministère en charge de l’action humanitaire et un consortium d’agences du système des nations unies (PNUD, UNFPA, UNCDF) lancent ce projet.

Le présidium lors de la cérémonie de lancement de ce projet

L’objectif principal de ce projet est de renforcer la contribution effective des femmes et des jeunes filles aux instances de décision aux plans national, régional et local, et une meilleure participation aux processus politiques et de consolidation de la paix au Burkina Faso. Selon Nandy Somé/Diallo, ministre en charge de la solidarité et de l’action humanitaire, ce projet contribuera à soutenir la participation des femmes et des jeunes filles aux instances de prise de décision et de consolidation de la paix et ce, à travers l’implication des leaders d’opinions, des hommes et des jeunes garçons pour susciter leur engagement.

Tout en rassurant de la disponibilité de son département à accompagner l’exécution de ce projet, Nandy Somé/Diallo a exhorté les acteurs de mise en œuvre à plus de courage, d’engagement et d’abnégation afin d’assurer l’atteinte des objectifs escomptés car, dit-elle, « la paix et la sécurité sont des préalables pour un développement durable ».

Nandy Somé/Diallo a exhorté les acteurs de mise en œuvre de ce projet à plus de courage, d’engagement et d’abnégation afin d’assurer l’atteinte des objectifs escomptés

De son côté Cheickh Mohamed Tidiane Mbengue, représentant le consortium des agences du système des nations unies (PNUD, UNFPA, UNCDF), a laissé entendre que ce projet permettra de renforcer les capacités et de promouvoir le rôle essentiel des femmes et des jeunes filles dans la construction d’une paix durable et d’une société juste au Burkina Faso. « Nous sommes conscients que les femmes et les jeunes filles représentent une force puissante et souvent sous-utilisée dans les processus politiques et de consolidation de la paix. Leur participation active est cruciale pour prévenir et gérer les conflits, promouvoir la cohésion sociale et le vivre ensemble, favoriser la réconciliation et construire des communautés résilientes », soutient-t-il.

Cheickh Mohamed Tidiane Mbengue a indiqué que la réussite de ce projet aura un impact sur la stabilité du pays et la cohésion sociale

Ces trois agences du système des nations unies fondent l’espoir que la mise en œuvre de ce projet permettra de renforcer la contribution des femmes et des jeunes filles au processus de consolidation de la paix et d’atteindre les objectifs poursuivis par le Plan d’action pour la stabilisation et le développement (PASD) de la transition. Cheickh Mohamed Tidiane Mbengue exhorte donc les autorités locales, les chefs traditionnels, religieux et coutumiers ainsi que les organisations de femmes et de jeunes filles des régions ciblées à s’approprier le projet et à œuvrer pour sa réussite dans l’intérêt de la cohésion sociale et de la paix durable au sein des différentes communautés.

Fatoumata Bako/Traoré, ministre déléguée chargée du budget était présente au cérémonial de lancement du projet

Il a rassuré que les agences du système des nations unies ne ménageront aucun effort pour accompagner le Burkina Faso à relever les défis de consolidation de la paix et de la sécurité. « Nous sommes convaincus que la réussite du projet aura un impact sur la stabilité du pays, la cohésion sociale, créant ainsi des conditions propices pour l’atteinte des objectifs du développement durable », a-t-il déclaré.

Les participants à cette cérémonie officielle de lancement

D’une durée de mise en œuvre de trois ans, le projet couvre les régions du Nord, des Hauts Bassins, du Centre-ouest et du Centre-est. Le système de digitalisation sera pris en compte dans ce projet notamment avec la mise en place des plateformes d’échanges en ligne et la mise à disposition d’outils de communication pouvant pallier les contraintes liées d’une part à l’insécurité des zones ainsi qu’aux difficultés liées aux moyens de communication d’autre part. Il coûtera à terme 2,5 milliards de FCFA.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

source:https://lefaso.net/spip.php?article123609