Le premier du «centre» est le maire de Dakar avec mention «Excellente progression», pour avoir «apuré toutes les recommandations de 2009 et 2010». Au-delà du sujet portant sur la transparence et la bonne gouvernance, Khalifa Sall se voit ainsi motivé pour défendre son bilan aux Locales du 16 mars. Peut-on parler de surprise pour l’un des rares  élus locaux à avoir procédé à sa déclaration de patrimoine en mai 2009 comme l’avaient recommandé les Assises nationales et l’avait promis la coalition Benno siggil senegaal ? Il l’a fait alors que sa camarade de parti et maire de Louga, Aminata Mbengue Ndiaye, considérait que la déclaration de patrimoine «ne fait pas partie de (sa) tradition, encore moins de (son) éducation» parce que, pour elle, «le fait de se montrer et de montrer ses biens fait partie des pratiques inconnues de notre tradition, car on vit de soutoura (discrétion)». Ce qui lui a valu d’ailleurs une autre bonne note de la part, cette fois-ci, d’un autre professeur- au sens propre - Abdoulaye Bathily. «(Khalifa Sall) est un maire qui a développé un esprit Benno. Il faut dire les choses honnêtement. Et je ne vois pas parmi les maires des grandes villes quelqu’un comme lui et qui ait fait autant», avait reconnu l’ex- leader de la Ld dans l’émission Opinion de Walf Tv. 

Une épine pour les adversaires
C’est dire que ce point de plus enregistré par le Socialiste comptera à l’heure de son bilan que les adversaires politiques voudraient bien qu’il ne soit pas aussi «élogieux». Dans tous les cas, cette note de l’Armp à Khalifa brise l’élan des Apéristes et d’autres candidats déclarés qui veulent s’asseoir à la place du Calife. Et c’est parce que, pour des responsables du parti présidentiel comme Mbaye Ndiaye, «il est inadmissible qu’un parti au pouvoir ne contrôle pas la capitale». Lui-même avait averti dans un entretien avec Le Quotidien : «Si Khalifa Sall veut rester maire, qu’il vienne nous rejoindre.» C’est au moment où le débat fait rage entre le parti au pouvoir et le Ps sur la bonne gouvernance qu’intervient le verdict de l’Armp. Dans un communiqué, le Bureau politique du Ps rappelait que «la transparence, érigée en norme d’une gouvernance vertueuse incline à respecter la réglementation sur la commande publique et à ne recourir au marché par entente directe que dans les cas prévus par la réglementation». Aujourd’hui, c’est non seulement la personne du maire de Dakar, mais le Parti socialiste qui peut railler les cadres de l’Apr qui leur rétorquaient qu’ils étaient «mal placés pour donner des leçons de bonne gouvernance». Même si l’édile socialiste de Pikine Est, Malick Konté, poursuivi pour escroquerie foncière serait un bémol à la réplique. 
Khalifa Sall a beau refuser d’être pris pour un adversaire de Macky Sall, l’Armp lui ouvre là un code d’accès à d’autres ambitions. Même si, en faisant sa déclaration de patrimoine, il avait précisé : «Ce n’est pas un acte politique que nous posons. Qu’on y voie aucune arrière-pensée ou aucun calcul politique ou politicien. C’est une intime conviction que nous mettons en œuvre.» Peut-être pour le premier tour (les Locales de 2016) et ensuite pour le second, très sélectif, de 2017. Ou 2022.
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

source: http://www.lequotidien.sn/index.php/la-une2/6086-bonne-gouvernance-et-perspectives-politiques-khalifa-sall-souvre-un-boulevard