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Jeu, Nov
lundi, 17 février 2014 00:00

PROMOTION DES PETITES EXPLOITATIONS FAMILIALES Les cantines scolaires à l'école du consommer loca

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Le ministre de l'Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, a effectué du 2 au 4 février 2014, une visite de travail conjointe avec les responsables du PAM Sénégal  sur les expériences de pérennisation du programme d'alimentation scolaire intégré Cantine Scolaire / Champs communautaires, dans les régions de Kaolack (Village de Keur Yoro Khodia, département de Nioro) et de Kédougou (Village de Banda fassi, département de Kédougou). Accompagné  de la directrice résidente du Programme alimentaire mondial (Pam), Ingeborg Maria Breuer,  M. Serigne Mbaye Thiam a salué les résultats enregistrés par ce projet qui favorise l'acquisition de denrées alimentaires au niveau local pour l'approvisionnement des cantines scolaires

 

L’objectif de cette tournée était de s’approprier des initiatives pilotes de pérennisation du programme d’alimentation scolaire mais aussi de s’enquérir de leurs expériences en synergie avec le développement des champs communautaires et le programme « PAA / Purchase from Africa for Africans" (Achat pour l’Afrique par les africains).
 
Inspiré par le programme faim zéro qui avait permis à des millions de Brésiliens de sortir de la pauvreté, ce programme d’alimentation scolaire intégré, Cantine Scolaire / Champs communautaires, est mis en œuvre par le PAM/Sénégal en collaboration avec la FAO, l’Ong Plan international et l’Ambassade du Brésil au Sénégal. Il vise à promouvoir la pérennisation et la viabilité du programme des cantines scolaires à travers des initiatives d’achats locaux de céréales pour les cantines scolaires. Autrement dit, son objectif est de substituer l’importation des denrées alimentaires destinées à l’approvisionnement des cantines scolaires au Sénégal par une production locale. 
 
Lors de cette tournée effectuée dans ces deux localités qui ont abrité la phase test de ce programme, le ministre Serigne Mbaye Thiam et sa délégation ont pu constater avec satisfaction son état d’avancement qui s’articule sur trois phases : phase pilote (18 mois), phase de consolidation (18 mois) et phase d’extension (18 mois) et notamment les retombées déjà obtenus par les communautés locales bénéficiaires. 
 
Si l’on en croit les responsables locaux du programme, ce projet a favorisé une augmentation des rendements agricoles par rapport aux années précédentes. Aussi bien dans le village de Keur Yoro Khodia que celui de Banda ou le surplus de la production arrive à couvrir 50% des besoins de scolaires.
 
Près de 1.5 tonne de légumes frais produits dans le Village de Keur Yoro Khodia 
 
Situé dans la communauté rurale de Wack Ngouna, département de Nioro (Kaolack), le village de Keur Yoro Khodia est l’un des six villages de la région de Kaolack choisis par le PAM pour la phase test de ce projet d’acquisition de denrées alimentaires.

Dans cette localité de 2 344 âmes vivant principalement de l’agriculture saisonnière, l’intervention du  PAM, en collaboration avec l’Ong Plan international, a permis l’aménagement d’un champ communautaire d’un hectare pour la culture maraichère de légumes hors saison. Ce champ fait la fierté de la population du  village. Chacun y trouve son compte. Les intervenants sont unanimes. Le champ communautaire a apporté des changements qualitatifs dans la vie des populations. 
 
Exploité par trente femmes du village rassemblées au sein d’un seul groupement, ce champ se positionne comme un véritable grenier de légumes pour les habitants de la localité et celles avoisinantes. En 2013, les rendements légumes frais récoltés au niveau du champ sont estimés à 1.5 tonne.

Et la commercialisation du surplus de cette production a généré une somme de 497 335f Cfa que la commission du champ (organe chargé de gestion) a réparti entre le Comité de gestion de l’école 185 000f Cfa pour le renforcement du fonctionnement de la cantine scolaire), 211 535f Cfa pour appuyer l’ensemble de personnes s’activant dans ce champ et 100 800f Cfa pour le paiement de la facture de la  Sénégalaise Des Eaux.
 
Devant la délégation du ministre de l’Education nationale, les populations du village Keur Yoro Khodia ont salué dans leur grande majorité l’impact de ce projet dans leur localité, particulièrement chez les enfants et les femmes.  
«Avant ce projet, on vivait un véritable casse-tête. Chaque parent  cotisait1 kg d’arachide et une somme de 1500f pour la cantine scolaire. Cela n’était pas donné à tout le monde. Et certains parents ont tout simplement préféré retenir leurs enfants à la maison, parce que n’ayant pas de quoi  s’acquitter de cette condition.

Avec ce projet de champ communautaire, cette situation est aujourd’hui derrière nous. Tous les enfants du village et ceux du village voisin qui viennent faire leur apprentissage ici mangent gratuitement à la cantine. Leurs parents participent au travail dans le champ communautaire ou à la préparation des repas quotidiens à l’école et c’est cela qui remplace leurs cotisations, a expliqué Awa Camara, présidente du groupement des femmes du champ communautaire. Tout en assurant que ce champ communautaire a non seulement contribué à l’amélioration de la consommation en légumes pour les 323 élèves inscrits dans cet établissement qui polarise deux villages mais aussi au soulagement des parents.
 
Abondant dans le même sens, Barham Thiam, directeur de l’école élémentaire, a salué l’amélioration du niveau des enfants et le net recul des cas d’abandons scolaires, dans cet établissement depuis l’ouverture de la cantine à tous les enfants de l’école. «Depuis le lancement de ce projet, nous avons constaté une amélioration dans le niveau des enfants. Les enfants ont plus de temps pour apprendre et assimiler car, ils ne sont plus obligés de faire des va-et-vient matin, midi et soir entre la maison et l’école.

Depuis l’année dernière, tout le monde prend son petit déjeuner à l’école mais aussi le déjeuner tous les jours ouvrables. L’année dernière, nous avons obtenu un taux de réussite de 100% au Cfee et à l’Entrée en sixième. Nous n’avons pas aussi enregistré cette année des cas d’abandons  scolaires, pourtant très fréquents avant la généralisation de l’accès à la cantine à tous les enfants de l’école, s’est réjouit  Barham Thiam. Il plaide l’extension du projet à toutes les autres écoles élémentaires du pays. 
 
Plus de 625 tonnes de riz paddy produits dans le village de Banda fassi
 
Après le village de Keur Yoro Khodia, c’est autour du village Bandafassi (6 000 habitants), dans la région de Kédougou, d’accueillir la délégation conduite par le ministre en charge de l’Education nationale et la directrice résidente du PAM au Sénégal. La démarche adoptée par le PAM dans ce village consiste à appuyer la production des petites exploitations familiales pour qu’elles génèrent des surplus de production du riz que le PAM achètera par la suite pour ravitailler les cantines scolaires locales. Ainsi, dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet pilote, le PAM a signé avec Cinq Gie des contrats d’achat à terme pour 200 tonnes de riz brisé pour couvrir les besoins en céréales des 180 cantines scolaires de l’école primaire (23 000 élèves) qu’il soutient dans la région de Kédougou
 
En compagnie des responsables locaux du PAM, de la Fao et des services déconcentrés de l’Etat, la délégation a visité les exploitations rizicoles des Cinq groupements d’intérêt économique (Gie) de femmes productrices de riz dans les bas fonds à l’entrée de ce village loin de 15 kilomètres du département de Kédougou. Selon Pape Codé Wade, chef de l’antenne de Kédougou du Projet d’appui à la petite irrigation locale (Papil), ces Gie ont bénéficié, dans le cadre de la phase-pilote du Programme « achats par les Africains et pour l’Afrique », plus connu sous l’abréviation de Paa, d’un important appui financier et technique. Ce soutien a permis, selon lui, d’accroitre la surface emblavée de 350 hectares à 1183 hectares à l’échelle de la région.
 
En outre, ce technicien a aussi informé, toujours en terme d’appui apporté aux producteurs locaux dans le cadre de ce projet, la distribution de 33 tonnes de semences certifiées, 25 tonnes d’engrais Dap et 50 tonnes d’urée destinées à  1000 ménages affiliés aux cinq Unions de Gie. Mais aussi un appui en équipements de transformation comprenant 09 décortiqueuses, 01 batteuse, 20 bâches, 5 bascules et 4500 sacs en polypropylène de 50 kg pour le conditionnement de la cargaison. Ces efforts d’investissement ont valu, selon lui, une production totale de 3546 tonnes de riz paddy, soit un rendement de 3,5 tonnes à l’hectare pour la campagne agricole 2012-2013. 
 
Cependant, ce dernier soulignant un déficit en matériels de labour, a plaidé  pour l’acquisition de décortiqueuses plus performantes pour traiter le riz afin d’augmenter les retombées commerciales de ces exploitantes.  «Si nous appliquons un taux d’usinage de 50 %, nous avons au moins 1600 tonnes de riz blanc disponibles pour les populations de la région de Kédougou. Le riz traité peut être vendu à 270 000 francs Cfa la tonne au PAM  avec le programme Paa, et c’est plus intéressant pour les producteurs», soutient-il.  
 
Du coté des promoteurs de ce projet (Pam et le gouvernement sénégalais), on se félicite des résultats obtenus par cette première phase de ce projet lancé, il y a de cela dix-huit mois seulement dans ces localités. Soulignant que ce projet participe à la consolidation du concept « consommer local», le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye a indiqué que «les cantines scolaires pourraient être amenées à jouer un rôle central dans la politique nationale pour la promotion des céréales locales pour octroyer des revenus monétaires aux populations».
 
La directrice et représentante du PAM, au terme de cette tournée a salué la dynamique organisationnelle des populations locales dans la mise en œuvre de ce projet. Sous ce rapport, Ingeborg Maria Breuer a informé que son organisme achètera 250 tonnes de riz paddy à ces groupements de femmes de la région de Kédougou. Cette production va satisfaire 50 % des besoins en céréales des cantines scolaires de la région de Kédougou que le Pam gère dans cette région. 
En outre, elle a aussi fait part de son intention d’étendre ce projet à toutes les écoles élémentaires du Sénégal. «Ce que nous avons vu ici est un encouragement pour étendre ce projet dans tout le pays de façon à assurer un repas aux élèves des autres écoles pas encore touchées par ce projet».
 
Chaque année, le PAM investit près de 10 millions de dollars dans l’achat de vivres (riz, niébé, mil…) destinés aux cantines scolaires qu’il soutient au Sénégal. En 2013, il a acheté 10500 tonnes de vivres produits localement pour plus 6 milliards de dollars américain dont 7 000 tonnes pour les besoins du Sénégal. En 2014, le PAM prévoit d’acheter localement 100% du sel et légumineuses, 40% des besoins en céréales (riz).   

 

Source : http://www.sudonline.sn/les-cantines-scolaires-a-lecole-du-consommer-local_a_17554.html

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