L’Union nationale des indépendants du Sénégal (Unis) n’est pas du tout emballée par le Plan Sénégal émergent (Pse). Ce projet du gouvernement du Sénégal, présenté comme un moyen de faire sortir le pays du sous-développement dans lequel il est plongé depuis son accession à l’indépendance il y a plus de 50 ans, est loin d’être reluisant selon cette organisation. Dans un communiqué rendu public, l’Unis soutient que «le Pse n’est pas un plan aussi complet qu’on le présente». 
Dans le document, le président de cette organisation Amadou Guèye estime que le Pse «intègre les visions conflictuelles mais ne prend pas en compte l’ensemble des enjeux  essentiels à la dynamisation de notre économie». «Le Pse a délibérément occulté la question de l’emploi des jeunes qui, au mieux, sera un accident de la croissance. Rien de clair n’est proposé pour y répondre. Il laisse intacts les enjeux du secteur informel et des Pme. Or, c’est ce segment de l’économie qui porte la croissance de notre pays et absorbe la plus grande part de l’emploi urbain. Il en est de même  pour l’agriculture nationale. 

Les stratégies de l’Etat restent orientées sur l’attraction des investisseurs étrangers à qui seront affectés les terres aménagées, financées par des prêts supportés par les Sénégalais. Les agriculteurs resteront embourbés dans les mêmes problèmes», a-t-on expliqué dans le communiqué. 
Au-delà de ces insuffisances notées dans le secteur de l’emploi et de l’agriculture, l’Unis soutient aussi que «ce plan laisse intact le problème du transfert de technologies dont nous avons besoin pour engager un début d’industrialisation ainsi que la problématique de l’adhésion des populations». En ce qui concerne ce deuxième point, l’Unis déclare qu’«après 2 ans, le gouvernement a perdu la crédibilité et  la capacité de les mobiliser». 
Par ailleurs dans le document, M. Guèye parle également du problème de leadership politique qui n’est pas non plus pris en compte dans le Pse.  «Les choix de convenance ne sont pas dictés par la rationalité économique, comme en témoigne le choix de l’autoroute Dakar-Touba pour 400 milliards sans étude», a-t-il déploré.
Après avoir fait toutes ces observations, l’Unis a tenu à préciser qu’«une campagne médiatique réussie n’est pas un succès économique et les financements promis par les bailleurs ne sont pas des financements obtenus». D’après cette organisation, le gouvernement du Sénégal qui souffre «jusqu’à ce jour d’un problème de capacité à exécuter ses propres engagements et objectifs financiers dans le respect des contraintes de temps, de budget et de transparence qui sont conditionnels aux décaissements de ces financements, est le premier obstacle à son propre plan». «C’est pourquoi après s’être endettés pour construire des infrastructures, les Sénégalais risquent de se réveiller avec  des conditions de vie inchangées et une croissance déclarée en hausse. Ainsi en était-il du régime précédent», a-t-on souligné dans le document.

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SOURCE: http://www.lequotidien.sn/index.php/politique/item/28986-reaction-apr%C3%A8s-avoir-not%C3%A9-des-insuffisances-dans-le-plan-s%C3%A9n%C3%A9gal-%C3%A9mergent--l%E2%80%99unis-met-en-garde-contre-l%E2%80%99euphorie-suscit%C3%A9e-sans-raison