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Jeu, Nov
samedi, 08 février 2014 00:00

ENTRETIEN AVEC... - Le député-maire socialiste : Barth fait feu

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Barthélémy Dias accueille dans son bureau de la mairie de Mermoz-Sacré Cœur, en costume bleu assorti d’un pull-over et d’une cravate jaunes. Il a la main dans sa poche, mais pas sa langue. Quand Khalifa Sall ne partage pas la position du Parti socialiste sur l’Acte 3 de la décentralisation, le secrétaire général des jeunesses de son parti répond que cela l’engage bel et bien. Si cette sortie du maire de Dakar est un acte politique, qu’il ne commente pas, il ne s’explique tout de même pas que Sall, et d’autres d’ailleurs, n’aient pas levé le doigt dès l’annonce de la suppression des communes d’arrondissement et des régions. La candidature de Ousmane Tanor Dieng à sa propre succession reste une interrogation, M. Dias lève le suspense : «Ce n’est pas un secret que Tanor est candidat.» Le maire de Mermoz le dit avec un Sacré cœur, «sans rancœur». Tendez l’oreille, c’est du Dias !

Vous n’étiez pas totalement d’accord avec l’Acte 3 de la décentralisation. Avec les derniers développements, êtes-vous aujourd’hui convaincu que cette réforme est un bon outil pour les collectivités locales ? 
Je précise que je n’ai jamais dit que je n’étais pas d’accord avec l’Acte 3 de la décentralisation, mais que je déplorais le manque de concertation. Je pense qu’entre temps, l’Exécutif a rectifié le tir. Le président de la République a même eu à recevoir l’Association des maires du Sénégal dont je suis un des vice-présidents et je m’en réjoui. Par contre, je n’étais pas d’accord avec la suppression des communes d’arrondissement. Ceux qui véhiculaient de telles idées n’étaient pas en mesure d’expliquer, de façon claire et pragmatique, les raisons qui les poussaient à penser à supprimer les communes d’arrondissement, qui étaient, il faut le dire, un acquis de l’Acte 2 de la décentralisation qui n’était rien d’autre qu’une volonté politique des pouvoirs publics de se rapprocher des populations. A ce titre, je faisais partie de ceux qui pensaient, en toute modestie, que supprimer les arrondissements était un recul par rapport à la décentralisation que nous souhaitons. Si vous prenez l’exemple des d’arrondissements de la ville de Dakar, vous verrez qu’il est quasi impossible de trouver des populations appartement à une commune d’arrondissement, qui puissent vous indiquer une réalisation d’une certaine envergure faite par une équipe municipale sortante. Donc, c’est impossible de nous faire penser que ceux qui sont passés en 1996, en 2001 et en 2009 sont tous des incompétents. Le problème ne se trouve pas au niveau des hommes, mais au niveau du système même et de la manière dont il est pratiqué. 
Ne pensez-vous pas qu’avec la commune de plein exercice vous aurez un peu plus de compétences ? 
C’est la raison pour laquelle je fais partie de ceux qui pensent que l’Acte 3 est une bonne chose, dans la mesure où elle constitue une avancée pour les communes d’arrondissement. A moins que j’aie mal compris ce qui nous a été expliqué en commission par le ministre à l’Assemblée nationale. Avoir des communes d’arrondissement avec 200 ou 300 millions de FCfa de budget, ça ne fait pas sérieux ! Et tel qu’on a compris l’Acte 3, les communes d’arrondissement auront plus de moyens. J’ai entendu des gens présenter l’Acte 3 comme quelque chose fait contre un individu ou une institution. Ce n’est pas sérieux ! Si c’était le cas on serait les premiers à ruer dans les brancards parce que demain, je peux moi-même me retrouver à la place de cet individu ou souhaiter briguer un mandat dans cette institution. C’est pour vous dire que quand on pose des actes, c’est surtout pour la postérité. Je rappelle aussi à l’endroit de ceux qui ont voulu convoquer à tort ou à raison le nom de mon grand frère Khalifa Sall dans cette question, que c’est un faux débat. En 1996, Khalifa Sall était maire de commune d’arrondissement, en l’occurrence celle de Grand-Yoff. Je pense que la popularité et l’aura qu’il a, en étant maire de Dakar, il ne l’avait pas à l’époque. Et cela parce qu’il n’avait pas les moyens qu’il a aujourd’hui. Si les Dakarois sont satisfaits en majorité, pour ne pas dire à l’unanimité, du travail de Khalifa Sall- qui nous réconforte, nous Socialistes- c’est parce qu’il a les moyens de ses ambitions. Ni plus ni moins. 
Mais personne n’a convoqué Khalifa Sall dans ce débat ; il a donné son point de vue et les gens ont commenté… 
Non. Je pense que vous de la presse, une certaine presse en tout cas, avez eu à donner une certaine image de l’Acte 3 en disant de façon directe ou indirecte qu’on voudrait affaiblir des hommes ou certaines collectivités locales. Et c’est ainsi qu’il y a eu des réflexions médiatiques allant dans le sens de vouloir faire croire à une certaine opinion qu’on veut affaiblir le maire de Dakar. Je dois rappeler que Khalifa Sall est une fierté, d’abord pour les Dakarois que nous sommes, et ensuite, pour nous Socialistes. Aujourd’hui, si on parle plus du maire de Dakar et de ses réalisations, que de nous, maires de communes d’arrondissement et de nos réalisations, c’est parce que nous sommes des mendiants devant lui. 
Que pensez-vous de l’opposition du maire de Dakar à cet Acte 3 de la décentralisation et contre la position du Parti socialiste ? 
Je ne vais pas commenter les propos de Khalifa Sall. Je le prends à témoin, j’ai souhaité le rencontrer depuis 15 jours. Je le verrai pour échanger avec lui. Je voudrais dire en toute modestie que quand ce débat sur l’Acte 3 a vu le jour, j’ai été le seul maire socialiste à élever la voix. J’ai été le seul maire socialiste à dire que si le régime s’entête à faire passer l’Acte 3 par la force, je m’y opposerai avec les moyens du bord. J’ai été aussi le seul maire socialiste à dire que je suis contre la suppression des communes d’arrondissement. Où étaient les autres en ce moment-là ? C’était une réalité parce qu’on allait dans ce sens. 
Les autres, c’est Khalifa Sall y compris ? 
J’ai dit que personne n’a élevé la voix. 
Qu’il le fasse aujourd’hui, comment vous le voyez ? 
Il est libre de le faire parce que c’est un acteur politique
C’est aussi un acte politique non ?
Je ne commente pas les actes politiques. Je ne verse pas dans le sensationnel, ce n’est pas ma tasse de thé. C’est parce que nous sommes des politiques que nous nous comprenons. Je pense que si le maire de Dakar a choisi de communiquer à ce moment précis, seul lui connaît les raisons qui l’ont motivé. Mais je rappelle pour la petite histoire que quand on a lancé l’idée de l’Acte 3 de la décentralisation, surtout sur la problématique de la suppression des communes d’arrondissement, on nous a laissé à nous-mêmes. 
C’est qui «on»? 
Quand je dis qu’on nous a laissé à nous-mêmes, c’est tout le monde, y compris l’Association des maires du Sénégal. D’ailleurs, je rappelle, à propos de l’Ams, que lors de notre congrès à Pullman, j’ai fait du lobbying toute la nuit pour faire comprendre aux uns et aux autres qu’on ne pouvait pas accepter que l’Exécutif cherche un quitus auprès de l’Ams pour pouvoir donner plus d’arguments au ministre chargé de défen­dre le projet en commission. L’association ayant son mot à dire, devait impérativement rencontrer le chef de l’Etat pour pouvoir lui faire part de certaines observations. Je me réjouis de la disponibilité du chef de l’Etat qui a reçu le bureau de l’Ams, qui nous a écoutés religieusement et qui a pris en compte ses propositions. Vous voyez vous-même qu’à la restitution des synthèses, les communes d’arrondissement ont été maintenues dans leur délimitation géographique et ont été renforcées en termes de capacité financière. Et moi, jusqu’à preuve du contraire, à l’exception du mode d’élection du maire, je ne vois pas ce qui a catégoriquement changé dans la décentralisation. Je prends le maire de Dakar à témoin, toutes les grandes réalisations faites dans les communes d’arrondissement portent l’empreinte de la ville de Dakar. Parce que les communes d’arrondissement, malheureusement, ne récoltent pas les taxes sur la publicité ni sur les ordures ménagères, encore moins sur le foncier bâti. Tout est récolté par la ville de Dakar parce que c’est ce que disent les textes. Le maire de Dakar sait de quoi nous parlons parce que lui-même a été maire de commune d’arrondissement en 1996. Pour­tant, nous avons aussi été élus par les populations sur la base d’un discours, d’un programme, d’une approche et d’un style. Par conséquent, nous devons avoir à notre disposition les moyens qui nous permettent de satisfaire ces populations. 
Est-ce la faute à la mairie de Dakar ? 
Non, c’est la loi qui doit être changée et c’est ce que nous sommes en train d’essayer de réaliser avec l’Acte 3 de la décentralisation. C’est pourquoi, je pense qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Il faut seulement faire preuve de lucidité, de sérénité et comprendre que ce que nous sommes en train de faire n’a pas de motivation personnelle. Nous le faisons pour la postérité, parce que nous pensons que la décentralisation est un levier incontournable pour le développement durable, fiable, viable. Aujourd’hui, si la ville a accès à des prêts bancaires et non les communes d’arrondissement, vous comprenez qu’il y a quelque part une injustice. 
Si on résume, vous êtes d’accord avec l’Acte 3, mais contre la suppression des communes d’arrondissement ? 
C’est cela. 
Etes-vous aussi d’accord avec la suppression des régions ? 
Pour les régions, je suis conseiller régional. Je dis et je répète encore que quand j’élevais la voix pour plus de concertation vis-à-vis des structures comme l’Ams, personne d’autre ne l’avait fait. Où étaient tous ces gens qui s’opposent aujourd’hui à la suppression des régions quand on invitait le président de la République à avoir plus de considération pour nous ? La loi a déjà été votée et il faut tout de même qu’on fasse preuve de sérieux et de responsabilité. On ne peut pas être responsable de région et sembler ne pas être concerné par un débat sur l’Acte 3 de la décentralisation parce que soit disant, il semblerait qu’on veuille supprimer des communes d’arrondissement. Mainte­nant qu’on veuille supprimer des régions, alors certains ruent dans les brancards. A ce rythme, chacun défend son bifteck. Moi je me bats pour que les communes d’arrondissement ne disparaissent pas. Si nous devons conserver les régions en l’état, ce n’est pas la peine. Le Conseil régional de Dakar a un budget de fonctionnement de 600 millions de FCfa. Vous ne pouvez pas donner à la ville de Dakar 54 milliards, à Pikine 12 milliards, à Guédiawaye 8 milliards et à Rufisque autant de milliards et vouloir donner à la région 600 millions. Cette somme est le budget d’une commune d’arrondissement du département de Dakar. Ça ne fait pas sérieux ! Donc, pour maintenir les régions, il faut réfléchir sur des mécanismes durables et constructifs pour qu’elles puissent avoir les moyens de leurs ambitions parce que toute la problématique tourne autour des ressources. 
Khalifa Sall dit que la position du Parti socialiste sur l’Acte 3 ne l’engage pas ?
Si Khalifa Sall est membre du Parti socialiste, la position du Ps sur l’Acte 3 l’engage. Khalifa Sall est assez politique pour comprendre ce que je veux dire. 
Qu’il le dise, comment vous le voyez ?
Il faut lui poser la question parce que seul lui connaît les raisons qui l’ont poussé à faire cette déclaration. Je rappelle que le professeur Gorgui Ciss, qui est membre du Bureau politique, était dans le Comité scientifique avec le Pr Ismaïla Madior Fall. Je rappelle aussi que notre camarade l’honorable député Cheikh Seck a aussi participé aux travaux en tant que président de la Commission du développement durable de l’Assem­blée nationale. Et ils ont toujours informé le Bureau politique des avancées de cette réforme. Le Parti socialiste a donné son accord de principe sur ce qu’on nous a présenté. Les réflexions issues de la phase 1 de l’Acte 3 de la décentralisation sont constructives pour l’avenir. Nous avons voté cette loi sur la base de ce que nous avons compris. Nous restons convaincus qu’il vaut mieux avoir 19 communes d’arrondissement fortes, viables et fiables que 19 coquilles vides supervisées par une ville super puissante. Donc, ce que le Ps a voté à l’Assemblée nationale en­gage tous ses militants. Libre maintenant aux uns et aux autres d’avoir des opinions personnelles ; nous sommes tout de même en démocratie. 
Devait-il donc exprimer ses «opinions personnelles» au sein du parti ?
Je suis un démocrate ; je respecte la position de Khalifa Sall qui a émis une opinion personnelle. Je ne la conteste pas parce que j’ai déjà dit que Khalifa est un grand frère, une référence et un ami pour moi. Ce que le Ps prend comme engagement nous engage, soit nous sommes des militants du Parti socialiste à part entière… Il faut savoir où nous sommes. Aujourd’hui, les décisions du Parti socialiste comme, par exemple, son choix d’être membre de Benno bokk yaakaar, nous engagent tous parce que nous avons tout de même des camarades dans le gouvernement, dans le groupe parlementaire. Et je pense que, par devoir de solidarité, nous devons faire preuve de responsabilité.
Vous espérez que l’Acte 3 de la décentralisation va vous apporter toutes les ressources nécessaires pour assurer vos ambitions ?
Je rappelle que l’Acte 3 comprend deux phases et là nous parlons de la phase 1 de la décentralisation. Ce que je peux vous dire, c’est que cela rapportera plus de ressources que ce que nous avons présentement. Quand on dit que la ville de Dakar à 54 milliards de budget, ce n’est rien d’autre que l’ensemble des ressources générées par les 19 communes d’arrondissement qui sont, entre autres, la taxe sur les ordures ménagères, sur la publicité, etc.
C’est vous, maire des communes d’arrondissement, qui nourrissez Khalifa Sall ?
Grosso modo. C’est la vérité et Khalifa Sall ne me démentira pas, la loi est ainsi faite. Aujourd’hui, pour plus de justice, on doit pouvoir responsabiliser les communes d’arrondissement. Je ne vois pas les raisons qui poussent les uns et les autres à perdre leur lucidité.
N’est-ce pas par souci de coordination que la mairie de Dakar gère par exemple le pavage ?
Je reconnais que dans tout système, il y a des avantages et des inconvénients. Tout de même, je pense qu’il faut avoir la modestie de saluer la volonté politique du Président Macky Sall de vouloir décentraliser. Khalifa Sall est maire de Dakar et il est aujourd’hui l’un des hommes les plus appréciés des populations dakaroises. Il est en train d’abattre un travail visible, sérieux parce qu’il a des moyens. Je rappelle que la problématique des relations entre la ville et les communes d’arrondissement date de 1996 avec Mamadou Diop. Abdoulaye Makhtar Diop, qui était le maire de Dakar Plateau, a toujours décrié le fait que le maire de la ville de Dakar ait un droit de vie et de mort sur une commune d’arrondissement. Aujourd’hui, j’aimerais avoir autant de visibilité que le maire de Dakar. Seulement, je n’en ai pas les moyens, pas de par la faute du maire mais de la loi. Comment le maire de Dakar peut-il avoir un bilan, alors que les maires de communes d’arrondissement n’en ont pas ?
Vous n’avez pas de bilan, vous ?
Non je donne un exemple. Comment voulez-vous que certains maires de communes d’arrondissement aient des bilans avec 200 ou 300 millions de budget de fonctionnement. Je suis le maire de Mermoz-Sacré cœur et j’ai une population de 59 000 âmes. Avec une prévision budgétaire de 300 millions, je ne vais jamais recouvrer dans cette commune d’arrondissement plus de 275 millions. Je peux vous présenter mon compte administratif. Vous verrez vous-même qu’il y a plus de 100 millions qui sont distribués dans le social. Je ne le fais pas pour ma promotion personnelle, mais parce que c’est une compétence transférée. Pour la tabaski, nous distribuons en moyenne 20 millions aux nécessiteux de cette commune et c’est vérifié et vérifiable sous le contrôle des chefs de quartier, des imams et du Conseil municipal. 
C’est aussi  pour un gain politique ou électoral ?
C’est que j’ai la responsabilité d’examiner toutes les demandes des veuves, des orphelins, des retraités durant la période de tabaski. Nous distribuons à peu près une valeur de 15 millions en denrées alimentaires pour la Korité, 5 millions pour la tamkharit, 10 millions aux Asc, une valeur de 10 millions en produits pharmaceutiques à des postes de santé, 10 millions aux lieux de culte comme subvention. Sans compter l’arbre de Noël, le gamou, le magal, des cérémonies religieuses. Au total, c’est 100 millions sur près de 275 millions de FCfa.
A partir du moment où vous n’avez pas de moyens, est-ce que vous ne craignez pas de perdre votre poste aux prochaines locales ?
Non, pas du tout ! Je ne suis pas né dans une mairie et je pris le ciel de ne pas mourir dans une mairie. C’est passager et même si je n’arrivais à faire qu’un seul mandat, je serais éternellement reconnaissant aux populations de Mermoz-Sacré Cœur. Vous savez, il n’y a pas plus grand honneur qu’être né dans une commune d’arrondissement, y grandir, y habiter et bénéficier de la confiance de cette commune. De tous les postes que j’occupe, celui de maire de Mermoz-Sacré Cœur est le plus qui m’a fait plaisir. Je voudrais revenir à la loi pour dire que même Khalifa Sall sait à quel point les maires de communes d’arrondissement passent leur temps à solliciter la ville. Donc, je pense que même le maire de Dakar gagnerait énormément avec la phase 1 de l’Acte 3 parce qu’il aurait des communes d’arrondissement qui pourront contribuer de façon significative à dresser le bilan de la ville de Dakar. Parce que quand nous partons à des élections, c’est le bilan de toute une ville que nous présentons. Nous devons garder notre sérénité et notre lucidité et savoir aussi que le président de la République, dans notre Constitution, est le seul à définir la politique de la Nation. 
Pour la décentralisation, le Prési­dent Senghor était venu avec sa vision, le Président Abdou Diouf avec son Acte 2 et, aujourd’hui, je pense que Socialistes que nous sommes, nous sommes mal placés pour remettre en cause le pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat Macky Sall de vouloir définir la politique de la Nation, en l’occurrence sur le volet décentralisation et en faisant des propositions. Je rappelle que quand on n’est pas d’accord, il faut le dire en amont. Le dire en aval c’est, à la limite, contre-productif.
C’est ce qu’a fait Khalifa Sall ?
Je ne commente pas la position de Khalifa Sall. Je pense qu’il y a des positions qui ont été émises, qui l’ont été de façon beaucoup plus médiatisée que les propos qu’il aurait tenus. Parce que je ne les ai pas attendus ; je n’étais ni à la réunion du Bureau politique où Khalifa Sall aurait tenu certains propos ni au Conseil municipal consacrant le vote du budget 2014.
C’est dans la presse ?
Je reconnais qu’il n’y a pas eu de démenti. C’est pourquoi je ne me prononcerai pas là-dessus parce que je n’y étais pas. Dans une déclaration, même le ton compte.
Cette déclaration de Khalifa Sall est-elle un acte politique posé en direction du prochain congrès du Ps ?
(Il hésite) ! Je me tiens aux propos et aux actes que pose Khalifa Sall. J’ai dit tantôt qu’il est une référence pour nous jeunesse socialiste parce qu’il fut un responsable de la jeunesse socialiste. Quant à ceux qui s’agitent et s’excitent, je considère que c’est à mettre sous le compte d’un manque de culture politique ou de la précipitation. Khalifa Sall est conscient, comme nous tous, que nous allons à un 15e congrès ordinaire. Ce n’est plus un secret pour nous Socialistes que Ousmane Tanor Dieng est candidat au poste de secrétaire général à ce congrès. 
Il ne l’a pas encore annoncé…
Je répète que pour nous Socia­listes, ce n’est pas un secret. 
Tanor vous l’a dit ? 
Je dis que pour nous ce n’est pas un secret parce que nous observons des actes.
Quels actes il a posé dans ce sens ?
Je me limite à cela ! Si ce congrès se tenait demain… (Il ne termine pas). Je rappelle que le congrès ordinaire du parti n’est rien d’autre que ce que disent les Unions régionales et Coor­dinations départementales et les mouvements affiliés et intégrés. Nous sommes fiers d’appartenir à un parti dirigé par Ousmane Tanor Dieng et ceux qui ne sont pas contents, c’est leur problème ! Tout de même nous sommes allés à des élections, les Sénégalais nous ont donné 11%. Nous avons accepté. Mais ceux qui ne sont pas membres du Parti socialiste ne peuvent pas avoir le culot de nous indiquer où se trouve notre bonheur. 
Qui ?
Nous refusons le diktat de ceux qui sont étrangers au Parti socialiste, que ce soit une certaine presse sensationnelle, ou des lobbies externes au Ps. Ceux qui sont maintenant membres du parti et qui n’ont pas de culture politique, je les invite amicalement et cordialement à aller en chercher parce que le congrès ordinaire ne met en place que la nouvelle direction. La seule chose dont moi je suis certain, c’est que je ne serai plus secrétaire général du mouvement des jeunesses socialistes parce que je suis atteint par la limite d’âge. Ce que je peux dire aujourd’hui en toute certitude, c’est que le Parti socialiste, ses militants et ses sympathisants, dans leur écrasante majorité, considèrent que Ousma­ne Tanor Dieng est une référence et un profil qui peut continuer à conduire le destin de ce parti. Concernant le congrès d’investiture à la prochaine Présidentielle, ce n’est même pas un débat pour nous Socialistes que le Ps puisse avoir un candidat. Ceci étant dit, seul le congrès d’investiture pourra désigner celui qui va porter les couleurs du parti. Et, à ce titre, je veux être clair avec tout le monde : Je suis allergique à l’hypocrisie, à la fumisterie et au griotisme politique
Il y en a au sein de votre parti ?
Il y en a beaucoup ! Pour ceux qui veulent soudainement appartenir à des clans, je dis que moi, au Ps, je n’appartiens qu’à un seul clan : celui du Parti socialiste. Personne ne me donne ni à manger ni à boire.
Vous êtes du camp de Tanor aussi…
Tanor, c’est mon secrétaire général et c’est le secrétaire général de Khalifa Sall. Et Khalifa Sall n’ose pas dire le contraire. Donc, ces petits hypocrites et ceux qui leur font jouer à ce jeu, ce que moi Barthélémy Dias j’ai fait pour le Ps, j’attends que quelqu’un lève la main pour dire qu’il l’a fait. Wolof ndiaye neena bougnou ken damm (Ndlr : Qu’on arrête de nous pomper l’air !). Quand il fallait se battre, mettre sa vie en danger, personne n’a osé se mettre en avant. On se connaît tous au Ps. Donc, il n’y a qu’un seul camp, c’est celui du Ps et c’est Ousmane Tanor Dieng qui en est le leader. C’est valable pour tout le monde et ceux qui ne sont pas contents n’ont qu’à sortir ! Ça c’est le 14e congrès du Ps qui l’a décidé. 

A suivre…

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source: http://www.lequotidien.sn/index.php/la-une2/6538-entretien-avec-le-depute-maire-socialiste--barth-fait-feu

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