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Jeu, Nov
dimanche, 23 février 2014 00:00

Enseignement : Plaidoyer pour la transmission du savoir dans les langues maternelles

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L’érection du français comme langue officielle au détriment des langues nationales est un facteur d’exclusion, car 90 % des Sénégalais ne la parlent pas, a indiqué la juriste Fatou Kiné Camara.

Au Sénégal, 21 langues ont été codifiées à ce jour et parmi elles, 6 sont érigées au rang de langues nationales. Il s’agit du Malinké, du Diola, du Pulaar, du Sérère, du Soninké et du Wolof. Au même moment, c’est le français qui est considérée comme la langue officielle, alors que 10 % seulement des Sénégalais la parlent, selon des statistiques publiées en 2006.
Pour la juriste Fatou Kiné Camara, cette situation est un facteur d’exclusion. « La langue officielle, c’est la langue d’instruction dans les écoles, c’est la langue des débats législatifs et de la participation civique, du commerce. Cela veut dire donc que ceux qui ne parlent pas la langue officielle sont exclus », a-t-elle soutenu lors d’une table-ronde sur « les expériences de traduction et d’interprétation en milieux multilingues ». Cette activité, qui entre  dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la langue maternelle, était organisée par le réseau Lexicologie, terminologie, traduction (Ltt). 

Selon l’enseignante-chercheur à la Faculté de Droit de l’Ucad, cela n’est rien d’autre qu’une discrimination par la langue et une atteinte aux droits de la personne humaine. Car c’est au nom de cette même langue officielle qu’il est écrit dans la Constitution que pour pouvoir être candidat à l’élection présidentielle, il faut savoir parler le français. Cela implique que 90 % de la population sénégalaise ne peut pas prétendre à la magistrature suprême. « Comment peut-on espérer établir une démocratie véritable dans ces conditions ? Le réel facteur de cohésion nationale, c’est le respect de la pluralité des langues et le fait d’avoir plusieurs langues officielles », a-t-elle martelé.

Transmettre le savoir à l’école dans les langues nationales 
Noël Mully, directeur général honoraire de l’interprétation à l’Union européenne, et Anna Grzybowska, chef de l’Unité programmation à la direction générale de l’interprétation du Parlement européen, ont plaidé pour l’usage des langues nationales dans la transmission du savoir à l’école. Parce que, selon eux,  l’enfant développe plus facilement des facultés mentales et intellectuelles lorsqu’on lui parle dans sa langue maternelle. « Une étude a démontré qu’en Afrique subsaharienne, plus du quart des élèves du primaire sont des redoublants. Avec l’usage exclusif du français, les apprenants comprennent moins vite, souvent mal et parfois pas du tout. C’est ce qui explique que le pourcentage d’élèves qui quitte l’école ou qui redouble est très élevé », a indiqué Fatou Kiné Camara. 
Selon elle, pour gagner la bataille des langues nationales dans nos écoles, il faut commencer par le secondaire, en introduisant des manuels bilingues. Ensuite, aller vers l’instauration d’écoles secondaires et techniques bilingues. Le but étant d’avoir, au bout de 4 ans ou 7 ans, des cadres moyens bilingues pour l’enseignement primaire, l’administration et l’économie.

Elhadji Ibrahima THIAM

source: http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=36533:enseignement-plaidoyer-pour-la-transmission-du-savoir-dans-les-langues-maternelles&catid=140:actualites

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