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Quelles solutions de sortie de crise pour notre Ecole?

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SénégalLe système éducatif sénégalais est paralysé depuis deux mois par la grève des enseignants. La reprise des cours est réclamée par tout le monde et personne ne propose les mesures d’accompagnement qui sont indispensables pour atténuer un tant soit peu les conséquences sur les résultats scolaires. Déjà que le niveau des élèves et même des enseignants est sujet à caution de l’avis de tous les observateurs avertis, nous ne devrions pas sauver l’année pour sauver l’année au mépris du quantum horaire réalisé à moins du 1/3 dans certains établissements  et au mépris des résultats catastrophiques que les élèves risquent de récolter.

 

 Oui, il faut sauver l’année mais en se donnant le temps et les moyens de réaliser le quantum horaire requis. Oui, il faut sauver l’année en mettant l’ensemble des acteurs du système éducatif dans les conditions matérielles et morales  pour mener à bien leurs missions. Il s’agit de permettre aux uns et aux autres de se mettre en confiance, de mesurer leurs responsabilités et de prendre conscience qu’en pareille circonstance il faut un déclic provoquant un sursaut national, mettant toute la nation à contribution pour réparer le préjudice subi par les élèves. Des mesures exceptionnelles doivent être prises qui permettront non seulement de sauver l’année mais aussi  installeront définitivement le système dans une stabilité pérenne.  La gravité de la situation a atteint le paroxysme pour jouer aux conciliabules interminables, aux thuriféraires de bon aloi ou à la chasse aux primes. Nous sommes de ceux qui pensent que la responsabilité de l’Etat est totale et sans équivoque : un Etat crédible, un Etat qui se respecte ne doit en aucune manière transiger sur le respect des accords signés. Il doit scrupuleusement les respecter et les appliquer intégralement. En contrepartie, un citoyen respectueux de ses droits et de ses devoirs ne doit pas réclamer à l’Etat le paiement  des jours de grèves. Il peut par contre les réclamer à son Syndicat qui a appelé à  la grève. Dés lors on peut annoncer des mesures d’urgences à trois niveaux de responsabilités  pour sauver la présente année et garantir une pérennité dans la stabilité du système.

 

 

1-    Niveaux  Syndicats

Ø Les syndicats  s’engagent dorénavant à payer les jours de grèves de leurs membres. Ils réfléchiront à trouver les moyens pour se mettre en conditions de pouvoir assumer cette responsabilité en augmentant par exemple les cotisations syndicales. (De 1500FCFA on peut le porter à 5000FCFA).

Ø Les Syndicats acceptent de renoncer à leurs vacances cette année pour prolonger l’année scolaire de deux mois.

Ø  Les syndicats acceptent de renégocier les délais d’application de ces accords.

Ø La levée de tous les mots d’ordre de grève, de suspension de notes ou de boycott des cellules.

2-    Niveaux Gouvernements

Ø Eviter de procéder à des coupures de salaire ce mois

Ø Engagement ferme de faire respecter les accords signés et de les appliquer dans les délais acceptés par toutes les parties

Ø Prendre un Décret de prolongation de l’année scolaire  2014.2015

Ø Revoir les dates des examens

Ø Mettre les établissements dans les conditions matérielles de fonctionnement

Ø Veiller à l’atteinte du quantum horaire (700 à 900H)

3-    Niveaux Parents d’élèves

Ø Accepter la mesure de prolongation de l’année en réfléchissant sur les mesures d’accompagnement et de sauvegarde à envisager pour contourner les difficultés d’installation de la pluie.

Ø Réduire au strict minimum les activités socio-éducatives dans l’espace scolaire. Ouverture de cantines scolaires exceptionnelles si nécessaires.  

Nous sommes parfaitement conscients des désagréments que ces mesures pourraient engendrer. Mais notre école est dans un état si inquiétant, si désolant qu’aucune circonstance atténuante n’est permise pour  améliorer les indicateurs de résultats. Nous devons impérativement sortir de cette crise. Le Conseil Présidentiel attendu après la tenue des Assises de l’Education et de la Formation pourrait aider à baliser le chemin d’une école qualitativement performante et culturellement valorisante si des mesures fortes et appropriées sont annoncées. En définitive tout dépend de la volonté politique de nos gouvernants à mettre l’école sur les priorités du Plan Sénégal Emergent ou alors la laisser écraser par un syndicalisme qui étend ses bases, dit-on, dans l’espace politique.                                                                                   

                                                           Mamadou Daffé enseignant à la retraite

                                                                          Domicilié à Sédhiou

 

                                                                   Email : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.