Car, pour eux, cela est assimilable à la restauration de l’autorité de l’Etat par le biais de la restructuration des institutions politiques du Sénégal pour une meilleure efficience et leur adaptation à un cadre plutôt orienté vers un monde en parfaite globalisation. Aussi ajoutent-ils que le doyen Mbow était, dans un passé relativement récent, au centre des Assises nationales dont les conclusions ont été menées et compilées par l’opposition sous Me Wade, et cherchaient vainement preneurs pour son application par les pouvoirs publics.

Des conseilleurs du Chef de l’Etat avaient préconisé, en lieu et place, un travail de grande envergure nationale, sous le format de consultations citoyennes. Mais sous la houlette des techniciens des différents départements ministériels et, au besoin, y apporter l’appoint en expérience d’organismes privés spécialisés en la matière et de solliciter l’arbitrage ou l’éclairage de partenaires étrangers en cas de fortes divergences des experts sénégalais. «Il y a des personnalités politiques ou de la société civile dont l’image renvoie à un pan de l’histoire politique récente de notre pays. Elles n’ont toujours pas été en odeur de sainteté avec une frange de la population. Aussi faut-il éviter de les mettre au-devant de la scène, au risque de réveiller de vieilles rancœurs. Nous avons tous vécu les différends entre le régime libéral sortant et le peuple des «assisards» en général, et particulières les échanges heurtés entre Me Wade et Amadou Mahtar Mbow, par moments. Ainsi, les libéraux étaient d’emblée contre tout ce que pourrait produire cette autorité qui, à leurs yeux, est un adversaire politique. Donc, c’est au niveau du choix de la personnalité consensuelle que l’on a péché d’abord», soutient un conseiller de Macky Sall sous le couvert de l’anonymat.

«Ismaïla Madior voulait diriger la commission…»

Aussi, la sortie du ministre-conseiller, Ismaïla Madior Fall, pour s’attaquer au travail de la Cnri ne serait pas gratuite. Elle cacherait des non-dits. Nos sources révèlent que le chef de l’Etat avait voulu que Ismaïla Madior Fall soit membre de la commission chargée de proposer les réformes institutionnelles. Mais celui-ci aurait voulu diriger ladite commission, compte tenu de son expérience avérée en la matière pour avoir été au cœur de la réforme constitutionnelle de plusieurs pays de la sous-région ouest-africaine. Mais, cela était quasiment impossible du fait que Macky Sall avait déjà donné sa parole au Professeur Mbow lors d’une entrevue privée dans l’entre-deux tours de la Présidentielle de 2012. Il lui avait promis de lui confier cette réflexion en raison de sa posture d’autorité consensuelle des Assises et de sa bonne presse auprès d’une large frange des acteurs politiques et des membres de la société civile. Macky Sall s’était déjà trop engagé pour se dédire devant le doyen Mbow.

Par ailleurs, il relève des informations recueillies de différentes sources que la Cnri soupçonne fortement que des fuites du contenu du rapport adressé au chef de l’Etat aient été savamment organisées, entraînant la parution des larges extraits du document dans la presse nationale. Et ce, selon eux, dans le but de torpiller le fruit d’un travail de longue haleine.

En tout état de cause, le président de la République est, actuellement, en phase d’étude des propositions qui lui ont été faites par la Cnri, en sus des consultations qu’il a ordonnées pour une meilleure perception du travail. 

SOPHIE BARRO

source: http://www.gfm.sn/actualites/item/11605-revelation-sur-les-attaques-contre-mbow-et-cie-macky-sall-voulait-que-ismaila-madior-fall-soit-membre-de-la-cnri.html