Le maire de Dakar Khalifa Sall va continuer à paver sa route politique afin de présenter un bilan sans tache lors des prochaines Locales et éventuellement s’ouvrir un boulevard pour la Présidentielle de 2017 ou après. Illustration avec le programme de pavage de Dakar dénommé «Dakar, rues sans sable», qui va redémarrer sous peu. L’annonce de ce redémarrage a été faite hier, par le maire de la ville de Dakar. Khalifa Sall s’exprimait dans l’émission 7 milliards de voisins de Radio France internationale animée par Emmanuelle Bastide où il était invité aux côtés des maires de Rosso (Mauritanie), Goma (Rdc) et de Victoria (Seychelles). 
Répondant à l’interpellation d’un auditeur établi à Dakar, M. Sall annoncera : «Les travaux qui s’étaient ralentis vont reprendre. (…) On reprend dans quelques semaines.» Et le maire de Dakar d’expliquer les raisons de la suspension des travaux de pavage. «On a eu une dispute entre techniciens sur l’écoulement de l’eau, les inondations… Malheureusement pour les techniciens qui disaient que le pavage empêcherait l’écoulement de l’eau, l’hivernage vient de démontrer le contraire. Donc, le pavage n’aggravera pas la situation», indique Khalifa Ababacar Sall. En fait, Le Quotidien écrivait dans son édition N° 3073, datée du samedi 20 avril 2013, que la Direction de la surveillance et du contrôle des sols (Descos) avait sommé la mairie de Dakar d’arrêter les travaux de pavage des rues de Dakar. Raison invoquée à l’époque : le pavage va empêcher les eaux de pluie d’infiltrer le sol, ce qui risque de provoquer des inondations. Devant cet argument de la Descos, la mairie de Dakar, par le biais du maire des Parcelles Assainies et coordonnateur du programme de pavage, Moussa Sy,  avait avoué sa surprise.
Le programme de pavage de Dakar dénommé «Dakar, rues sans sable», d’un coût de 5 milliards de francs, est un Projet à haute intensité de main d’œuvre (Phimo). Il est exécuté par des jeunes au nombre de 1000, qui ont été recrutés et formés par la ville de Dakar, et est étalé sur une période de 20 ans, informe le maire Khalifa Sall. Et ce dernier de poursuivre : «C’est un projet qui améliore le cadre de vie et qui règle le problème de l’écoulement de l’eau. Il va être accompagné par un programme de reboisement des artères et des rues. Donc, c’est vraiment un programme global d’amélioration du cadre de vie des Dakarois (…)».

«Nous achetons des terrains dans notre propre ville»
Sur un autre registre, le président du Conseil municipal de Dakar soulignera pour s’en désoler : «Ce sont les agents immobiliers qui revendent les (terrains) dédiés aux espaces publics, infrastructures, écoles, aires de jeu. La ville de Dakar n’a pas un mètre carré de superficie qui lui appartient.» Il soutient que sa commune se retrouve à acheter «des terrains dans (sa) propre ville pour construire des infrastructures publiques. Pour faire des marchés, des espaces pour le sport, on achète des terrains». 
Evoquant le développement urbain de sa commune, le maire Khalifa Sall dira : «Aujourd’hui à Dakar, le gouvernement a décidé de reprendre tout le processus, parce que celui-ci avait été consensuel à l’entame. Ces dernières années, il a été très désarticulé par des interventions de plusieurs acteurs. Il faut remettre cela en œuvre et, avec Onu-Habitat, au niveau de la région de Dakar nous avons (…) un programme de développement urbain pour 30 ans, en plus de ce que le ministère de l’Urbanisme a repris. Donc aujourd’hui, il y a une vision partagée de ce que devrait être Dakar.» 
«Avec la surpopulation, il faut que Dakar respire et le président de la République vient de lancer le nouveau Pôle urbain de Diam­niadio, qui va un peu battre en brèche la macrocéphalie de Dakar. Donc, on va s’ouvrir vers l’hinterland de Dakar, (pour aller) vers Diamniadio, Sébikotane», relève encore le successeur du Libéral Pape Diop à l’Hôtel de ville de Dakar.      
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