Gestion de Clairafrique, des écoles, des Ong... : C’est pas catholique ! - Les scandales financiers créent le malaise au sein de l’Eglise
Écrit par SENETOILE NEWS
Ong «La Samaritaine» : Détournements en masse
Une note confidentielle adressée à l’archevêque de Dakar renseigne que cette Ong devait bénéficier de fonds français pour la construction de logements sociaux. Cependant, une partie des membres du bureau a eu «à utiliser le peu d’argent reçu à des fins inavouées, au grand dam de l’autre partie qui a porté plainte». Un mandant de dépôt a même été pris.
Dans la haute hiérarchie, on ne manque pas de s’étonner du fait que jusque-là, aucun facilitateur ou une personne morale de l’Eglise ne soit pas intervenue pour trouver une conciliation entre les parties. Les conséquences sont grandes et débouchent sur le blocage des 10 milliards promis. «Une perte conséquente pour la communauté catholique», jure-t-on.
6 Actuellement, l’affaire est pendante devant la justice. Cette affaire «n’honore pas l’Eglise et les catholiques» : Car des centaines de personnes catholiques comme des ménagères, des domestiques, ont cotisé leurs maigres économies (plus d’un million pour la plupart) pour acquérir leur logement et ont été flouées par des intellectuels de bureau qui n’ont parfois cotisé que 18 000 francs Cfa. Pour le moment, leurs comptes bancaires sont bloqués jusqu’à la prochaine Assemblée générale.
Librairie Clairafrique : Le roman noir
L’histoire de la librairie Clairafrique a des allures de…roman. A la pelle, les maux sont : «Absence de contrôle continu et d’audit pour une structure qui emploie beaucoup de monde et brasse de très grosses sommes d’argent, compétence du personnel employé pour occuper certains postes importants sujets à de sérieux doutes, faillite de la hiérarchie supérieure». La jeune informaticienne impliquée est actuellement sous contrôle judiciaire.
Pour le cas de Jean Charles Faye, le ministre Benoît Sambou s’était activé pour obtenir son pardon. Dans la note envoyée au cardinal, il est stipulé qu’il faut d’urgence revoir le fonctionnement de la librairie. Elle suggère la mise en place d’une structure de contrôle à deux niveaux avec mandat écrit de l’archevêque, définissant les règles, les conditions, la périodicité et les résultats attendus. Le premier niveau pourrait être composé «de laïcs volontaires choisis par le cardinal, ayant déjà un emploi et dont la compétence ne peut être mise en doute. Le second auditera Clairafrique une fois par an». Les rapports d’audit seront transmis directement au cardinal et l’exploitation laissée à sa discrétion. Elle propose dans le même rapport d’éviter autant que possible de recruter des personnes qui ont des liens très poussés avec l’Eglise ou des liens de parenté avec la hiérarchie.
Ucao : Un cas de gestion
L’enquête menée a mis à nu de nombreuses malversations financières constatées au sommet de la hiérarchie. Elle informe que les commissions sous forme de pourcentage sur le chiffre d’affaires sont courantes. Déjà, «la sœur Sainte Jeanne d’Arc est très outrée contre Thierry Cabou et l’abbé Léon Diouf qui occupe un poste trop important, eu égard à ses compétences et son expérience. Les évêques ne critiquent pas en public par égard pour la hiérarchie». Mais en privé, ils mouftent carrément et affichent leur manque de confiance à l’égard de l’abbé Léon Diouf.
Les goûts de lucre de Thierry Cabou sont évoqués. L’enquête révèle : «Un véhicule Porsche Cayenne acheté avec les dispositions de l’accord de siège de l’Ucao est conduit par Thierry Cabou. Une voiture de cette nature coûte très chère et se justifie difficilement par un salaire, son utilité pour la structure et porte préjudice à l’Ucao et à l’Eglise.» Ces biens acquis hors de prix grèvent les finances de l’institution et cette situation avait déjà placé Thierry Cabou sous enquête de l’Etat. «Les propres frères et sœurs de Thierry se demandent comment il faut pour brasser autant d’argent», assure le rapport qui poursuit toujours : «La religieuse sœur Antoinette de Jeanne d’Arc a pu acquérir une maison R+1 à 40 millions F.» Le temps est à un audit de l’Ucao, demande l’enquête, par des laïcs haut placés, mais également de briser la glace avec les évêques.
Collège Sainte Marie de Hann : Un système obsolète
Le système informatique mis en place n’est pas performant et adapté pour un établissement de plus de 4 000 personnes, élèves, étudiants et employés compris. Le paiement de la scolarité n’est pas encore totalement informatisé, il se fait en partie automatiquement et, en partie, manuellement. Par conséquent, le système fait perdre beaucoup de temps aux parents d’élèves qui s’en plaignent. De nombreuses dépenses inutiles et de prestige (documents en papier, formations et activités non rentables) contribuent à rendre le coût de la scolarité très cher pour les élèves en général et pour les catholiques en particulier. Pis encore, «des cas d’élèves des Maristes impliqués dans des actes de banditisme et d’utilisation de drogue sont courants et connus des encadreurs qui ne réagissent pas», assure toujours le rapport.
Organisation des pèlerinages : Zones d’ombre sur le chemin du salut
Le pèlerinage de l’année 2013 ainsi que le pèlerinage marial de Popenguine ont été passés au crible. Pour le pèlerinage, «les membres de l’organisation en charge de la gestion du pèlerinage n’ont pas changé depuis des années». Pour lui, il existe de nombreuses plaintes au niveau de la hiérarchie sur la gestion financière qui est faite de l’argent mis à disposition. «Le pèlerinage devient un circuit pour l’immigration clandestine et il se dit que des non catholiques pourraient l’utiliser», assure l’enquête qui suggère des audits exclusifs de la Conférence épiscopale et à une précision des conditions pour se rendre au pèlerinage. Sur la marche de Popenguine, il informe que «les jeunes se plaignent de manger mal et certains contournent l’abbé Do qui détient entre ses mains trop de pouvoirs». Les interpellations sur les subventions sont récurrentes et il existe un manque total de contrôle. Même à la fin du pèlerinage, le compte-rendu est inexistant.
Gestion de la paix en Casamance et situation de Caritas : Collusions en l’air
Le processus de paix en Casamance a été passé à la loupe. Dans la note confidentielle, il est noté que «les facilitateurs parlent trop et les rebelles n’ont pas de confiance en eux. Certains regrettent que le cardinal délègue trop souvent alors que les rebelles disent avoir uniquement confiance en lui». Pour booster ce processus de paix, la Caritas avait même été sollicitée. L’enquête précise qu’il faut revoir son véritable rôle dans le processus de paix en Casamance. Pour elle, il est temps de passer aux rayons les actions menées en Casamance et éclairer la question des dons qui seraient distribués à des refugiés.
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