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Jeu, Nov
lundi, 02 décembre 2013 00:00

Le « Plan Sénégal Emergent » vise une croissance de 7 % sur 10 ans

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Le chef de l’Etat, Macky Sall, a dirigé ce week-end, un séminaire gouvernemental sur le Plan Sénégal émergent (Pse), une initiative innovante et déterminante dans la recherche de développement économique et social du pays. Le Pse a pour ambition de porter le taux de croissance à 7 % pour une période de dix ans au moins.  

La ferme volonté de l’Etat de mieux prendre en charge les aspirations des populations en consolidant une croissance inclusive et durable est le défi assigné au Plan Sénégal émergent (Pse). 

Le Pse est conçu pour porter le taux de croissance à, au moins, 7 % et le maintenir à ce niveau sur une période de 10 ans, a fait savoir le président de la République, Macky Sall, samedi dernier, à l’occasion d’un séminaire de deux jours, tenu à Dakar, sur ce programme. . Selon le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, qui s’exprimait hier, lors de la clôture du séminaire, le Pse vise l’émergence à partir d’un certain nombre de projets. Il s’inscrit dans un horizon décennal et cible six secteurs productifs prioritaires dont l’agriculture et l’agroalimentaire, l’habitat, les mines et le tourisme.

Ce bond économique qualitatif, indique le chef de l’Etat, sera porté par une trentaine de projets d’envergure, retenus pour leur forte capacité à influer sur l’économie.  Le week-end dernier, l’ensemble du gouvernement s’était retrouvé lors d’un séminaire de partage et de validation. Le Pse traduit l’ambition du président Macky Sall de bâtir un « Sénégal émergent » dont les fruits seront ressentis par chaque citoyen. L’élaboration et la mise en œuvre du Pse, comme l’a expliqué le chef de l’Etat à l’ouverture du séminaire, samedi, obéit à un besoin de mieux faire face aux urgences de toute nature pour développer les capacités de résilience de notre pays aux crises, mais surtout pour se donner une perspective des objectifs tangibles et crédibles en adoptant une démarche prospective dans le pilotage de l’action commune afin de mieux préparer et de mieux asseoir le futur Sénégal. « Nous devons, dès lors, être constructif (…) pour consolider la doctrine de gouvernance basée sur la sobriété, la vertu et la transparence. Nous devons fondamentalement engager  un sursaut stratégique, aller toujours plus vite pour valoriser les choix collectifs, promouvoir le travail et le mérite, cultiver le sens de l’Etat, du résultat et de l’excellence dans la prise en charge des aspirations des populations », a indiqué le président de la République.

Travailler dans le consensus
Il s’agira aussi, selon le chef de l’Etat, d’intensifier les réalisations sur le terrain, moderniser l’espace rural, promouvoir un  environnement des affaires et un secteur privé de standard international. Le président Macky Sall souhaite la consolidation de l’Etat de droit, une citoyenneté active et une économie compétitive, mais aussi le renforcement des acquis de l’éducation et de la formation à travers la capacitation de ressources humaines et la valorisation du potentiel exceptionnel de la jeunesse et des femmes.

Cette vision stratégique et thématique est fondée sur une mobilisation des efforts d’investissement autour des secteurs clés comme l’agriculture, le tourisme, l’énergie, l’industrie, les infrastructures, l’habitat social, etc. « Grâce à l’effet d’entrainement sur l’économie, ces projets seront les locomotives de la création de richesses et d’emplois sur l’étendue du territoire national », espère le président de la République. « Mon ambition est de bâtir, dans le consensus et la mobilisation de tous, un Sénégal émergent ; et le Pse est l’un des piliers les plus déterminants », a soutenu le chef de l’Etat. Il estime que les questions économiques et les enjeux sociaux doivent supplanter les considérations politiques dans le débat public au Sénégal. Ainsi, promet-il, la mise en œuvre du Pse se fera dans la plus grande transparence, socle du contrat de confiance avec les partenaires techniques et financiers du Sénégal, avec tous les acteurs économiques et sociaux du pays qui pourront participer au suivi et à l’évaluation de cette stratégie.

LE PSE, UNE VERSION ACCÉLÉRÉE DE LA SNDES
Le Programme Sénégal émergent ne vient pas faire table rase de tout ce que le Sénégal a conçu jusqu’ici comme programme pour son développement. Selon le président Macky Sall, le Pse est la version accélérée de la Sndes. Il précise qu’il ne s’agit pas de remplacer un plan par un autre. « Nous sommes partis de plusieurs stratégies les unes aussi compliquées que les autres peut-être, mais nous avons voulu mettre tout cela en cohérence. Nous avons eu d’abord la Stratégie de croissance accélérée (Sca), le programme « Yoonu Yokuté ». Le tout a été fondu avec d’autres stratégies diverses, dans la Sndes », a ajouté Macky Sall. L’objectif est de fédérer toutes ces stratégies pour que le Pse soit en cohérence avec les stratégies existantes.

Le président de la République réaffirme que tout ce qui a été défini dans la Sndes reste absolument valable et demeure une priorité pour l’Etat. A l’occasion de la clôture du séminaire, le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, a déclaré que l’ambition du chef de l’Etat est que le Sénégal aille vers l’émergence d’ici dix ans. Selon le ministre, il faut essayer d’apporter un élément de réponse par rapport à l’objectif d’émergence. « Aujourd’hui, nous avons la Sndes que nous mettons en œuvre et dont nous allons poursuivre la réalisation. Mais il s’est agi, à travers ce séminaire gouvernemental, de voir un peu sur quel axe fédérateur on pourrait se baser pour accélérer cette cadence », a souligné le ministre. Amadou Bâ a promis de veiller à la mise en place de tout cela pour, d’une part, respecter les engagements que le gouvernement a pris, d’autre part, accélérer l’émergence du Sénégal.

MODERNISER L’ADMINISTRATION POUR LA RENDRE PLUS PERFORMANTE
Le succès des stratégies à mettre en œuvre pour le développement du pays repose sur des ressources humaines de qualité. «Le processus d’élaboration du Plan Sénégal émergent arrive aujourd’hui à un tournant majeur voire crucial. A  ce sujet, je demande au gouvernement, à l’occasion de ce séminaire mobilisateur, de s’approprier davantage l’exercice et d’engager les mutations stratégiques que requiert le succès du projet, avec la participation notable de l’administration et de tous les citoyens et patriotes », a soutenu le chef de l’Etat.

Le président de la République estime nécessaire la modernisation de l’administration afin de la rendre toujours plus performante, mais aussi le renforcement de la communication gouvernementale, le dialogue social pour prendre en charge, avec efficacité, les secteurs stratégiques et névralgiques de la nation. « Nous devons intensifier le rythme de mise en œuvre des réformes afin de hâter l’éradication de la pauvreté, des inégalités sociales et des disparités territoriales », a indiqué Macky  Sall. A son avis, « les urgences auxquelles nous sommes confrontées sont nombreuses et pressantes pour convenir de leur trouver des solutions rapides, pragmatiques, innovantes et bâtir une stratégie sur la durée qui améliore notre situation économique, favorise la création d’emplois et assure le progrès social équitable». Dans cette perspective, plusieurs réponses immédiates sont inscrites dans l’agenda gouvernemental comme le programme de bourse familiale qui permet d’appuyer 250.000 familles vulnérables et la couverture maladie universelle. L’objectif de ces programmes sociaux, rappelle le chef de l’Etat, est d’assister et de soigner les plus démunis en attendant que mûrissent les fruits de la croissance à partager. L’ambition ainsi réaffirmée du président de la République est de poser les jalons d’une croissance soutenue pour le développement du Sénégal et d’en finir avec la grande pauvreté.

Un processus participatif
Engagé au début de l’année 2013, le Plan Sénégal émergent a été minutieusement conçu et va s’étaler sur une période de dix ans. Selon Macky Sall, la conception du Pse a intégré un processus participatif impliquant de hauts fonctionnaires de l’Etat, d’éminents cadres de la diaspora.

Le travail s’est fait aussi avec un cabinet de renommée internationale, Mckinsey, spécialisé dans les stratégies d’émergence économique. Il a nécessité des études techniques pointues pour mieux assurer le succès du groupe consultatif prévu les 24 et 25 février 2014 à Paris, dans le cadre du financement de la Stratégie nationale de développement économique et social (Sndes).

NOUVELLE APPROCHE DE PLANIFICATION STRATÉGIQUE
Le président Macky Sall convie tous les acteurs et partenaires à contribuer et à s’approprier le Plan Sénégal émergent. « Aucune contribution n’a été négligée et ne sera de trop, non plus, afin de consolider cet instrument fédérateur et mobilisateur pour une croissance économique forte et inclusive ». A cet égard, Macky Sall a invité le gouvernement à veiller à une adhésion parfaite de tous les acteurs et partenaires à cet important chantier et à son appropriation nationale. Une fois que le plan Sénégal émergent sera adopté après toute la  procédure qui sied, indique le chef de l’Etat, il constituera le référentiel stratégique de mise en œuvre des politiques publiques.

Une volonté politique soutenue a permis la réalisation de cette nouvelle approche de planification stratégique faite de projets structurants  à forte valeur ajoutée pour l’économie nationale. Il s’agit là d’une volonté politique engagée et qui, de l’avis du président de la République, sera toujours présente pour maintenir le cap vers l’émergence du Sénégal. « Les choix de projets ont tenu compte des réalités de la mondialisation, de nos atouts stratégiques,  de l’intégration de nos économies sous-régionales et de leurs particularités », a affirmé Macky Sall. Ce dernier a soutenu avoir donné les orientations stratégiques majeures de ce document qui a été soumis au regard critique de spécialistes de différents horizons et présenté aux partenaires techniques et financiers et au secteur privé national.


MACKY SALL: « CE PLAN DEVIENDRA UN RÉFÉRENTIEL DE TOUTES NOS POLITIQUES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES »
Appréciant positivement le séminaire de deux jours sur le Plan Sénégal émergent, le président Macky Sall estime que le document sera un référentiel stratégique de toutes les politiques économiques et sociales du Sénégal.

A l’issue séminaire sur le Plan Sénégal émergent le président de la République Macky Sall s’est félicité de la qualité des échanges et de la richesse des débats, qui selon lui justifie la pertinence des orientations stratégiques du Pse. Le chef de l’Etat, estime que les deux jours d’échanges ont permis de converger à une meilleure vision stratégique du développement économique et social du Sénégal. Ce séminaire gouvernemental, a été selon Macky Sall, l’occasion pour l’ensemble des ministres et la haute administration, d’avoir une meilleure compréhension du contenu du Pse dont ils seront les premiers acteurs en mettant l’accent sur les liens entre le Pse et la Sndes du Sénégal. « Cette convergence forte est un prélude rassurant à l’appropriation généralisée du plan par l’appareil de notre Etat. Une fois le Plan Sénégal émergent adopté, il restera des étapes d’ici à l’adoption. Il deviendra un référentiel stratégique de toutes les politiques économiques et sociales de notre pays », a aussi rappelé le chef de l’Etat. Ce dernier est d’avis que la rencontre du groupe consultatif, prévue les 24 et 25 février 2014, à Paris, sera l’occasion, pour le Sénégal, de présenter son visage le plus attrayant comme une destination privilégiée des investissements.

Communication mobilisatrice
« La nouvelle vision explicitée dans le Pse y contribuera grandement. Et dans ce sens, j’invite l’ensemble de l’équipe qui a travaillé sur le plan à continuer l’approfondissement et le partage du document avec les différents ministères, le secteur privé et la société civile. Je demande au gouvernement d’élargir cette appropriation avec l’ensemble des forces vives de la nation afin de mieux préciser l’articulation entre le Pse et les politiques sectorielles en intégrant toutes les observations pertinentes qui ont été soulevées lors du séminaire », a indiqué Macky Sall.

De l’avis de ce dernier, l’élaboration du plan devra se poursuivre par la définition d’une structure de mise en œuvre dont les différentes options ont été étudiées, afin de garantir les conditions de son succès. En outre, promet le chef de l’Etat, une stratégie de communication efficace et mobilisatrice sera déployée au cours des prochaines semaines afin de fédérer, autour de cette stratégie, toutes les forces vives du pays ainsi que tous les amis et partenaires du Sénégal. « Pour réussir la mise en œuvre de cette nouvelle ambition, nous devrons faire preuve d’un courage à toute épreuve. Nous sommes déterminés, avec la mobilisation de tous les segments du corps social, à surmonter ces difficultés en gardant le cap  à travers la vision que j’ai définie pour un Sénégal émergent », a soutenu Macky Sall. Aussi, poursuit-il : « Nous devons faire de l’excellence notre crédo, c’est pourquoi je demande au gouvernement d’engager les voies et moyens, d’un succès remarquable du prochain groupe consultatif de Paris. Nos citoyens ont placé en nous leur espoir et nous sommes engagés à leur redonner confiance à travers le succès de ce plan fondateur pour un Sénégal émergent ».

Mimi Toure SN EmergentAMINATA TOURÉ : « LE SÉNÉGAL A DES ATOUTS INESTIMABLES POUR ATTEINDRE L’ÉMERGENCE »
Le Sénégal peut compter sur ses énormes atouts dont le premier est sa « démocratie vibrante » mise à l’épreuve plusieurs fois, mais également  ses institutions stables, sa position géographique, la qualité de ses ressources humaines, rappelle le Premier ministre, Aminata Touré. Mises ensemble, toutes ces opportunités devraient permettre à notre pays d’être sur l’orbite de l’émergence. « Evidemment, l’émergence suppose une croissance économique forte de 7 % notamment, mais pour cela, il faut s’appuyer sur des secteurs porteurs de croissance », indique-t-elle. Ces secteurs, selon Mme Touré, ont été explicités dans la Sndes qui est également un cadre de développement. « Le Pse sur lequel nous sommes en train de discuter aujourd’hui insiste sur la partie émergence parce qu’il y a des conditions qu’il faut réunir pour émerger comme pays », pense le Premier ministre. Il s’agit, selon elle, d’avoir des infrastructures importantes en transport, un système qui permet à l’agriculture d’émerger comme pôle de croissance important, mais aussi d’autres secteurs comme le tourisme, qui permettent, tous ensemble, de pousser la croissance vers le haut. L’économie actuelle telle qu’elle est, exige des ressources humaines particulières, pense Mme Aminata Touré. « Nous sommes en retard, un tout petit peu, par rapport au reste de la sous-région qui affiche un taux de croissance aux alentours de 6 %, mais nous avons l’ambition de combler rapidement ce gap et d’avancer ». « Nous avons des engagements pour ce qui concerne les objectifs du millénaire pour le développement (Omd), nous avons également des engagements que nous avons pris pour la Sndes. Tous ces engagements restent valables. Il y a également les engagements que j’ai pris lors de ma déclaration de politique générale. Nous avons une vision de moyen et long terme, c’est tout le sens de Sénégal émergent. Nous allons mobiliser nos partenaires au développement et surtout le secteur privé pour leur dire que le Sénégal est un pays où il faudrait investir pour son avenir et qu’il y a également beaucoup d’opportunités  d’affaires.

LE PREMIER MINISTRE INSISTE SUR LES DÉLAIS
Le Premier ministre, Aminata Touré, a insisté sur l’importance de la phase de mise en œuvre du Plan Sénégal émergent et sur la tenue en compte des délais. A son avis, « un programme ambitieux n’a de sens que s’il peut être exécuté dans les délais précis. Cet enjeu est fondamental pour sa réussite, qui ne pourra se faire sans une adhésion totale de tous les acteurs de la nation », a laissé entendre le Premier ministre. Mme Touré a réaffirmé la nécessité de changer « radicalement » notre approche de mise en œuvre des projets de développement.

Selon le chef du gouvernement, les exemples ne manquent pas dans notre pays avec le cas de la Sndes, « très séduisante » d’un point de vu conceptuel, mais qui, à l’épreuve des faits, n’a pas pu se traduire concrètement par des résultats tangibles sur le terrain. « A travers le Pse, il s’agit donc d’enrichir certaines de nos expériences en cours, en nous dotant des moyens nécessaires pour relever le défi de la mise en œuvre », a expliqué Mme Touré, indiquant que l’articulation avec l’existant, tant d’un point de vue organisationnel que conceptuel, fait actuellement l’objet de travaux approfondis par le gouvernement. Le Premier ministre reconnait, cependant, que les défis sont nombreux et variés, mais aucun ne pourra être relevé sans la détermination nécessaire pour changer le visage de notre pays. « Il s’agit, dit-elle, de construire ensemble le Sénégal de demain, son rayonnement serait facilité par notre union autour de ce plan », ajoute Mme Touré.

« REPENSER LE PRISME DE NOTRE APPROCHE DU DÉVELOPPEMENT »
Dans le processus de mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse), le Premier ministre, Mme Aminata Touré, estime important de repenser le prisme avec lequel l’approche de notre développement économique est faite. Ceci, tout en ayant à l’esprit les priorités incontournables que sont les jeunes, les femmes et les populations rurales. C’est d’ailleurs autour de ces trois groupes, rappelle-t-elle, que s’articule la vision du chef de l’Etat, condensée dans le programme Yoonou Yokuté. « Ce sont également des priorités de la Stratégie nationale de développement économique et social (Sndes) », a expliqué le Premier ministre. Elle soutient que, même si notre pays dispose de réels atouts tels que sa stabilité politique ou sa position géographique, nous avons encore beaucoup d’efforts à entreprendre, notamment pour ce qui est de l’amélioration de l’environnement des affaires et de la question énergétique. A cela s’ajoute la résolution du déficit commercial et, d’une manière générale, la relance de la croissance économique, qui devra être plus inclusive. C’est précisément dans cette voie, indique Mme Touré, que « le chef de l’Etat nous a engagés et tracés une feuille de route ».

« Il y a lieu de considérer que nous inscrivons notre action dans un monde globalisé, sans compter une compétition régionale qui s’ouvre pour l’Afrique, mais aussi pour notre région », a déclaré le Premier ministre, Aminata Touré. Le chef du gouvernement juge intéressant de prendre de véritables décisions stratégiques et de trancher avec l’attentisme qui a le plus souvent prévalu. De l’avis de Mme Touré, le temps des décisions majeures est venu. « Nous sommes confrontés à des enjeux de court terme, à l’image du défi d’une électricité moins chère, la restructuration de certaines entreprises majeures ».

Amadou Ba Min FinancesAMADOU BA, MINISTRE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES: « LE PSE VISE UNE CROISSANCE FORTE, SOUTENABLE ET INCLUSIVE »
Le Programme Sénégal émergent vise à mettre le Sénégal sur les rails d’une croissance économique forte, soutenable et inclusive, explique le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ.

L’objectif principal du Plan Sénégal émergent (Pse), est selon le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, la réalisation d’une croissance économique forte, soutenable et inclusive. Il rappelle, par ailleurs, que ce programme de développement économique et social est le fruit d’une implication  active de l’expertise sénégalaise. De l’avis du ministre de l’Economie et des Finances, l’économie sénégalaise actuelle a besoin de la réalisation de projets phares pour, dans un premier temps, emprunter la rampe de l’émergence et, dans un second temps, accéder et demeurer au concert des pays émergents. Ce qui traduit, à son avis, la quintessence stratégique du Pse. Ce plan, explique le ministre, complète toutes les initiatives existantes de politique économique et sociale. « Il reflète les aspirations de tout un peuple à accéder à une émergence économique profitable à tous », indique Amadou Bâ, ajoutant que son apport majeur réside dans la déclinaison de l’ambition nationale de développement, selon une approche très opérationnelle.

Les transformations structurelles restent « inaptes et lentes » 
Faisant une lecture de l’évolution de l’activité économique interne, le ministre estime que même si le taux de croissance du Pib est attendu à 4 % à la fin de l’année 2013, contre 3,5 % un an auparavant, la transformation structurelle de l’économie demeure « lente et inapte » à concrétiser la vision avant-gardiste que le chef de l’Etat nourrit pour le Sénégal.

Amadou Bâ soutient également que l’une des principales menaces de l’avenir de la nation est le caractère « faible et erratique » de sa croissance économique. Il dresse, à cet effet, les facteurs explicatifs de cette situation peu favorable. Il s’agit, entre autres, de la prépondérance du secteur informel, peu productif, dans la création de richesses et d’emplois, la vulnérabilité extrême aux chocs exogènes qui soulignent la fragilité des fondements productifs et les impacts relativement limités des politiques publiques sur la croissance économique.

« C’est au terme d’un processus conforme à la réglementation des marchés publics que le cabinet Mckinsey a été engagé par l’Etat du Sénégal pour mener l’élaboration du Pse », rassure le ministre de l’Economie et des Finances. Outre le label international du cabinet choisi, note-t-il, le Pse a fait l’objet d’une approche inclusive, prenant en compte diverses composantes de la nation sénégalaise, notamment l’administration publique, le secteur privé, la société civile, les universitaires et les Sénégalais de l’extérieur.

BABACAR GNINGUE, DIRECTEUR EXECUTIF DU PSE: « LE PLAN A ÉTÉ CONÇU SUIVANT UNE DÉMARCHE INCLUSIVE »
« Les autorités sénégalaises étaient claires dans le cahier des charges remis au cabinet Mckinsey. Il fallait que la démarche soit inclusive », explique Babacar Gningue, directeur exécutif du Pse. Cela, dit-il, a été traduit par le fait qu’il y a eu deux actions qui ont été menées en parallèle pour concevoir le Plan Sénégal émergent (Pse). Il soutient que ce n’est pas un plan qui a été conçu dans des bureaux ou salles de réunions fermées. Il s’agit plutôt d’un plan qui a allié, à la fois, l’approche intellectuelle pure, mais aussi l’approche de descente sur le terrain.

A cet effet, indique M. Gningue, il y a eu près de 160 entretiens qui ont été menés à travers le Sénégal sur une vingtaine de secteurs. « Une des exigences sur lesquelles l’Etat était clair, c’était d’avoir un plan stratégique qui répond aux réalités socioéconomique du pays », avance-t-il. Il affirme avoir conduit plus de 30 sessions de travail dont chacune a durée 12 heures en trois phases de 4 heures. C’est à la lumière de ces ateliers, précise M. Gningue, que la réflexion intellectuelle a été enrichie pour identifier les batailles clefs sur lesquelles doit s’articuler le plan.

Par rapport à l’aspect analyse d’éléments quantitatifs, poursuit-il, les experts ont, non seulement fait intégrer tous les documents existants, mais aussi il y a eu des éléments conçus spécifiquement pour le Pse. Il s’agit, par exemple, de la question des inégalités territoriales, de la question d’avoir une cartographie de tous les projets de la sous-région, qui pourraient éventuellement entrer en concurrence avec nos projets phares sur lesquels le Sénégal veut se positionner.

25 PROJETS PHARES IDENTIFIÉS
Selon le président du cabinet McKinsey, Karim Tadjeddiene, 25 projets phares ont été identifiés dans le Plan Sénégal émergent (Pse). Il s’agit « des entités opérationnelles sur lesquelles on peut se fixer des objectifs et des résultats et qui ont des effets d’entrainement sur l’économie », a expliqué M. Tadjeddiene, lors de la présentation de ce programme de développement. Il estime que pour porter ces projets phares, il faut des réformes fondamentales dans le domaine de l’environnement des affaires, de la fourniture de l’électricité etc. M. Karim confie avoir transmis, en début de semaine, à l’ensemble du gouvernement, quelques documents préparatoires, notamment celui qui présente l’ensemble des projets phares constituant le Pse. « L’enjeu majeur de ce plan, c’est d’avoir une vision de croissance, d’analyser les secteurs productifs pour développer le pays », poursuit-il.

Adama Mbodj et Abdou Diaw (textes),
Pape Seydi (photos)
source :http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=34001:le-l-plan-senegal-emergent-r-vise-une-croissance-de-7-sur-10-ans&catid=78:a-la-une&Itemid=255
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