AFFAIRE DU DOUBLE MEURTRE DE MEDINATOUL SALAM - Cheikh Béthio Thioune et ses co-accusés renvoyés devant la Cour d’assises
Écrit par SENETOILE NEWSL'OBS - L’information judiciaire qui était ouverte contre Cheikh Béthio Thioune et ses disciples «Thiantacones» dans le cadre du double meurtre de Bara Sow et d’Ababacar Diagne à Médinatoul Salam est bouclée. Conformément aux réquisitions du Parquet de Thiès, le juge d’instruction a décidé de les renvoyer devant la Cour d’assises.
Le guide des «Thiantacones», Cheikh Béthio Thioune, et ses disciples arrêtés dans le cadre du double meurtre de Médinatoul Salam, comparaîtront sous peu devant la Cour d’assises de Thiès. Selon nos sources, ils ont été finalement renvoyés par le juge d’instruction du 1er cabinet du Tribunal régional de Thiès, Abdoulaye Hassane Thioune, devant la Cour d’assises. Le magistrat-instructeur croit avoir regroupé suffisamment d’éléments en charge pour les renvoyer devant cette juridiction criminelle pour qu’ils soient jugés conformément au Code pénal.
Arrêtés le 26 avril 2012 pour les meurtres de Bara Sow et d’Ababacar Diagne, Cheikh Béthio et ses disciples avaient été placés sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt et de correction de Thiès. Le procureur de la République de Thiès, Ibrahima Ndoye, avait saisi le juge d’instruction du 1er cabinet qui avait ouvert une information. Plusieurs témoins, ainsi que les mis en cause avaient été auditionnés. Et une reconstitution des faits avait été faite.
Les conseils du guide des «Thiantacones» avaient toujours estimé que l’implication de Cheikh Béthio Thioune dans ce double-meurtre n’était pas établie. Ils demandaient même que le juge fasse bénéficier à leur client d’un non-lieu.
Malheureusement pour eux, le magistrat-instructeur a suivi les réquisitions du Parquet qui avait toujours estimé qu’il y avait suffisamment d’éléments contre le guide des «Thiantacones» et ses talibés. Il a décidé de les renvoyer devant la Cour d’assises. Ainsi, le dossier de l’affaire du double meurtre de Médinatoul Salam sera transmis à la Cour d’appel qui va l’enrôler dans une de ses sessions.
Le 22 avril 2012, le début de l’affaire
Le dimanche 22 avril 2012, Bara Sow, Ababacar Diagne et d’autres condisciples de Cheikh Béthio Thioune se sont rendus au domicile du guide des «Thiantacones» pour renouveler leur acte d’allégeance. Une vive bagarre va les opposer à leurs condisciples qui leur avaient refusé l’accès du domicile, étant entendu que Cheikh Béthio Thioune leur avait vivement instruit de ne plus admettre Bara Sow à Médinatoul Salam. Au cours d’une bagarre, Bara Sow et Ababacar Diagne seront battus à mort par leurs condisciples avant d’être enterrés dans une fosse commune. Ainsi, Cheikh Béthio Thioune, Abdoulaye Diouf, Serigne Khadim Seck, Mamadou Hanne, Alassane Ndiaye, Samba Ngom, Mame Balla Diouf, Demba Kébé, Mamadou Guèye, Aziz Mbacké Ndour, Pape Ndiaye, Moussa Dièye, Aliou Diallo, Al Demba Diallo, Momar Talla Diop, Samba Fall, Mouhamed Sène, Adama Sow, Cheikh Faye, Aly Diouf et Serigne Saliou Barro seront arrêtés par la gendarmerie et déférés au parquet de Thiès. Le juge d’instruction du premier cabinet de Thiès, Abdoulaye Hassane Thioune, qui hérite du dossier, va les inculper pour association de malfaiteurs, recel de cadavres et infraction aux lois sur les inhumations, meurtre et complicité de meurtre avec acte de barbarie, non dénonciation de crime et détention d’arme à feu sans autorisation administrative préalable. Ils seront placés sous mandat de dépôt à la prison de Thiès.
Après plusieurs mois de détention, Cheikh Béthio Thioune bénéficie d’une autorisation de sortie du territoire national pour lui permettre de se soigner tandis que 3 autres de ses co-accusés Alassane Ndiaye (chauffeur), Serigne Saliou Barro (commerçant) et Aziz Mbacké Ndour (chauffeur) ont bénéficié d’une liberté provisoire dans l’affaire du double meurtre de Médinatoul Salam suite à une erreur judiciaire du greffier du juge d’instruction qui devait mettre le dossier en état et le transmettre au Parquet pour la rédaction du rapport d’appel et la transmission du document au Parquet général après que les conseils des «Thiantacones» avaient introduit un appel à la Chambre d’accusation. Le Parquet de Thiès qui n’a jamais reçu le rapport d’appel n’a pu le transmettre au Parquet général. Conformément à l’article 180 du Code de procédure pénal, le dossier de l’information et sa copie, en cas d’appel de l’inculpé, doivent être transmis dans les 48 heures au procureur de la République par le greffier. Les conseils des «Thiantacones» vont profiter de cette erreur du greffe pour formuler une requête à la Chambre d’accusation pour la liberté d’office des 3 prévenus. La Chambre d’accusation tranchera en faveur des conseils des «Thiantacones» pour une liberté d’office d’Alassane Ndiaye, de Serigne Saliou Barro et d’Aziz Mbacké Ndour.
OUSSEYNOU MASSERIGNE GUEYE
Il va retourner en prison
S’il est renvoyé devant la Cour d’assises, Cheikh Béthio Thioune, qui a, entre temps, bénéficié d’une liberté provisoire, va retourner en prison. En effet, au Sénégal, le principe est que les accusés (ceux qui sont traduits devant la Cour d’assises) ne comparaissent pas libres. L’article 206 du Code de procédure pénale dispose, en effet, que «l’arrêt de renvoi (devant la Cour d’assises) contient, à peine de nullité, l’exposé et la qualification légale des faits, objets de l’accusation. Il décerne en outre ordonnance de prise de corps contre l’accusé dont il précise l’identité». Dès que l’arrêt de renvoi est devenu définitif, l’accusé, s’il est détenu, est transféré dans la Maison d’arrêt du lieu où doivent se tenir les assises. S’il était en liberté provisoire, comme c’est le cas avec Cheikh Béthio Thioune, les gendarmes, seuls compétents pour assurer le service d’ordre lors des sessions d’assises, procèdent à son arrestation et sa conduite à la Maison d’arrêt du lieu où doivent se tenir les assises. Si l’accusé ne peut être saisi ou ne se présente pas, on le juge par contumace.
L’article 357 du code de procédure pénale précise que «aucun conseil ne peut se présenter pour la défense de l’accusé contumax».
Toutefois, si l’accusé est dans l’impossibilité absolue de déférer à la citation (en cas de coma, de maladie grave…, par exemple), ses parents, ses amis et son conseil (avocat) peuvent proposer son excuse. Si la Cour d’assises trouve l’excuse légitime, elle ordonne que le jugement de l’accusé soit reporté.
Daouda MINE
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