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De Paris, ce 13 Septembre 2015, sans doute très bien inspiré par ses promenades au bord de la Seine, Ibrahima SENE a envoyé un tir groupé et nourri de bazooka sur Yoonu Askanwi/Mouvement pour l’autonomie populaire, sous le prétexte d’un « avis sur les perspectives électorales de 2017 » truffé de contrevérités, tout axé sur une décision d’une instance statutaire de Yoonu Askanwi.
Ainsi se permet-il ces piques :
- « toute démarche unilatérale d’une composante quelconque de la CDS, visant à « diviser » le « peuple des assises nationales » sur les bases idéologiques, entre gauche, social-démocrate, social libérale, est à combattre sans concession aucune » ;
- « la CDS devait s’abstenir de se démarquer sur des bases idéologiques, dans le choix du (de la) candidat (e) du peuple des Assises nationales » ;
- « l’avènement de la CDS avait permis de croire que le « démon du gauchisme » qui rêve de réaliser la « révolution », à chaque échéance électorale était bien mort de sa belle mort et enterré à jamais. Mais c’était sans compter avec la nature sociale petite bourgeoise des forces politiques qui se réclament de la « Gauche » et qui sont toujours pressés d’accomplir le grand Soir » ;
- « une candidature de démarcation idéologique » de la CDS au sein du peuple des Assises nationales, en vue des prochaines présidentielles, me semble inacceptable, puisqu’immature ».
L’honnêteté aurait voulu que l’auteur de ces propos, rapporte in extenso la décision de la 7ème session du Conseil général de Yonnu Askanwi qui fait l’objet de ses commentaires pour permettre aux lecteurs de pouvoir apprécier à sa juste valeur l’argumentation de son avis sur les perspectives électorales de 2017.
Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? Il est le seul à pouvoir répondre à la question. Et pourtant la décision est claire, nette et, précise quand elle est rendue en ces termes : « Par conséquent, amener Yoonu Askanwi et inviter la CDS à porter résolument ensemble la candidature de la gauche aux prochaines élections présidentielles et législatives, en alliance avec les forces acquises à l’appropriation et à l’application, selon une orientation de gauche, des conclusions des Assises nationales ainsi qu’à l’adoption par referendum de l’Avant-projet de Constitution de la CNRI, en se conformant à une démarche d’autonomie effective vis-à-vis des coalitions sous direction libérale, social-démocrate ou social-libérale.»
En lisant cette décision où peut-on trouver les justifications des accusations faciles de « démon du gauchisme », de « nature sociale petite bourgeoisie », de « forces politiques se réclamant de la gauche toujours pressées d’accomplir le grand Soir », de « candidature de démarcation idéologique, inacceptable puisqu’immature», de « division du peuple des Assises nationales sur des bases idéologiques. » ?
Rapprochée à ce que dit la Résolution finale de la CDS, il n’y a aucun feu qui mérite les foudres de Ibrahima SENE. La Résolution finale des Assises qui ont crée la CDS dit expressément que : « Concomitamment, pour réaliser nos objectifs de conquête démocratique du pouvoir, de parachèvement de notre indépendance nationale et d’édification d’une République laïque, démocratique, sociale et citoyenne, nous irons en alliance avec tous ceux qui adhérent à notre plateforme minimale déclinée dans les quatre points ci-après : la confirmation de l’adhésion à la Charte de gouvernance démocratique des Assises nationales ; la bataille pour l’application effective des conclusions des Assises nationales ; l’application des recommandations de la Commission nationale de reforme des institutions (CNRI) ; l’adoption par referendum de l’avant-projet de Constitution proposé par la CNRI. »
Au lecteur le soin de rapprocher la décision de Yoonu Askanwi et cette disposition de la Résolution finale de la CDS et d’apprécier.
Pourquoi alors Ibrahima SENE ne cible-t-il que Yoonu Askanwi, en observant un silence total sur l’exploitation responsable qui devait être réservée au « passé récent » qu’il évoque ? Quel bilan en a été fait ? Quelles responsabilités en ont été clairement dégagées ? Quelle est la part de responsabilité du PS, de l’AFP, de BSS ? Quelles explications a-t-on donné au peuple sénégalais sur les raisons des blocages et autres désaccords qui ont empêché la candidature unique de BSS ? Et les engagements du 12 mars 2012, de « mettre en œuvre les conclusions des Assises nationales » du candidat qui a été élu ? Pourquoi Ibrahima SENE a-t-il choisi délibérément de ne pas l’interroger alors qu’il est à la troisième année d’exercice de son mandat ? yoonu Askanwi a bon dos.
Ibrahima SENE est devenu allergique à l’idéologie. Quand on parcourt son texte du début à la fin, on se demande s’il n’a pas rejoint la secte de ceux qui ont décrété d’autorité la fin des idéologies. Dommage pour lui, car l’idéologie à la vie dure et continuera d’exister jusqu’à l’extinction du soleil. Son avis en est une illustration parfaite, une manière « d’idéologiser » la mort des idéologies.
La gauche est menacée dans notre pays, quand ceux qui ont la prétention de l’incarner continuent d’observer ouvertement certaines postures et de faire la promotion de théories justifiant la continuité d’alliances politiques contrenature qui ne font que ralentir la marche de notre peuple vers plus de liberté et plus de progrès. C’est ce danger qui guette la CDS et qui peut bien expliquer le blocage par certains de ses membres, dont Ibrahima SENE, de l’adoption et de la publication d’une déclaration sur le projet d’envoi de soldats par le pouvoir en Arabie saoudite dans la crise du Yémen. Cela le peuple et tous les militants de gauche doivent le savoir.
Le long compagnonnage de la gauche avec la droite a déteint négativement sur elle ce dont tous les militants de gauche se doivent de prendre conscience pour apporter les rectifications nécessaires sur les plans théorique, pratique, organisationnel, tactique et stratégique.
Yoonu Askanwi est profondément convaincu que la CDS constitue un pas important allant dans cette direction et n’entreprendra aucune action pouvant l’affaiblir. Mais il fera preuve d’une grande vigilance pour démasquer tous ceux qui voudront en faire un cheval de Troie, pour la promotion de positions autres que celles clairement définies dans la Résolution finale des Assises des forces de gauche des 21 et 22 février 2015.
Yoonu Askanwi est une composante de la CDS qui est « fondée sur le respect de la diversité de ses composantes ». Une de ses instances a pris statutairement et souverainement une décision, il ne permettra, par conséquent, à aucune personne, qui quelle soit, de s’attaquer à cette décision à travers des propos irrévérencieux allant jusqu’à la taxer d’ « immature ». Attitude que s’est permise Ibrahima SENE et que Yoonu Askanwi condamne vigoureusement tout en continuant d’appeler toutes les composantes de la CDS à un respect réciproque tel que clairement dégagé dans sa résolution finale.
Alla KANE
Membre du Secrétariat permanent (SP)
de Yoonu Askanwi /Mouvement pour l’autonomie populaire
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