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Cher frère de plume et compatriote,
J’ai appris la nouvelle comme tous les autres frères et sœurs africains et européens. Je ne savais vraiment pas que penser. L’acte avait déjà été commis. Les larmes étaient déjà entrain de couler. La stigmatisation ne pouvait que s’accroitre. Être en colère n’était que l’état d’âme général ! Condamner fermement cet acte ne pouvait qu’être qu’une réaction normale face à l’horreur de la situation. Personne ne pouvait approuver ce qui venait de se passer. Nous nous sentions, Camerounais, Africains et Caribéens, tous un peu tristes de voir comment une belle âme comme toi, a pu sombrer sans que personne ne puisse te tenir la main et t’aider à t’en sortir.
Je me suis dit : cela sert donc à quoi de militer, si on ne peut pas aider les gens à aller mieux ? Rester là, sans rien faire et attendre le prochain à sombrer dans la dépression, pour écrire un article ? Non, je ne pouvais pas ne pas écrire pour nous excuser d’avoir été aveuglés face aux problèmes qui t’ont miné, car on ne peut commettre ce genre d’acte, en toute conscience, si on n’est pas vraiment au bout de gouffre. Je n’écris pas ceci pour justifier tes actes, mais qui suis-je pour te juger ? Je ne peux qu’être comptable de ma part. J’interpelle à travers cette lettre, que je t’écris, et qui sera lue par tout le monde, les diasporas africaines et caribéennes, à réfléchir sur comment assister les gens et à les aider à s’en sortir, l’État français ne peut pas tout faire ! La preuve…
Je n’ai jamais lu un de tes livres, mais je n’ai jamais douté de ton talent d’écrivain. Je suis triste, vu ton parcours, de lire des articles qui parlent de toi de cette manière. J’ai eu la chance de suivre une interview de toi aux côtés des grands-frères, que je respecte beaucoup, à Diaf TV, tels qu’Allain Jules, Mr Ngassa, etc.
J’ai eu honte avant-hier matin, quand j’ai lu un article de Fred Jimenez, journaliste à l’Est républicain, qui écrit : « M. Teyou, qui menait une lutte acharnée contre Paul Biya, voulait monter sa propre maison d’édition, estimant qu’il n’avait pas suffisamment accès aux éditeurs nationaux. » La fin de cet extrait m’a rendu terriblement triste car je sais le travail que Joël Esso a réalisé, avec l’aide des éditions Dagan, pour justement permettre aux littératures africaine et caribéenne d’avoir une large audience, puisqu’ils ont les mêmes diffuseurs que les autres grandes maisons d’éditions en Europe. Je ne pense pas non plus que j’aurais refusé de publier un de tes bons manuscrits aux éditions du Mérite.
Je te prie d’agréer l'expression de mon appel à la raison, et j’espère du fond du cœur qu’après avoir purgé ta peine, tu reviendras à la raison et que tout ira mieux pour toi, pour le bien être des idées que tu défends.
source: Michel Tagne Foko