Fast backlinks and Guest-post hosting
Au-delà de certaines erreurs de perception qu’il faut savoir relativiser, le livre du Professeur Sankharé est à saluer ; oui, il a le mérite de confirmer que l’Islam n’est pas une religion descendue ex nihilo et que le Coran qui est le rappel de tous les livres antérieurs est véritablement un patrimoine de toute l’humanité. Et je persiste à penser qu’il est de bonne foi ; en tant que musulman croyant, il n’a jamais renié l’Islam ; il n’a jamais nié l’essence divine du Coran et sa révélation au Prophète par l’intermédiaire de l’Ange Gabriel ; oui, il a explicitement déclaré qu’il croit au Prophète Mouhammad (PSL) et à tous les autres prophètes qui l’ont précédés, citant même un extrait du verset coranique suivant :
(285 Le Messager a cru en ce qu'on a fait descendre vers lui, venant de son Seigneur – les croyant de même : tous ont cru en Allah, en Ses anges, à Ses livres et en Ses messagers ; (en disant) : “Nous ne faisons aucune distinction entre Ses messagers”. Et ils ont dit : “Nous avons entendu et obéi. Seigneur, nous implorons Ton pardon. C'est à Toi que sera le retour”. (Cor. 2 : 285 – La Vache – Al-Baqarah)
Et certes, il s’est manifestement fourvoyé dans sa perception de la révélation, en réfutant l’illettrisme du Prophète (PSL) ; mais il n’a jamais affirmé que le Coran est fabriqué à partir des textes des écrivains grecs. Il dit seulement y avoir trouvé beaucoup d’aspects de la culture grecque – quoi de plus normal !
En vérité, au commencement, les hommes étaient dans un égarement manifeste, puis Dieu leur envoya successivement des messagers doués de Science et de Sagesse pour les tirer des ténèbres vers la lumière. Ainsi, les messagers ont une mission essentiellement civilisatrice. Et à vrai dire, il n’y a de civilisation véritable que celle que Dieu nous propose. Et du fait de l’immuabilité de la coutume de Dieu, il ne s’agit que d’une seule et même civilisation qui cependant évolue régulièrement en fonction de l’évolution de l’homme et de la société, pour déboucher sur l’Islam qui est le parachèvement de toutes les religions de la tradition biblique - et donc essentiellement du judéo-christianisme, comme en témoignent les très nombreuses références bibliques annonçant la venue du Prophète Mouhammad (PSL) [(Jean 16 : 12 – 13) ; (Jean 14 : 29)]. Ainsi, la civilisation islamique est véritablement la « civilisation de l’universel », car prônée dans ses principes par tous les prophètes. Et donc quoi de plus normal de retrouver dans le Coran des allusions à la culture grecque. Le Professeur donné l’exemple d’Alexandre le Grand (Zhûl Qarnaïni) dont le récit est rapporté par le Coran et qui, en vérité, confirme que le Coran ne peut être qu’une révélation divine ; en effet, les ‘’gens du Livre’’ (les chrétiens et les juifs) de la Mecque avaient interrogé le Prophète (PSL) à son sujet pour le confondre ; et aussitôt, Dieu fit tomber la révélation :
(83) Et ils (les gens du Livre t'interrogent sur Zhûl-Qarnaïn. Dis : “Je vais vous en citer quelque fait mémorable”. (84) Vraiment, Nous avons affermi sa puissance sur terre, et Nous lui avons donné libre voie à toute chose. (85) Il suivit donc une voie. (86) Et quand il eut atteint le Couchant, il trouva que le soleil se couchait dans une source boueuse, et, après d'elle il trouva une peuplade [impie]. Nous dîmes : “ô Zhûl Qarnaïni ! ou tu les châties, ou tu uses de bienveillance à leur égard”. (87) Il (Zhûl Qarnaïni) dit : “Quant à celui qui est injuste, nous le châtierons ; ensuite il sera ramené vers son Seigneur qui le punira d'un châtiment terrible. (88) Et quant à celui qui croit et fait bonne oeuvre, il aura, en retour, la plus belle récompense. Et nous lui donnerons des ordres faciles à exécuter”. (89) Puis, il suivit (une autre) voie. (90) Et quand il eut atteint le Levant, il trouva que le soleil se levait sur une peuplade à laquelle Nous n'avions pas donné de voile pour s'en protéger. (91) Il en fut ainsi et Nous embrassons de Notre Science ce qu'il détenait. (92) Puis, il suivit (une autre) voie. (93) Et quant il eut atteint un endroit situé entre les Deux Barrières (montagnes), il trouva derrière elles une peuplade qui ne comprenait presque aucun langage. (94) Ils dirent : Ô (Zhûl Qarnaïni), les Yajuj et les Majuj (Gog et Magog) commettent du désordre sur terre. Est-ce que nous pourrons t'accorder un tribut pour construire une barrière entre eux et nous ? ” (95) Il dit : “Ce que Mon Seigneur m'a conféré vaut mieux (que vos dons). Aidez-moi donc avec force et je construirai un remblai entre vous et eux. (96) Apportez-moi des blocs de fer”. Puis, lorsqu'il en eut comblé l'espace entre les deux montagnes, il dit : “Soufflez ! ” Puis, lorsqu'il l'eut rendu une fournaise, il dit : “Apportez-moi du cuivre fondu, que je le déverse dessus”. (97) Ainsi, ils ne purent guère l'escalader ni l'ébrécher non plus. 98. Il dit : “C'est une miséricorde de la part de mon Seigneur. Mais, lorsque la promesse de mon Seigneur viendra, Il le nivellera. Et la promesse de mon Seigneur est vérité”. (18. La Caverne : 83-97 – Al-Kahf)
Et à l’évidence, Zhûl Qarnaïni (Alexandre Le Grand) qui était grec et qui a régné sur toute la planète a très certainement très largement contribué, en son temps, à l’hégémonie de la civilisation grecque. Au demeurant, notre maître, Cheikh Seydi El Hadj Malick SY l’a évoqué dans son poème ‘’l’or décanté’’ (khilâssou zhahab), Et rien que cet exemple de Zhûl Qarnaïni (Alexandre Le Grand) pouvait justifier le titre du Livre du Professeur Sankharé, ‘’le Coran et la Culture grecque’’. Et véritablement, il n’y a rien de blasphématoire dans ses propos ; il ne mérite point tout l’ostracisme dont il est victime, depuis sa parution. Bien au contraire, son travail est à saluer, puisque le Prophète (PSL) nous exhorte à chercher la connaissance même jusqu’en Chine (contrée infidèle en son temps), nous incitant donc à la recherche, après nous avoir prévenu des méfaits de l’Antéchrist – le Libre-penseur, le ‘’Borgne’’ – qui a une vision tronquée du monde, car dépourvue de la dimension spirituelle. Il est donc fondamental de s’enquérir de toutes les sciences profanes, mais de les réactiver ensuite, en y réintroduisant la dimension spirituelle déficiente ; c’est ainsi qu’il faut comprendre que les Textes Sacrés (Coran, Thora, Evangile) soient véritablement ‘’une explication de toute chose’’ ; et c’est dire donc que les musulmans doivent forcément s’ouvrir aux autres, en particulier à la civilisation occidentale (un judéo christianisme ‘’sans Dieu’’), et à s’approprier toute connaissance licite. Oui, nous sommes condamnés à cohabiter avec les non-croyants et souvent à recourir à leur assistance, car Dieu, pour nous éprouver, leur a donné l’hégémonie pour les choses de ce bas monde, puisqu’ils n’auront aucune part dans la vie future (à laquelle ils n’y croient même pas). Et à l’évidence, il s’agit-là d’une démarche périlleuse, car le musulman insuffisamment armé spirituellement peut succomber à la fascination de leur civilisation et s’égarer, parfois irrémédiablement. En vérité, le retard des pays musulmans tient essentiellement à ce manque d’ouverture ou à l’incapacité de ses oulémas à jeter les ponts entre l’Islam et tout ce qui constitue le patrimoine de l’humanité (la ‘’modernité’’, entre autre). Il est donc heureux de noter actuellement, de la part des intellectuels, une plus grande considération et un regain d’intérêt pour le fait religieux qu’ils considèrent de plus en plus comme positif et rationnel ; leur mission est essentielle, car c’est à eux qu’incombe de faire la synthèse de la civilisation occidentale et islamique. Oui, enracinement dans la civilisation islamique, mais ouverture nécessaire aux autres civilisations (cultures) – Tel est la perception islamique du dialogue des civilisations. Et très certainement, c’est dans cette perspective que s’est inscrit le Professeur Sankharé, le très fidèle disciple de son maître, l’ancien-président et poète, L. S. Senghor qui disait : « la laïcité n’est ni l’athéisme ni la propagande antireligieuse … la religion est un aspect important de la culture ». (Source :unesco.org). Je dirai qu’elle est même l’élément déterminant de la culture ; et c’est véritablement cette vision intégrant la dimension spirituelle qui fait de la culture, le moteur du développement.
.
DOCTEUR MOUHAMADOU BAMBA NDIAYE
Ancien Interne des Hôpitaux de Dakar
Pédiatre à Thiès
Recteur de l’Université Virtuelle ‘’La Sagesse’’ de la Fondation Serigne Babacar SY Ihsaan – Bienfaisance (Thiès). http://sites.google.com/site/
(*) [VIDEO] Regardez les déclarations du Professeur SANKHARE http://www.senegal-24.com/