Il a aussi avancé que des structures, comme les Ong, vont s’impliquer dans la lutte contre le pillage des ressources halieutiques. Ces dernières, a souligné le président de la République, vont travailler sous la tutelle de la marine nationale. Les décisions à prendre concernent également le renforcement de la recherche halieutique, la construction et la modernisation des équipements de quais de débarquement ainsi que des sites de transformation artisanale. 
A ce propos, le président Sall a informé la commande de 65 camions frigorifiques faite dans le cadre de la coopération avec l’Inde. Cette commande sera incessamment à Dakar. Toujours parmi les initiatives, il y a l’élaboration d’un plan d’aménagement qui va appuyer le système de gestion des pêcheries, la promotion de la cogestion locale des pêcheries à travers des cadres de concertation améliorés, l’amélioration de la gouvernance des pêches et l’instauration de repos biologiques. On peut aussi citer l’introduction des permis de pêche artisanale, l’immatriculation informatisée des unités artisanales, l’élaboration de la stratégie nationale de lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. Le chef de l’Etat a rappelé le rôle de moteur de création de richesses et d’emplois que doit jouer le secteur, dans le cadre du « Plan Sénégal émergent ». 
Par ailleurs, Macky Sall a salué l’engagement des acteurs du secteur aux côtés de l’Etat pour la promotion d’une exploitation durable des ressources halieutiques. « Nous atteindrons cette durabilité au prix d’une gestion vertueuse, impliquant tous les acteurs, au grand profit de la Nation», a-t-il soutenu. 
A son avis, la promotion des exportations des produits halieutiques se fera avec une valorisation optimale et la réalisation et la gestion d’infrastructures d’appui à la pêche artisanale. Mais aussi avec la restructuration de l’industrie de pêche et le financement adapté de la pêche artisanale et de la pêche industrielle, l’adaptation du cadre institutionnel et juridique aux nouvelles orientations du secteur, l’amélioration des connaissances des ressources halieutiques et le renforcement des moyens financiers et humains du ministère de tutelle. Le suivi et le contrôle de la surveillance des pêches ainsi que la sécurité des pêcheurs artisanaux ont été aussi évoqués parmi les priorités du gouvernement.

Vers la révision du cadre juridique du secteur
Le cadre juridique régissant la pêche au Sénégal sera révisé afin de l’adapter aux exigences actuelles du secteur confronté aux pratiques illicites, a fait savoir le président de la République. Macky Sall a souhaité la révision du code de la pêche afin de promouvoir de meilleures pratiques, en vue d’une exploitation durable de la ressource. A ce propos, il a chargé le ministre de la Pêche et des Affaires maritimes, Aly Haïdar, de lui présenter, d’ici au mois d’avril prochain, une nouvelle législation beaucoup plus stricte à l’encontre des bateaux pirates. M. Sall a aussi annoncé le renforcement de la coopération en matière de pêche avec les pays voisins.  A son avis, les mesures en cours ne peuvent être efficaces et incontournables qu’avec l’implication des acteurs du secteur. Aussi, il les a invités à s’engager pleinement pour la matérialisation rapide et le succès d’une pêche durable au Sénégal. Au demeurant, le chef de l’Etat a déploré les nombreuses pertes en vies humaines en mer. « Des mesures idoines renforceront bientôt le dispositif actuel afin de juguler ce fléau », a souligné Macky Sall. En attendant, il a exhorté les pêcheurs au port effectif du gilet de sauvetage pour réduire les pertes en vies humaines « aux conséquences dramatiques  sur le plan social et économique ».

Un fonds social de calamité en faveur des pêcheurs
Dans les actes prioritaires de la feuille de route adressée au gouvernement pour le développement de la pêche figure la mise en place, et dans les meilleurs délais, d’un fonds social de calamité qui sera destiné à apporter soutien et assistance aux pêcheurs en cas de sinistre. Ce fonds pourra aussi permettre de promouvoir les activités d’assurance dans le secteur de la pêche. Il s’agira également de voir comment améliorer la traction des embarcations en passant des moteurs hors bord à essence, très coûteux, aux moteurs à bord diesel pour réduire sensiblement les charges d’exploitation. Il sera aussi question de promouvoir la mise en service d’une pirogue améliorée pour la conservation des poissons et la sécurité des pêcheurs. 

En 2011, les produits de la pêche représentaient 2,5 % des recettes d’exportation
Avec près de 12,5 % des recettes d’exportation du Sénégal en 2011, la pêche occupe la troisième place, derrière les produits pétroliers et phosphoriques. Le segment de la production contribue à hauteur de 1,3 % dans la formation du Pib, emploie 17 % de la population active, soit près de 600.000 personnes. 492.286 tonnes ont été débarquées sur l’ensemble des côtes sénégalaises en 2011 par une flotte industrielle de 129 navires et une flotte artisanale de 10.455 pirogues. Les exportations des produits de la pêche s’élèvent à 110.000 tonnes environ pour une valeur commerciale de plus de 143 milliards de FCfa. Par ailleurs, la pêche contribue largement à la sécurité alimentaire des populations avec une consommation per capita et par an de 26 kilogrammes. Ce qui situe le Sénégal au-dessus de la moyenne mondiale et le classe parmi les plus gros consommateurs de poissons en Afrique et même dans le monde. D’ailleurs, « le socle de cette sécurité alimentaire que constitue le petit pélagique, c'est-à-dire les sardinelles (yaboy), est au cœur de mes préoccupations », a soutenu le chef de l’Etat.

1 milliard de FCfa aux mareyeuses de Kayar, Guet Ndar, Joal et Mbour
Le président de la République a instruit le Premier ministre d’ouvrir une ligne de crédit en faveur des femmes, afin qu’elles puissent s’équiper. Macky Sall, après avoir annoncé une politique de soutien aux femmes mareyeuses, a rendu hommage aux transformatrices. Le secteur de l’exploration pétrolière a décidé de soutenir le président dans cette politique. Ainsi, Petrosen a mis sur la table un milliard de FCfa pour équiper les femmes de Kayar, Guet Ndar, Joal et Mbour, a annoncé le chef de l’Etat. Cette expérience sera poursuivie à Foundiougne et Kafountine.  Les bénéficiaires auront des étals et un dispositif de fours qui vont allier hygiène et qualité. Auparavant, la société Tulow Oil avait financé les femmes mareyeuses de Bargny.

Kayar a réservé un accueil exceptionnel au chef de l’Etat
Les acteurs de la pêche se sont mobilisés, de manière exceptionnelle, pour réserver un  accueil chaleureux au chef de l’Etat. La visite présidentielle d’hier a permis de réunir les différents acteurs du secteur de la pêche à ce moment privilégié d’échanges directs sur les préoccupations de l’heure, dans le cadre d’un « partenariat rénové, dynamique et constructif pour une pêche durable ». Macky Sall en a profité pour inviter les jeunes pêcheurs à faire face à la pêche illicite. « Il faudra lutter contre toute forme de pêche illicite, non déclarée et non réglementée », leur a-t-il dit. Le président a aussi émis le vœu que cette rencontre soit suivie d’effets, dans le but d’apporter des réponses appropriées aux difficultés que vit le secteur. 
Macky Sall et les acteurs ont rendu hommage au ministre de la Pêche et des Affaires maritimes. Aly Haïdar, « pour son engagement, son courage et sa détermination à protéger nos ressources halieutiques », a-t-il dit. Les jeunes de Kayar ont baptisé deux pirogues sous les noms du président de la République, Macky Sall, et de la première dame, Marème Faye Sall. M. Sall a rappelé que Kayar est connu pour la promotion d’une pêche durable, à l’image d’autres sites, comme Joal, Mbour et Kafountine. La contrée est aussi célèbre pour ses initiatives locales de cogestion. 
Cette visite est, selon le président, l’expression de ses encouragements pour les efforts consentis par les populations et l’ensemble des acteurs, pour une exploitation durable des ressources halieutiques. Le chef de l’Etat a, en outre, saisi cette occasion pour remercier les partenaires au développement pour l’appui constant et l’accompagnement déterminant des acteurs dans la préservation des ressources halieutiques. 

Les acteurs listent leurs doléances
C’est en masse que les acteurs de la pêche sont venus étendre leurs doléances mais aussi soutenir la politique du chef de l’Etat relative au secteur. Plusieurs orateurs ont réaffirmé leur adhésion à la politique de l’Etat. Samba Guèye de Fenagie Pêche, listant les préoccupations des acteurs, a cité la réalisation d’aires marines protégés à faire, de récifs artificiels, un programme pour nettoyer les zones de pêches rocailleuses, un autre de balisage des zones accidentogènes, une période de repos biologique en concertation avec les pêcheurs, un programme de renforcement de la gestion des ressources. Les demandes ont aussi porté sur l’arrêt total des délivrances de licences aux bateaux étrangers, une ligne de crédit adaptée au secteur de la pêche, un fonds de soutien, une réduction du prix du matériel de pêche et des intrants, la modernisation des quais de pêche, etc.

Adama Lam du Gaipes : « Notre combat n’est point dirigé contre un pays ou d’autres Nations »
Le représentant du Gaipes, Adama Lam, a salué la décision d’arraisonner les navires pirates. La dernière en date a ravivé leur fierté d’être pêcheurs. « Notre patriotisme est symbolisé par notre appartenance à une nation de refus et de respect de sa dignité », a-t-il avancé. M. Lam a affirmé au chef de l’Etat que les industriels du Gaipes et des organisations patronales sœurs ont les moyens techniques, financiers et humains pour réaliser le développement et la croissance dans le secteur de la pêche. Selon lui, il s’agit simplement de croire aux entreprises sénégalaises et aux Sénégalais pour exploiter, de manière durable et responsable, les ressources halieutiques de notre pays, dans le respect strict de nos lois.

Kayar aura incessamment son lycée
Kayar, selon son maire, Lamine Dramé, compte environ 60.000 habitants. Il est aussi parmi les ports de pêche artisanale les plus actifs du pays. Malheureusement, son collège d’enseignement moyen n’a pas suffisamment de salles de classes et la localité ne dispose pas de lycée. Une doléance que le maire ainsi que le responsable des professionnels de la pêche de Kayar, Mbacké Seck, ont porté à la connaissance du président de la République, lequel a répondu favorablement à la requête. Macky Sall a promis la construction prochaine d’un lycée à Kayar. La cité souhaite également la finition de sa voirie, la construction d’un foyer des jeunes mais aussi d’infrastructures sportives et sanitaires, etc.

De nos envoyés spéciaux Aly DIOUF (textes) et Pape SEYDI (photos)

Source: http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=35324:lutte-contre-la-peche-illicite-macky-sall-annonce-le-renforcement-des-moyens-de-la-marine-nationale&catid=78:a-la-une&Itemid=255