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Mais, est-ce que véritablement, l’intitulé qui dénomme IPRES répond correctement à son but et à la satisfaction des retraités du Sénégal, pour qui, cette institution a été spécifiquement créée, en vue de faire face à leurs vieux jours ? La réponse à cette question est d’emblée sans équivoque et sans appel, non. Egalement, sans risque de se tromper, on pourrait affirmer que de tels faits aussi ahurissants ne peuvent se passer et ne sont possibles que dans un pays comme le Sénégal. Mais, au nom de quoi, les retraités du Sénégal, principaux actionnaires au capital de l’IPRES, devraient être les moins informés de la vie d’une institution qui les appartient ? En outre, pourquoi sont-ils les moins rémunérés de cette épargne ou réserve dont ils ont été au centre et parmi ceux qui ont rendue réalisable sa constitution, par leurs cotisations.
La réalité, dans cette institution qui se caractérise par sa gestion bien nébuleuse, actuellement, tout y est fait en dehors et à l’insu des principaux concernés, les retraités. Ainsi, c’est comme si les retraités, principaux pourvoyeurs de fonds pour l’alimentation des réserves de l’IPRES grâce à leurs cotisations au cours de leur période d’activités, ne comptent pour rien sinon, que pour peu. Ce qui fait qu’ils sont, pratiquement, considérés comme n’ayant aucun droit de regard sur la gestion de cette institution ? Alors que sans eux, cette institution n’aurait pas existé. C’est une aberration et une injustice notoire!
En observant attentivement la conduite ou gestion de l’IPRES, on peut se demander si cette institution est sous le contrôle d’un organisme de surveillance de sa gestion. Car, l’on constate visiblement, que la direction générale de l’IPRES en parfaite collaboration avec le conseil d’administration gèrent de manière opaque l’institution avec la complicité tacite de l’Etat. L’Etat, pourtant puissance publique laisse ainsi faire. Logiquement, sur quoi l’on se fonde et au nom de quoi, ceux pour qui et grâce à qui cette institution a vu le jour et vit encore par l’apport des travailleurs en activité, n’ont même pas le droit à l’information la plus complète sur la gestion de leurs biens ? Pourtant, pour faire montre et marquer la transparence dans la gestion, comme cela se fait bien ailleurs on donne l’information aux concernés. Mais dans le cas de l’IPRES ici, le rapport de gestion du conseil d’administration n’est jamais porté à la connaissance des retraités et, cependant ce sont eux les principaux actionnaires et ayant-droits attitrés. Curieusement, les représentants des retraités au sein du conseil d’administration, soit ils sont noyés dans la majorité soit alors contraints au silence pour on ne sait quelle raison¸ En tout cas, leur présence au sein du C A est inutile car ils ne rendent, apparemment pas, compte aux retraités qui sont leurs mandants, de ce qui se passe à l’IPRES au plan de la gestion des affaires courantes et du patrimoine réel de l’institution. Il y a aussi cette sorte de bamboula qui règne à l’IPRES et consiste à laisser libre cours la direction générale et le conseil d’administration le soin de s’attribuer des privilèges exorbitants, sans contrôle, et ce dans une opacité totale. Alors que dans le même temps, se démènent à joindre les deux bouts avec leurs pensions dérisoires qui, ne sont améliorées qu’au compte-goutte. Les retraités, dans une pareille situation, sont parfaitement dans leur droit de savoir qui bénéficie de quoi et pourquoi à l’IPRES ? C’est également leur droit d’éviter que l’Institution ne soit pas une vache à lait pour certains?
Au fond, à y regarder de près, le président du conseil d’administration de l’IPRES est, un véritable manitou qui gère l’institution à sa guise et décide quasiment de tout, comme bon lui semblerait, malgré même le conflit d’intérêts qui est lié à son statut particulier d’avoir entre ses mains plusieurs fonctions qu’il cumule. En effet, le PCA de l’IPRES est porteur de multiples casquettes à la fois dans le secteur des affaires économiques et sociales. Il est, tout d’abord un homme d’affaires à la tête de plusieurs sociétés personnelles, responsable politique du parti au pouvoir, Vice-PCA de la Caisse de Sécurité Sociale (CSS), PDG de King Fahd, etc. L’homme est ainsi présenté: « Racine Sy PDG du King Fahd, sa sœur est PDG adjoint, son frère aux achats et son oncle est le caissier… » Mais, tout cela ne constitue-t-il pas un conflit d’intérêts ? Mamadou Racine Sy est véritablement le champion en cumul de fonctions au Sénégal au regard de ce qui suit : « Pdg King Fahd Palace, Pca Ipres, Pca Aspt, vice Pca Css, etc. » Et, en dehors tout cela, il a ses propres affaires et son appartenance au groupe Bolloré. En effet, si M. Sy vivait dans un Etat, véritablement, de droit, on aurait relevé à sa suite une incompatibilité ou conflit d’intérêts entre toutes ces fonctions aux mains d’une seule personne. Alors, c’est comme si ce dernier était un superman doté de pouvoirs exceptionnels en gestion. Mais hélas, le Sénégal, bizarrement, et surtout en matière de transparence dans la gestion et le choix des hommes, fait toujours l’objet d’exceptions peu recommandées.
A notre niveau d’information, jusqu’à preuve du contraire, l’IPRES n’a pas encore fait l’objet d’un audit très sérieux dont le résultat a été porté à la connaissance des retraités. Cela, malgré cependant tous les détournements, malversations et autres mauvaises gestions qui ont émaillé les gestions des anciens conseils d’administration et directions générales. Tous ces manquements avérés et récurrents ont été passés, tout bonnement et à chaque fois, en pertes et profits, sans autre forme de procès. Et, l’on reprend les mêmes pour recommencer à zéro avec d’autres semblables. Pourtant les retraités, comme principaux concernés et actionnaires ont le plein droit de savoir quel est le patrimoine matériel et immatériel de l’IPRES ? Quelle est la composition exacte du patrimoine ? Et, entre quelles mains se trouve précisément ce patrimoine ? Et, comment il est géré ? Egalement, ils ont le droit de savoir à travers les bilans annuels de l’IPRES, la situation financière précise qui montre clairement le niveau des dettes dues par l’Etat, les entreprises qui restent devoir des cotisations non encore reversées à l’IPRES et autres débiteurs ? A titre de rappel et d’information, il a été noté dans le passé que quelques-unes des sociétés de l’actuel PCA de l’IPRES n’étaient pas à jour du reversement des cotisations de ses travailleurs comme il en est de même aussi de l’Etat à propos de certains agents qui travaillent dans des sociétés relevant de ce dernier.
Au total, en nous fondant sur tout ce qui précède et relatif à l’IPRES, nous pouvons affirmer être en présence d’une gestion nébuleuse de l’IPRES qui manque totalement de transparence. Ainsi, c’est comme si personne n’était responsable du contrôle et de la conduite de l’IPRES en tant qu’institution sous la garde d’l’Etat. C’est la raison, certainement, qui fait que, cette institution pour retraités est devenue une aubaine, à la merci des directions générales et PCA, qui leur sert de mangeoire. Ainsi, sans aucune gêne, ceux qui dirigent l’IPRES prennent toutes les libertés pour se servir et satisfaire leurs moindres besoins. Alors que, lorsqu’il s’agit de la revalorisation des pensions des retraités, la direction de l’IPRES traine le pas et joue la mauvaise volonté.
La preuve, depuis le début de l’année 2018, il avait été annoncé une augmentation des pensions de misère des retraités, mais jusque-là, l’effectivité de la mesure se fait attendre et l’application de la décision est toujours reportée sine die ou aux calendes grecques. A l’image de la malgouvernance ou à une armée mexicaine dans laquelle les généraux se bousculent, on est tenté de se demander si le bateau Sénégal a un vrai capitaine à bord qui maîtrise parfaitement les commandes afin d’éviter que celui-ci ne tangue vers la dérive. Ainsi, au vu de cette anarchie, à profusion, dans la gestion des affaires publiques, qui laisse libre cours aux directions des entreprises, services nationaux, agences, etc. de faire ce que bon leur semble, on ne peut, raisonnablement, pas s’empêcher de penser à cela. C’est cela qui justifie et nous donne la preuve manifeste de l’injustice sociale qui prévaut aujourd’hui dans notre pays. Ainsi, nous avons d’une part, ceux qui, parce qu’ils gèrent des fonds publics, ont presque toute latitude de disposer librement, bien entendu illégalement, des biens qu’on leur a confiés, sans crainte d’aucune sorte d’être sanctionnés demain, et d’autre part, des retraités qui ont, au cours de vie active, donné le meilleur d’eux-mêmes à leur pays en vue d’assurer demain leur vieux jours, qui manquent de tout, parce que délaissés par un Etat irrespectueux des personnes âgées et qui profite indûment avec d’autres intrus du fruit du labeur des retraités, fruit déposé sous forme de réserves à l’IPRES.
Présentement, le Conseil d’Administration et la Direction Générale de l’IPRES comme l’Etat d’ailleurs sont en train de se sucrer sur le dos des retraités, sans défense. Ceux-là qui, cependant, ont été ceux qui ont tant travaillé pour leur pays et se sont cotisés pour constituer une telle réserve, mais les voici qui trinquent en ce moment pendant leurs vieux où ils ont tant besoin de soutien. Et, en lieu et place d’être remerciés pour services rendus à leur nation, les retraités de l’IPRES sont traités comme des quémandeurs qui sollicitent de l’aumône. Alors que ce qui est réclamé, c’est incontestablement leur droit et leur dû. Assurément, cette pratique en cours en ce moment à l’IPRES n’est rien d’autre qu’un détournement d’objectif ni plus ni moins.
Voilà pourquoi, le président de la République est directement et vivement interpelé, sur le cas de l’IPRES avec ce traitement dégradant qu’elle inflige à ces personnes âgées, au crépuscule de leur vie, qui ont cependant servi dignement et utilement leur nation jusqu’à leur retraite. Le président de la République qui affiche ses largesses et ne cesse d’offrir volontairement des privilèges à des individus qui n’ont pratiquement rien fait ou ont peu fait alors pour leur pays, comparés aux retraités. En outre, il augmente salaires et indemnités à des corps et à qui il veut, alors qu’ici, les retraités ne demandent qu’à recevoir leur dû et être traités décemment, à défaut de l’être honorablement, comme cela aurait bien dû être. Il est clair donc, que si le président de la République continue de garder le silence sur le pénible et douloureux cas si inquiétant des retraités de l’IPRES qui n’en peuvent plus, il sera tenu comme le seul responsable de ce qui arriverait aux retraités. Car, par son silence, il cautionne de fait, toutes ces pratiques soulignées et dénoncées tout le long de ce texte. Oui, il est clair et ne fait aucun doute que, c’est parfaitement au président de la République qu’il incombe et revient absolument de régler les problèmes épineux de tous les Sénégalais. Par voie de conséquence, il est inadmissible que les retraités soient en reste et les dindons de la farce.
Au demeurant, il est temps qu’au Sénégal, l’on mette fin maintenant à ce traitement dégradant à deux vitesses des Sénégalais par ceux qui les gouvernent car, un tel traitement est la forme la plus abjecte qui soit, comme injustice sociale dans une société humaine.
Mandiaye Gaye
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Dakar, le 19/06/2018