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Le cadre idéal d’une bonne gouvernance dans une République qui prône la démocratie, c’est tout d’abord l’existence d’institutions crédibles et pérennes qui garantissent les libertés fondamentales à tous les citoyens, mis sur le même pied d’égalité devant la loi.
Ensuite une gestion rigoureuse, vertueuse, rationnelle et efficiente des biens publics, communs à toute la nation et confiés à un gouvernement. Biens, dont la redistribution aux ayants-droit, devra obéir strictement à des critères préétablis, justes, équitables et transparents. Et ces critères eux-mêmes, seront déterminés par des règles et principes conformément aux lois en vigueur dans la République, selon l’apport, les efforts ou la part des uns et des autres dans la marche du pays ou la constitution de cette richesse nationale, patrimoine commun. Et ceux qui ont en charge de la gouvernance, doivent s’attelet impérativement à résoudre les besoins primordiaux et préoccupations essentielles des populations.
La bonne gouvernance doit exclure de fait et de manière absolue, toute forme d’attribution de privilèges. Au demeurant, il ne devrait être accordé de privilèges à personne, quel que soit par ailleurs le statut revêtu par la personne, à moins de vouloir alors violer délibérément la constitution qui considère tous les citoyens sur le même pied, par le fait de créer deux types de citoyens sénégalais totalement différents. La République ne reconnait à aucun de ses citoyens un privilège quelconque. Mais par contre, elle a l’obligation d’assurer et de garantir à tous ses citoyens, tous leurs droits reconnus, sans aucune exception ni discrimination, sauf, celle positive, accordée légalement aux seuls handicapés, pour compenser en partie leur infirmité.
Une bonne gouvernance exige l’égalité des chances de tous les citoyens par rapport aux biens et patrimoine de la Nation, ce qui appelle forcément, l’existence réelle et sans équivoque, d’une justice équitable et non discriminatoire dans toute la République. En effet, dans une bonne gouvernance, une justice équitable joue parfaitement un rôle prépondérant de premier ordre, de régulateur social important, par la sauvegarde des intérêts et la protection des droits de chacun, contre toute injustice et d’où qu’elle puisse venir, que cela soit du côté de l’Etat et ses démembrements, ou des citoyens entre eux. Une bonne gouvernance a nécessairement besoin d’avoir une justice indépendante, qui règle les conflits et différends entre les citoyens eux-mêmes, et entre l’Etat et ses citoyens, sur la base de l’application stricte de la loi dans toute sa rigueur.
La bonne gouvernance de la République, incombe et relève aussi bien de la responsabilité des gouvernants que des gouvernés, et chacun en ce qui le concerne. Autrement dit, il revient à l’Etat comme aux citoyens, le devoir à chacun de jouer sa partition dans une parfaite symbiose, comme cela doit se faire dans un véritable Etat de droit. Dans le cadre de la République et l’Etat de droit, en vue d’une bonne gouvernance, il y a évidemment lieu de part et d’autre, l’assumassions des charges, pour chacun en ce qui le concerne, à savoir pour l’Etat ses obligations et les citoyens leurs devoirs. Ainsi chacun d’eux, est tenu impérativement de s’acquitter avec abnégation, des charges qui lui incombent. Et, ce ne sera qu’après les avoir accomplies, que l’un pourra alors user de ses prérogatives et l’autre exiger ses droits inaliénables.
La bonne gouvernance suppose bien entendu, au-delà du cadre institutionnel idéal souligné plus haut, également le plein développement économique et social du pays, dans le sens de la progression et modernisation des forces productives, conditions sine qua non requises, pour l’augmentation de la production nationale des biens et services, et l’accumulation de la richesse nationale en vue de satisfaire les besoins vitaux incompressibles des populations.
La bonne gouvernance c’est aussi, prioritairement, un gouvernement restreint composé de d’hommes et de femmes compétents, au service du peuple, pour satisfaire ses besoins primordiaux, et non s’enrichir personnellement, ou à faire des dépenses de prestige improductives et autres futilités pour le compte de l’Etat central. C’est justement là, où devrait intervenir une gestion rigoureuse, efficiente, efficace et rationnelle des biens de l’Etat, pour booster le développement. La bonne gouvernance, c’est aussi la création d’une valeur ajoutée, d’une croissance forte et durable, seul gage pour induire la création de plus d’emplois possible pour les jeunes, et autres demandeurs. Il est évident que la gestion participative la plus large des affaires publiques, avec des citoyens de compétences avérées, vertueux et pleins d’éthique, à la place qu’il faut, est un facteur déterminant indéniable, qui impacte positivement sur la bonne gouvernance. L’esprit patriotique et républicain avec une conscience citoyenne élevée du plus grand nombre des Sénégalais, feront de nous, un peuple majeur et mature, qui n’acceptera plus de se faire conduire comme des moutons de panurge ou à l’abattage, par les hommes qui se succèdent au Pouvoir dans notre pays. Un tel peuple, fait avec de telles ressources humaines, placera immanquablement la Patrie avant tout, comme il se doit justement et non le parti avant la Patrie, comme le clame malheureusement, certains militants de l’APR. Ce sont là, des atouts avérés de grande valeur et facteurs dynamiques pour mener parfaitement la bonne gouvernance et booster le développement dans tous les domaines d’activité du pays. Ou alors, comme c’est à la mode maintenant, pour favoriser l’émergence.
La bonne gouvernance consiste aussi à réduire à sa plus simple expression les disparités criardes inadmissibles qui perdurent entre les différentes régions du pays, par un développement économique et social équilibré et rationnel sur la base des potentialités et spécificités de chaque région naturelle. Le constat incontestable et regrettable que l’on peut parfaitement établir à ce niveau depuis l’indépendance, est que c’est de l’anachronisme ou sur place. Il est frappant de voir, que seul Dakar, et Thiès un peu, ont eu à bénéficier d’investissements relatifs aux infrastructures. C’est une grave anomalie et une irrationalité incompréhensible, totalement en porte-à-faux avec les principes et théories les plus élémentaires d’un système ou mode de développement économique et social d’un pays, avec toutes ses diversités internes par ailleurs. C’est parfaitement une injustice notoire qui devait être réparée depuis fort longtemps. Cette réparation, qui est plus qu’urgente et ne peut plus attendre, participe aussi une bonne gouvernance, et surtout rationnelle. Le Sénégal, on le clame partout et sous tous les toits, qu’il est un et indivisible. Mais cela est faux dans la pratique. Au contraire, nous avons en vérité plusieurs Sénégal, et même deux types de citoyens, celui prime et l’autre second. En fait, c’est bien ce qui aurait dû être, c’est-à-dire : que le Sénégal constitue un tout et il est un seul pays en entier avec toutes ses diversités en tout genre. Il faut le reconnaitre et l’accepter avec humilité, pour pouvoir repartir sur de nouvelles bases objectives. En vérité, la politique de décentralisation au Sénégal a lamentablement échoué, au regard du résultat catastrophique auquel nous sommes parvenus avec l’état de nos collectivités locales, qui n’ont en rien progressé. Cette décentralisation n’a mené nulle part la gouvernance locale, parce qu’elle a été fondée uniquement sur la politique politicienne, le clientélisme, l’irrationalisme et les privilèges accordés sur la base du népotisme, ce qui est absolument, loin de la bonne gouvernance. Tout le monde sait que certaines régions ne sont que de gros villages dépourvus de tout presque. Le manque de services sociaux de base, leur état piteux et leur insuffisance en personnel nécessaire qualifié, est la chose la plus partagée par la plupart de nos régions, hormis Dakar et Thiès. C’est un handicap majeur pour mener une bonne gouvernance rationnelle et équilibrée entre les régions d’un pays. Alors que nous devons partager équitablement dans le pays nos joies mais également nos peines.
Alors, la bonne gouvernance appelle aussi une bonne prévision de ce qu’il y à faire, et comment bien le faire pour arriver à des résultats satisfaisants pour tous. Voilà pourquoi, la bonne gouvernance doit se doter d’un plan directeur global et sectoriel de développement, qui prend en compte tous les besoins du pays en général et des régions en particulier et dans tous les domaines d’activité, pour un temps déterminé. Autrement dit : gouverner c’est prévoir !
La bonne gouvernance exige l’ordre et la discipline, comme un environnement idéal favorable à tout développement humanitaire. Ces deux catégories sont au centre de toute œuvre humaine qui voudrait se réaliser concrètement avec succès. Nous avons connu dans le passé et assisté à des exécutions anarchiques de budgets de l’Etat, exécutions dans lesquelles, l’ordre et la discipline étaient totalement absents, c’était le système estampillé : Abdoulaye Wade. Il était fait d’indiscipline budgétaire, avec de multiple sous-caisses et des décaissements à anarchiques avec des ordres qui fusaient de partout. A cet effet, la bonne gouvernance –a travers le gouvernement en place- doit dans les meilleurs délais dégager d’abord les priorités nationales de l’heure, les sérier selon l’urgence, et les exécuter dans l’ordre prioritaire et la discipline. Cette méthode, permettra de réunir tous les atouts et toutes les chances du côté de la bonne gouvernance, en vue de réaliser avec succès, de manière rationnelle et au plan national, les objectifs visés. Il va de soi alors, et c’est même l’évidence, que l’anarchie et le désordre ne riment point avec aucune réussite. Par conséquent, la bonne gouvernance qui doit conduire objectivement au véritablement développement économique et social, finalité de la bonne gouvernance, ne pourra jamais se réaliser, sans l’ordre et la discipline intégrés au cœur d’un tel exercice.
Ce sont là, quelques indications non exhaustives, relatives de mon point de vue, à une bonne gouvernance.
Mandiaye Gaye
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