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Jeu, Nov

Un gouvernement de travail doit être fondé sur la compétence, l’éthique et le patriotisme tout au moins !

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Oui, mais un tel gouvernement ne se forme pas sur des bases affective ou de récompense pour service rendu, mais plutôt sur des critères de compétence avérée, d’éthique, de patriotisme, de sacrifice, etc. En ce moment, c’est plus la continuité, car le président n’a fait que changer de Premier ministre et remanier le gouvernement, ce qui ne peut  signifier en aucune façon, une rupture de facto avec les pratiques  décriées hier!

Quand est-ce-que, allons-nous enfin cesser de compter au Sénégal des Premiers ministres et des gouvernements pléthoriques et inefficaces ? Ce qui ne nous mène en réalité qu’à des échecs récurrents, et ne peut  être traduit en aucune façon, comme une rupture dans les pratiques de mal gouvernance. Nous avons l’impression, que le dialogue de sourds s’est installé et persiste de plus en plus, entre le président Macky Sall et la majeure partie des acteurs décisifs de la deuxième alternance.

 Ceux-là qui  ont eu à peser  de manière décisive sur sa victoire, pour  pouvoir congédier Me Wade, le 25 mars 2012. En effet, pour la majorité des Sénégalais, leurs principales revendications et préoccupations d’hier à aujourd’hui demeurent les mêmes, à savoir  de refonder l’Etat et les institutions actuelles, de mettre un terme au système de pillage età l’hémorragie de nos principales ressources, comme la dilapidation de nos finances, l’accaparement et le bradage du foncier, etc. De mettre le pays au travail utile et productif. En fait, remettre à l’endroit, tout ce que Me Wade a mis à l’envers dans  le pays, durant ses 12 ans de magistère.

Pour rappel, toutes ces exigences majeures, prioritaires et fondamentales, figurent en bonne placedans  les conclusions des Assises nationales, et même si je ne m’abuse, dans le programme de Yoonu Yookuté. Tout ce beau monde, était à l’évidence ou à tout le moins, convaincu que Macky Sall allait logiquement commencer dans les plus brefs délais, par la rupture sans équivoque, avec les pratiques indécentes  de la mal gouvernance de Me Wade. Des pratiques qui étaient fondées essentiellement, sur des inégalités sociales injustifiables et un parti pris manifeste en faveur de son camp, ses proches amis et parents. On se le rappelle bien, car c’est lui-même Macky Sall qui avait déclaré en son temps, et dès que sa victoire fut proclamée que : « Dorénavant, rien ne sera plus comme avant dans notre pays». Mais hélas, c’est bien le contraire, car la continuité est encore de plus belle à bien des égards dans les domaines les plus significatifs de l’activité gouvernementale.   

Les Sénégalais, c’est maintenant évident, ils ne sont plus dupes et moins encore amnésiques. Par conséquent, il doit être clair pour le président Macky Sall, que les patriotes de notre pays ne s’étaient pas battus avec tant de conviction et détermination pour le départ définitif  de Me Wade du pourvoir, pour ensuite reconduire tout simplement  le statu quo, synonyme de la continuité des mêmes pratiques que sous le régime déchu ou des ruptures artificielles et insignifiantes, qui ne modifient en rien leurs conditions de vie sociale. Si le président de la République jusque-là n’a pas compris  la portée d’un tel engagement, ce serait vraiment de la naïveté et une méprise appréciation de la volonté de ces derniers. Ou alors, il y a un sérieux  et inquiétant problème d’absence de suivi rigoureux de sa feuille de route déclinée aux Sénégalais, et une juste évaluation des tâches exécutées ou à exécuter.

Mais le président Macky Sall ne doit pas déjà oublier qu’il nous avait promis : un gouvernement restreint de 25 ministres au plus ; un gouvernement sobre, fondé sur la compétence et l’éthique appliquant une gestion vertueuse, efficace et efficiente ; la poursuite irréversible et sans relâche quoi qu’il advienne de la traque des biens mal acquis, et ceci, sans faiblesse coupable ni cruauté inutile contre tous ceux qui ont eu à abuser des biens de la nation qui leur étaient confiés; - Sur ce plan quand même, Aminata Touré a fait montre aussi bien, en tant que ministre de la justice que comme PM, d’une détermination et volonté sans précédent, d’aller jusqu’au bout de la logique, contre ces délinquants à col blanc pour qu’ils rendent effectivement gorge-  de ramener volontairement son mandat de sept  à cinq ans ; d’instaurer une justice équitable qui considère tous les Sénégalais  comme des citoyens à part entière et sur le même pied ; de placer la Patrie avant le parti, etc. En termes clairs, et à y regarder de près, les faits actuels ressembleraient fort bien à des balbutiements  de reniement ou remise en cause de ses engagements antérieurs, pris devant toute la nation sénégalaise. Des engagements qui semblent s’éroder et se rétrécir au fil du temps,  comme une peau de chagrin, chaque jour. C’est au fond cela qui crée justement l’inquiétude chez les citoyens, et pousse d’ailleurs certains d’entre eux, à s’interroger, si ce jeu de jojo n’était pas une façon de nous préparer à la renonciation partielle ou totale des promesses du président, comme un certain : « Mawaxoon waxeet »

Il faut craindre maintenant avec le départ de Mimi Touré, que tous les chantiers qui étaient entamés, parce que, identifiés comme prioritaires, urgents, incontournables pour asseoir la base d’un Etat de droit et d’un pays émergent, qui travaille sur du concret et non avec des slogans et des discours d’envolées lyriques, ne soient pas abandonnés ou relégués au second plan.

Dans cet attelage gouvernemental, certes il y a sans doute des compétents, mais il y a assurément aussi, ceux qui ne sont pas à la place qu’il faut, ce qui présume ou présage un potentiel échec évident. Nous notons en son sein plus de gens  soumis et heureux d’être ministres grâce au président, que des citoyens républicains aptes qui se sentent investis d’une mission nationale, qu’ils doivent exécuter avec honneur, dans les règles de l’art et le respect strict de la Constitution, c'est-à-dire les lois de la République, qui mettent tous les citoyens égaux devant elles. Il est clair qu’un gouvernement orienté uniquement vers la proximité du président avec ses hommes de confiance, n’est pas une démarche pertinente et républicaine pour faire face réellement à toutes ces difficultés intenables qui s’accroissent et nous assaillent et auxquelles il faut trouver nécessairement des solutions justes et durables.

Par ailleurs, il nous semble très utile et même important à notre avis de rappeler quand même la vraie nature d’un régime présidentiel et ce qui le caractérise en particulier, afin que vraiment nul n’en ignore. Il est essentiel alors de savoir et comprendre, que dans un tel régime dit présidentiel, de surcroit fort, le Premier ministre n’est en fait rien d’autre que le premier nommé parmi les ministres. En effet, dans le cas d’espèce, c’est le président de la République qui détient à lui tout seul, tous les pouvoirs  de la République entre ses mains ; c’est lui qui choisit et nomme le PM, pour exécuter et conduire à sa convenance la politique que lui même a définie. Et gare au PM qui s’en écarterait tant soit peu ! Car en cas d’échec même supposé, il est viré proprement comme on le voit si bien, sans autre forme de procès. Le PM donc, ne fait rien sans s’en référer, non seulement au président, mais également sans son accord total.

Il est indéniable que dans le cadre du Sénégal et ce, depuis 1962 ou plus exactement 1970, à l’instauration du poste de Premier ministre au Sénégal, celui-ci ne fait qu’exécuter et conduire docilement, sous les ordres du président de la République, une politique dont il n’est pas en fait comptable, parce que ne l’ayant pas définie. Par conséquent, l’existence d’un Premier ministre au Sénégal et dans le cadre du régime présidentiel, n’est qu’une simple formalité qui est devenue de la routine de fait, que l’on répète à volonté, chaque fois que de besoin, mécaniquement et machinalement.

Au demeurant, l’effectivité du rôle et de la fonction  d’un Premier ministre autonome et libre de toute initiative personnelle, plus exactement, de celui qui conçoit lui-même en toute indépendance et objectivité une politique qu’il conduit, ne pourrait exister dans le cadre d’un tel régime présidentiel. C’est un régime qui ne laisse aucune liberté ou latitude au PM, d’user de sa compétence intrinsèque et de son savoir-faire avéré, pour démontrer ses capacités réelles de manager à conduire seul, un gouvernement, sans aucune tutelle par ailleurs. Nous sommes présentement chez nous, très loin d’un tel cas de figure. Voilà justement, ce qui motive la nécessité absolue et urgente de réformer nos actuelles institutions si archaïques. Travaux que la CNRI a déjà exécutés et les résultats remis au président Macky Sall. Ainsi, la balle est en ce moment dans le camp du président, et le peuple sénégalais n’attend que sa réponse, qui se fait tant attendre depuis des mois.

Ce n’est qu’après les réformes proposées  par la CNRI et tant souhaitées, et l’adoption par référendum d’une nouvelle Constitution qui en découlerait, que nous aurons besoin d’un gouvernement fondé sur les critères de compétence avérée, d’éthique, de patriotisme et de sacrifice, ce que seuls de vrais citoyens et patriotes, pour qui la politique est un sacerdoce, accepteraient volontiers . Et non, d’un gouvernement d’amis, de camarades, de vainqueurs anonymes d’élections locales, des gens pour qui la politique est source d’enrichissement etc., alors que le gouvernement, c’est une affaire de la République et de toute la nation.

A l’évidence, dans la mesure où tout succès obtenu par l’action gouvernementale est attribué d’office au président de la République,parce qu’il est la clé de voûte des institutions, dès lors, la logique la plus élémentaire voudrait bien aussi, que tous les échecs du gouvernement, qui portent sa marque indélébile, lui soient également attribués totalement, et non au PM. En toute objectivité, tous les échecs  de la politique gouvernementale actuelle sont à imputer au président de la République Macky Sall, comme seul et unique responsable, car il en est le concepteur et que les PM sous ses ordres, ne  font que l’appliquer. Dans le cas du Sénégal en tout cas, le PM est un fusible de sécurité pour le président, puisque tout échec, et quel qu’il soit, lui est imputé mécaniquement. Et dès que des difficultés apparaissent ou qu’une crise éclate dans la marche de l’Etat ou à son sommet, on fait sauter immédiatement le PM, alors qu’il n’est qu’un simple exécutant qui n’a même pas le droit de broncher.

Ainsi, comme un éternel recommencement et à chaque fois que l’on est devant une impasse politique et institutionnelle, le président de la République change simplement les éléments tout en maintenant les mêmes pratiques erronées, sans même prendre la peine et la précaution d’évaluer sérieusement les véritables causes  des échecs récurrents de son gouvernement, en vue de leur trouver des solutions structurelles , pérennes et adéquates une bonne fois pour toutes. En vérité, si l’on examinait en profondeur et objectivement les échecs dans un régime présidentiel au regard de la position centrale du président, tous les échecs lui incomberaient en tant que seul et unique maître à bord, chef d’orchestre, monarque institutionnel de fait, qui fait et défait tous ses collaborateurs.

En réalité, les gouvernements ne valent pas moins que le président de la République qui les nomme et les approuve, qui a la  prérogative de les former sur des critères objectifs, en principe de compétence avérée et non de proximité ou d’affection. Ensuite, n’est-ce pas lui qui attribue les charges et dicte les orientations ? Mais, c’est comme si le président faisait semblant d’oublier ou alors, de perdre de vue, qu’il a une obligation de résultat et de rendre compte à la fin de son mandat au peuple. Et que ce peuple patient l’attendait en tout cas au tournant, pour lui appliquer la sanction que mériterait réellement son travail, parce que c’est avec lui qu’il a signé un bail et non avec son PM et moins encore ses ministres.

Pour les observateurs attentifs,  le syndrome Me Wade semble se présenter chez Macky Sall, jusque dans la manière de remanier  ses gouvernements sans aucune raison valable – sinon que selon uniquement des rumeurs de radio cancan ou d’accusations infondées- aux yeux des connaisseurs en la matière. D’autre part, la création de nouveaux départements ministériels est injustifaible, inopportune et impertinente à tout point de vue, car l’architecture actuelle du gouvernement telle qu’elle, est parfaitement en mesure de prendre en compte n’importe qu’elle autre nouvelle activité au sein de l’un quelconque des existants. Donc, il est nul besoin d’en créer d’autres, qui ne feront que grever davantage le train de vie de l’Etat, qui est déjà insupportable pour les Sénégalais.

Si le nouveau PM est bien reconnu compétent par les observateurs, il n’en est pas de même à l’endroit de certains ministres, qui  ne sont devenus ministres que par la grâce du président et à leurs « performances électorales » au cours de ces locales, en guise de récompense. Voilà déjà, faire fausse route ! Au lieu qu’une solide compétence et de l’éthique prévalent sur le choix des ministres en vue de faire un excellent travail et donner des résultats probants, non, c’est la proximité, l’affection ou le vainqueur politique local qui sont maintenant les facteurs les plus déterminants pour être ministre de la République ! C’est une catastrophe pour un gouvernement qui entend travailler efficacement pour un succès éclatant, d’avoir comme membres, des gens qui ne se targuent que de faire partie du cercle restreint de la proximité immédiate du président. C’est réellement très insuffisant comme compétence et background !

 

A l’attention du président Macky Sall, nous relevons ces deux déclarations que nous estimons assez édifiantes et qu’il devrait bien méditer :

Luiz Felipe Scolari (sélectionneur du Brésil)déclare après la défaite de son équipe : « Je demande pardon à tout le monde. Peu importe le score, je suis là pour soutenir les joueurs. S’il y a un responsable, c’est moi. C'est moi qui ai fait l'équipe, c'est moi le responsable. Le résultat est catastrophique et peut-être qu'à l'arrivée, les responsabilités sont partagées mais c'est moi qui décide de la tactique à suivre. Et c'est moi qui assume la responsabilité. »  C’est une telle déclaration bien appropriée, que le président Macky Sall devait faire à propos des « échecs » de ses différents PM, pour avec  humilité sortir très grandi, en lieu et place de les accabler et les sanctionner injustement.

« Fracassantes révélations de Farba Ngom : "Comme Macky, j’ai le pouvoir de nommer…"Avec cette autre déclaration du griot du président Macky Sall, nous sommes bien en droit de nous demander réellement, dans quel genre de République sommes-nous ? Si un monsieur très proche du président est un électron libre, habitué à des sorties extravagantes et déclarations abracadabrantes, se permettant de dire n’importe quoi, mais à qui, jusque-là en tout cas, pas une seule fois le président de la République Macky Sall, ne l’a rappelé à l’ordre ? C’est très grave  et dommage! Et comme dit le proverbe : « l’affection aveugle la raison » Monsieur le président, dites à Farba, votre griot d’arrêter maintenant, car toutes ses sorties malheureuses vous desservent et finiront par vous nuire évidemment.

Dans ce gouvernement, nous avons pris volontairement parti de noter un cas particulier et frappant, il s’agit du ministre de la culture et de la communication, en l’occurrence Mbagnick Ndiaye. Il est évident pour beaucoup de nos concitoyens, que celui-ci n’est pas à la place qu’il faut. Ni sa formation ni son tempérament, ne militent en sa faveur  pour occuper un poste ministériel qui réunit deux en un, et qui exige du titulaire, une maitrise incontestable des questions dans ces deux secteurs, du talent avéré, un grand débatteur doté d’une vaste culture générale, etc. Si Monsieur n’a pas réussi au sport, son domaine professionnel, il y a peu de chance qu’il réussisse dans ce nouveau département beaucoup plus complexe et difficile à gérer. Le président Sall a-t-il ignoré tout cela ?                                    

Mandiaye Gaye

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