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Pour une fois, ne faudrait-il pas plutôt féliciter les policiers du GMI (Groupement mobile d’Intervention) pour l’excellent boulot qu’ils ont fait il y a une dizaine de jours en flanquant une raclée méritée aux étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) ? Vladimir Poutine, le président de Russie, disait à propos des rebelles tchétchènes qu’il allait les buter « jusque dans les chiottes ».
Eh bien, nos braves bérets rouges du Gmi, sans aller jusque-là, ont quand même poursuivi nos étudiants « intifada-istes » jusque dans leurs chambres pour leur infliger une fessée, disons une correction, qu’ils n’oublieront pas de sitôt. Ah, si ces policiers du GMI n’existaient pas !
Depuis des années, les Sénégalais sont pris en otages par de pseudo-étudiants qui font tout sauf étudier mais qui terrorisent, kidnappent des bus, incendient des véhicules de particuliers, détruisent le mobilier urbain, mettent à sac les restaurants universitaires, réduisent en miettes les équipements du Coud, vitupèrent, menacent et insultent autorités politiques, enseignants, camarades ne partageant pas leurs vues, se livrent à toutes sortes de trafics dans les campus sociaux.
On a eu un aperçu de leur expertise en matière de guérilla urbaine il y a deux semaines lorsqu’ils ont mis sous coupe réglée le siège du COUD (Centre des œuvres universitaires de Dakar). Ce jour-là, non contents de s’affronter aux forces de l’ordre, ils avaient tout cassé sur leur passage. Une matinée durant, ils avaient dicté leur loi à la majorité de leurs camarades qui, eux, ne veulent rien d’autre qu’étudier.
Il fallait bien qu’à ces excités, les policiers montrent qu’ils n’ont pas le monopole de la violence et de la destruction. Mieux, il était important qu’ils sachent que les Sénégalais ne vont pas tendre éternellement l’autre joue aux gifles de ces étudiants nullards et cartouchards qui nous pompent l’air. Car que nous demandent-ils à présent ? Qu’exigent-ils devrait-on dire. Eh bien, ils veulent « le Master pour tous » !
Autrement dit, que tous ceux d’entre eux qui se traineront laborieusement jusqu’à la licence — quitte à passer dix ans pour obtenir ce diplôme qui ne demande aux étudiants normaux que trois ans d’études — que tous les titulaires de la licence, donc, puissent faire le Master ! Ce qui n’existe dans aucune université du monde !
Car partout ailleurs, seuls les meilleurs d’entre les meilleurs parmi les titulaires de licences sont autorisés, au terme d’une sélection rigoureuse prenant en compte à la fois les notes de l’étudiant, le nombre de places disponibles pour la maîtrise — lui-même fonction des possibilités d’encadrement car les étudiants en master ne peuvent être encadrés pour leurs recherches que par des enseignants de rang magistral — mais aussi les bourses à accorder.
Pour nos étudiants attardés, il faut faire fi de tout cela et leur permettre à tous d’aller faire le master synonyme à leurs yeux d’un taux de bourse plus intéressant et, surtout, d’une possibilité de continuer à vivre dans les campus sociaux aux frais de la princesse. Pardon, de la République.
Or, comme l’a révélé le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le Pr Mary Teuw Niane qu’il faut féliciter pour la fermeté avec laquelle il gère la présente crise, comme l’a révélé le ministre, donc, il y a des étudiants qui ont mis entre six et… dix-sept ans — record mondial battu ! — pour décrocher la licence. Leur permettre de faire le master, c’est souffrir de les voir obtenir ce diplôme à55 ans voire d’avantage, à l’âge de la retraite !
A ce rythme, ce qu’il faudrait aux étudiants de nos universités, c’est non pas une direction des Bourses, mais une succursale de l’IPRES (Institut de Prévoyance Retraite du Sénégal) pour leur verser des pensions ainsi qu’une branche de la Caisse de sécurité sociale. Sans oublier d’installer sur les campus des services de gériatrie à l’image de l’hôpital pour retraités de l’IPRES. Et en lieu et place de centres médico-sociaux pour étudiants, une extension du Plan Sésame !
De ce fait, à force de redoubler et de toucher des bourses, de payer des loyers de 5000 francs, eau et électricité comprise, d’acheter des tickets de repas à 110 francs et de petit-déjeuner à 40 francs, ils pourront y faire de vieux os, s’y marier, y fonder des familles et faire prendre en charge leur marmaille par la collectivité nationale. Faut pas se gêner, voyons !
Instaurer une sélection à l’entrée de nos universités !
Déjà que le Sénégal est le seul pays du monde, ou à peu près, où tous les étudiants bénéficient de bourses ou d’aides du gouvernement sans tenir compte de leur situation sociale ou de leur mérite. Autrement dit, indépendamment des critères pédagogiques et sociaux.
Des bourses considérées par eux comme des avantages acquis et qu’ils voudraient conserver ad vitam aeternam afin de ne pas être confrontés aux affres du chômage une fois qu’ils auront quitté le cocon de nos campus sociaux. Tant pis si des dizaines de milliers de jeunes bacheliers piaffent d’impatience de faire eux aussi leurs études dans nos universités et de bénéficier eux aussi de bourses et de chambres universitaires.
Et alors que le Trésor public peine à payer les bourses existantes à leur niveau actuel, voilà que nos enfants gâtés de la République exigent que le taux de ces bourses soit augmenté. Et quoi encore ! Ils n’ont qu’à réclamer, pendant qu’ils y sont, d’être salariés par la Fonction publique puisque la République est bonne fille. Le problème est que les étudiants ont tellement terrorisé les différents régimes qui se sont succédé à la tête du pays que, pour avoir la paix, ces derniers ont entrepris de les corrompre pour acheter la paix sociale.
Dès lors, rien n’était trop beau pour les étudiants : généralisation des bourses, repas subventionnés, électricité fournie en abondance, transformation des campus en zones de non-droit où la drogue et toutes sortes de trafics prolifèrent, tapages nocturnes intempestifs notamment de la part des « daaras » qui ont envahi ces campus, impunité totale face aux nombreux délits commis.
La dernière manifestation en date de cette impunité, c’est la relaxe collective au bénéfice du doute des 22 étudiants arrêtés dans le cadre des casses commis au Coud l’autre mercredi. Ce au nom d’un nécessaire apaisement, a-t-on dit. Le problème c’est que, pour ces étudiants, la moindre mansuétude est interprétée aussitôt comme un signe de faiblesse de la part du Gouvernement.
Non, il fat oser prendre le taureau du problème de nos universités par les cornes. Rien qu’à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, il y a quelque 90.000 étudiants dont au moins le tiers sont inscrits en Faculté des Lettres et dans des départements où ils n’ont aucune espèce de chance de trouver des emplois à leur sortie tellement la formation qui leur y est inculquée — le savoir qui leur y est dispensé devrait-on dire — est totalement inadaptée aux besoins du monde de l’entreprise ou de l’emploi.
Surtout, pour être généreux, au moins 50 % de ces étudiants n’ont pas leur place dans une université tellement leur niveau est lamentable. Par conséquent, c’est par mesure de charité chrétienne, pour ne pas dire par pur esprit de « zakat », et parce qu’ils sont des cas sociaux, qu’ils sont admis dans ces temples du savoir que devraient être nos universités. Plutôt que de savoir que c’est par pitié et faute de savoir quoi faire d’eux qu’ils sont tolérés dans nos facultés et de la boucler par conséquent, voilà qu’ils emm… tout le monde avec leurs revendications saugrenues.
Des revendications irréalistes soutenues hélas ! par beaucoup de leaders politiques de l’opposition qui ne manquent aucune occasion de faire feu de tout bois. Et ce au lieu de dire leur fait à nos étudiants et leur faire comprendre ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Or, encore une fois, tous les bacheliers, surtout ceux qui ont obtenu leur diplôme avec une bienveillance extrême du jury, ne peuvent pas aller à l’université.
Il faudra bien se résoudre à opérer une sélection, les meilleurs, en tout cas les moins mauvais, étant autorisés à poursuivre leurs études dans ces établissements d’enseignement supérieur en fonction des places disponibles, les autres devant aller suivre une formation professionnelle qui leur offrira de toutes façons plus de chances d’obtenir un emploi à la fin de leurs études. Encore une fois, l’Etat ne peut pas orienter 30.000 à 40.000 bacheliers alors que de vieux étudiants cartouchards continuent d’occuper les places dans les amphis et dans les chambres.
C’est aussi simple que cela. Après quoi, il faudra aussi avoir le courage de revoir encore à la hausse les frais d’inscription dans nos universités. Lesquels sont dramatiquement bas. L’enseignement supérieur de qualité a un coût et les étudiants ou leurs parents doivent apprendre à le payer étant entendu que pour ceux d’entre eux qui sont brillants et ou particulièrement démunis, ou qui souffrent d’un handicap, la Nation pourra leur octroyer des bourses. Tous les autres devront passer à la caisse.
Surtout, il faudra faire comprendre à tout le monde que l’Université, c’est pour étudier, pas pour faire la grève, organiser des « jang » qui tympanisent tout le monde, se livrer à des trafics ou autre chose. Et pour ceux qui ne le comprendront pas, nos amis du GMI devront toujours être là pour le leur rappeler. Et qu’on ne vienne surtout pas nous parler de franchises universitaires !
letemoin
SOURCE :http://xalimasn.com/il-faut-raser-nos-universites-et-tout-recommencer-par-mamadou-oumar-ndiaye/