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On est entré, sans aucun doute, dans le dernier tournant du procès opposant l’Etat du Sénégal à Karim Wade et Cie. A la suite du procureur spécial, près la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI), les avocats de l’Etat ont demandé que l’article 34 du code pénal soit appliqué à Karim Wade. Cet article interdit, en tout ou en partie, l’exercice de droits civiques comme le vote ou l’éligibilité. Une requête qui peut amener à penser que le fils d’Abdoulaye Wade est devenu un adversaire politique redoutable que l’on cherche à écarter de joutes électorales futures.
Abdoulaye Wade en est, en tout cas, convaincu, lui qui a déclaré, le samedi 14 février 2015 au cours de la visite qu’il a rendu à son fils : « En t’emprisonnant, ils t’ont mis dans le cœur des Sénégalais » Karim Wade a-t-il gagné en popularité du fait de son emprisonnement ? Le pouvoir a-t-il commis l’erreur de l’emprisonner en lui permettant de passer pour une victime ? Autant de questions auxquelles seule une élection peut permettre de répondre.
Babacar Gaye, le porte-parole du PDS, estime que le PDS doit être conséquent avec lui-même en organisant un congrès pour investir Karim Wade comme candidat à la prochaine présidentielle. Une position qu’il justifie par le fait qu’il y a un engouement autour de la personne de Karim Wade.
Il est vrai que des mouvements de soutien ont vu le jour aux lendemains de son emprisonnement. Mais, le PDS qui doit être la principale « machine de guerre » de toute candidature libérale traverse une profonde crise. Dans le combat pour la libération de Karim Wade, il y a beaucoup de leaders qui sont aux abonnés absents. Le PDS est aussi un parti où la succession d’Abdoulaye Wade aiguise les appétits et fait qu’il est difficile de trouver un leader consensuel pouvant perpétuer le legs du Pape du Sopi.
Mais, en requérant sept ans de prison ferme contre l’ex-ministre Karim Wade pour les infractions d’enrichissement illicite et de corruption, une amende de 250 milliards de francs CFA et la saisie de ses biens, le procureur ne donne-t-il pas du grain à moudre à ceux qui pensent que le pouvoir veut écarter un potentiel adversaire en 2017?
source: http://www.leral.net/Article-34-du-Code-penal-Karim-Wade-fait-il-peur-Leral_a137875.html