Le maouloud célébré aujourd'hui : Tivaouane déjà dans la ferveur religieuse
Écrit par SENETOILE NEWS
Au cours de la visite de courtoisie qu’il a effectuée à Tivaouane, samedi, en prélude au Gamou prévu aujourd’hui, le chef de l’Etat a réaffirmé sa volonté de remettre le pays au travail. Il a sollicité des prières auprès des guides religieux de Tivaouane, tout en invitant les populations à le soutenir dans cette mission.
Le président de la République, Macky Sall, a effectué, samedi, une visite de courtoisie chez le porte-parole du khalife général des Tidianes, Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, en présence des membres de la famille de Seydi El Hadji Malick Sy.
Le chef de l’Etat était accompagné d’une forte délégation composée du Premier ministre, Mme Aminata Touré, du ministre d’Etat Mbaye Ndiaye, des ministres Augustin Tine, Mankeur Ndiaye, Sidiki Kaba, Abdoulaye Daouda Diallo, Abdoul Aziz Mbaye, Mbagnick Ndiaye, Mansour Sy, Khadim Diop, Mouhamadou Mactar Cissé, et d’autres personnalités de l’Etat.
Le chef de l’Etat, qui s’exprimait en langue nationale wolof, a réaffirmé, au cours de cette visite, sa volonté de remettre le pays au travail pour qu’on puisse réaliser le développement. « Si tout le monde fait son devoir, les gouvernants, eux aussi, feront autant en ayant de l’indulgence pour les populations ; et chacun va dignement gagner son pain dans la transparence », a-t-il déclaré. Pour ce faire, il a laissé entendre qu’il a besoin de l’appui, du soutien des guides religieux et de la population. « On a besoin de vos prières, de vos conseils, de votre soutien pour réussir notre mission consistant à répondre aux préoccupations des populations », a ajouté le président de la République. « Notre volonté, c’est de sortir notre pays des difficultés. Mais quand on parle du travail et de développement, il faut commencer par redresser les choses. C’est pourquoi, par endroit, cela sera très difficile. Toutefois, notre objectif, c’est de remettre le pays sur le chemin du changement et du développement. A ce stade, nous sollicitons vos prières pour réussir cette tâche », a dit le chef de l’Etat à Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine.
Préservation de la stabilité
Abordant la stabilité des pays de la Sous-région ouest-africaine, Macky Sall a indiqué que le notre fait partie des rares pays de cette partie de l’Afrique où règne la paix. Notre pays, a-t-il précisé, a une certaine particularité comparé aux autres pays de la Sous-région. « Hier (ndlr : vendredi), j’étais à Abidjan à une réunion de la Cedeao qui a vu la participation de 12 chefs d’Etat. Nous avons échangé sur les difficultés auxquelles les pays de la Sous-région ouest-africaine sont confrontés. Nous avons remarqué qu’il y a partout des conflits ou des guerres, excepté le Sénégal. Nous rendons grâce au Seigneur de nous avoir épargné de ces soubresauts. Je n’ai pas dit qu’il n’y a pas de problèmes dans notre pays car même dans une maison, il en existe tous les jours. Notre pays n’a pas connu des difficultés qui peuvent saper sa stabilité et ses fondements. C’est tout à fait normal d’avoir une opposition dans une démocratie, dans le fonctionnement même d’un pays. Le Sénégal doit cette stabilité aux prières des ancêtres dont feu Seydi El Hadji Malick Sy et ses contemporains », a-t-il précisé. Aussi, à ce titre, Macky Sall a demandé au porte-parole du khalife général des Tidianes de prier pour la préservation de cette stabilité et de cette cohésion sociale.
Vulgarisation de l’islam et de la Tidjania
Auparavant, il a rendu hommage au khalife général des Tidianes, Serigne Cheikh Tidiane Sy Al Maktoum, à son porte-parole et à l’ensemble de la famille de Seydi El Hadji Malick Sy qui ont joué un grand rôle dans la propagation et la vulgarisation de l’islam et de la confrérie Tidiane au Sénégal, en Afrique et dans le monde. Il a également salué l’ouverture d’esprit du porte-parole du khalife général des Tidianes. « Quand on est avec lui, on apprend beaucoup de choses. C’est un « daara », une école. On est donc venu chercher de la bénédiction, de la connaissance et se ressourcer dans ce « daara » pour pouvoir accomplir la mission qui nous a été confiée. Ces précieux conseils nous ont toujours servi de guide », a-t-il affirmé. Le chef de l’Etat a fait les mêmes appréciations à l’endroit de Serigne Mbaye Sy Mansour, qu’il a connu bien avant qu’il accède au pouvoir.
Recueillement aux mausolées des défunts khalifes
Avant de quitter la cité religieuse, le chef de l’Etat, Macky Sall, accompagné de son épouse Marieme Sall, et les membres de sa délégation dont le ministre d’Etat Mbaye Ndiaye, le ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo, des députés comme Abdou Mbow, entre autres, sont allés se recueillir aux mausolées des défunts khalifes de la cité religieuse dont ceux de Seydi El Hadji Malick Sy, de Serigne Ababacar Sy, de Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh, de Serigne Mouhamadou Mansour Sy Borom Daradji, avant de rentrer à Dakar peu après 20 heures.
Clôture du « bourde »
A l’issue de la visite, le porte-parole du khalife général des Tidianes et des dignitaires religieux présents à cette rencontre ont formulé des prières pour le chef de l’Etat, son gouvernement ainsi que pour un Sénégal de paix et de prospérité. Au cours de sa rencontre avec le porte-parole du khalife général des Tidianes, le chef de l’Etat avait émis le souhait de participer à la clôture du « bourde ». Ce qui serait une première fois dans l’histoire du « bourde » initié par feu Seydi El Hadji Malick Sy. Il avait demandé au porte-parole l’autorisation de pouvoir assister à ce grand évènement spirituel. Une nouvelle hautement saluée par Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine qui lui a donné l’autorisation d’y prendre part. D’ailleurs, le porte-parole lui a précisé que s’il assiste à la fin de « bourde, » Dieu lui donnera la force de pouvoir accomplir ses missions. Mais Macky Sall n’a pas pu assister à la fin de ce rituel. Il est rentré à Dakar peu après 20 heures.
SERIGNE ABDOUL AZIZ SY AL AMINE AU CHEF DE L’ETAT : « Nous vous soutenons dans votre mission »
A la suite de chef de l’Etat, le porte-parole du khalife général des Tidianes a exhorté l’ensemble des Sénégalais à faire du travail leur seule et unique préoccupation. Abdoul Aziz Sy Al Amine a manifesté son soutien à Macky Sall, dans sa volonté de travailler pour le pays.
En ce qui concerne les vertus du travail et ses bienfaits, le chef de l’Etat Macky Sall et le porte-parole du khalife général des Tidianes Serigne, Abdoul Aziz Sy Al Amine, émettent sur la même longueur d’onde. Ainsi, à la suite du président de la République qui a renouvelé son engagement à travailler dans le seul intérêt du pays, Serigne Abdoul Aziz estime que la plupart des problèmes que nous avons actuellement au Sénégal, c’est que les gens passent trop leur temps à parler au lieu de travailler.
« Mais si les préoccupations des gens étaient focalisées sur le travail, on parlerait moins et poserait plus d’actes. En ce qui nous concerne, nous vous soutenons dans votre volonté de travailler pour le pays », a souligné le porte-parole du khalife des Tidianes. Il a, à cet effet, incité les talibés à travailler plus « pour avoir de quoi vivre ». C’est, selon lui, la seule et unique voie pour apporter des changements dans le pays. Il a aussi cité en exemples Cheikh Ameth Tidjiane ainsi que d’El Hadj Malick Sy qui avaient comme activités principales le commerce et le travail de la terre.
Enfin, Serigne Abdoul Aziz Sy a invité la jeunesse à suivre les conseils des adultes pour mieux se comporter dans le monde. D’après lui, c’est la seule voie pour éviter les tensions et les scènes de violence qu’on note dans certains pays du monde, où les jeunes, animés par une volonté de changement, adoptent certains comportements. Il a cité l’exemple de la Tunisie, de l’Egypte, de la Syrie, de la Libye, etc. « Ces jeunes ne savent pas que c’est l’esprit qui fait marcher le monde et non la violence », a estimé Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine.
« Pardonnez à tout le monde »
Au cours de son entretien avec le chef de l’Etat, Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine a recommandé au chef de l’Etat de pardonner à tout le monde. « Ceux qui sont à l’intérieur des prisons tout comme ceux qui sont à l’extérieur », a-t-il précisé. A cet effet, il lui a même cité l’exemple du prophète Mouhamad (Psl) qui, malgré les dures épreuves qu’il a subies à la Mecque (jets de pierre, dent arrachée, blessures et toute autre humiliation) n’a jamais été animé par un sentiment de vengeance envers ses ennemis, à son retour à la Mecque. « Il est revenu à la Mecque où vivaient 350 familles. Les populations croyaient qu’il allait se venger sur elles, les tuer, les brimer. Mais son souci était autre : libérer la Kaaba des mécréants », a-t-il expliqué. Serigne Abdoul Aziz Sy « Al Amine » d’ajouter : « C’est cette tolérance et ce pardon dont a fait preuve le Prophète envers ses ennemis que nous vous demandons. Même si nous savons que ce que nous demandons n’est pas garanti automatiquement ».
DE THIES A TIVAOUANE : Un accueil chaleureux réservé au cortège présidentiel
Malgré le caractère religieux de sa visite de courtoisie, samedi, le président de la République et son épouse ont eu droit à un accueil chaleureux sur le chemin de Tivaouane.
Les populations sont sorties en masse pour lui témoigner leur attachement. Tout le long du parcours, de Pout à Tivaouane en passant par Thiès, une bonne ambiance a régné. Le cortège était obligé de s'arrêter à chaque étape pour permettre à Macky Sall d'échanger avec les responsables, les militants et les sympathisants. En fin de compte, il a fallu 2h 30 mn au Président Sall et à sa délégation pour arriver à destination.
A l’étape de Thiès, plusieurs responsables de l'Alliance pour la république (Apr) et autres mouvements ont mobilisé leurs militants à l'entrée de la ville. C'est le cas du directeur général de la poste Ciré Dia, du Dr Pape Amadou Ndiaye et de Mme Ndèye Sokhna Mbacké avec son mouvement « Convergence pour la paix et le développement » qui soutient le Président Macky Sall dans ses actions. « A travers cet accueil, nous voulons démontrer que la région de Thiès est derrière le Président Macky Sall », nous a indiqué Mme Ndèye Sokhna Mbacké, présidente du mouvement « Convergence pour la paix et le développement ». D’ailleurs, ajoute-t-elle, « ce sont tous les responsables unis autour de l’essentiel qui se sont réunis, en marge de cette visite, pour d’abord manifester cet engagement à travers cette mobilisation, mais également en perspective des élections locales de juin 2014. Car ces échéances de demain, il faut donc les préparer dès à présent ». Dans cette lancée, Mme Ndèye Sokhna Mbacké a décidé, dans le cadre de son mouvement, d’installer plus de 100 comités de base au nom de l’Alliance pour la république (Apr), le parti du Président Macky Sall avec qui elle compte cheminer lors des élections locales, surtout dans la commune d’arrondissement de la zone Nord de Thiès.
Mohamadou SAGNE
Dévotion et recueillement dans les zawiyas et mosquées à Tivaouane
La lecture du « bourde », entamée il y a une dizaine de jours dans les différentes zawiya et mosquées, a été clôturée, samedi, à Tivaouane. Une ambiance religieuse règne déjà dans la cité religieuse, à quelques heures de la célébration de la naissance du Prophète Mohammad (Psl). De nombreux fidèles sont venus assister à ces grands moments de communion et de ferveur religieuse.
De nos envoyés spéciaux Maguette NDONG, Souleymane Diam SY
La clôture, tout comme l’ouverture du « bourde », est un grand moment de dévotion et de ferveur religieuse à Tivaouane. Le « bourde », initié par feu Seydi El Hadji Malick Sy et entamé au début du mois de Gamou (3e mois du calendrier musulman), se perpétue et prend une dimension exceptionnelle au fil des ans. A la zawiya El Hadj Malick Sy, la famille de Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh et de Serigne Mansour Sy, autour de leur aîné Serigne Mbaye Sy Mansour, les chanteurs, dont Abdoul Aziz Mbaye, ont tenu en haleine les fidèles venus nombreux assister à la clôture du « bourde », avant la célébration de la naissance du prophète de l’Islam (Psl), prévue cette nuit. Cette année, l’absence de Serigne Maodo Sy Abdoul Aziz Dabakh, actuellement hors du pays, a été remarquée.
Ainsi, en dépit du froid glacial qui règne à Tivaouane, la zawiya El Hadj Malick Sy a été prise d’assaut par des fidèles pour faire leur ziarra. Mais certains préfèrent assister à la clôture du « bourde » et rentrer aussitôt après dans leurs localités respectives. D’où la présence massive des véhicules particuliers et des cars de transport non loin des zawiyas.
Pour la clôture du « bourde », l’accès aux différentes zawiyas n’était pas chose aisée. Il faut beaucoup d’acrobaties pour y accéder ou bien s’installer aux alentours pour écouter les causeries des guides religieux. Toutefois, la sonorisation leur donnait l’occasion de ne rien rater des recommandations des guides religieux. Se déplacer dans les environs des zawiyas est donc devenu subitement difficile, car les différents axes qui mènent vers l’esplanade des mausolées sont pleins de monde. Des fidèles, débarquant avec leurs bagages à la main, cherchent à s’installer quelque part, alors que d’autres, superbement vêtus d’une djellaba et d’un «bonnet de Fez», psalmodient des prières. C’est la ferveur totale et le recueillement absolu pour ces fidèles tidianes qui ne veulent, en aucun cas, rater cette nuit d’action de grâces et de prières au Seigneur.
Le « bourde », séance religieuse inscrite dans le temps éternel
A la zawiya El Hadj Malick Sy, le « bourde » a été dirigé par Serigne Babacar Abdoul Aziz, connu sous le nom de « Ndiol Fouta», en présence de Serigne Mbaye Sy Mansour. D’ailleurs, avant le démarrage du « bourde », ce dernier est longuement revenu sur le sens du Gamou et ses bienfaits. C’est peu avant 1h du matin que le rituel religieux a pris fin à la zawiya El Hadji Malick Sy. Des prières ont été dites pour un Sénégal prospère et de paix, mais aussi pour la cohésion sociale. Rendez-vous a été pris aujourd’hui pour la commémoration de la naissance du sceau des prophètes (Psl). La clôture du « bourde » à la zawiya El Hadji Malick Sy s’est achevée bien avant celle de la famille de Serigne Babacar Sy. Au sein de la Zawiya du même nom, la lecture du « bourde » a été dirigé par Serigne Abdoul Aziz Sy « Al Amine » qui s’est ensuite entretenu longuement avec les fidèles.
Les séances de « bourde » avaient démarré depuis le 3 janvier 2014 dans certaines mosquées et zawiyas tidianes du pays. L’innovation majeure de cette année a été l’organisation du « bourde » populaire dans des localités comme Kaffrine, Ndoffane, Mbacké, etc. Le « bourde » constitue, dans l’esprit de l’autorité religieuse de Tivaouane, un moment de communication qui permet de fédérer toutes les entités de la « hadara » de Cheikh El Hadji Malick Sy en direction du Gamou. Il permet aussi de créer « une synergie d'actions pour la sauvegarde et la vulgarisation du patrimoine tant intellectuel que culturel de la hadara ». Ces séances offrent une occasion quotidienne d’invoquer toutes ces formes de lumières décrites dans le lyrisme unique et mélodieux de l’œuvre de l’imam Mouhamadou Al Bouchri. Tout comme Cheikh Seydi El Hadj Malick Sy, celui-ci a inscrit dans le temps éternel le devoir de refléter cette lumière prophétique avec l’impératif de maintenir continuellement et à jamais l’onde de bénédiction en direction du Prophète de l’Islam (Psl).
MAGATTE DIALLO, PREFET DU DEPARTEMENT DE TIVAOUNE : « On est confiant pour le bon déroulement du Maouloud »
C’est ce lundi que la 112ème édition du Gamou de Tivaouane, une initiative de Seydi El Hadji Malick Sy (Rta), sera célébrée dans la ville sainte. A quelques heures de l’évènement, le préfet de Tivaouane se dit confiant pour le bon déroulement du Maoulid. Selon lui, tous les engagements pris par les services de l’Etat sont en train d’être respectés.
A trois jours de la célébration du Gamou, peut-on réellement affirmer que tout est fin prêt pour un bon déroulement de l’évènement ?
« Nous pouvons estimer que toutes les dispositions sont prises pour un bon déroulement du Gamou. Lors de la réunion nationale tenue mercredi dernier à Tivaouane, le gouverneur de la région de Thiès a rappelé, dans son rapport, l’ensemble des actions menées et qui cadrent avec les préoccupations du comité d’organisation du Gamou. Je dois dire que dans tous les secteurs d’activités, on est à près de 100% de réalisation. Lors de la réunion nationale tenue mercredi dernier sur les préparatifs du Gamou, on a passé en revue l’ensemble des secteurs, de la santé à l’hydraulique, en passant par l’hygiène, l’assainissement, l’éclairage public, entre autres. On a eu partout des satisfactions. Nous touchons du bois ».
Des recommandations ont été faites au cours de cette réunion nationale. Est-ce qu’elles sont en train d’être mises en œuvre ?
« Le ministre de l’Intérieur s’est d’abord réjoui des dispositions prises par les différents services, suivant les directives du chef de l’Etat. Dans l’organisation matérielle, on n’a rien à redire. Les recommandations du ministre de l’Intérieur ont surtout porté sur les problèmes de sécurité, de circulation, d’environnement, notamment la lutte contre la pollution sonore. Il nous a ordonné de prendre des mesures pour que les zones abritant les mausolées et les mosquées puissent être épargnées des nuisances sonores. Que tous ceux qui exercent des activités marchandes puissent les mener tranquillement sans pour autant diffuser de la musique qui perturberait la célébration du Gamou. Nous avons, à cet effet, pris un arrêté qui entre en vigueur aujourd’hui même (ndlr : jeudi 9 janvier). La police, chargée de l’application de ces décisions, a déjà mis en place un dispositif pour veiller à l’application de cette mesure ».
Qu’en est-il de l’interdiction à la circulation des motos Jakarta dans la ville de Tivaouane durant la période du Gamou ?
« Nous avons rendu public le plan de circulation dans la ville pour cette période. Conformément aux instructions du ministère de l’Intérieur, nous avons pris un arrêté interdisant la circulation des motos Jakarta et les engins à deux roues à l’intérieur de la ville, à partir du samedi 11 au jeudi 16 janvier 2014. Nous avons constaté que la plupart des accidents sont causés par ces engins. Toutes les dispositions sont en train d’être prises par les forces de sécurité. Aucun débordement ne sera toléré ».
IRAN NDAO, PReDICATEUR : « Les valeurs de tolérance du Prophète doivent nous servir de viatique »
La célébration du Maoulid ne doit pas être uniquement des moments de rencontre et de retrouvaille dans les capitales religieuses comme Tivaouane. Elle doit être mise à profit pour s’inspirer des valeurs du Prophète (Psl).
La célébration de la nuit de naissance du prophète Mouhamad (Psl), communément appelée Maoulid, doit être mise à profit par chaque musulman pour apprendre davantage sur les valeurs incarnées par l’envoyé de Dieu. Ces valeurs sont, selon l’enseignant et prédicateur Iran Ndao, la tolérance, l’entraide et l’esprit de dépassement. « Si Seydi El Hadj Malick Sy a invité tout le monde ici à Tivaouane pour commémorer la naissance du prophète Mouhamad, c’est pour que ses valeurs de tolérance nous servent de viatique. D’ailleurs le prophète lui-même, s’il s’apercevait que quelqu’un avait une dent contre lui, il allait le voir pour rétablir la relation cordiale qui les liait », a expliqué l’animateur d’une émission religieuse à la chaîne privée SenTv.
Selon Iran Ndao que nous avons trouvé dans sa maison à Tivaouane, l’intellectuel, le guide religieux, l’homme politique ou encore toute autre personne doit se servir de ces valeurs de tolérance comme viatique. Et, selon lui, quand le prophète est revenu à la Mecque après son long exil qui l’a mené à Médine, il disposait d’une puissante armée. Mais il a préféré pardonner tous ses ennemis, malgré les incitations à la vengeance que ses « sahaba » (compagnons) comme Alioune et Omar ne cessaient de lui dire. « Malheureusement, ces valeurs incarnées par le prophètes sont rares au Sénégal », se désole le prêcheur, recommandant à chacun de faire l’effort de suivre les pas du prophète. Des guides de la trempe d’El Hadj Malick Sy et de Serigne Touba ont toujours fait de Mouhamed (Psl) leur référence, en puisant dans ses valeurs. « Quand il est revenu de son long exil, Serigne Touba a dit qu’il pardonnait à tous ses ennemis connus ou inconnus, en référence aux valeurs du prophète », a expliqué Iran Ndao. Seydi El Hadj Malick Sy, qui a essuyé de nombreuses humiliations, s’est toujours abstenu de se venger de ses ennemis qui doutaient parfois même de ses qualités de chef religieux. Au-delà de ses valeurs du prophète, l’individu doit toujours œuvrer pour le bien à tout moment. Il donne ainsi l'exemple de Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh qui, malgré sa disparition, continue d’être une référence de par sa sagesse.
La police déploie un millier d’éléments
La police nationale a déployé, cette année, un millier d’éléments pour assurer une couverture sécuritaire de la 112ème édition du Gamou de Tivaouane. La révélation a été faite hier par le directeur de la Sécurité publique (Dsp), Oumar Maal, au cours de la visite de la directrice générale de la police nationale, Mme Anna Sémou Faye.
L’effectif de la police est passé, cette année, de 800 à 1.000 éléments. Selon M. Maal, l’innovation dans ce dispositif de sécurité reste le déploiement de 100 agents de l’Agence de la sécurité de proximité (Asp) à Tivaouane qui sont venus prêter main forte à la police. Pour l’instant, la situation, selon le directeur général de la Sécurité publique, est sous contrôle. Seuls quatre conducteurs de motos Jakarta ont été interpellés, précise-t-il. La police, faut-il le rappeler, est chargée de gérer la sécurité à l’intérieur de la cité religieuse. Alors que la gendarmerie nationale, chargée de la surveillance des axes qui mènent vers la cité religieuse, a déployé 600 éléments cette année.
PLUS D’UN AN APRÈS SA DISPARITION : Serigne Mouhamadou Mansour Sy toujours dans le cœur des fidèles
Cela fait 13 mois que disparaissait Serigne Mouhamadou Mansour Sy « Borom Daradji ». A Tivaouane, les souvenirs du défunt khalife des Tidianes restent toujours vivaces, comme en témoignent des fidèles rencontrés hier dans son mausolée.
Plus d’un an après sa disparition, Serigne Mansour Borom Daradji continue toujours de marquer les cœurs et les esprits des fidèles tidianes. Hier, son mausolée était rempli de fidèles qui étaient venus faire leur ziarra, à quelques heures de la célébration de la 112e édition du Gamou de Tivaouane.
Pour El Hadji Moussa Sy, neveu du défunt khalife, par ailleurs un des gardiens du mausolée, «Borom Daradji» comme l’appelaient ses talibés, constituait une exception dans la famille de Seydi El Hadji Malick Sy. « Certes, il est petit-fils de Mame Maodo Malick Sy et fils de Khalifa Ababacar Sy, mais Serigne Mouhamoudou Mansour avait des dons divins qui lui étaient propres », fait-il remarquer. Selon lui, c’est cela qui justifie l’affluence toujours constatée dans son mausolée. « Cela montre qu’il est toujours présent dans les cœurs et les esprits des fidèles. Il restera à jamais gravé dans la mémoire des fidèles », a ajouté El Hadji Moussa Sy, qui rappelle que la mission du défunt khalife était longue et vaste. « Il a assisté à 55 "bourdes" et Gamou depuis la disparition de son père Khalifa Ababacar Sy », dit-il.
« Il avait un don de Dieu »
A l’en croire le gardien du mausolée, Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh, le troisième khalife de Seydi El Hadji Malick Sy, soulignait que Serigne Mouhamadou Mansour Sy avait hérité de la mission de son grand-père, initiateur du Gamou de Tivaouane qui est d’enseigner et de transmettre le savoir ; d’où son surnom de «Borom Daradji». « Il ne s’est pas limité au fait qu’il est petit-fils de Seydi El Hadji Malick Sy ou de fils de Khalifa Ababacar Sy. Il a continué à forger sa propre personnalité », a-t-il indiqué. De l’avis d’El Hadji Moussa Sy, des fidèles issus d’autres confréries viennent chaque jour à Tivaouane pour faire leur ziarra au défunt, arguant qu’ils l’ont vu en rêve.
Oumar Faye et ses collègues d’une société de la place avaient l’habitude de rendre visite à Serigne Mouhamadou Mansour Sy à Tivaouane. Il les accueillait, comme à son habitude, avec une hospitalité légendaire. Depuis que Borom Daradji est parti, c’est cette année qu’il est venu faire sa ziarra et assister au Gamou. « Le défunt khalife nous manque beaucoup. C’est un homme d’une dimension exceptionnelle. Il nous a beaucoup manqué. On dit souvent que quand un enfant veut avoir l’agrément divin, il doit se rapprocher des hommes de Dieu de la trempe de Serigne Mouhamadou Mansour Sy. On apprenait beaucoup de choses quand on passait, ne serait-ce que, deux minutes avec lui », déclare-t-il.
Amadou Kâ est du même avis. « Il avait un don de Dieu », soutient-il. La conviction de Babacar Ndiour est que Serigne Mouhamadou Mansour Sy est toujours là car son œuvre continue de marquer les esprits des fidèles. « Il est parti, mais il est toujours présent dans l’esprit des gens », souligne-t-il. Pour M. Ndiour, les guides religieux de la dimension du défunt khalife des Tidianes, de Seydi El Hadji Malick Sy, de Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh, entre autres, laissent toujours des empreintes indélébiles au cours de leur passage sur terre.
L’armée met en place un dispositif d’assistance aux pèlerins
A l’occasion de la célébration du Maoulid 2014, les Armées sénégalaises déploient du samedi 11 jusqu’au mardi 14 janvier 2014, d’importants moyens humains et matériels pour assister les populations pendant ce grand rassemblement à Tivaouane.
Cette action entre dans le cadre du concept « Armée-Nation » et se traduira, selon un communiqué de la Direction de l’information et des relations publiques des forces armées (Dirpa), par le déploiement d’un hélicoptère médicalisé comme Elément militaire d’intervention rapide (Emmir) qui sera basé à la caserne des sapeurs-pompiers de Tivaouane, d’un hôpital militaire de campagne et d’une unité mobile de boulangerie.
L’hôpital de campagne sera déployé près des cimetières « Al Qods », et des postes de soin et de secours installés sur la route nationale, près de la caserne des sapeurs-pompiers et de l’école 4 de la ville. Les consultations y seront gratuites et des médicaments mis à la disposition des patients pour les affections cardiologiques, respiratoires, digestifs ou dues aux traumatismes de toutes sortes. Le dispositif médical sera complété par un appui en spécialistes à l’hôpital de Tivaouane, avec des pédiatres, des anesthésistes, un ophtalmologue, un chirurgien et un spécialiste Orl.
De nos envoyés spéciaux Maguette NDONG, Souleymane Diam SY (textes) et Mbacké BA (photos
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