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Jeu, Nov
lundi, 10 février 2014 00:00

INNOCENCE NTAP, ANCIENNE MINISTRE D’ETAT, MEMBRE DU COMITE DIRECTEUR (PDS) - «Macky Sall a besoin des libéraux pour conduire les destinées du Sénégal»

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INNOCENCE NTAP, ANCIENNE MINISTRE D’ETAT, MEMBRE DU COMITE DIRECTEUR (PDS) - «Macky Sall a besoin des libéraux pour conduire les destinées du Sénégal»

L'OBS - Dans son cabinet de Consultance, l’ancienne ministre du Travail, emmitouflée dans un boubou marron, est très relaxe en cette matinée du samedi 8 février 2014. A la salle d’attente, sa photo avec son mentor Abdoulaye Wade trône. «En bonne républicaine», elle suspend la photo officielle de Macky Sall à la salle de conférence. Entre confessions, révélations et attaques, Innocence Ntap Ndiaye n’a rien laissé au hasard au cours de cet entretien à bâton rompu. L’ancienne ministre d’Etat sous Me Abdoulaye Wade a affiché ses ambitions politiques au niveau local et national. Sur ses pourparlers avec Macky Sall, la libérale reste perplexe. Entretien…

 

Des rumeurs persistantes font état de votre départ du Pds pour l’Apr. Qu’en est-il réellement ?

Il y a des informations persistantes disant que j’ai rencontré Macky Sall. Ce que je réfute par contre, je n’ai pas été reçue par le président de la République, Macky Sall ; en tout cas, pas cette semaine (Ndlr : mardi 4 février 2014). Mais je voudrais, par devoir de vérité vis-à-vis de l’opinion nationale et internationale, dire que ce ne serait pas la première fois que je vais rencontrer Macky Sall. Si mes souvenirs sont bons, j’aurais été presque la première libérale à être reçue par Macky Sall. Cela, en Côte-d’Ivoire, six mois seulement après son accession au pouvoir, à l’occasion de la rencontre de l’Internationale libérale. Il m’a reçue à sa demande parce que j’avais un dossier pendant au niveau de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp). Il a essayé de régler à l’amiable ce contentieux naissant entre l’Artp et les membres de la commission dont j’étais la présidente. Je lui ai exprimé à l’occasion toute ma reconnaissance. Parce que la tendance générale était, lorsqu’il y a un changement de régime, de stigmatiser tous les cadres libéraux, notamment d’anciens ministres. Là, il a été juste. Nous avons eu également d’autres rencontres qui sont liées non pas à la politique, mais peut-être à des dossiers que je gère aujourd’hui en tant que Secrétaire exécutif du Réseau des femmes innocentes (Rfi). C’est un dossier qui a trait à l’organisation du premier sommet sur l’autonomisation de la Femme. Ma dernière audience avec Macky Sall remonte au 23 avril 2013. Et, je ne suis pas partie nuitamment. Je suis partie en pleine journée, à 16 heures, au Palais.

 

Depuis son accession au pouvoir, combien de fois vous a-t-il reçue ?

Macky Sall m’a reçue trois fois.  

 

Ne vous a-t-il pas tendu la main au cours de ces audiences ?

Depuis la première audience, il m’a demandée de venir travailler avec lui, de l’accompagner. Six mois après son accession à la magistrature suprême, Macky Sall m’a demandé de l’accompagner dans sa mission. Mais j’avoue que, dans un premier temps, j’avais posé un certain nombre de conditions.

 

Lesquelles ?

J’estimais que Me Abdoulaye Wade ne méritait pas tout ce brouhaha qui a été fait autour de sa personne et contre sa personne. J’ai estimé que Macky Sall est un libéral. Son mentor était Me Abdoulaye Wade et qu’il lui devait quelque chose dans son parcours. Et qu’il fallait une certaine réconciliation avec le Président Wade qui, peut-être, allait engager les frères et sœurs du parti (Ndlr : Pds) à accompagner Macky Sall dans la gestion du pays. C’est ce qu’on avait appelé par la suite plusieurs mois après pour les retrouvailles de la grande famille libérale. Ça, c’est une condition au niveau national. Il y a une autre condition, parce qu’au niveau local, j’ai mené un rude combat avec Abdoulaye Baldé. Tous les Sénégalais se souviennent et se souviendront ce qui s’est passé entre lui et moi. Je voulais observer quelle serait l’attitude de Macky Sall par rapport à Abdoulaye Baldé avec lequel il a des liens très forts de parentés. Et j’ai observé. J’ai entendu également l’appel de Benoît Sambou à l’endroit d’Abdoulaye Baldé. Et cela me pose un problème. Parce que si nous prenons tout ce qui se dit dans la traque des biens mal acquis, Abdoulaye Baldé fait partie de ceux qui sont interdits de sortie de territoire. Que Benoît Sambou, ministre de la République, qui veut la mairie de Ziguinchor, tende la main à un adversaire politique tel qu’Abdoulaye Baldé, bien sûr que c’est paradoxal ! Encore que l’affaire de l’Anoci est classée sans suite. Nous attendons exactement la suite de ce dossier. Karim Wade ne peut pas être en prison et qu’Abdoulaye Baldé circule librement. Cela est déterminant dans ma prise de position. C’est clair que je ne peux pas partager le même parti politique qu’Abdoulaye Baldé. En tout cas, je ne l’envisage pas pour l’instant, même si en politique, on ne dit jamais, «jamais».

 

Vous estimez que Macky Sall n’a pas été tendre avec son ancien mentor ?

Oui, cela m’a beaucoup choquée et dérangée de voir son lynchage médiatique. Je suis très attachée à Me Abdoulaye Wade, malgré le peu de temps que j’ai passé avec lui. Parce que Me Abdoulaye Wade est une icône de la vie politique du Sénégal. C’est un homme exceptionnel. Il a beaucoup fait pour son pays. Mais j’ai compris la position de Macky Sall en ce que, pour accéder au pouvoir, il était accompagné par des personnes et des personnalités qui en veulent au Président Me Abdoulaye Wade, qui pensent par ce biais pouvoir se venger de lui. Et je ne comprends même pas pourquoi, parce que l’alternance en 2000 était la volonté du peuple. Le Parti socialiste (Ps) a fait 40 ans à la tête de ce pays. Mais ce qu’il faut noter est que le Sénégal marche au rythme de son peuple. D’un autre côté, on dit que c’est la volonté divine, et après, on veut stigmatiser les gens. Me Abdoulaye Wade ne méritait pas cette stigmatisation. Je l’ai dit au Président Macky Sall. Et beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts, mais je crois qu’il est en train de le réparer. Parce que, lors de l’inauguration de l’autoroute à péage, il a rendu un vibrant hommage à Me Wade. De plus en plus, cette stigmatisation est en train de baisser. Parce que si aujourd’hui il fait appel, de façon manifeste et claire, à ses frères libéraux, c’est que quelque part, il a besoin de nous (Ndlr : libéraux) pour conduire les destinées du Sénégal.

 

Quelle a été sa réponse quand vous lui avez tenu ce discours ?

Je ne peux pas révéler tout ce qui a été dit avec Macky Sall au cours d’une interview.

 

Abdoulaye Baldé serait-il à l’origine de votre inactivité dans le Pds ?

Si j’ai gelé pratiquement mes activités au niveau du Comité directeur du Parti démocratique sénégalais (Pds), c’est pratiquement à cause de cela. Je ne peux pas penser qu’Abdoulaye Baldé nous ait quittés juste après la perte du pouvoir, et que le Pds se retrouve dans une coalition avec le parti d’Abdoulaye Baldé. Le Pds l’a fait, j’ai posé la question au niveau du Comité directeur. Et j’ai gelé mes activités parce que, jusqu’à présent, je n’ai pas la réponse à cette question. Depuis juin 2013, je ne suis pas partie au Comité directeur. On ne me met pas dans une coalition avec Abdoulaye Baldé. Mais je suis candidate à la mairie de Ziguinchor pour les élections locales. Je n’exclus pas d’ailleurs d’être candidate à l’élection présidentielle de 2017.

 

N’êtes-vous pas trop prétentieuse ? Disposez-vous des moyens de votre politique ?

Vous savez en politique, ce ne sont pas toutes les actions qui méritent de faire du bruit. J’ai tissé ma toile depuis longtemps à Ziguinchor, au niveau national et à l’international. Un prix m’a été décerné en novembre 2013, en Côte-d’Ivoire, par l’Association des femmes performantes basée aux Etats-Unis. Je dépasserai de loin le score des femmes qui se sont présentées à l’élection présidentielle de 2012. L’avenir nous édifiera. Je suis en discussions avec des leaders de parti pour la mairie de Ziguinchor. Je ne vais pas, comme c’est à la mode, créer un mouvement ou un courant au sein du Parti démocratique sénégalais. Ma base me demande fortement de me présenter aux Locales.

 

Dans un premier temps, vous avez posé des conditions. Et dans un deuxième temps, que répondez-vous, aujourd’hui, à Macky Sall ?

Mais permettez-moi de le dire à Macky Sall quand je vais le rencontrer (rires). C’est à lui qu’appartient la primeur. Si je le dis ici, c’en n’a aucun sens. Je le dirai à Macky Sall exclusivement. Nous avons pris date. Ma base a été informée de tout ce qui se fait et se dit avec Macky Sall. Elle est à mon écoute.

 

Etes-vous en contact avec Me Abdoulaye Wade ?

Je suis partie lorsqu’on lui décernait le prix. Je suis allée le voir pour l’informer de certaines positions de Macky Sall. Mais je n’ai pu le voir parce que certains responsables libéraux ne voulaient pas que je le voie. Abdoulaye Wade ne s’adresse pas vraiment aux gens qui l’aiment au niveau du Pds. C’est mon intime conviction. Mais je lui fais parvenir les messages. Je l’informe de mes rencontres avec Macky Sall par le biais de Samuel Sarr et de Madické Niang.

 

C’est quoi votre analyse de la situation actuelle du Pds ?

Au Pds, je le résume toujours en trois choses. Il y a des responsables qui ont fait perdre le pouvoir au Pds, à Me Abdoulaye Wade et qui veulent tuer politiquement les jeunes du parti et le parti lui-même. S’ils veulent rejoindre Macky Sall, ils peuvent le faire dans un cadre légal. Mais ils n’ont pas besoin de tuer le Pds. Il y a, au Pds, des jeunes qui ont encore dix ou vingt ans d’activités politiques. Et je félicite au passage mon frère Toussaint Manga. Par la même occasion, je déplore que le jeune Abdou Koma l’ait attaqué, parce qu’il faut savoir raison garder. Mais je comprends la position du jeune Koma parce qu’on nous dit qu’il est là jusqu’au congrès. C’est ce que j’ai déploré. Oumar Sarr est là jusqu’au congrès. Le congrès n’est pas organisé. Les femmes n’ont pas de «tête». Woré Sarr s’est présentée. Aïda Ndiongue, à un certain moment, a été mise au-devant de la scène par Oumar Sarr qui a eu, malencontreusement, la mauvaise stratégie de se mettre devant en tant que ressortissant de Dagana. Aziz Diop, ressortissant de Dagana, a aussi été mis devant. Et nous autres Casamançais, ils pensent toujours que nous sommes venus pour les accompagner dans l’exercice du pouvoir. Et malheureusement, mon frère Mamadou Lamine Keïta ne l’a pas compris. Comment comprendrez-vous que, pour les Législatives, on me mette 16e sur la liste et Keïta 17e, alors que Baldé est 4e sur sa liste. Avec de telles personnes, vous pensez qu’on peut gagner la région ? Aujourd’hui, ils sont tous traqués, ils ne vont pas à l’Assemblée nationale. L’ancien Premier ministre a démissionné de son poste (Ndlr :Souleymane Ndéné Ndiaye). Awa Diop est presque inactive. Iba Der Thiam est presque parti, sinon parti. Et j’occupais la 16e place pendant que Me Wade a demandé que je ne sois pas plus de dixième sur la liste. Est-ce que ce sont des gens qui veulent faire vivre le Pds qui se comportent ainsi ?  On n’est pas tous des pilleurs de la République. Et ce que je veux, c’est montrer que la Casamance n’est pas venue pour accompagner des gens dans la gestion du pouvoir. Il faut qu’on nous donne la place qu’on mérite dans cette Nation. Et ce combat-là, je vais le mener. C’est le combat de ma vie.

 

Telle que vous avez décri votre formation politique, on pourrait affirmer qu’elle va vers une crise certaine ?

Non, non ! Le Pds trouvera en son sein la solution pour survivre. Parce que c’est un label. Me Abdoulaye Wade ne peut faire 26 ans d’opposition pour rien. Il a ses fils spirituels qui croient en lui, et Macky Sall fait partie de ceux-là. Il doit le reconnaître et réhabiliter Me Abdoulaye Wade et sortir Karim Wade de prison. C’est important.

 

Auriez-vous des ambitions de dirigez le Mouvement national des femmes libérales ?

Pas seulement le Mouvement des femmes libérales, mais je peux présider aux destinées du Pds. Ce n’est pas parce que je n’attache pas un gros foulard que je n’ai pas cette ambition. Il y a des femmes valables qui peuvent diriger le parti mieux que les hommes, d’ailleurs.

ENTRETIEN REALISE PAR CHIMERE JUNIOR LOPY

source: http://www.gfm.sn/actualites/item/10907-innocence-ntap-ancienne-ministre-detat-membre-du-comite-directeur-pds-macky-sall-a-besoin-des-liberaux-pour-conduire-les-destinees-du-senegal.html

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Lu 26851 fois Dernière modification le lundi, 10 février 2014 18:43

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