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Jeu, Nov

Le message à la nation du président est passé à côté des principales préoccupations des Sénégalais

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« Le motif le plus important du travail à l'école, à l'université, dans la vie, est le plaisir de travailler et d'obtenir, de ce fait, des résultats qui serviront à la communauté[1]

Seul le travail continue fait, sur la base et dans les règles de l’art, peut insuffler et assurer un résultat utile aux populations et aboutir au développement global  d’un pays. Cette affirmation est, tout évident, sans équivoque et valable partout et pour toujours ! Le président de la République en déclarant avec une satisfaction non dissimulée, dans son message à la nation que : « Suivant la feuille de route que je lui ai assignée, le gouvernement, toujours à votre écoute et à votre service, restera dans le temps utile ; le temps du travail ; le temps de l’action et du résultat. »

Il n’y a, aucun doute, mais ce sentiment est loin d’être partagé par une bonne partie des travailleurs sénégalais qui, justement, peinent, en ce moment, à se rendre à l’heure, à leurs lieux de travail. Ceci, du fait, de l’embouteillage monstrueux et anarchique qui prévaut, actuellement, partout dans Dakar et sa région. Évidement, nous le constatons tous avec désolation, comme un fait indiscutablement avéré, quotidien et permanent. Cette situation, incontestablement, très grave constitue absolument à elle seule, une réelle entrave au travail tout court. Et, à plus forte raison, lorsqu’en outre, on le veut bien utile. Monsieur le président, en vérité, votre gouvernement et vous-même font tout, sauf d’écouter et d’être au service des citoyens sénégalais. Et, moins encore, de rester dans le temps utile, lequel a, nécessairement, pour base légale 8h effective par jour. Mais, voilà que celui-ci est toujours amputé de 2 à 3h de perte du temps à cause, justement, de cet embouteillage qui embrase Dakar et sa région. Alors, tout compte fait, votre gouvernement ou vous, plutôt, êtes aux antipodes d’un temps utile de travail, pour n’avoir pas, justement, pu assurer au travail son temps complet nécessaire afin qu’il puisse bien remplir ses fonctions.

En effet, il est dit que le plus grave défaut, voire majeur d’un chef, c’est d’afficher, toujours, de l’autoglorification ou l’autosatisfaction, même dans des cas d’échecs patents. Ce défaut majeur prête, à de tels chefs, des yeux trompeurs qui l’empêchent ainsi de voir la réalité en face, même lorsque celle-ci leur crève les yeux. Cette vanité ou prétention démagogique est le propre des libéraux souvent très suffisants, c’est bien leur marque indélébile congénitale. Et, en écoutant le président Sall on est, vraiment, tenté de se demander si ce dernier vit, effectivement, dans le même Sénégal que nous ? Sinon, il est, tout de même, impensable que, lui, chef de l’Etat de surcroît, ne sache pas jusqu’à présent, que les Sénégalais vivent et souffrent le calvaire des embouteillages depuis des années et chaque jour davantage. Ce qui, d’ailleurs, fait que les Sénégalais ne peuvent même plus circuler, convenablement, afin de pouvoir se rendre au travail, à l’heure indiquée. Et, tout cela à cause, justement, des énormes difficultés relatives à la circulation routière et mobilité urbaine impossibles dans la région de Dakar, voire même dans toutes les régions du Sénégal. Ces embouteillages innommables et injustifiables qui prévalent à Dakar et paralysent, combien, toutes les activités en général, relèvent d’une mal gouvernance évidente du pays. L’on dénombre des embouteillages auxquels, malgré leur persistance et leur durée, le gouvernement non seulement n’apporte jusque-là pas aucune solution, au contraire, il ne se préoccupe même pas de cela. Au regard de la réalité, tout-à-fait, indiscutable, à laquelle nous sommes, chaque jour, confrontés, il faut le dire tout net, le gouvernement fait comme si de rien n’étai. Prenons cet exemple concret d’embouteillage indescriptible qui s’est produit ce samedi 06//01/2018 au rond point de Yoff vers les environs 19h qui a duré plusieurs heures. Et, il est sûr et certain que ce cas n’est pas isolé et, qu’il en existait même, sûrement, d’autres, en plusieurs endroits à Dakar. En tout cas sur les lieux, je n’ai pas aperçu la présence de plus de deux gendarmes. Ces derniers étaient complètement débordés et noyés par les voitures. On le voit bien, même l’autoroute à péage n’est pas épargnée par les embouteillages monstres, aux heures de pointe. Il est plus que certain, s’il s’agissait par exemple d’une manifestation politique d’opposants à n’importe quel endroit, la police ou gendarmerie allait, dard-dard, débarquer prestement dans les minutes qui suivent pour disperser la manifestation. Alors, ceci n’est pas seulement une faute grave de conduite discriminatoire mais, c’est bien un indice manifeste qui démontre l’inégalité dans le traitement des citoyens. Un tel comportement dévoile, parfaitement, l’insécurité dans laquelle nous, populations vivons. Il prouve aussi que les forces « publiques ou de sécurité » ne sont pas, du tout, républicaines et au service des populations, loin s’en faut, mais que pour les hommes au pouvoir. Voilà pourquoi, le message du président Sall est, complètement, passé à côté, pour avoir occulté et passé sous silence un calvaire permanent qui crève, cependant, les yeux de tous les Sénégalais. Mais voilà que son message n’a même pas évoqué l’existence de cette situation dramatique, pourtant grosse de danger avec ses répercussions économiques et sociales insondables, comme si c’était un banal fait divers. Je suggère aux journalistes de télévision de faire un reportage concret sur les embouteillages et la circulation en général, pour montrer visuellement à tous ce spectacle désolant.

Mais, comment dans de telles conditions inadmissibles, paralysant toutes les activités du pays tant en général au plan économique et en particulier social, un gouvernement veut-il et peut-il prétendre que le travail dans son acception globale soit, convenablement, bien fait ? Et qui plus est, de vouloir en plus, tirer d’une telle situation catastrophique les fruits escomptés, alors que même les conditions minimales à cela sont bien loin d’être remplies. C’est exactement, comme si le président Sall voulait en même temps une chose et son contraire. Il ne s’y prendrait, vraiment, pas autrement ! Alors, le président Sall oublie t-il donc que pour obtenir le résultat escompté de n’importe quelle action, il y a, nécessairement, une contrepartie ou un prix à payer, à savoir au préalable satisfaire aux exigences.

Mais, le président de la République, ignore t-il ou méconnait-il jusqu’à ce point une telle problématique ? Si tel est, bien, le cas, il aura fait montre alors d’une négligence coupable, d’un manque impardonnable de vigilance et de suivi indispensable du pouls du pays, dans ses moindres détails. Car ceci est une exigence qui fait, absolument, partie de ses responsabilités. Assurément l’absence d’observation de cette haute charge de sa part est, bien évidemment, un manquement extrêmement grave, pour un chef d’Etat qui devrait même être en mesure de sentir la respiration de ses concitoyens au quotidien, autrement dit, de veiller scrupuleusement à leurs moindres préoccupations essentielles. Ou bien le président a t- il fermé, sciemment, les yeux sur une situation aussi préoccupante pour tout le pays ? Si l’on en juge par l’attitude du président et à y regarder de près, c’est une situation à laquelle, il n’attache aucune importance et ne cherche même pas à lui trouver une solution radicale et définitive. Mais, plutôt, il la laisse ainsi se détériorer davantage, sans absolument, rien faire. Mais, à quelles fins ? Lui seul saurait le dire.

Logiquement, compte tenu de tous ces impairs énumérés, le président pouvait bien se passer de l’évocation de la question du temps utile dans son message. Ou bien, l’a-t-il, juste, fait pour l’embellissement de son message ou bien alors pour endormir les Sénégalais ? Car, dans tous les cas, il est bien évident, pour tous et dans la logique simple des choses que, le temps utile, c’est d’abord celui accompli intégralement, à savoir le temps légal de travail, soit 8h par jour, et exécuté dans les normes et règles de l’art. Nous savons tous que dans la présente situation avec les embouteillages que nous vivons au quotidien, il faut, tout au moins, quelle que soit la bonne volonté des travailleurs, perdre 2 ou 3 heures de temps avant de pouvoir rejoindre son lieu de travail. Par conséquent, il est quasiment impossible à certains travailleurs qui ne se trouvent pas tout près de leurs lieux de travail, de pouvoir respecter les 8 heures effectives. Ensuite, le temps au travail commence impérativement par lui consacrer les 8 heures dues effectivement, ce qui est impossible dans les conditions actuelles de la circulation. Alors, le résultat étant fonction de l’action, donc au travail, par conséquent, celui d’une action non accomplie entièrement, devient éclopé, ainsi négatif à cause de tous ces manquements à la base.

Au-delà de tous ces anachronismes que nous venons de souligner tantôt, l’on note aussi que le Sénégal est singulièrement marqué, après 58 ans d’indépendance, comme l’un des rares pays au monde, pour ne pas dire le seul, qui ne dispose pas d’une régie nationale des chemins de fer respectable. Pire, même l’embryonnaire de régie de chemin de fer qui datait de la colonisation a été purement démantelé. Pour montrer encore son arrimage à l’arriération et l’archaïsme décadent qui, de fait, divorce totalement avec le modernisme ou la marche de notre temps, c’est seul au Sénégal où l’on trouve encore en circulation des véhicules de transport public âgés à peu près de 100 ans. Ainsi, le Sénégal, sans état d’âme, s’identifie encore bien tristement, en ce XXIe siècle, comme étant le rare pays qui compte encore dans son parc de véhicules de transport en commun de personnes en service, des pièces dont logiquement leur place est se trouve dans les musées, puisqu’ils ont cent ans d’âge. Il s’agit de ces cars rapides de vieilles carcasses qui ne tiennent plus la route.

Au regard de la présente situation, c’est comme si dans ce gouvernement aucun département ministériel n’a en charge cette question de transport terrestre ? Et, comme également, si ni la police ni la gendarme ne s’occupe plus de la circulation et mobilité urbaine ? Tout observateur attentif et vraiment sérieux peut noter que votre gouvernance est marquée incontestablement, Monsieur le président, par l’irrationalité notoire ainsi que le mauvais choix des objectifs prioritaires en faveur des populations. En effet, au lieu de travailler à réaliser des œuvres d’utilité publique au bénéfice des populations, non, vos choix politique, économique, social et culturel sont, plutôt, toujours portés sur des infrastructures de prestige, comme par exemple le centre de conférence Abdou Diouf ou pour satisfaire une caste de privilégiés de prédateurs et de transhumants –ces animaux à statut humain- qui font la navette entre les régimes qui s’installent. Qui ose dire vraiment que ce centre est plus d’utilité publique ou d’urgence sociale par rapport à la résolution définitive de l’épineuse question de la mobilité urbaine et fluidité de la circulation à Dakar ? En vérité, c’est sans commune mesure !

Par ailleurs, au-delà de cette situation dramatique, la mobilité urbaine ou fluidité de circulation à Dakar qui est un véritable casse-tête chinois, ce qui, en outre, est aberrant et rend furieux les usagers de la route, c’est qu’en dépit de cette particularité sénégalaise peu flatteuse de toutes ces anomalies inacceptables, il faut, également, noter que Dakar, la capitale sénégalaise, n’est pas doté suffisamment en feux de signalisation ou en tout cas pas en bon état de marche. Sinon, peut être dans quelques rares points en ville, là où, il n’existe pratiquement pas d’embouteillage sérieux. Mais, ce n’est pas tout, nous constatons, également, qu’en dehors de Dakar ville, il est, aujourd’hui, rare de voir, suffisamment, d’agents de force publique affectés (policiers ou gendarmes) pour réguler la circulation ou tout au moins, décanter certains bouchons dans Dakar afin de permettre une bonne fluidité de la circulation. Il n’est pas besoin de le dire, puisqu’il est évident, qu’une telle situation si compliquée a, nécessairement, besoin de vrais professionnels aguerris, à savoir des agents de force publique dont le professionnalisme ne fait l’ombre d’un doute. Et pour lesquels le métier comporte bien cette fonction de régulation de la circulation routière. Par conséquent, les fameux agents de sécurité de proximité (ASP) sont, évidemment, de fait, hors circuit et priés d’aller voir ailleurs. Sans aucune méchanceté, mais pour simplement dire à : « chacun son métier les vaches seront bien gardées ! »

Voilà, Monsieur le président de la République, une préoccupation centrale parmi tant d’autres qui fait, indiscutablement sans nul doute, l’unanimité des Sénégalais, en ce moment. Et ensuite, l’impact négatif de la circulation aujourd’hui sur le bon fonctionnement du travail, voire même du résultat globalement sur l’ensemble des activités en général, du pays, est incontestable.

Mandiaye Gaye

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Dakar, le 08/01/2018

 

[1] Citation de Albert Einstein ; Albert Einstein et la relativité, Ed. Seghers (1961)