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Salam frères et sœurs Africains du Sénégal,
Nous nous plaisons souvent de rappeler à qui veut l’entendre que nous sommes l’avenir, et que nous devons conduire les changements pour un développement harmonieux de notre cher continent. Et c’est à juste raison. Qui le ferait à notre place d’ailleurs ? Beaucoup d’entre nous sont allés à l’école pour apprendre à « lier le bois au bois », à travers diverses disciplines. Nos grands-parents, parents et ainés ont fait idem et donné toute leur vie, pendant plus d’un siècle, à celui qui organise notre quotidien, l’ETAT. Cet ETAT qui a travaillé obstinément avec parfois essoufflement toujours en rond à travers des plans triennal, quinquennal, REVA, émergent, qui finissent par être énervants. Jusque-là nous peinons à sortir de l’ornière. Nous plongeons plutôt et davantage dans une pénombre sans fin d’échecs scolaires, de chômage, de famine, de maladies tropicales, d’obscurantisme, de haine, de problèmes de sécurité, pour ne citer que ceux-là. A qui la faute ? Personne ne sait ? C’est quoi la solution ? Les sceptiques diraient, on l’ignore.
Pourtant, Dieu, celui en qui nous croyons, celui qui donne sans rien attendre en retour, celui qui ne donne pas par la main droite pour reprendre par la main gauche, celui qui nous a donné le souffle, nous a également donné la solution à travers des MODELES qu’il nous a gratifiés sans aucun effort de notre part, sans forcément notre mérite personnel. Nos braves Femmes et Hommes, nos brillants intellectuels, nos Génies protecteurs, nos Hommes de culture. Mais surtout nos GUIDES RELIGIEUX de quelque bord soient-ils.
Avons-nous suffisamment profité de leurs connaissances, de leur sagesse, de leurs attitudes, de leurs discours pleins d’instructions ? C’est pour le moment sur ce legs, ce socle que je souhaite attirer l’attention de mes compatriotes.
El Hadji Malick SY et les vertus de l’Education
En tant que jeunes acteurs du changement avons-nous pris exemple sur El hadji Malick Sy, le Saint homme qui sillonna le pays de long en large, en quête de savoir? Une vie d’étudiant itinérant qui dura vingt-cinq longues années. Ce qui lui a permis d'asseoir de solides connaissances dans les domaines les plus variés en sciences religieuses et autres comme les mathématiques, l’astronomie, la prosodie et la poésie. Synonyme de patience et d’amour du savoir. Chers compatriotes africains du Sénégal, faisons quelques efforts pour notre éducation afin d’acquérir le savoir, pilier du développement et seul gage de liberté de l’être humain. L’ignorance crée la dépendance.
Seydina Limamou LAYE, exemple de justice sociale
Sommes-nous assez Fédérateurs et bien éduqués comme Seydina Limamou Laye, pour professer la paix contre la guerre de l’ego, la participation des femmes au culte hebdomadaire du vendredi et des chants de litanies, ainsi que le respect à l’endroit des parents, des chefs religieux et d’autres confréries, la Justice contre les différentiations ethniques et raciales? Seydina Limamou nous a pourtant appris que ce n’est que dans la synergie que nous pouvons être efficaces dans nos actions. Qui réclame l’unité rejette l’individualisme, arrêtons de penser que l’on vaut mieux que son prochain. Le seul qui vaut mieux que les autres, aux yeux d’Allah, c’est le croyant. Allah sait ce que tu ne sais pas, mon frère, ma sœur.
Mawlaana Cheikh Ibrahima NIASSE, le pionnier du Panafricanisme
Mawlaana Cheikh Ibrahima Niasse avait l’habitude de répéter : « j’ai un regard pour le fils d’Adam par lequel il m’est impossible de le détester ». En vrai Panafricaniste, il avait le culte de l’amour du continent, il avait beaucoup voyagé et rencontré des personnes de différentes nationalités avec qui il avait entretenu de bonnes relations. Il était considéré comme un père par le Président Kwame Nkrumah et pourtant ils n’étaient pas de la même religion. Cette relation peut être considérée comme un modèle à suivre pour une union des cœurs, et une unité africaine. Pour une Afrique Unie, aimons-nous et soutenons-nous.
Cheikh Ahmadou Bamba MBACKE, le culte du travail et du consommer local
Aujourd’hui le chômage chez les jeunes reste la réalité la mieux partagée sous nos cieux. Cependant les pistes d’un lendemain meilleur ne manqueront pas si nous suivons l’exemple de Cheikh Ahmadou Bamba MBACKE qui disait : « Travaille comme si tu ne devais jamais mourir ; et prie comme si tu devais mourir demain». Nous arriverons à rebâtir le modèle d’Etat que nous voudrons, un Etat où c’est l’effort, le travail et le mérite qui primeront et sans aucun doute la jeunesse trouvera les solutions au chômage récurent.
Au-delà des vertus « mystiques » et thérapeutiques attribuées au « Café Touba » qu’il a ramené de son Exil du Gabon en 1902, je vois un Saint Homme qui a promu la consommation locale pour le développement de l’économie, car la matière première pour la fabrication du café Touba vient de la Côte-D’ivoire voisine. Peut-être même qu’il a anticipé pour dire non aux Accords de Partenariat Economique qui sont, de mon point de vue, pires que l’esclavage pour l’Afrique.
Cardinal Hyacinthe THIANDOUM, le Conciliateur des religions
Homme de Paix, Soldat du vivre Ensemble, Le Cardinal Hyacinthe Thiandoum n’a cessé de prêcher pour la tolérance, la justice et la solidarité. Le Cardinal a toujours milité pour une meilleure prise en compte des valeurs traditionnelles africaines, il a même développé l’utilisation des langues locales dans le rite catholique. Ce poète du dialogue Islamo-Chrétien ne dira jamais que l’Islam est une religion de violence.
En définitive, nous ne prétendons pas détenir la réponse à la question posée. Nous soulevons juste un questionnement pour interpeler les Jeunes Africains du Sénégal et d’ailleurs. Il est important que chacun d’entre nous, individuellement et/ou collectivement, s’interroge sur son attitude. La réflexion sera approfondie dans nos prochaines communications.
Mlle Marie Mbathio NDIAYE
Activiste africaine du Sénégal
Membre du Forum Social Sénégalais
Tel : + 221 77 651 00 32
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Zone B, Dakar – Sénégal