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Jeu, Nov

Les inégalités sociales inacceptables et injustes minent notre existence sociale

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« Une inégalité, du point de vue sociologique, est une différence dans l’accès à des ressources sociales rares et valorisées, ressources étant entendu au sens le plus large, incluant toutes les possibilités d'actions humaines : politique, économique, culturelle, sociale, etc. Les inégalités sociales sont donc le résultat d'une distribution inégale des ressources au sein d’une société. »

Par principe, tous les hommes politiques qui aspirent au Pouvoir, s’engagent solennellement et au nom de tous les Saints, à réduire les inégalités entre les citoyens une fois élus. Mais paradoxalement, ceci n’est qu’uniquement en parole et pure forme, car arrivés au Pouvoir, la réalité devient pour eux tout autre malheureusement, comme le fameux « ma waaxon waaxet ». Et cependant, il est tout évident, que la mission première et fondamentale  d’un Pouvoir politique quel qu’il soit devrait se traduire dans les faits, par une lutte soutenue et constante,  pour une réelle justice sociale. Par voie de conséquence, s’atteler par tous les moyens possibles, à la réduction effective des écarts injustifiables du bien être social entre une majorité de pauvres qui s’appauvrit chaque jour davantage, à cause du poids de la crise sur elle, et une minorité de riches dotée de privilèges exorbitants, parce que simplement détentrice  du pouvoir politique entre ses mains.

Les inégalités sociales se manifestent à tous les niveaux de notre société et de manière inacceptable de surcroit. Ces inégalités sont, à tous égards, bien réelles pour les citoyens non inféodés aux pouvoirs, passés comme présents. Elles sont d’ailleurs si évidentes ces inégalités, que nos gouvernements successifs, sous la houlette des institutions internationales qui leur dictent la marche à suivre et manière de faire, ont après leur diagnostic, bien erroné à l’évidence, ordonné comme solution une politique soi-disant : Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP). Notre pays est depuis lors à son 3e DSRP, mais pour autant, il demeure encore en profondeur dans la pauvreté. Et malgré tous ces échecs patents, tel un refrain, nos gouvernants  ne pensent même pas à changer de fusil d’épaule, puisque les choses restaient toujours en l’état, ou même s’empirent davantage. En effet, manifestement, l’absence de rationalité ou de simple bon sens est avérée chez nos gouvernants à travers leur action publique. Elle est telle d’ailleurs, que ces derniers fonctionnent toujours dans la conduite des affaires publiques par l’informel et le tâtonnement, sans aucune boussole pour guider clairement leur action. Voilà pourquoi ils n’atteignent jamais leur objectif visé.

Les inégalités sociales se manifestent dans tous les domaines d’activité de notre pays, notamment : au niveau des régions, du traitement salarial et train de vie de l’Etat, de l’éducation, de la santé, etc.

·         Les inégalités  régionales ;

S’agissant de l’inégalité des régions, notée sur l’ensemble du territoire national, le Sénégal ressemble à un corps atteint d’hypertrophie. Ainsi, à la place d’un développement rationnel et équilibré entre les régions, fondé sur une redistribution et répartition planifiées des ressources nationales, tant matérielles, humaines que financières entre elles, non, c’est l’essentiel de tout cela qui est concentré à la région de Dakar. Assurément, une telle gestion nationale vraiment unijambiste. Et, elle se justifie essentiellement par cette absence inexplicable d’un plan national de développement économique et social adéquat, en bonne et due forme et bien pensé à partir de nos réalités socioéconomiques. Un plan dans lequel, la préoccupation majeure de résoudre toutes ces inégalités endémiques entre nos différentes régions mal taillées, figureraient en bonne place et parmi les priorités, par un rééquilibrage plus équitable des facteurs de développement entre elles. Il y a aussi une source d’inégalité qui se constitue avec la création des régions sur des bases politiciennes et irrationnelles, du fait de leur manque d’homogénéité et du minimum de ressources propres pour se développer de façon autonome, comme une collectivité locale viable. L’échec des différentes politiques de décentralisation initiées jusque-là, émane essentiellement du non observation des critères objectifs à la base. Ainsi, au lieu de réduire les inégalités sociales, elles ont plutôt été accentuées. Et le présent acte 3 de la décentralisation risque de subir le même sort que les autres, par le fait qu’il suit aussi la même logique. Dans son cas d’ailleurs, le Pouvoir a mis tout simplement la charrue avant les bœufs. Car en toute logique, l’acte 3 de la décentralisation aurait dû être examiné, après l’évaluation des deux premiers, à la lumière des conclusions de la CNRI, avant son application. Ainsi, le président Macky Sall a raté encore ici, une belle occasion de marquer de son empreinte une page de l’histoire, s’il avait justement procédé à  la correction des nombreuses imperfections et incongruités notées dans les précédentes lois de la décentralisation. Il avait surtout l’occasion, comme Hollande, de réduire le nombre pléthorique de collectivités locales à celui plus juste, parce que certaines sont peu viables en leur état actuel. Adossé aux conclusions de la CNRI combinées avec celles des Assises nationales, le président aurait pu penser à une novelle politique de planification dans un plan global, qui prendrait en compte tous les plans sectoriels des collectivités locales ramenées à leur justes mesures, pour une meilleure maîtrise de l’action et éviter la dispersion inutile des ressources, ainsi que la cacophonie et les prises de décisions contradictoires. Le monde rural, composante sociale la plus meurtrie dans la présente situation, à cause des campagnes agricoles parfois catastrophiques, qui se suivent et se ressemblent, sans aucune solution efficace et durable jusque-là en vue. Il s’y ajoute que chaque saison hivernale se présente avec son lot d’ennuis et de difficultés. Si ce ne sont pas les semences qui manquaient, elles étaient donc de mauvaise qualité, ou alors, c’est le manque d’engrais ou le déficit pluviométrique qui faisait défaut, etc.

·         Les inégalités de traitement au plan salarial et du train de vie de l’Etat ;

L’homme ou l’être humain en général, plus précisément un dirigeant, doit être juste et allergique à toutes sortes d’inégalités, surtout sociales. Le Capitaine d’équipe dont le Sénégal a vraiment  besoin à l’heure actuelle pour conduire les affaires du pays, doit être courageux, équitable, véritable gardien de la Constitution, qui veille à son application à tous et au respect strict par tous, sur l’ensemble du territoire national, et non plus un simple chef de file qui pense seul et se trompe seul naturellement. Celui-ci doit être sobre dans l’utilisation des ressources de la nation qui lui sont confiées. Il doit être désintéressé des fastes de la mondanité et de la folié des grandeurs pour son prestige personnel ou de l’Etat. Il doit surtout se préoccuper au plus haut point, de la réduction effective de cette pauvreté accrue et persistante de la grande majorité des Sénégalais. Un tel dirigeant, doit oser  s’attaquer d’abord, pour rompre avec le passé détestable et donner le bon exemple à tous,  à réduire lui-même, ses nombreux privilèges et consistants avantages personnels, pour les ramener  à de plus justes et raisonnables proportions, par rapport au niveau faible de richesse de notre pays, membre du club des PPTE. Ensuite, il devra procéder de la même manière sur les membres du gouvernement, les députés de l’Assemblée nationale, les conseillers économiques et tous les hauts fonctionnaires de l’Etat, etc. Ceci ferait des économies substantielles durables à partir de nous-mêmes. Il servirait d’exemple, et dans une large mesure, ce serait un acte patriotique de haute portée sous forme de solidarité, et dans le but de réduire les grands écarts des rémunérations entre les salariés en général. Le ratio dans ce domaine entre le sommet et la base est un véritable scandale, plus qu’une simple inégalité. Ceux qui nous dirigent, ont l’habitude de se tailler pratiquement la part du lion avec les siens  en matière de revenus, et de ne laisser  que la part incongrue à la majorité de la population, qui se contente de manger son pain noir. Il est davantage plus scandaleux en termes d’inégalité, lorsque  l’on constate le recyclage ou la remise en service d’amis à la retraite, éléments de la vielle garde. Ceux-ci, non pas comme de simples conseillers avec une indemnité compensatrice pour assistance, mais placés effectivement à la tête  de directions pleines cumulées parfois, au détriment des jeunes en quête d’un premier emploi ou autres demandeurs, non atteints par l’âge de la retraite. Ceci est  une inégalité particulièrement grave, pour un régime qui prétend  lutter pour le plein emploi et promet de créer 500000 emplois. Avec une telle méthode, c’est complètement raté ! Au demeurant, le train de vie de l’Etat est exorbitant et  injustifiable à tous points de vue. Il est anachronique et largement au-dessus de nos réalités économiques actuelles. Dès lors, le poids de la crise et des peines doivent être répartis et supportés équitablement de manière dégressive et proportionnellement aux revenus de chacun de nous. Et la bourse de sécurité familiale, inventée par le président de la République pour faire face à la pauvreté extrême,  n’est que la matérialisation  d’une preuve manifeste de l’inégalité sociale inquiétante dans le pays. Et cette botte secrète est loin d’être une solution structurelle  ou durable, pour réduire la pauvreté et  l’écart des inégalités sociales persistantes. Comme le dit si bien le proverbe chinois : « Mieux vaut apprendre à quelqu’un comment pêcher que de lui donner un poisson »

 

·         Les inégalités au plan éducation ;

Au plan de l’éducation également, incontestablement les écoles rurales et celles urbaines ne sont pas toutes logées à la même enseigne. Elles se différencient par une inégalité qui frise l’abandon des rurales au sort de leurs collectivités locales, qui sont elles-mêmes incapables de régler leurs besoins primaires. Cette inégalité est manifeste et commence par l’équipement des écoles. Quand les premières citées sont sous des abris provisoires, manquent d’eau courante potable, d’électricité, de table-bancs, de toilettes sanitaires, d’enseignants dans les disciplines scientifiques, etc., les autres par contre bénéficient au-delà d’être confortablement abritées dans un bâtiment en dur avec tout le nécessaire, elles se paient en plus le luxe d’être connectées à l’internet. Un outil à l’heure actuelle indispensable pour l’éducation en ce XXIe siècle. Par ailleurs, l’école publique ou  celle de la République est délaissée ou traitée en parent pauvre et  tant vers la privatisation, en ce sens que tout ce qui était gratuit hier est devenu à la charge des parents. C’est parfaitement une inégalité entre les enfants de la République.“La cécité aux inégalités sociales condamne et autorise à expliquer toutes les inégalités, particulièrement en matière de réussite scolaire, comme inégalités naturelles, inégalités de dons” (Bourdieu)

·         Les inégalités au plan de la Santé.

Les inégalités au plan de la santé frappent comme dans tous les domaines de la vie sociale, les couches les plus défavorisées. Ainsi, au-delà du coût exorbitant qui n’est pas à la portée des plus pauvres, il y a la rareté dans les régions d’hôpitaux avec un plateau technique acceptable, et des spécialistes pour certaines maladies. Les hôpitaux régionaux, centres de santé, postes de santé et dispensaires existants sont parfois dépourvus du minimum nécessaire, ce qui oblige certains patients qui le peuvent, à converger vers Dakar. C’est évident, cela leur revient à payer encore plus cher malgré leur pauvreté, compte tenu des frais payés en amont avant la consultation et le traitement proprement dit. Ce n’est pas tout. Là où le fonctionnaire paie 1/5, le pauvre lui,  paiera 100%, sans tenir compte des dessous de table pour passer en priorité et les traitements dégradants à la réception dont ils sont parfois l’objet dans certaines structures de santé. On le voit bien, au lieu que le service public s’approche davantage du citoyen, dans les régions et dans une certaine mesure les banlieues,  c’est l’inverse.

Au total,  les pouvoirs qui passent ne songent même pas au mal social profond qui plombe notre pays, afin de concevoir une politique hardie et courageuse de rééquilibrage dans la redistribution ou l’affectation des ressources nationales communes à tous, sur des bases objectives et concrètes qui tiennent compte de la justice sociale. Une règle équitable et rationnelle pour la redistribution du produit national est fondamentale dans une République. Voilà pourquoi, le président de la République a l’impérieux devoir au nom de la souveraineté et pour une justice sociale à tous égards, à rebattre les cartes pour un rééquilibrage à tous les niveaux des écarts notés entre le sommet privilégié qui ne manque de rien et la base, pauvre mais la majorité de la population, qui manque elle, de tout, jusqu’au minimum vital. Encore une fois, il faut mettre fin à la République des privilèges et inégalités sociales au profit de celle des citoyens et de la justice sociale.

En effet, il est bien établi que les inégalités récurrentes et persistantes dans un pays, conduisent à l’illégalité de fait au fil du temps.

Mandiaye Gaye

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SOURCE: http://www.senenews.com/wp-content/uploads/2013/02/pauvrete.jpeg