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D'abord, il n'est pas exact de dire que le Président de la République est opposé à toute augmentation des salaires, d'autant plus qu'il a dit dans le même discours, qu'il est favorable à leur augmentation dans le Privé tout en recommandant aux Centrales syndicales qui sont en négociation avec le Patronat , de trouver un compromis pour une augmentation à hauteur de 3% à la place des 25% qu'elles réclament, là où le Patronat propose 2% dans un contexte de bas taux d'inflation qui tourne autour de 1%!
Le Président leur a rappelé l'effort déjà consenti par le Patronat en acceptant de porter le SMIG de 36.243 Frs CFA par mois, à 52.500 Frs CFA à partir du 1er juin 2018 , puis, à partir du 1er janvier 2019, à 55.000 Frs CFA, et à partir du 1er Décembre 2019, à 58 900 Frs CFA.
Par contre, ce sont les salaires des agents de l'Etat qu'il déclare ne pas avoir les moyens de les augmenter maintenant, après les avoir augmentés en 2013 en baissant significativement l'impôt auquel ils sont assujettis. Et cela, pour préserver les équilibres macro -économiques qui lui permettent de tenir tête au FMI et à la Banque mondiale qui font pression pour faire cesser les subventions, réduire l'impôt sur les Bénéfices des entreprises, faire appliquer la " vérité des prix", tout en élargissant, l'impôt sur le secteur informel, afin de porter la pression fiscale à 20% au lieu des 16% actuellement.
D'ailleurs les Centrales unanimes ont dit que leurs revendication de hausse des salaires ne concernent pas les agents de l'Etat, pour lesquels, elles ont demandé la " révision du système de rémunération des agents de l'Etat", notamment le " système indemnitaire" qui a produit de profonds dérèglements et de profondes injustices dans leur rémunération.
Le Président a bel et bien répondu favorablement à cette revendication des Centrales en soulignant qu'il " allait faire des propositions"!
Donc, au vu de tout cela, comment peut-on reprocher au Président de la République d'avoir " refusé" la hausse des salaires qui serait demandée par les Centrales, en y voyant " un manque de respect du Président de la République envers elles, pour lancer des "appels " à peine voilée, à une " riposte syndicale à la hauteur de l'affront"!
Ensuite, le Président a rappelé son attachement à la défense du pouvoir d'achat par sa politique d'administration des prix, soutenue par de fortes subventions sur l'énergie et en faveur des agriculteurs, après avoir, dès 2013, baissé l'Impôt sur les Salaires, là où le FMI et la Banque mondiale font pression pour le rétablissement de la " vérité des prix", donc, vers une flambée des prix, même au risque d'un soulèvement populaire comme au Soudan, ou à des manifestations publiques du genre des " Gilets jaunes"!
Cependant, c'est sa décision de créer une taxe sur le Ciment, non pas à des fins budgétaires, mais pour financer un "Fonds de garantie d'accès au logement social", qui serait logé au sein du FONGIP, qui a occasionné une polémique sur sa volonté réelle de protéger le pouvoir d'achat.
Ces critiques voient cette nouvelle taxe comme un déclencheur d'une flambée inflationniste des prix, qui risque de rogner le pouvoir d'achat, à cause de son effet qui serait inhibiteur sur l'offre en logements.
Mais cette vision mécaniste des effets de cette taxe sur l'offre en logements sociaux, n'est pas inéluctable , du fait qu'elle crée une niche de demandes de logements sociaux, susceptible d' attirer les investisseurs dans ce créneau, du marché des logements , devenu porteur.
C'est une politique de relance des logements sociaux, non pas par des incitations fiscales de baise des coûts de la construction qui vont bénéficier principalement au Grand et Moyen standing, et à l'offre de Bureaux, mais, par la demande de logements sociaux , devenue solvable, grâce au Fonds de Garantie, et qui seront devenus accessibles aux salariés moyens, grâce à la durée de ce type de crédit logement portée à 20 ans.
Grâce à ce mécanisme, la SNHLM et la SICAP, appuyées par la BHS et la Caisse de Dépôt et de Consignation, vont agir, à la baisse par leur offre massive, sur les prix des logements sociaux et de la location.
C'est cette politique volontariste d'agir sur l'offre en logements sociaux pour baisser les prix des logements nouveaux et de la location, par l'appui à la formation d'une forte demande solvable et soutenue, que les détracteurs du Président de la République sur cette taxe sur le Ciment, ne sont pas parvenus à comprendre, et cherchent à créer un climat de contestation pouvant déboucher sur des manifestations populaires, pour l'obliger à y renoncer, au grand bénéfice des Cimentiers des Grandes entreprises de BTP, et des propriétaires- bailleurs de logements et de chambres!
Ibrahima SENE PIT%SENEGAL
Dakar le 8 Mai 2019