Les autorités sanitaires du pays sont interpellées : les insuffisants rénaux qui faisaient leurs séances de dialyse au centre de traitement Americaire, sis à Liberté 6, sont en danger de mort ! Depuis quelques jours en effet, le centre n’est plus dans les dispositions d’effectuer des séances de dialyse, pour des raisons liées, entre autres, à la défectuosité de certaines machines. Ces malades, au nombre de 65, sont référés entre le centre «humanitaire» Assofal, Abc Dia­lyse et l’hôpital Aristide Le Dantec.
Seulement, à Assofal, la dialyse est facturée à 20 000 francs malgré la convention signée avec l’Etat du Sénégal. Et le centre dit ne pas être disposé à absorber beaucoup de malades. C’est le cas également à Abc qui ne peut pas prendre beaucoup de malades puisque sa capacité d’accueil n’est pas si élastique que ça. Ce qui fait que plusieurs malades se sont dirigés vers l’hôpital Aristide Le Dantec de Dakar qui fait la dialyse, sans aucune contrepartie financière pour le malade. Mais là aussi, la sélection des candidats à la dialyse se fait de façon plus ou moins complexe. Une liste est établie et les éligibles sont une portion très congrue. C’est à chaque fois qu’un malade décède, qu’on le remplace par un autre en attente sur la liste. Toutes choses qui font que les malades crient au secours et demandent à l’Etat, notamment le ministère de la Santé, de réagir.
Joint hier par téléphone, Makhtar Doucouré, coordonnateur national de l’Association sénégalaise de lutte contre les maladies rénales chroniques (Asselmarc), a confirmé les informations du Quotidien, tout en faisant remarquer qu’ils ne se laisseront pas faire si cette situation perdure, parce qu’il y a un réel danger pour certains malades. Pour Doucouré, certains malades qui en ont les moyens, se sont résolus à aller dans le privé et à payer la séance de dialyse au prix fort. Mais, le problème, c’est que la majorité des malades n’ont pas les moyens d’aller dans le privé et ceux-là ne savent pas où donner de la tête aujourd’hui.
Vraisemblablement préoccupé par le sort de ces malades, Makhtar Doucouré a lancé un appel aux autorités sanitaires du pays mais également à la mairie de Dakar pour résoudre le problème du centre Americare. Le coordonnateur de Asselmarc est d’avis qu’aussi bien l’Etat que la mairie de Dakar n’ont pas le droit de regarder mourir le centre Americare, qui n’est plus disposé à faire les séances de dialyse. Parce que ce sont des dizaines de malades qui risquent de perdre la vie faute de prise en charge correcte.
Le ministère de la Santé, qui a été sensibilisé dans le sens de prendre des mesures urgentes, semble ne pas être pressé pour résoudre ce réel problème. Le directeur de la Santé avec qui Le Quotidien s’est entretenu samedi, a plutôt fait l’apologie de l’extension des centres de dialyse au niveau national. Pour Dr Pape Amadou Diack, seule cette extension des centres qui est «en bonne voie» va permettre de résoudre le problème de l’offre. Mais, dans le court terme, Dr Diack conseille aux malades en danger de se rapprocher de l’hôpital Aristide Le Dantec, avec tout ce que cela comporte comme difficultés de prise en charge.

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SOURCE: http://www.lequotidien.sn/index.php/la-une2/6280-fermeture-annoncee-du-centre-americare--des-dizaines-dhemodialyses-en-danger-de-mort